Ainsi le Président nous a resservi le concept de Laïcité « positive ». Il recycle tout bonnement la laïcité « ouverte » promue par le quotidien vespéral « Le Monde » pendant les années 90.
Comme souvent, ce genre de concept s’analyse en l’opposant à son contraire. La Laïcité positive que voudrait promouvoir le Président s’opposerait à une Laïcité « négative » qui aurait cours jusqu’à aujourd’hui. Laquelle serait soutenue par des « intégristes de la Laïcité », des laïcards, des intolérants etc…. Défendre l’équilibre de la loi de 1905, c’est être négatif. Voter la Loi sur les signes religieux à l’Ecole, c’est être sectaire et intolérant. On sait maintenant pourquoi le ministre de l’intérieur s’opposait à cette dernière loi et lui prédisait un échec retentissant. Quel visionnaire ! Cette Loi demeure un succès retentissant. Les voiles sont tombés dans les Ecoles.
Nicolas Sarkozy veut donc en finir avec l’exception laïque française, comme il veut en finir avec tout ce qui distingue la France des autres pays…..modernes, pour reprendre son terme préféré. Il souhaite donc la modernité de type anglo-saxon : la promotion du communautarisme qui ne dit pas son nom. Ah ! merci monsieur le Président, de moderniser notre pays. Grâce à vous, peut-être nos enfants, à l’instar de ceux de l’Alaska de la moderne Sarah Palin, pourront apprendre à l’école publique que le monde fut créé en sept jours par Dieu et que les théories de Darwin ne sont que calembredaines….
Ce retour du religieux que veut promouvoir le Président de la République est indissociable de la jungle néolibérale dans laquelle il veut à tout prix faire vivre la France. Puisque l’Egalité et la Fraternité ne sont plus, dans ce monde moderne, que des souvenirs inscrits sur les frontons de nos bâtiments publics et qu’ils s’avèrent nécessaires, déléguons les aux curés, pasteurs, imams et rabbins. Voilà la société que désire Nicolas Sarkozy.