David Desgouilles – D’où vient cette idée de créer un collectif consacré à la refonte du bac ?

Estéban Piard – Cette idée m’est venue pendant les épreuves du Baccalauréat, que j’ai passé l’an dernier. J’ai été effaré par les exigences demandées, bien loin pour moi de ce que devrait normalement être un niveau de fin de Terminale, d’autant plus que certains enseignants nous avaient donné des cours très pointus. J’ai pu alors constater le problème de l’Education Nationale et la baisse grandissante de niveau.

Au lycée, vous étiez donc déjà sensible à la grande querelle sur l’Ecole ?

Effectivement, je lisais régulièrement des articles de Jean-Paul Brighelli, Natacha Polony, Claire Mazeron.

Je comprends mieux… Il ne s’agit pas de personnalités bienveillantes envers les politiques éducatives menées.

En effet. Je me suis donc dis qu’il était important de réagir, de montrer que certains refusaient cette baisse de niveau, cette infantilisation des lycéens, et de tous les écoliers français.

Mais les écoliers sont des enfants, justement, et qui doivent écouter le Maître !

Si vous voulez, mais je répondrai que certes ils sont des enfants mais ils sont aussi des adultes, des citoyens, et des esprits en puissance. Et que le rôle de l’Ecole est, entre autres, de les amener à cela. Le fait que ce soit justement un lycéen qui s’oppose à tout cela me semblait être un meilleur moyen de se faire entendre, de témoigner d’une réalité  subie durant toutes ces années. C’est peut-être pour cela que j’ai décidé d’entrer en classe préparatoire aussi : recevoir un enseignement d’une qualité véritable, d’après des exigences qui permettent à chacun de s’exalter dans le travail et d’essayer d’atteindre une perfection : c’est ce que devrait être l’Education Nationale depuis la maternelle…

L’idée de ce collectif est restée en suspend un certain temps, et puis par hasard, j’ai rencontré Maxime Fialon sur Twitter qui partage le même constat que moi et a décidé de s’investir dans la création de l’association. Nous souhaitons partir d’un constat simple : l’échec du Baccalauréat. Comment peut-on arriver à 85% de réussite chaque année et voir autant de défection en première année de licence ? Ce précieux et symbolique diplôme a été dénaturé. Il conserve une valeur symbolique pour les élèves de terminale, mais après ? Plus rien. Le Bac était autrefois un péage.  Il est aujourd’hui devenu une simple porte grande ouverte.

Une simple porte grande ouverte ? Vous y allez fort !

Mais c’est le cas ! En faisant quelques recherches, on peut trouver des consignes de correction données par les inspecteurs ou encore des témoignages d’enseignants qui rendent compte des conditions dans lesquelles sont corrigées les copies. C’est édifiant de voir qu’on demande de très peu pénaliser l’orthographe par exemple, ou encore de ne pas pénaliser un candidat qui ne construit pas bien un commentaire de texte ! Le Bac est aujourd’hui organisé de telle manière qu’on encourage les élèves dans leur médiocrité, sans leur en demander trop, de telle sorte qu’il sont, d’une certaine façon, conditionnés dans cette médiocrité. Où est donc passée la «méritocratie républicaine» que l’on attribuait autrefois à l’Ecole ?

Certes ! Partant de ce constat, en quoi consiste votre démarche ?

Elle se veut à la fois une dénonciation de cette aberration mais également une force de proposition pour revenir -n’ayons pas peur des mots- à un véritable Baccalauréat comme diplôme sanctionnant un cycle d’études. Or ce constat amène naturellement à une réflexion sur le système éducatif dans sa globalité que nous nous efforçons de mener. Le Bac n’est qu’un point de défaillance dans la façon de concevoir l’éducation des futurs citoyens. L’Ecole n’a plus vocation à élever (contenu dans la racine latine de «eduquer» : ex-ducere, conduire hors de) l’élève vers un idéal. Elle se comprime dans un à-peu-près néfaste.

L’heure est plutôt à la mise en place d’un contrôle continu, quitte à ce qu’on impose la sélection à l’entrée de l’université. Ce n’est donc pas ce que vous préconisez ?

Le contrôle continu pose un problème : il vérifie que l’élève apprend bien ses leçons et c’est tout. Il n’encourage aucunement l’élève à se surpasser à un moment donné, à faire preuve d’esprit critique et à montrer ses connaissances personnelles, en plus de celles acquises grâce à l’Ecole. Le Bac devrait avoir cette vocation : pouvoir se mettre en avant, se dégager du lot. La sélection à l’entrée en Université serait inutile si le Bac jouait ce rôle. Or, ici il ne sanctionne rien, il donne juste un clef pour aller dans un autre cycle. Avec tout l’échec inhérent à la première année de licence.
Le Bac doit garder sa valeur, certes symbolique, mais essentielle de dire : « Voila, vous avez réussi, félicitations, nous certifions que vous êtes apte à aller à l’Université ». Aujourd’hui c’est une simple vérification, à la manière d’un devoir quelconque en cours d’année. Du coup, le contrôle continu est presque déjà en place…

Le fonctionnement de l’Ecole devrait vérifier régulièrement que les leçons sont apprises par des devoirs mais également arriver en juin et présenter l’ « épreuve finale » en disant : Voila, vous maîtrisez ce qu’on vous a appris, à vous de le réutiliser dans un contexte différent. Soyez-vous mêmes !

Méritez-le est un slogan fort. A qui s’adresse  cette interpellation ? A ceux qui n’ont pas encore passé le Bac ?

Certes, il semble s’adresser aux lycéens, mais notre vocation est de réveiller toutes les consciences, sans mettre en doute la bonne volonté des élèves.

Vous vous adressez donc aussi aux candidats à l’élection présidentielle, je suppose ?

Tout à fait ! Il faut que les politiques comprennent qu’il doivent, eux aussi, mériter des citoyens instruits, capables d’un esprit critique, d’analyse et doués de références et d’une culture personnelle importantes. Notre slogan peut également être compris comme une apostrophe aux candidats  : méritez-les ces citoyens, réformez l’Ecole, rendez-nous une véritable Ecole !

Les membres de votre collectif, je suppose, sont politisés. Comment se positionnent-ils dans la campagne présidentielle qui s’annonce ? Et vers qui va leur préférence ?

Certains sont encartés, d’autres non. Mais tous ont une conscience politique très forte, je n’en doute pas. Cependan,t nous nous voulons un collectif apolitique. Jamais nous n’afficherons un soutien public à un quelconque candidat. Le rôle que nous nous donnons est celui de proposer pour arriver à ce que nous nous fixons comme objectifs pour l’Ecole.La campagne présidentielle va être le moment pour chaque candidat d’exposer son programme éducatif. A ce moment là nous en prendrons connaissance et critiquerons ou encouragerons certaines propositions, quel que soit le candidat qui les défend. Nous envisageons également d’envoyer un questionnaire à chaque candidat pour connaître précisément ses positions concernant l’Ecole. Chacun de nos membres votera en son âme et conscience. Moi-même je ne cache pas mes préférences, mais elles n’ont pas lieu de s’affirmer au sein de notre collectif, puisque nous nous rassemblons sur un même constat ; celui de l’échec du système actuel et un même idéal ; celui de revenir à une Ecole qui fonctionne et remplisse pleinement son rôle.

 

37 commentaires

  1. Juste constat, mais combat perdu d’avance : les gardes rouges du pédagogisme sont au pouvoir ! Je viens de fêter mon départ en retraite par une fiesta que je ne vous dis que ça !
    Signé : un vieux prof qui a passé 37 ans sur 41 à ramer à contre courant… C’est pour ça que j’ai les bras bien musclés !

  2. Ah la bonne vieille grosse droite bien montée et bandante pour former la jeunesse la plus brunâtre possible à force de mise dans le rang d’uniforme et de schlague ! Y’a de l’âme et de la conscience dans vos petites culottes les garçons ! j’en connais une qui va vous faire voler en escadrille et devenir ministre de l’instruction public ach so !

  3. Si vous voulez plus de Doite, plus d’Ordre, plus de France, Desgouilles, fabriquer cela dans le privé et chez les curés pour vos têtes blondes à vous mais faites pas chier avec un Bac pour élite de merde qui n’existe que dans vos fantasmes les plus fous avec fouets et combi en cuir pas cher.

  4. c’est curieux les références obsessionelles de jugnon au sado-masochisme. Est-ce un fantasme trop longtemps refoulé .? oula je dérive du sujet…
    Perso j’ai passé mon bac il y a 17 ans maintenant et je peux vous dire que tous ce que la personne interviewé existait déjà. Je crois qu’il est grand temps de rendre hommage à ce grand ministre de l’EN qu’était Jack lang qui en nous pondant les réformes de 1994 a largement contribué à accélérer ce processus de déconstruction de la filière lycéenne.

  5. 1°- « Alain Jugnon » a « raison » : David Desgouilles est un type de la droite sectaire, bornée, intolérante, j’en passe et des pires.
    La preuve ? Dans « les entretiens d’Antidote », il dialogue entre autres avec …. Arnaud Montebourg et …. le communiste Jérôme Leroy.

    2°- J’ai lu quelque part qu’un certain Alain Jugnon est un « philosophe ». Si c’est notre gugusse du dessus, drôle de philosophe.
    – Son dernier commentaire dans la rubrique sur Éva Joly (« les sympoles nationaux … ») est loin de « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement … »
    – Je croyais qu’un philosophe, ça argumente. Ici, que des slogans « flèches de tout bois », lourdingues.
    – Je ne savais pas que le langage d’un philosophe était celui d’un poivrot.
    Mais, c’est vrai, ma conception de la philosophie remonte à l’époque où j’étais lycéen (débuts de la Ve république), époque où on formait « à la schlague une jeunesse brunâtre ».
    Bref, enseignement « de droite » selon le langage de ce commentateur, transmis par des enseignants généralement … de gauche.

    3°- J’ai vu une vidéo dans laquelle, en 2007, un certain Alain Jugnon appelait à boycotter les élections. Donc, s’il n’est pas de droite, il n’est pas non plus de gauche. Et pour appuyer ce raisonnement, on citait entre autres … Céline. Rappelons que cet écrivain fut très proche des « brunâtres ».
    Bizarre, non !
    Sauf si « le » « Jugnon » du dessus n’a rien à voir avec ce philosophe.

    4°- Je constate que, depuis quelque temps, des gugusses viennent « mettre le bazar » sur ce blog. Pas pour discuter, éventuellement critiquer mais avec des arguments. Non, ils ne viennent que pour démolir, perturber, embrouiller.

    Risquons une hypothèse.
    On est en période électorale, période où certains candidats lâchent des « snipers », préposés aux basses oeuvres.
    On sait que David Desgouilles soutient la candidature Dupont-Aignan, candidature qui déplait à certains.
    Alors, pour qui roulerait « le » Jugnon du dessus si mon hypothèse est juste ?
    Pour la gauche ? Il se proclame trop bruyamment de ce bord pour que ce soit sincère, crédible. Alors ?

    Rappel.
    Récemment, selon « le Parisien », un candidat à la présidentielle en a injurié un autre. Pardon ? Vous dites ? Hollande traitant Sarkozy de « pauvre mec » ? (Sorti de son contexte).
    Pas du tout. L’injure c’était « imbécile » :

    http://www.leparisien.fr/indiscrets/politique/dupont-aignan-dans-le-collimateur-29-12-2011-1787832.php

    Alors,ceux qui « sèment le bazar » ici ne sont-ils pas au service du sarkozysme ?

  6. Il est vrai que ce blog est si consulté qu’il attire des gros vilains sarkozystes.
    Bouh!!!!

    A part ça, le contrôle continu ce n’est pas « apprendre ses leçons », c’est utiliser la moyenne des notes de tous les contrôles, dans toutes les matières, que cela concerne des leçons, des disserts, ou des contrôles de maths.

    Faudrait déjà savoir de quoi on cause pour se dire spécialiste de l’anti-pédagogisme.

    C’est de toutes façons ridicule de trouver tout bon ou tout mauvais dans tout système.
    Le fait de faire travailler en groupes des élèves, idée issue du pédagogisme a de formidables résultats si on a assez d’autorité pour ordonner un résultat bien précis, aussi bien apprendre par coeur des verbes irréguliers en anglais reste indispensable.

    Quand cessera-t’on d’avoir des discours tous faits de part et d’autre au lieu d’avoir à faire à des acteurs pragmatiques de l’enseignement?

  7. En matière d’idées toutes faites, nous avons donc Alain Finkielkraut, Jean-Claude Michéa, Natacha Polony et Jean-Paul Brighelli, les dirigeants du SNALC, et ce jeune méritant Estéban Piard.
    Il est en bonne compagnie, semble t-il. Du reste, je crois qu’il y a aussi d’affreux sarkozystes dans son collectif. Comme quoi…

  8. En terme d’idées toutes faites de droite pour devenir fasciste et politiquement correct dans le vent du nationalimse populiste il y a Finkielkraut, Michéa, Polony, Manent, Camus (le Renaud), Gallo, Nemo etc or la philosophie et la pensée sont de gauche et révolutionnaire, le reste est donc soit rien soit le suivisme habituel opiniâtre et bête des belels âmes de droite et contre-révolutionnaires : c’est une guerre les enfants et si vous bloguez c’est en connaissance de cause, non ? ou alors vous dormez et vous croyez… elle est belle la France, Sarkozy est son prophète (permettez de penser que de Gaulle se marre depuis le fond du trou à vous lire en blogue et blague de potache boosté à l’intellectualisme café-commercial)! moi aussi je lis Rosenberg et Mao et ça ne fait pas de moi un fasciste, puisque je suis marxiste et nietzschéen, donc la gauche et la philosophie… au travail les arriérés, la pensée est encore quelque chose qui peut vous arriver ! chanceux va !

  9. Je vous emmerde comme j’emmerde Finkielkraut et Nemo, c’est un honneur ! le fait que je ne sois censurer nulle part en tant que philosophe et écrivain est une victoire pour la gauche ! ! mon prochain livre est une charge antisarkozyste primaire assumé et anti intellos décomplexés de droite extrême (les fameux de votre liste) : chez Golias « Les chiens de paille du sarkozysme » (à paraître en mars) et mon autre prochain est un livre pour Onfray chez Obsidiane (en mars aussi) « Antichrists et philosophes (en défense de Michel Onfray) » : un gauchiste philosophe quand ça travaille ça travaille ! c’est la grande valeur de la guerre ça !

  10. Un gauchiste philosophe ça se permet les fautes d’orthographe quand ça édite, Jupon?

    Je ne sois censuré, quand même.

    Personne ne vous censure, sincèrement, je crois que tous les lecteurs de Causeur savent que vous êtes bon à enfermer.

    Mais c’est toujours rigolo de voir un revenant ne pouvant se passer d’ennemis virtuels.

    A Mr Desgouilles: je suis extrêmement déçue par N.Polony depuis que je l’entens (rarement) chez Ruquier.
    Effectivement, elle est de votre bord et me court très souvent sur le haricot, pas seulement pour ses idées.

    En résumé, ne me dites pas qu’il n’y a pas erreur sur le sens de « contrôle continu » (attention cela n’a rien à voir avec le fait que je sois pour le maintien du bac, mais l’explication de votre copain n’est pas la bonne), et Michéa ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout ma tasse de thé non plus.

    I love only Finkie, et quelquefois sur l’Ecole, il arrive à me faire rire. Mais lui, c’est autre chose je l’aime d’amour.

    Pour avoir connu les deux « écoles », je puis vous dire que les méthodes sont complémentaires, je n’ai vraiment aucun goût pour les référentiels bondissants, mais , désolée, les pédagogistes ont désangoissé bon nombre d’enfants qui en ont besoin (ce ne sont pas tous des voyous, nos jeunes, voyez-vous), mais en même temps il est vrai que la lecture devrait passer avant les découvertes en forêt en CP.

    Rien n’est simple, ne soyez pas manichéen comme un Dupont-Aignan (au fait, il a ses signatures, lui?).

  11. Là je censure, Monsieur Jugnon.
    On ne parle pas de cette manière ordurière aux dames.
    Ni aux messieurs, d’ailleurs

    DD

  12. Eh ben voilà, on y arrive ! je suis fier de vous. C’est tout un travail de faire rencontrer la philosophie par l’autre, le non-philosophe, l’homme ou la femme de droite…

  13. Jupon chéri, ne soyez pas si dichotomique!

    Au fait, m’sieurs dames les souverainistes, c’est Chevènement qui nous a pondu cette merveilleuse loi sur les 80% de réussite aubac!

  14. Quelle loi ? Il n’y a jamais eu de loi à ce sujet.
    Il avait juste évoqué l’objectif de 80 % d’une classe d’âge au niveau du Bac (bac pro compris). C’est à dire au niveau fin terminale. Il s’est expliqué un millier de fois là dessus et notamment dans l’avant dernier bouquin de Sophie Coignard.

  15. OK, DD, ce n’est pas une LOI mais c’est devenu force de loi.

    Non, le but était les classes sociales défavorisées aient accès à la Culture, ce qui en soit est une idée très compréhensible, mais qui s’est avérée catastrophique sur le terrain.

    En même temps, je n’étais pas fana des classes de transition.

    Tout est complexe, vous dis-je.

    Mais le bac ne vaut plus rien, enfin si, le bac S avec mention;

  16. Ce n’était pas du tout l’optique de Chevènement qui revenait du Japon lorsqu’il a prononcé la fameuse phrase. Le Japon qui, nous le savons, ne crache pas sur l’élitisme et la compétition.

    Cela dit, je reconnais que ce slogan, lorsqu’il a été repris par les pédagogistes, a eu des conséquences dévastatrices et qu’on peut sans doute reprocher à JPC de ne pas l’avoir prévu. Car, il les connaissait, les gaillards.

  17. Bonjour,

    La théorie des 80% n’est pas choquante en soit, si les moyens sont en phase avec l’objectif.

    Je me souviens du 100 % de réussite des élèves de terminale C dans mon lycée privé de province.
    Ce 100 % était une institution.
    Pour y arriver, seuls les élèves aptes à avoir le bac C y étaient admis.

    En 1993, nous étions 5, heureux et fiers d’y être. Nous avons travaillé aussi bien qu’il était possible afin de nous montrer à la hauteur des capacités que nos enseignants avaient vues en nous.
    Conclusion logique de ces 3 trimestres de terminale, 5 mentions!
    Nos professeurs étaient tous aussi contents du résultat que nous. Ils avaient certainement autant de pression que nous.
    Une année, il y eut même 1 représentant de l’établissement. Quelle pression alors, sur ses épaules.

    Désormais dans ce même lycée, il y a une terminale S qui a son 80% comme tout le monde!
    Et cela, au grand désespoir de mon ancienne prof de maths. Vivement la retraite, se dit-elle!

    Mais après tout si la sélection ne se fait plus en troisième, ni en seconde et encore moins au baccalauréat, elle finit toujours par arriver.
    A ce moment, le retour à la réalité est violent, surtout pour les moins préparés, ceux que l’on a protégés du vilain monde qui nous entoure!

    Garf.

  18. @Jugnon

    « en tant que philosophe et écrivain » Dites-vous.

    Quand on pense à ceux, immenses, qui ont hésité à se dire philosophe ou écrivain, le regard fébrilement tourné vers les anciens, on prend alors la mesure de ce superbe qui demeure en vous juju.

    Que les sceptiques fassent une recherche sur Dailymotion avec votre nom : et c’est ainsi qu’Allah est grand !

    Juste superbe… vous finirez à Sèvres à mon avis…

    Champagne !!!

  19. Georges de la jungle, vous voyez ce que ça fait d’avoir le regard tourné vers les anciens… vous en êtes encore au singe et à la bible on dirait… faut avancer garçon, faut penser quoi ? j’ai toujours pensé que le cri de bête de l’homme de droite de la jungle est moins puissant et moins beau que celui de la moindre petit bête à bon dieu de nos campagnes françaises (vive Péguy !)… gueulez donc il en restera bien une petite crotte pour ma chasse d’eau supersonique de gauche !

  20. ah le vieil atavisme fasciste, on avance en bande dans la rue, sans nom et en milice, et on s’en prend à la personne qui passe, elle nommée, identifiée, à éliminer. Desgouilles vous pouvez être fier de votre oeuvre ! un blog c’est le top dans le monde postmoderne c’est tellement mieux qu’un livre, qu’une analyse, qu’une pensée ! en fait le petit intello de droite sans culture et sans thèse il fait son blog comme il fait le coup de poing, en milichien… ça rameute et ça bande en douce ! lisez Genet, je vous garantis des émotions d’une autre qualité virile !

  21. Bonjour,
    J’ai lu l’interview avec intérêt.
    Ce constat peut être fait depuis un certain nombre d’années et je pense aussi que c’est tout le système éducatif qui doit changer.
    Petites réactions, cependant :
    1. je pense que les échecs en premier cycle sont également dus aux défauts d’orientation (« je ne sais ce que je veux faire, alors je m’inscris en… avant de laisser tomber ») et de l’université elle-même (elle pourrait être moins distante, comme cela se passe dans certains pays : non, l’étudiant n’est pas condamné à errer seul).
    2. votre paragraphe sur le savoir et ce que mérite le politique est très intéressant, mais je pense que vous vous trompez… complètement (malheureusement). C’est de l’intérêt du politique, quel que soit son camp, que les gens manquent de culture, de réflexion, de réactivité : on peut les endormir plus facilement. Pensez à ce que serait la communication politique si les gens étaient formés à réfléchir. Rien ! Elle serait obligée d’offrir des messages plus pointus, de travailler plus sérieusement, de communiquer sans matraquer des slogans à 2 sous. Les gens seraient moins dupes, voteraient avec réflexion. Or, à quoi assiste-t-on ? A des politiques qui ne travaillent que pour leur réélection. C’est un résumé, évidemment, mais c’est de leur intérêt que les gens soient maintenus dans l’ignorance. « 1984 » ? Peut-être juste le bon vieux « panem et circenses ». Imaginez l’écroulement du système si les gens apprenaient ne serait-ce qu’à lire le journal ! Imaginez une société où l’on ne ratisserait plus par le bas !
    Des quotidiens obligés de fournir des articles de qualité, une télévision sans télé-réalité, sans talk shows, etc., des candidats qui ne pourraient plus être élus grâce à leurs « éléments de langage ».
    C’est une révolution, que vous proposez.

  22. En réponse, non, je ne crois pas qu’il faille chercher à « s’exalter dans le travail » : je crois qu’il faut essayer de rendre service, sans chercher à flatter ni à flétrir : l’exaltation elle-même semblait plutôt relever de la sphère du jeu : autant était-elle nécessaire, à tout âge, autant ne méritait-elle point salaire…ni émoluement.
    Vouloir « se dégager du lot »…cela supposait qu’on soit un jour tombé dedans : jamais enfant aimé n’aurait pû dire pareilles choses !? Ce sont des mots terribles pour les parents, dans la bouche d’un enfant !…
    Enfin la politique vraie ne consistait-elle point à soutenir un homme en particulier : elle consiste à choisir un type de société…avec ou sans prince-président, notamment : élire un prince-président une fois qu’on a décidé qu’il y aurait effectivement un prince-président, ce n’est plus vraiment de la politique : ce n’est plus vraiment du choix : c’est de l’administratif : c’est du remplissage…ou une loterie !!!

  23. ce que dit Estéban Piard est absolument juste et nous le devons à un … notoire qui continue de faire parler de lui à n’importe quel prix, en politique
    C’est le même qui avait proféré cette phrase hautement démagogue que : « l’école est faite pour apprendre à lire, écrire et compter » … qui sont des outils de connaissance utiles, certes, mais seulement des outils.
    Si l’école visait le développement et l’insertion de la personne dans le tissus social, elle n’en serait pas là !
    Elle commencerait par supprimer des apprentissages à mémoriser : tout ce que l’on trouve dans les livres, les dictionnaires, les logiciels, justement ! puisqu’ils sont faits pour mémoriser à notre place, et elle apprendrait seulement à s’en servir.
    – A mon sens la seule chose nécessaire à mémoriser par coeur est le vocabulaire des langues étrangères … et la poésie… rien que pour le plaisir … même les tables de multiplications sont périmées, depuis que la calculette existe : pourquoi leur faire perdre leur énergie à ça ?.-
    Ainsi les profs auraient du temps pour nous apprendre à rechercher, à découvrir (= s’ouvrir), à comparer, à réfléchir et comprendre …
    Et si elle doit viser une réussite de masse : c’est 100% en fin de 3° (= revaloriser le Brevet des collèges) afin de vérifier que tous aient bien acquis les compétences de base pour à la fois trouver place dans le groupe social (volet « professionalisation ») et puissent poursuivre leur chemin , autodidacte ou non, dans les domaines qui les intéressent (volet « culture »).
    A confondre le nécessaire utile et le superflu gratifiant, l’école rate à la fois l’acquis du nécessaire et rend ingrat (entre autre par des mauvaises notes) ce qui devrait rester de l’ordre du plaisir (la Culture, donc). FAUX et Zéro pointé en effet, sur toute la ligne.

    Je termine en rappelant que le Ministre cité plus haut ne risquait pas de se mettre à dos les syndicats. Beaucoup, beaucoup de monde a intérêt à ce que les gens ne deviennent pas trop lucides : en gros tous ceux qui déjà détiennent un pouvoir.

  24. Le bac ne vaut rien et le bac S avec mention bien ou même très bien ne vaut rien non plus.
    Une mention au bac ne donne rien sauf une satisfaction personnelle, parentale.
    L’orientation des bacheliers se fait avant l’obtention du bac.
    Votre fille ou votre fils sera pris(e) en prépa à Henri IV sur dossier et il le saura avant même de passer le bac. Il pourra obtenir celui-ci sans mention que cela ne changera rien de rien. Au passage, j’ajoute que le cas est tout à fait improbable …
    Fini le temps de notre jeunesse ( il y a 30 ans ) où une mention TB au bac C vous ouvrait les portes de Louis Le Grand.

    Même à Sciences Po, qui est la seule à faire cas de la mention très bien, en revient avec l’inflation des mentions très bien et commence à tarir cette filière.

    De plus, quand on parle de la filière S comme la filière d’élite, je souris …

  25. Christine C,
    j’adore votre vision.
    Tout ce qui est à mémoriser dans les machines et pas dans les cerveaux :!
    Formidable. Alors quand il faut réfléchir, tous sur l’ordinateur. Et hop, je vais chercher une info sur ce site et hop, une autre sur un autre.

    La vache, trop bien ! quand on a à faire des raisonnements un peu complexes, bonjour la rapidité ! Et si la machine tombe en panne ? Zut alors, ma cervelle est vide.

    Mais la mémoire est partie intégrante de l’intelligence.
    Un cervau sans mémoire est un moteur sans essence. Il reste sur place et avec le temps, il grippe.

  26. Le dernier commentaire de Florence (10h43) est excellent.
    Certes, les « outils » ne suffisent pas, mais ils sont nécessaires.
    Ces outils sont certes savoir lire, écrire et compter (Chevènement a raison), mais aussi travailler sa mémoire (d’ailleurs à tout âge).
    Je ne vois pas comment on peut « rechercher, découvrir, comparer, réfléchir, comprendre » (selon les termes de Christine) sans ces outils.

    Lorsque le vieil instituteur que j’étais cherche quelque chose sur Internet, il se sert beaucoup de sa mémoire. Parfois, c’est pour chercher des choses nouvelles, mais souvent, c’est pour vérifier si ma mémoire sur tel ou tel sujet ne me trahit pas. Mais, la mémoire reste primordiale et la machine secondaire.

    Réduire la mémoire aux mots étrangers et aux poésies est plus que sommaire.
    Et l’orthographe des mots français, il tombera par « l’opération du St Esprit » ?
    Et les règles grammaticales ?
    Je sais, j’ai connu dans mes dernières années d’enseignement une théorie débile prônée par des inspecteurs : « la grammaire de texte ». Il ne faudrait plus faire de grammaire ni de conjugaison, mais partir de ce qu’on trouve dans des textes et « de fil en aiguille » parler des règles. Méthode totalement « décousue » ou l’art de « mettre la charrue avant les boeufs ». Théorie totalement discriminatoire sur le plan social car seuls ceux dont la famille a déjà un « bagage » peuvent s’en sortir.

    Selon Christine, il ne faudrait plus apprendre les tables de multiplication. Seule l’utilisation de la calculette a de l’intérêt pour elle.
    Florence a raison de rappeler que les machines peuvent tomber en panne. Et si notre mémoire est vide, que fait-on ?

    Mais pensons aussi au calcul mental. Or, savoir ses tables de multiplication, ça aide sérieusement (comment multiplier ou diviser mentalement par 5 si on ne sait pas diviser ou multiplier par 2, comment multiplier ou diviser par 25 si on ne sait pas diviser ou multiplier par 4 ?).

    Je suppose que, lorsqu’elle parle avec quelqu’un de sujets impliquant des calculs (complets ou approximatifs), Christine sort toujours sa calculette.
    Qu’elle m’excuse, mais moi, je ne l’ai pas toujours sur moi.

    Et puis, sortir ma calculette quand c’est compliqué, d’accord, mais j’aurais l’air « fin » de la sortir pour trouver le double, le dixième, le triple ou le quintuple quand je discute avec quelqu’un.

    Quant aux syndicats enseignants.
    Certes, dans les années 70, la tendance « Unité et Action » (minorité proche du PCF dans la FEN, tendance dont je faisais partie) voyait d’un mauvais oeil la montée du pédagogisme.
    Mais, depuis, la FSU (issue de cette tendance) est comme l’UNSA-Education (ex FEN proche du PS) et le SGEN-CFDT. Ces 3 syndicats se sont ralliés « avec armes et bagages » au pédagogisme ambiant.
    Positions exactement opposées à celles de Chevènement.

  27. Pour revenir à ce « Jugnon ».
    Il écrit des « livres de philosophie », parait-il (effectivement, ma curiosité naturelle m’a fait chercher sur le net et un certain Jugnon écrit bien, mais est-ce « le même » ?).
    Ses livres doivent être bâclés puisqu’il passe son temps à venir « cracher » sur les blogs.

    Surtout, il serait un disciple de Michel Onfray.
    J’ai plusieurs fois écouté ce dernier philosophe. Je suis en désaccord sur plusieurs points avec lui, mais j’aime bien l’écouter.
    De plus, dans les débats, il est correct (y compris avec Zemmour et Natacha Polony, les divergences n’impliquant pas la grossiéreté).

    Voici un exemple loin, très loin du langage aviné de celui qui vient provoquer ici.

    http://www.dailymotion.com/video/xm11yj_onfray-vs-polony-pulvar-philo-ruquier-291011-onpc_news

    (On peut s’arrêter au bout de 15 minutes concernant le débat Onfray-Polony).

  28. De plus, Onfray fait l’éloge de Lucien Jerfagnon qui fut son professeur.
    Or, Jerfagnon, récemment décédé à 90 ans, était un adepte de la culture classique.

    Natacha Polony lui a rendu hommage sur son blog :
    http://blog.lefigaro.fr/education/2011/09/tombeau-pour-les-humanites.html

    Onfray dit que, sur le fond, tout le séparait de Jerfagnon. Et pourtant, il l’appréciait énormément.
    Mais, pour le « pétomane » qui vient provoquer ici, Jerfagnon ne serait rien qu’un « fasciste », un « inculte », un « arriéré », j’en passe et des pires.

    Onfray est un homme de gauche, incontestablement.
    Et pourtant, son prochain livre portera sur Sartre. Il va déboulonner cette icône d’une certaine extrême-gauche (« compagnon de route » du PCF et surtout du stalinisme dans les années 50, soutien des maoïstes après mai 68).
    Le comportement de Sartre pendant l’Occupation n’a rien eu de commun avec celui d’un Résistant.

    Ce que dit Onfray sur Sartre est un cinglant démenti aux élucubrations du provocateur « Jugnon » à la suite de l’article consacré à Eva Joly.
    Finalement, en se réclamant d’Onfray, ce provocateur est injurieux pour le philosophe.

  29. Merci Desgouilles, être pris pour un enfant de dix ans quand j’ai atteint 53 ans il y a peu c’est reconnaître tout mon projet de vie et de philosophe… peut-être gagnerez-vous alors vous-même deux ou trois ans à reculons et me rejoindrez vous autour des dix sept ans ! moi j’ai encore sept ans devant moi 😉

  30. Le drame avec les individus comme ce M. Jugnon c’est qu’ils sont persuadés d’avoir toujours raison et les autres toujours tort. Très forts dans l’anathème (censé couper court à tout débat, je le sens proche des … guépéistes. On imagine la vie avec de tels personnages au pouvoir. Camp de rééducation politique probablement !!!
    Mais peut-être ne cherche-t-il finalement qu’à faire parler de lui ?

  31. Une simple remarque étymologique pour en finir avec une confusion devenue classique
    et présente dans de nombreuses contributions sur l’éducation. Le mot éducation est à mettre en rapport avec le verbe educare et non educere, c’est-à-dire « nourrir » et non « sortir hors de … »
    Si éducation et éduquer venaient de educere, le ministère compétent devrait être appelé
    « Ministère de l’Eduction nationale ». Soit dit au passage, cela lui siérait plutôt, car, dans l’ état actuel des choses, il laisse effectivement beaucoup de monde dehors.

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