Madame le[1. Vous n’êtes pas féministe. Je me le permets donc]Ministre[2. Vous garderez ce titre tant que Dieu, auquel vous croyez davantage que moi, ne vous rappellera pas à Lui. Cela devrait tout de même atténuer votre peine],

Il y a dix jours, j’étais plutôt content pour vous. Enfin, vous quittiez cette équipe. J’imaginais que vous seriez soulagée de ne plus faire partie de la distribution du téléfilm sarkozyen qui n’a plus rien d’un Gouvernement  depuis longtemps. Vous avez bien dû vous apercevoir, pendant ces deux longues années, que tout, finalement, se décidait à l’Elysée et que les ministres étaient choisis davantage pour leurs qualités télégéniques que pour leurs aptitudes professionnelles.

Après avoir lu partout que vous n’étiez pas heureuse de votre débarquement, j’ai bien dû me rendre à l’évidence ce soir en regardant le journal de France 2 : vous êtes réellement triste de ne pas être de Fillon IV. Et là, je l’avoue, j’en suis sur le séant.

A ce moment là de ma missive, alors qu’il devient évident que je vais vous passer une soufflante, je tiens à vous faire part du grand respect que j’ai pour votre personne, pour votre conception idéaliste de la politique et même pour certaines de vos prises de positions. Je préfère dix, vingt, cent Boutin à une seule Morano, que cela soit au gouvernement de la République ou même autour d’un bon repas. C’est dire si vous m’êtes sympathique. Cette mise au point faite, je me sens bien plus à l’aise pour vous engueuler.

Non, décidément, ces jérémiades, ces plaintes, ces déclarations lapidaires et vengeresses ne sont pas de votre niveau.

D’abord, parce qu’en période de crise, vous n’aurez ni à vendre votre maison, ni à déménager à l’autre bout de la France pour tenter de trouver un autre boulot, ni bien sûr aller pointer au Pôle emploi. Et votre sensibilité sociale, largement au dessus de la moyenne à droite mais aussi à gauche, aurait dû vous prémunir de la simple tentation de nous jouer cet air là.

Ensuite, parce que votre expérience politique ainsi que votre genre féminin auraient dû vous permettre de savoir que, comme chantait une brune qui ne comptait pas pour des prunes, la vengeance est un plat qui se mange froid. Ces réactions à chaud, on ne pouvait légitimement pas les attendre d’une personnalité aussi avertie et expérimentée[3. Cela n’est pas très galant, mais vous me le pardonnerez, sans doute] que vous. Vous seriez partie sans un mot, vous auriez préparé un bon livre pour 2010, cela aurait davantage collé à votre personnage, sauvegardé votre image et vous aurait enfin permis un meilleur deuil de la fonction. J’ajoute que vous auriez pu enregistrer avec satisfaction que votre rivale Morano, dans votre situation, aurait certainement pu aussi publier un livre, mais certainement pas l’écrire.

Et puis, vous avez vu comme ils vous traitaient tous ces analphabètes qui ne savent même pas lire une déclaration papale en entier ? Vous aviez remarqué les ricanements obscènes à votre endroit de votre collègue de la Famille au cours d’une émission de Laurent Ruquier ? Cela vous plaisait de vous faire hurler dessus par Augustin Legrand d’un côté, et de vous faire traiter de Mère supérieure par le Président, de l’autre[4. Canard Enchaîné de cette semaine. Il ne l’a peut-être pas dit mais, vous qui le connaissez mieux que moi, il aurait pu le dire, non ?]? Vous souhaitiez vraiment être du gouvernement qui va sans doute légaliser les mères porteuses et faire adopter cette connerie de statut du beau-parent ? Vous auriez pu partager un jour la table du conseil des ministres avec Fréderic Lefebvre, ce Philippe Candeloro en beaucoup moins sympathique ?

Non, franchement, sur ce coup là, Madame Boutin, vous m’avez déçu. Vous avez beau nous raconter que vous avez surtout de la peine pour vos collaborateurs, vous vous êtes comportée comme une midinette. Et cela, de la part d’une Christine Boutin, c’est impardonnable. La cerise, infecte, sur le gâteau, c’est que vous dites en vouloir à François Fillon et pas au Président. Comme si ce n’était pas le second qui avait règlé votre cas, comme celui de tous les autres. Cette manière de ménager Sarko pour pouvoir revenir dans un gouvernement Hortefeux l’an prochain, cela se voit comme le nez au milieu de la figure.

Décidément, ce gouvernement vous aura changée.

Je suis déçu.

Cordialement à vous, tout de même.

15 commentaires

  1. ,je ne crois en rien et encore moins a la parole des politiciens,
    a quel drôle d »époque,,,,ou les nantis se mette a pleurnicher sur leurs sort
    au bon peuple,on rayonne a tours de bras,
    il va vous falloir changées plusieurs fois de métiers de régions,dans votre vie
    alors,quoi?
    M Boutin et les autres,,,,vous avez peur pour votre avenir,
    si vous aviez eu , du courage,vous auriez démissionner du gouvernement suite a ces attaques envers vous,
    il est vrais qu »un ministre ferme sa gueule ou démissionne
    franchement c »est marrant,c »est les paroles de sarko-fillion
    je demande que le gouvernement soit solidaire,une paille,,,
    pauvre fillion,il en avale des couleuvres,mais au fond de lui,il aime cela,
    lorsque vous le regardez en face,c »est tout le lèche-bottes de service,
    c »est pour cela qu »il est le premier ministre et va le rester,
    tout les autres aurait claquer la porte,,,
    pour mémoire,pensez a M Barzac,ministre de la santé,aux jupettes,a M Cresson,ect ect
    comment voulez vous que le peuple ait confiance dans les politiciens?
    vu le spectacle lamentable des recalées de sarko 1 et des autres avant
    je vous conseille vivement d »aller avec vos collègues qui balance aussi prier a Notre-Dame,et aussi pour les millions de gens au chômage,,,,,

  2. DD : Vous avez sans doute raison, elle a changé Mme BOUTIN.

    Mais, il faut lui pardonner, elle découvre les patrons ripux qui vous virent de votre poste sans préavis, sans état d’âme. Peut-être qu’elle est en train de réaliser ce que vivent des milliers d’employés en ce moment.
    Cela pourrait porter ces fruits pour l’avenir.

    Qu’en pensez-vous ?

  3. Du moment où un politique place l’être humain avant l’économie, je peux avoir des convergences avec lui. C’est le cas avec madame BOUTIN.

    J’ai été pour autant interpellé, non pas par ses gesticulations médiatiques, mais par le changement de dénomination de son parti politique. Le Forum des Républicains Sociaux était une musique plus douce à mes oreilles que Parti Chrétien démocrate. N’étant pas très au fait, ce changement de nom a-t-il des conséquences politiques ?

  4. Je ne suis pas plus au fait que toi sur ce changement de nom. Et je le regrette tout autant pour la même raison. J’ajouterai que lorsqu’on a un petit parti peu connu par le grand public, changer le nom, c’est prendre le risque de le voir encore moins connu.

  5. Maintenant que C. Boutin est disponible, elle va pouvoir se proposer pour porter l’enfant de la fille de Nadine Morano ou d’une femme sans utérus. Croissez et multipliez nous dit le Christ !

  6. Le statut du beau parent n’est pas une connerie mais un réel besoin. Lorsque vous vivrez cette situation, peut être vous comprendrez…. Alors gardez votre jugement au niveau duquel vous l’avez émis, c’est à dire celui des pâquerettes…
    Bon bouquet à vous.

  7. l »état légifère sur tout et pour tout,
    très souvent ces lois ne sont jamais appliquer,
    le statut du beau parent,le statut des grands parents,des oncles,tantes,
    bref tout statut pose problème a la société
    mais la responsabilité des adultes,faut t »il aussi un statut?
    car se sont souvent eux qui pose problème,
    certes,il y a loi,et surtout l »esprit de la loi,
    pensez d »abord a l »intérêt de l »enfants,c »est lui qui doit compter en premier
    le reste ce n »est que foutaise
    faite un tour au tribunal pour enfants,c »est effarant la bêtise des adultes

  8. Le statut de beau-parent me semble une très bonne idée dont le but est de faciliter la vie des familles, et donc des enfants. Je trouve assez stupide votre critique, il serait mieux de proposer quelque chose au lieu de s’en tenir à un commentaire stérile.

  9. @Bertin

    Le statut du beau-parent ne correspond à absolument aucun besoin. Il sape l’autorité du parent qui n’a pas la garde au profit de quelqu’un qui n’a aucun droit sur l’enfant. La ministre Morano s’est d’ailleurs ridiculisée en le défendant lors d’une émission de Ruquier.
    De deux choses l’une : soit les deux parents sont assez intelligents pour s’entendre et alors il n’y a aucun besoin de passer devant un juge pour donner un tel statut au beau-parent (cela se règlera par des délégations d’autorité par lettre simple) soit il y a conflit et alors le parent éloigné ne donnera pas son accord à pour accorder le statut de beau-parent devant le juge. En vérité, ce statut du beau-parent prépare tout à fait autre chose hypocritement que Mr Sarkozy ne veut pas imposer comme tel à son électorat.

    @Marie

    Au contraire pour l’enfant, cela complique tout. Lui, il a une mère et un père. Ce que l’on lui impose à côté, c’est une blessure supplémentaire. En fait, c’est un truc totalement égoïste de la part des parents qui culpabilisent.

  10. David, comme d’hab., c’est parfait. Et bien vu : elle possède une vraie fibre sociale. Elle ne manquait pas de courage, la catho. Néanmoins, une chose me trouble, aujourd’hui : j’apprends qu’elle est nommée ambassadrice auprès du Vatican ! Son prédécesseur à ce poste, diplomate de métier, est prié de faire ses valises.
    Qui l’a nommée ? François Fillon ? Evidemment non !


    Note du blogueur :

    Patrick Mandon me demande d’apporter cette précision :

    « David, la honte est sur moi, je me couvre de cendres, que dis-je, de braises ardentes ! Ce matin, conversation avec un homme très informé. Il me dit que, certes, «on» a proposé à Christine B. le poste d’ambassadeur au Vatican, mais qu’elle a repoussé cette offre, ne voulant pas bénéficier d’une telle représentation par favoritisme. Il a conclu : «Dans cette affaire, elle fut impeccable. Croyez-moi, elle a des choses à dire, et elle les dira !». En outre, il m’a affirmé que ses «amis» politiques avaient été odieux envers elle.
    J’ai parlé trop vite, j’ai nui, cela m’apprendra à me fier à des informations incomplètes. »

  11. la pauvre Boutin??
    même les yvelines n »en veulent pas?
    bédier ,est encore le vrais patron,ben voyons?
    les mafieux dirige depuis leurs prisons,
    lui, condamné pars la justice,inéligible, dirige en sous mains le conseil général,et tout les godillots sont au ordres
    triste,mais vrais
    les truands de la politique de tout bords condamné pars la justice ne devrait plus avoir le droit de se présenter a vie devant les électeurs,
    ce qui aurait pour effet d »assainir la vie politique et surtout promouvoir des jeunes ,
    nous savons tous,que la porte ne s »ouvre qu »aux amis des amis ou copains des coquins

  12. peut être, ou bien Mme Boutin n’était-elle tout simplement pas faite pour la politique. j’adhère à pas mal de ces opinions « sociétales », mais l’ignorance des mécanismes de base de l’économie, et de la psychologie des acteurs économiques, à ce niveau politique, ne peut pas s’excuser au nom d’une prétendue fibre sociale …

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