Il faudrait élever une statue à David Abiker. Son émission, une des seules où on laisse l’invité s’exprimer mais où on revient ensuite à la charge lorsqu’il n’a pas répondu, permet de grands moments. Diffusée le samedi matin à la radio sur France-info, les plus pressés peuvent la voir dès le vendredi soir en vidéo sur la chaîne Dailymotion de la station. Et, hier soir, on a pu assister à une formidable prestation de Jean-Luc Mélenchon.

J’aime bien Mélenchon. Surtout depuis qu’il avait été l’un des plus talentueux avocats du Non au référendum sur la constitution européenne. Sur l’analyse de la mondialisation, sur la complicité des institutions européennes, je partage ses convictions. Il est aussi, chose rare, l’un des seuls hommes politiques à avoir avoué sans fard s’être trompé sur Maastricht. Il avait cru sincèrement que l’Europe fédérale pouvait être un levier pour la justice sociale, que l’universalisme français pouvait imprégner l’Europe toute entière. Se sentant floué et coupable, il s’est avéré d’autant plus efficace depuis 2005 pour démonter la supercherie. Sur l’Ecole aussi, il a su, souvenons-nous, remettre en cause les dogmes de la gauche officielle en remettant en cause le collège unique.

Mais il y avait quelque chose qui me gênait chez lui. Je lui ai même écrit un jour. C’était son sectarisme, à moins que cela n’ait été une volonté tactique de se montrer davantage sectaire qu’il ne l’était pour fixer, grâce à une image, un électorat radical. Ainsi, avons-nous pu avoir l’impression qu’il se boucherait le nez en voyant des « hommes de droite » lui donner raison, ce qui n’est guère agréable. Mais hier soir, cette impression s’est fort bien dissipée.

D’abord, il a qualifié la rubrique internationale du Figaro de « meilleure de tout le pays » ce qui peut paraître anodin mais qui est loin de l’être. Le journal de Dassault fut couronné, pour une part, alors que les chaînes du service public, Madame Chabot mais surtout les antennes régionales de France 3, ont été, lors de la même émission, rhabillés pour les trois prochains hivers ! Nous avons changé d’époque ; non seulement Mélenchon s’en est aperçu mais il ne l’envoie pas dire.

Ensuite et surtout, il a eu, pour la première fois, des mots plutôt élogieux en direction de Nicolas Dupont-Aignan. Alors que c’était le moment pour David Abiker de relayer des questions d’internautes, l’un de ces derniers lui demandait de qui, entre le président de Debout la République et Dominique Strauss-Kahn, il se sentait le plus proche. Après avoir tenté d’esquiver et alors que David Abiker insistait, il eut ses mots, rafraîchissants entre tous :« Pour parler de la République et de l’amour de notre Patrie Républicaine, (je suis) plus proche de Dupont-Aignan que de Strauss-Kahn qui a une notion de la Patrie très relative surtout depuis qu’il est directeur du FMI et que son rôle consiste à affamer les peuples ». [1. Pour voir ce passage, reportez-vous à la vidéo postée sous ce texte et avancez à 7min30 environ]

Il ne faut pas se le cacher, pour Mélenchon, c’est une révolution. Non seulement, beaucoup de ses militants ne comprendront pas cette phrase et certains, même, lui reprocheront amèrement. Mais en avouant une plus grande proximité avec un homme classé à droite sur les bases de l’amour de la Patrie Républicaine, il change de statut. Il se place en Homme de la Nation, un peu comme Jean-Pierre Chevènement en septembre 2001. A petits pas, certes, mais sûrement. Même si on faisait abstraction de la réponse à cette question en fin d’émission, Mélenchon donnait hier soir cette impression de dépasser largement cuisine électorale, carrière et contingences partisanes, et de se consacrer à l’Essentiel. Ainsi, on le croit sincère lorsqu’il ne se dit pas déçu de laisser à un autre le soin de mener la liste francilienne aux élections régionales alors qu’il était candidat à cette mission. Il est au dessus de tout cela. Ce qui l’intéresse désormais, c’est de servir non un parti mais sa Patrie, terme qu’il a utilisé plusieurs fois. Il pense sans doute à l’élection présidentielle. Mais s’il y va, ce sera pour la gagner, pas pour témoigner.

[daily]xbyacs[/daily]

38 commentaires

  1. Enfin ! On va pouvoir discuter entre gens sérieux ! Le clivage n’est plus (depuis longtemps) entre la droite et la gauche, mais entre les européistes fanatiques et ceux qui persistent à penser que la nation est le territoire de la souveraineté, donc de la liberté. Envoyons péter l’UMP, les socialistes, le Modeme et les verts et unissons nos efforts en regroupant les démocrates patriotes de DLR, du Front de Gauche et de tous les égarés au sein des autres partis ou nulle part !

  2. Je partage l’avis de notre hôte pour avoir ressenti la même chose à écouter M. Mélenchon – et à lire ses billets d’ailleurs.

    Faire « péter » l’UMP/PS/Modem/Verts est à mon sens une utopie. Je n’ai pas les mêmes idées économiques/sociales/etc. que celles défendues par M. Mélenchon notamment, mais il y a un dénominateur commun à beaucoup de forces éparpillées : le jacobinisme. La croyance en la Nation, en la République, la volonté d’une Europe non supra-nationale, etc.

    C’est un dénominateur commun à entretenir !

  3. lui il a la chance d’être de gauche donc de la diviser et de faire le jeu de sarkoland.
    NDA lui etant le principal opposant à droite pour sarkoland a encore fait l’objet hier soir de l’oprobe de l’élysée en voyant son interview prévu sur Europe1 annulée sur « ordres »deux heures avant.
    Vous avez dit démocratie ?
    mais c’est vrai que ces deux poids lourds de l’Essonne ne sont pas si loin l’un de l’autre sur beaucoup de points.
    Dommage que Mélenchon en quittant le PS ne se soit pas placé sur un pole républicain au dessous des politicards du NPA ou du PC moribond qu’il a revigoré quelque peu mais avant le chant de l’Hallali proche.

  4. @Patriote

    Mélenchon est semble t-il tricard sur pas mal de plateaux aussi depuis qu’il a « envoyé au diable » M’dame Chabot en direct. L’émission Parlons net n’a encore pas l’audience suffisante pour inquiéter l’Elysée. D’ailleurs NDA y a été invité l’an dernier je crois.

  5. Depuis qu’il est parti du PS, Mélenchon a du se « taper » de nombreuses réunions avec les différentes et nombreuses composantes de la « gauche de gauche ». Il a du se rendre compte qu’il n’arrivera jamais à unir tous ces égos et que politiquement les différences sont nombreuses.

    S’il y a recomposition, cela se jouera parès les Régionales.

  6. Il nous a sorti une super phrase le Melenchon sur le service public télévisuel « quand ils seront privatisé y aura personne pour les defendre » je n’en pense pas moins je dois dire.

    Sinon je ne suis pas sure que la base électorale de Melenchon soit prête à le suivre sur sa plus grande proximité avec NDA qu’avec DSK. Le sectarisme a encore de beaux jours devant lui malheureusement et ce n’est pas une phrase dans un interview qui changera profondément la donne dans la conscience de gauche ou de droite d’ailleurs le sectarisme n’étant pas une exclusivité gauchiste.

  7. J’aime pas Melanchon (lol). Je ne lui fais absolument pas confiance.

    La Patrie a le vent en poupe ; elle n’echappe pas a Melanchon qui amorce un virage a 360 degres. Facade pour eviter de parler de souverainete. Meme s’il a dit non au TCE, attention a la nouvelle vieille garde rouge qui reve de ressuciter l’internationale.

    Je vous trouve naif DD sur ce coup la !

  8. Le Méluche n’est pas le plus idiot. Loin s’en faut. Mais parfois il revient avec des bonnes vieilles chaussures de pur stal. Par exemple quand il admet qu’il est pour l’interdiction du FN …… Ah moins qu’il joue entre sa gauche sociétale (des bobos sans le sous) et sa gauche populaire (sans le sous non plus).

    Mais sur le fond, ça se recompose enfin ou ça se décompose un peu plus ?

  9. PCF moribond, j’entends ça depuis ma première carte. Le mort se porte bien, avec ses parlementaires, ses maires, sa presse et ses 100 000 militants. Le PG de Méluche est un formidable laboratoire d’idées mais les bons bourrins qui prêtent les salles, les photocopieuses et les gars pour tracter, c’est nous. Si vous voulez voir un mort né en revanche, allez du côté du NPA.
    Pour le reste David a comme souvent raison. une hirondelle ne fait pas le printemps mais il est évident que la cohérence idéologique comme le fait remarquer le premier intervenant serait, si chacun allait au bout de sa logique un axe Villepin-NDA-Meluche-Bocquet.

  10. encore un vieux cheval de retour,,plus de 30 ans qu »il bassine le peuple avec ces conneries,,
    ce qu »il faudrait,,,le renouvellement de la classe politique
    on ne l »a pas entendue quand le François a opter pour la proportionelle?
    qui amena un groupe fn a l »assemblée
    et François a eu raison,,,il faut remettre ce mode de scrutins,,
    la france,,seul pays en Europe qui ne l »applique pas,,,
    aurait t »on peur de la réaction du peupler
    le pc est mort depuis longtemps,,,,hélas,,,
    tout le monde quitte le navire,,,a part les vieux qui tracte,et qui participe,,,il y a pas grand monde et en plus c »est dans tout les parties et dans les syndicats*
    le mort se porte en vendant les bijoux de famille,,,,
    il faut étre courageux pour dire la vérité,,,le peuple en a vraiment marre de ces politiciens de tout bords,,,,,
    qui ont mis le pays dans un gros merdier,et cela pourrait mal finir

  11. Déclaration officieuse de séparation avec le NPA, candidat de gauche républicaine en 2012, renforcement de NDA qui pourra en plus faire une campagne cohérente de droite républicaine. Enonciation claire des enjeux durant les présidentielles.
    Très bonne nouvelle cet emploi du mot « patrie ».

  12. Je vous cite : « (je suis) plus proche de Dupont-Aignan que de Strauss-Kahn qui a une notion de la Patrie très relative surtout depuis qu’il est directeur du FMI et que son rôle consiste à affamer les peuples”.

    Il ne faut pas se le cacher, pour Mélenchon, c’est une révolution. Non seulement, beaucoup de ses militants ne comprendront pas cette phrase et certains, même, lui reprocheront amèrement. »

    ***

    Eh bien non, ce n’est pas du tout, ni une révolution, ni même une surprise. Lorsque nous avons manifesté à Versailles pour dire notre désaccord (le parlement y a voté la modification de la Constitution permettant de dire OUI quand le peuple avait voté NON en 2005) il y avait DEUX manifestations.

    Celle de la gauche de gauche avec le PC, les Alternatifs, le Parti des Travailleurs, les divers électrons libres, altermondialistes, gens de gauche en rupture de ban et des personnalités comme Bové ou Mélenchon ET puis une autre manifestation avec Debout la République de Dupont-Aignan.

    Les slogans de la manifestation de DLR ressemblaient finalement beaucoup à ceux de la gauche. Si la formulation n’était pas toujours la même, si la forme était différente (une belle tapée bien homogène de drapeaux tricolores pour DLR et un joyeux foutoir largement improvisé pour la gauche), le fond était identique. J’ai passé un moment dans les rangs de DLR à l’écoute de ce qui se disait. Et si cela n’avait rien à voir avec l’extrême-droite ou les idées du FN, j’y ai plutôt retrouvé les thèmes éternels du gaullisme pur sucre où l’on a une haute conscience du bien public. J’ai dit à un petit groupe de vieux messieurs cravatés et ceints de tricolore que je venais de l’autre manif et j’ai été reçu fort courtoisement. « Nous défendons les mêmes valeurs. Bové ? Nous ne pouvons pas être d’accord avec ses méthodes mais nous reconnaissons chez lui notre souci commun du bien public ; notre souci d’un pays où l’État ne délaisse aucun de ses citoyens, si modeste soit-il ; notre souci d’un État qui ne se couche pas devant des intérêts privés soi-disant européens. »

  13. @Hub
    Trouvez moi des déclarations antérieures de JLM où il énonçait ceci. Je suis presque sûr, effectivement, qu’il pense cela depuis longtemps. Mais il ne souhaitait pas le dire. D’ailleurs, lorsque je lui ai écrit, juste après la fondation du PG, je lui avais parlé d’un geste de la main dédaigneux lorsqu’un journaliste lui avait suggéré qu’il faisait la même chose à gauche que NDA à droite. Et pour un militant comme vous, ouvert et tolérant, combien d’autres préfèreront toujours les sociaux-démocrates aux républicains de l’autre rive ?
    Donc, il s’agit bien d’une révolution. Salutaire, et dont je me réjouis.

  14. Faire l’éloge d’une émission à laquelle Causeur.fr participe, c’est déjà limite. Mais voir Causeur.fr applaudir un gauchiste patenté comme Mélenchon, non !!!

  15. sectarisme quand tu nous tiens,entendre dire par un autre de son camp(PATRIE)nous offusque parce qu’il est de gauche,pour moi non a partir du moment ou j’entend le mot (PATRIE)prononcé je m’interesse a son discours et a ses analyses.ouvrons un peu plus nos oeilleres la societe change la (PATRIE)reste.salutations gaullistes.bernard.

  16. @Vintage

    Vous êtes ici sur un carnet invité par Causeur.fr et non sur Causeur.fr stricto sensu. Ce papier n’engage donc que moi et en aucun cas la rédaction de Causeur. En revanche, il arrive parfois que Causeur reprenne certains de mes papiers. Si cela arrive pour ce billet, ce qu’à Elisabeth ne plaise, je vous engage à renouveler votre plainte auprès d’elle.
    Cordialement,

  17. Clivage droite-gauche…

    Comme JLM aime à le répéter souvent, la « droite » et la « gauche » sont nées à Versailles suite à la révolution, quand il a fallu faire un choix:

    Ceux qui sont pour le peuple souverain: à gauche,
    Ceux qui sont pour le véto du Roi: à droite.

    En 2010 le Roi a changé de nature. Appelons-le « oligarchie » (ou bande du Fouquet’s).

    Ca donnerait quoi si c’était à refaire aujourd’hui ? On aurait des surprises, non ?

    Sur les marchés, je m’entends mieux avec les militants de DLR (dont des ex-PS) que ceux du PS et je n’en suis pas étonné. D’ailleurs, si la crise tourne mal, on est déjà d’accord pour réactiver le CNR, c’est dire !

    Allez, bon vent, et que DLR dépasse les 10% en RP !

  18. Ca me ferait plaisir d’avoir une reponse (directe) de temps en temps ou cette indifference est t’elle en realite synonyme d’interet ou d’examen a la loupe ?

  19. @Gaia

    Veuillez m’excuser. Il ne s’agit pas d’un manque d’intérêt. Seulement, je cherche la question. Vous avez totalement le droit de me trouver naïf. Parfois, rassurez vous, je feins de l’être.
    Faisons comme si vous aviez conclu votre commentaire par: »Est-ce de la naïveté de votre part ? »
    Je ne le pense pas. Comme je l’écris dans mon papier, Mélenchon ne caresse pas forcément ses militants et ses partenaires habituels dans le sens du poil en faisant de telles déclarations et en utilisant certains mots. D’où ma conclusion, il est dans l’état d’esprit de celui qui dit maintenant ce qu’il pense quitte à déplaire parce qu’il se sent libre et qu’il le faut pour entamer un dialogue directement avec le Peuple tout entier.

  20. Ou comment prendre des vessies pour des lanternes !

    Que Mélenchon ne porte pas trop Strauss-Kahn dans son cœur, ne surprendra personne. Qu’il reconnaisse l’attachement sincère et fort de Dupont-Aignan à la Patrie Républicaine, c’est bien le moins. Quel homme politique sérieux le contesterait ?

    Le reste est plus contestable. Pas la ligne politique de Mélenchon et du Front de Gauche qui est légitime, bien sûr, comme est certain son sectarisme, petit compliment ou pas à l’égard du Président de DLR.
    Se baser sur cette petite phrase arrachée par l’interviewer et sur le renoncement du sénateur, imposé par le PCF, à mener la liste en Ile de France pour voir en Mélenchon un Homme de la Nation, détaché des intérêts partisans, est pour le moins léger. Et pour tout dire, grotesque.
    Mélenchon, son parti, et son alliance du FdG sont surtout et avant tout engagés dans une lutte sans merci avec la concurrence, c’est-à-dire le NPA. Pas dans l’espoir de transformer radicalement la donne politique et sociale du pays, non simplement pour exister et faire vivre l’appareil.
    D’où le PCF tient-il ses parlementaires, maires et autres élus que Jérôme Leroy évoque dans son commentaire ? De son poids électoral réel ou de la contrepartie que lui concède depuis des années le PS au nom du fameux rassemblement de la gauche, c’est-à-dire de l’alignement des sigles acceptant le leadership des socialistes ?
    Croyez-vous sérieusement que Mélenchon va s’affranchir de cette logique d’existence et de subsistance ? Pensez-vous qu’un PCF sous perfusion renoncerait à son contingent d’élus que lui assure son statut d’allié du PS ?

    Quant à l’axe Villepin-NDA-Meluche-Bocquet dont nous parle Jérôme Leroy, l’hypothèse est aussi crédible qu’un Sarkozy voulant s’inspirer du Général de Gaulle.
    La mayonnaise Chevènement tourna court en son temps et l’homme était pourtant d’une autre étoffe que Mélenchon.
    Une alternative crédible d’une autre politique pour la France doit d’abord et avant tout résoudre la question européenne : quelle nouvelle politique européenne, quelle possibilité réelle de réorienter l’Europe déjà très engagée par le Traité de Lisbonne ?

    Si une voie plausible, qui peut recevoir l’assentiment des français, est tracée, alors des forces politiques et les hommes pour incarner cette alternative apparaîtront. Mais nous en sommes loin, très loin

  21. Merci.

    Ce qui me surprend chez Melanchon c’est ce subit revirement dans le langage vu que sur le plateau d’Arlette Chabot il a tenu un tout autre discours, faisant l’apologie de la republique, de la laicite. mais ne l’inscrivant jamais dans la nation, ce qui s’apparente a un reniement de l’histoire, du passe de la France. En consequence de quoi je l’ai trouve d’un mordant sectarisme.

    Melanchon n’echappe pas a la regle ambiante, il adapte son langage en tentant de faire fi des clivages gauche-droite.

    Est t’il pour autant souverainiste ? J’en doute fortement. mais je ne doute pas qu’il soit ruse et qu’il manoeuvre pour se positionner étique faire evoluer le front de gauche en se servant du trempli’ souverainiste.

  22. @ David Desgouilles
    Invité ou pas invité, c’est un peu hors de propos de venir faire l’éloge d’un Mélenchon sur un site nationaliste. La nation ça a un sens, qui n’est pas celui de Mélenchon et consorts veulent leur donner.

  23. Vintage,
    si Causeur est un site nationaliste, je suis une blonde à forte poitrine, un lemming ermite, une courgette sans pépins, une boule d’escalier en chamallow.

  24. Pour ma part, son sectarisme me reste en travers de la gorge. C’est Mélanchon qui, à la mort de Soljenitsyne, a dit qu’il ne regretterait pas cette « vieille baderne réactionnaire ». Du coup, même pour les argument que vous dites, j’ai du mal à m’enthousiasmer pour ce genre d’individu.

  25. Site nationaliste, Causeur? Il vu ça où, l’halluciné. Les sites nationalistes, c’est comme les bordels, il y a des endroits pour ça partout sur la Toile.
    Trop fatigué en plus pour expliquer la différence entre patriotisme et nationalisme à quelqu’un qui doit penser que Chavez est un dictateur.

  26. Clairement, c’est adversaire politique pour les libéraux..
    (Enfin, dans le cas ou il y aurait effectivement des vrais libéraux dans la classe politique)

    Mais bon, il est plutot sympathique avec sa gouaille et sa mauvaise humeur.

    Mais bon l’originalité politique… ultra-étatiste.. pro-monopole public (sans réforme bien sur) parceque les monopoles c’est bon pour les pauvres.. enfin c’est bon parceque c’est bon.

    Et maintenant une petite tartine de patriotisme.. A ce compte là, les 3/4 de la classe politique ont le même discours.

  27. J’apprécie Mélenchon depuis bientôt 2 ans, qui avait été l’auteur d’une belle charge contre les neuneus tibétophiles à la Cohn-Bendit à l’occasion des JO de Pékin. Il avait exprimé haut et fort ce que nous devions être nombreux à penser, à savoir que l’hystérie dalaï-compatible relevait plus d’une vision scandaleusement simpliste, manichéenne et sinophobe de la situation en Extrêm-Orient que d’une vraie analyse géopolitique…

    Mélenchon a franchi un pas de plus, en avouant publiquement ce dont on se doutait un peu, à savoir sa plus grande proximité avec un jacobin de droite qu’avec un europhile, fût-il de « gauche ». J’attends qu’il fasse encore un pas en avant, plus difficile celui-là (il va de soi que je cause positionnement idéologique, pas stratégie électorale !) : se démarquer clairement, et dans l’intérêt de sa base (les classes laborieuses) de la désespérante gauche antifa-NPA, celle-là même qui plombe à elle seule toute la gauche sociale par ses discours simplistes qui n’ont pas évolué depuis 30 ans.

    En expliquant dans la foulée (pourquoi pas sur un plateau TV ?) qu’on ne peut pas être à la fois sans-papiériste et antilibéral, ce qui revient à souhaiter la disparition des frontières tout en s’opposant à la globalisation. Les paléo-trotskistes et les néos-libéraux à la DCB en bondiraient sur leurs fauteils mais les nouveaux enjeux politiques, sociaux et économiques n’en deviendraient que plus clairs pour l’éléctorat…

  28. Il faut virer les ouistes du pouvoir.

    Avant toute chose, il faut virer les ouistes du pouvoir.

    Deux possibilités :

    1- Première possibilité : les Républicains nonistes continuent à partir au combat chacun de leur côté.

    Les Républicains nonistes de gauche se présentent aux futures élections de 2012 de leur côté.

    Et les Républicains nonistes de droite se présentent aux futures élections de 2012 de leur côté.

    Conséquence (à mon avis) : comme d’habitude, nous allons prendre une branlée en 2012. Comme d’habitude, SarkozyStraussKahnAubry sera élu président. Comme d’habitude, les députés UMPPSMODEMNouveauCentre seront majoritaires.

    2- Seconde possibilité : tous les Républicains nonistes se parlent, loin des caméras, loin des micros, loin des magnétophones.

    Ils négocient un programme commun réunissant la gauche et la droite. Ils présentent ce programme commun aux Français.

    Pour l’élection présidentielle de 2012, les Républicains nonistes partent au combat présidentiel ensemble, derrière un seul candidat.

    Pour les élections législatives de 2012, les Républicains nonistes présentent un candidat commun dans chacune des 577 circonscriptions.

  29. BA : d’accord avec vous sur le concept, maintenant dans la pratique il va falloir dépasser les vieux clivages… qui serait le candidat idéal ? Mélenchon, NDA… ou peut-être Chevènement ? J’ai volontairement omis Villepin, plombé par un ego surdimensionné (bien plus que les 3 précédents et ce n’est pas peu dire) et bien trop proche de l’ancien pouvoir chiraquien pour pouvoir incarner une rupture…

  30. 1- Non, pas Chevènement. Chevènement veut rassembler la gauche, et rien que la gauche : MRC, PS, PRG, les nonistes de gauche, les ouistes de gauche, les lapins de gauche, les carpes de gauche, etc. C’est nul.

    2- Non, pas Villepin : on l’a vu au pouvoir de 2005 à 2007, et ça a été un désastre. Dehors, les ouistes ! On vous a vus à l’oeuvre ! Virons tous les ouistes !

    3- NDA est passé ce soir au journal de France 3 : NDA était à la réunion du mouvement politique de Villepin ! Dans le reportage, on voyait NDA applaudir son nouveau chef ! NDA qui soutient Villepin ! NDA qui applaudit Villepin ! Encore un mariage de la carpe noniste et du lapin ouiste !

    4- Donc, il ne reste plus que Mélenchon. Mon candidat (par défaut) : Mélenchon.

  31. Quelle sera la croissance en 2010 ?

    Le Fonds monétaire international (FMI) revoit à la hausse ses prévisions de croissance pour l’année 2010 en raison d’une reprise plus forte que prévu.

    « La reprise mondiale s’amorce de manière plus dynamique qu’on ne l’anticipait auparavant, mais elle évolue à des rythmes différents suivant les régions », nuance toutefois l’instance internationale.

    • Chine : 10 %
    • Inde : 7,7 %
    • Afrique sub-saharienne : 4,3 %
    • Canada : 3,6 %
    • États-Unis : 2,7 %
    • Royaume-Uni : 1,3 %
    • Zone euro : 1 %

    http://nouvelles.sympatico.ca/Monde/ContentPosting_SRC_monde?newsitemid=461367&feedname=CBC_WORLD_V3_FR&show=False&number=0&showbyline=True&subtitle=&detect=&abc=abc&date=True

  32. Je suis assez d’accord, pour moi il est un des rares hommes politiques actuels à avoir une épaisseur intellectuelle et une éloquence réelles. Je le trouve surtout excellent quand il décrypte les discours dominants et tous les stéréotypes de pensée et de langage qui les sous-tendent. Mais il a tendance au bout d’un moment à s’enferrer, à se caricaturer au point parfois de dire quasiment n’importe quoi. C’était évident par exemple dans son fameux laïus sur le Tibet avec Zemmour et Nolleau. Ou maintenant concernant les retraites : il démonte avec brio toutes les fausses évidences sur le sujet, mais la suite de son argumentation visant à prouver qu’il ne faut aucun allongement de la durée de cotisation ne me convainc pas.
    Mais il faut dire qu’il est aussi tenu par la logique de la stratégie qu’il a choisi. À partir du moment où il a choisi de quitter le PS, et à mon avis il avait raison, il ne pouvait que chercher à regrouper toutes les formations à la gauche du PS, c’était la dynamique logique de la situation, sans quoi son parti de gauche serait mort-né. Donc pour être cohérent avec son propre choix, il doit accepter beaucoup de surenchère. Peut-être y croit-il vraiment, je ne sais pas. Par moment, il a des accents quasi messianiques. En tout cas, moi qui lis tous les articles de son blog, je ne me vois pas voter pour un front de gauche qui inclurait Besancenot. Il faut dire que j’ai des opinions politiques un peu schizophréniques : sur l’écologie, je suis d’accord avec les Verts (voire plus radical), sur l’éducation je dans la ligne de Chevènement, sur l’Europe je pense comme Mélenchon, sur la politique fiscale je suis quasi pour Bayrou. Parfois, plus rarement, il m’arrive d’être d’accord avec moi-même. Pour qui dois-je voter ?

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