On pourrait croire que, soutenant ouvertement la candidature directe d’une personnalité à l’élection présidentielle et non située à gauche par les observateurs, l’idée de participer à la primaire socialiste ne m’effleurerait pas l’esprit plus de trois secondes. Ce serait une erreur. Non seulement, j’y participerai, mais je me sens légitime de le faire et ce sera par conviction. Etonnant, non ?

J’y participerai parce qu’elles existent. Certes, j’ai déjà mis en garde contre ce processus, que je trouve néfaste et même dangereux pour nos institutions. Mais, après tout, je vais voter pour la présidentielle tous les cinq ans alors que j’étais opposé au raccourcissement du mandat présidentiel[1. Il m’arrive même de participer aux élections européennes alors qu’elles ont pour but d’élire un parlement censé représenter un peuple européen lequel, pour moi, n’existe pas !]. La Ve République a déjà été pas mal amochée successivement par Valéry Giscard d’Estaing[2. Par la réforme des conditions d’accès à la candidature présidentielle, par exemple.], par François Mitterrand[3. Avec ses participations à des cohabitations.], par Jacques Chirac[3. L’homme qui a dissout l’Assemblée Nationale, a perdu les élections, pour finir par rester en place, comme si de rien n’était.] ou Nicolas Sarkozy[4. L’homme qui a fait voter par les parlementaires un texte refusé par le Peuple par référendum après l’avoir maquillé comme une voiture volée.]. Ce n’est pas une évolution néfaste de plus, laquelle se trouve d’ailleurs en cohérence avec toutes les autres, en américanisant  notre vie politique, qui devrait m’envoyer sur une île politique déserte, fut-elle symbolique.

Je me sens légitime d’y participer, malgré la fameuse déclaration d’adhésion aux valeurs de la gauche. Je suis gaulliste et certains persistent même à me désigner comme souverainiste, ce que j’accepte de bonne grâce, même si ce qualificatif me semble réducteur. A ce stade, mon ami Laurent de Boissieu me taperait sur l’épaule et me dirait que le gaullisme ne se trouve ni à droite ni à gauche. Mais que faudrait-il en conclure ? Que, je ne devrais donc pas davantage participer à une primaire de gauche en 2012 qu’à une, organisée par la droite, en 2017 ? Ou que, le gaullisme se plaçant non entre la droite et la gauche mais au dessus, il m’appartient de me préoccuper des deux ? Cher Laurent, je privilégie la seconde solution. Et je vais même pousser l’audace plus loin. Ces fameuses valeurs de gauche et de la République, ce projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire, j’y adhère totalement. Tout comme je m’engagerais volontiers derrière des valeurs de droite et de la République, un projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de responsabilité et de progrès économique, ce qu’on me demanderait en cas de primaire dans l’autre camp. Mieux encore, je me sens davantage légitime pour les défendre que bon nombre d’adhérents du PS ou de l’UMP (et ses prédécesseurs) lesquels les foulent au pied depuis une trentaine d’années.

J’irai voter avec convictions. Il n’est surtout pas question de tactique de bas étage, comme le feront quelques militants UMP désoeuvrés et souhaitant influencer le résultat en votant pour celui qu’ils pensent le plus conforme aux intérêts de Nicolas Sarkozy. Je voterai en fonction des idées qui m’ont été présentées. Et il n’est pas un secret de révéler que celles d’Arnaud Montebourg se rapprochent le plus des miennes. Le député bressan a d’ailleurs participé dernièrement à un colloque sur le protectionnisme en compagnie de Jean-Pierre Chevènement, pour lequel je m’étais engagé il y a dix ans, et de Nicolas Dupont-Aignan, pour lequel je voterai en avril prochain. Ce n’est pas un hasard. Certes, il n’a pas encore franchi le rubicon monétaire. Mais pour peu que les évènements l’y poussent dans quelques mois voire quelques semaines, nous pourrions nous retrouver plus proches encore… Faire avancer ses idées partout où elles sont, ce n’est pas une tactique, c’est une stratégie culturelle et politique. Que j’assume, publiquement. S’il y a un second tour, j’irai éliminer celui (ou celle) qui me paraîtrait le plus néfaste à l’avenir de mon pays[5. Ne cachons pas que la perspective d’assister à un second tour Sarkozy-Aubry en mai prochain me plonge dans une consternation voire un effroi que je ne peux dissimuler.].

Le candidat qui gagnera la primaire aura des chances sérieuses de se retrouver à l’Elysée en mai prochain. Y participer me semble donc non seulement légitime mais nécessaire pour qui se pique de politique. Mais que mes amis se rassurent. Dès que la vraie campagne sera lancée, je reviendrai au candidat dont le projet correspond totalement à mes convictions.

40 commentaires

  1. … je ne vais pas me contenter, cher David, de te taper sur l’épaule!

    Reprenons l’engagement de reconnaissance dans les valeurs de la gauche à signer: « Je me reconnais dans les valeurs de la Gauche et de la République, dans le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire. »

    Trois remarques:

    1) L’engagement n’est pas « je suis de gauche » mais « je me reconnais dans les valeurs de la gauche et de la République » – notons au passage que cela signifie dans l’esprit de ses rédacteurs qu’une partie de la gauche pourrait se reconnaître dans les valeurs de la gauche mais pas dans celle de la République (alors qu’on pourrait a priori imaginer que la République serait dans leur esprit un élément des valeurs de gauche).

    2) On ne sait pas trop quel est le lien entre « les valeurs » et « le projet »: ce projet n’est-il que la déclinaison de ces valeurs ou est-ce en sus? Quoi qu’il en soit, comme tu le soulignes, je connais peu de militants non de gauche – du centre, de droite ou d’ailleurs – qui ne se reconnaîtraient pas dans « le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire ».

    3) Le PS précise que signer la charte d’adhésion aux valeurs de la gauche n’oblige pas de voter pour le candidat désigné puisque « dans le secret de l’isoloir, le vote est bien sûr libre »: « Si vous avez voté à la primaire, cela ne vous contraint en aucune manière ».

    Alors, bon vote compagnon-camarade!

  2. Cher Compagnon,
    L’analyse de la destruction progressive et systématique de la Constitution depuis Giscard est juste, car il s’agit pour ces gens de nous ramener à la IV° République, avatar de la III° qui est le seul système qu’ils connaissent et comprennent puisqu’ils peuvent y grenouiller à loisir et espérer obtenir les prébendes liées aux fonctions présidentielle et gouvernementale.
    Le fait est que le gaullisme n’est ni de droite, ni de gauche et que ses valeurs incluent la déclaration d’intention de la gauche. Sauf que ladite gauche a passé son temps à détruire l’oeuvre du Général tout en versant des larmes de crocodile après qu’il eut disparu.
    Participer à leur rigolade « citoyenne » (beau contresens au passage sur l’adjectif : il aurait fallu dire « civique »… mais cela aurait été trop drôle !), n’a aucun sens sinon donner une légitimité à ce délire aux yeux des médiacrates par l’ampleur de la participation.
    Ceci dit, cela n’a strictement aucune importance, puisqu’ils sont aux ordres de Bruxelles et des marchés et qu’ils nous feront du Papandréou.
    C’est exactement comme les institutions athéniennes qui fonctionnaient sous le règne du Macédonien.. dans la plus parfaite illusion d’indépendance de la Cité !
    Continuons de danser sur le volcan…

  3. je ferai la même chose demain, avec les mêmes réserves (son non-engagement sur l’euro). venant de la gauche ça m’est un poil plus facile ! par ailleurs ne laissons pas les souverainistes européens nous tariter de souverainistes comme s’il s’agissait d’un épouvantail. Ils essaient bien de construire un état européen souverain.

  4. Je partage beaucoup des arguments et des idées de votre billet. Vous avez le courage d’aller au bout de votre pensée, laquelle effectivement prend en compte la destruction dans les faits de l’esprit initial de la 5 ème République. Ce pendant je n’irai pas comme vous jusqu’au bout de ce raisonnement car véritablement ce nouvel accroc aux institutions m’en empêche. Si j’avais été voté, c’est bien sûr également Montebourg qui aurait eu ma voix.

  5. Salut & Fraternité,
    Je suis 100% d’accord avec le citoyen Desgouilles!
    J’irai également voter, non pas pour Arnaud Montebourg, mais pour la démondialisation!
    D’accord ou pas avec les autres propositions d’Arnaud Montebourg, peu importe;
    Agacé ou séduit par la personnalité d’Arnaud Montebourg, peu importe;
    L’essentiel est de tous voter le 9 octobre pour la démondialisation!
    En revanche, le 16 octobre, si face-à-face c’est blanc bonnet antirépublicain et bonnet blanc antirépublicain (Hollande face à Aubry), je n’irai pas voter.
    Salutations républicaines.

  6. Le commentaire de Pelvey ci-dessus aurait pu être le mien. Comme lui, je voterai demain, pour le même candidat que toi, David.
    Et comme lui, je resterai probablement au chaud dimanche prochain.

  7. C’est marrant je compte aussi placer 1€ demain sur le même cheval. Mais si d’aventure il devait arriver placé, voire vainqueur, ce n’est pas les gains empochés qui me permettront de rouler en Porsche Panamera. En moins romancé, le peuple français doit reprendre les commandes monétaires et politique de son avenir.

  8. Je suis d’accord avec toi David, sur l’essentiel : comme toi, je me sens plus proche d’Arnaud Montebourg.
    Pour le reste, je ne participerai pas à la primaire socialiste, pour une raison simple : je ne suis pas socialiste. Et comme je l’exprimerai demain sur mon blog, je ne suis pas très favorable à ce système de primaire, pour l’élection majeure de notre République. Sans compter que je ne sais pas si je me « reconnais dans les valeurs de la Gauche » : quelles sont-elles aujourd’hui ces valeurs ?

  9. Montebourg évidemment. Non seulement en raison du concept bien défendu de « démondialisation » mais aussi parce qu’il est le seul à s’être démarqué CLAIREMENT de l’adepte du viol consenti et du truand de déchetterie.
    En revanche, là où je serais en désaccord avec toi c’est que la droite ne pourrait se prévaloir de défendre « le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire ». Elle a déjà perdu toute crédibilité soit, mais il y a quand même des limites.
    Bien à toi,
    D.

  10. Pour la droite, j’ai remplacé « justice et progrès solidaire », par  » responsabilité et progrès économique ». Je pourrais être petite main rue de la Boétie, si je voulais…

    Mais l’électeur de droite, lui, il ne pourrait pas s’en prévaloir ? En tout cas davantage que les caciques du PS, non ?

  11. Damned, ça m’avait échappé. Mais non, je ne crois pas que la droite, du moins celle qui a été et, surtout, est encore aux affaires puissent se prévaloir d’une quelconque « responsabilité et d’un progrès économique ». Un petit rappel d’un député socialiste : « En 1997 Lionel Jospin arrive et trouve une dette de 930 milliards d’euros. Il fait (avec M. Aubry) la CMU, les 35H, l’APA et quand il part en 2002, la dette a baissé à 870 milliards.
    J Chirac arrive avec les gouvernements Raffarin et Villepin, la dette passe de 870M à 1250 en 2007.
    N Sarkozy arrive avec Fillon et entre 2007 et 2011, la dette passe de 1250 à 1780 milliards….et la cour des comptes montre que sur les 530 milliards de hausse, seuls 150 à 200 sont dus à la crise. Au final c’est la droite qui ne maitrise pas la dette…. »

  12. Je sais tout ça.
    Mais comme les caciques socialistes cette année, ceux de l’UMP en 2017 (si elle existe encore, ce qui m’étonnerait un max) rédigeront ce qu’ils voudront sur leur engagement à adhérer à des valeurs pour une éventuelle primaire. Et comme eux, cela ne correspondra effectivement en rien à la réalité, comme je l’ai écrit dans mon article.

  13. M’enfin gaulliste = croyance au culte du chef, une sorte d’être élu par les d.ieux pour gouverner le pauvre peuple.
    C’est donc incompatible avec les primaires. Ou va falloir choisir et laisser tomber les oripaux anciens d’un gaullisme désuet !
    🙂

  14. Vous avez une drôle de définition du gaulliste, cher monsieur Poireau. Le Général de Gaulle n’était pas élu par les dieux mais par les Français, qu’il consultait régulièrement et dont il acceptait le verdict. Même lorsqu’il lui était défavorable.
    Ce sont ses successeurs ( mis à part Pompidou qui,lui, a eu un problème avec Dieu en 1974) qui ont rendu le peuple à l’état de « pauvre », comme vous l’écrivez.

  15. « DSK appartient à l’archéologie du PS. » « Il doit des excuses à la gauche. » Arnaud Montebourg.

  16. ASMB-Sochaux2 1-1 avec un but de Privat.

    Je n’irai pas voté, mais je vois que cela passionne tes lecteurs venus d’horizons divers.

    Le peuple français sera-t-il aussi passionné ?

  17. Initialement, je comptais aller voter pour Montebourg, mais je ne vois plus l’intérêt. Mon raisonnement était plus prosaïque: foutre e bordel au PS. Mais ils sont tellement sectaires et bornés dans leur chapelle que je vois plus l’intérêt. Et Montebourg a été franchement mauvais lors de sa dernière prestation et sa nana a ressorti des arguments classiques à la con face à NDA, alors non, j’irai pas.

  18. David, ton raisonnement est trop alambiqué. Les « valeurs de la gauche » si elles voulaient dire quelque chose, aucun membre du PS ne devrait les signer tellement la politique de ce parti est contraire à ces supposées « valeurs ».

  19. Il y a beau temps que la prétendue « gauche » française ressemble en effet à un ramas de notables rad-soc; ce qui est assez intéressant c’est qu’avec Chirac-le-marchand-de-sable, on n’a plus vu de différence entre gauche et droite. La « fracture sociale » de Jacquot, et aujourd’hui le rassemblement à cris d’orfraie autour « des plus démunis » (on n’a jamais vu autant de distribution par l’État de minima sociaux et d’aides en tout genre), sont des écrans de fumée qui masquent les vrais problèmes du pays : une école dynamitée par les thuriféraires de Rousseau, un État aux mains d’experts bureaucrates, une Europe vampirisante, la désindustrialisation et des populations immigrantes en déshérence. C’est la nation qui est en danger !

    Et pendant ce temps, rue de Solférino, on se goberge de « valeurs », en affichant une mine grave tout en invoquant des mots comme « république », « citoyen », « gauche », dont suppose les vertus thérapeutiques, façon Docteur Coué.

    Je ne suis pas d’accord avec ceux qui mettent Montebourg et NDA dans le même sac, donc pas avec toi Claude Rochet. Le radicalisme en politique, voire l’extrêmisme n’est pas crédible, car les mesures pour réaliser les promesses de campagne sont irréalisables. Par exemple, pour stopper l’immigration, il faudrait stopper les aides sociales, établir un contrôle statistique ethnique, rappeler aux Algériens qu’ils ont déjà un pays, etc. Le point principal n’est pas non plus de sortir de l’Europe et de la mondialisation. C’est de retrouver une souveraineté nationale en partenariat avec les autres pays européens, de cesser de faire des courbettes à la Chine et de restaurer l’autorité partout où elle est légitime, au lieu de pratiquer une politique du « sympa ». Cependant, « empêcher les délocalisations » (ou brailler avec Montebourg auprès de Laurent Wauquiez parce que la société Archos n’a pas été choisie dans le programme d’offre de tablettes électroniques aux étudiants, alors qu’Archos fabrique en Chine), c’est vouloir interdire aux abeilles de faire du miel. Je suis d’accord avec NDA : l’euro est surévalué. D’accord aussi avec Claude Rochet sur Pulvar : ses arguments face à NDA étaient artificiels (« On n’est pas couché » de Ruquier du 08/10011).

  20. Merci pour ce billet. J’hésitais encore ce matin, en tant qu’adhérente à DLR, à aller signer la charte pour pouvoir voter aux primaires du PS (pour la démondialisation, of course !). Vos arguments m’ont convaincue… je pars au bureau de vote de ce pas !!

  21. Sous Jospin la dette a baissé de 60 milliards, mais avec quel taux de croissance ? Imaginez de combien elle aurait baissé s’il n’avait pas gaspillé l’argent des 35 heures et de tout le reste ! Je disais à l’époque qu’il fallait se désendetter massivement et préparer le choc des retraites qui viendrait dès 2005… On connaît la suite !
    Quant à l’autre qui croit que de Gaulle a été élu par les dieux, qu’il retourne lire des livres d’histoire ! 80 % des Français qui adoptent la Constitution par référendum le 28 septembre 1958 : ça compte pour du beurre ? On n’est pas dans le Dernier Tango à Paris !
    Enfin, tous ces ébourrifaillages pour Montebourg et la primaire socialiste : je n’y comprends goutte, vu que tout ça ne sert strictement à rien. Arrêtons de faire de la politique avec les sentiments, utilisons plutôt le cerveau…

  22. @Isabelle

    Je suis très honoré.
    Et il semble à l’heure où j’écris que le candidat de la démondialisation ridiculise les sondages qui le plaçait autour des 9 % alors qu’il pourrait approcher les 20.

  23. moi,,gaulliste,quand il était VIVANT
    MORT,,plus de gaulliste que des hypocrites qui se prétende gaulliste
    et bien de droite je suis,
    je n »irais pas voter,,,et OUI
    j »en entend qui me dise ceci
    va ;voter Montebourg pour emmerder Hollande et AUBRY,
    vraiment marrant,,,,

  24. @DD,

    Je n’y participerai pas parce que les démarches de vérités s’accommodent assez mal de pistes aux étoiles filantes. Non, je n’irai pas ; je n’irai pas parce que je crois savoir ce que c’est que la gauche. Et quand bien même l’on me prendrait en défaut sur une définition à la rigueur toute universitaire, je saurais tout de même dire ce qu’elle n’est pas, et qu’elle n’est pas le Parti Socialiste. La rupture, qu’est-ce ? Une folie, toujours, c’est toujours ce qu’elle apparaît au départ. Le 18 juin, le raisonnable, l’indépendance, la vérité, n’apparaissent pas en orbe de vérité au-dessus des épaules d’un général deux étoiles, et pourtant… Chacun sait bien quel est ce camp qui sent, nous dit-on, un peu le souffre ; c’est que l’on a pas encore dissipé les mauvaises fumées, les réminiscences de souvenirs qui lestent nos analyses et se font concrétion d’erreurs et d’amalgames, entravant ainsi notre capacité d’action. Se définit-on par les mots de l’adversaire ?Je n’irai pas parce que je ne peux pas y aller. J’avoue, ces gens sont aimables et gentils, enfin probablement ; François fait des blagues, certes entre deux génuflexion devant la Commission et la BCE, mais c’est pas l’mauvais bougre. C’est peut-être Ségolène qui est encore celle qui me cause le moins de difficultés dans la sphère du « politique » de gauche. Cette femme a du courage. Pas plus de convictions que les autres, mais une obstination qui nous fait regretter qu’elle n’ait pas d’autres références que les siennes et un autre parcours politique. Quant aux autres – elle un peu aussi me direz-vous -, eux également, ils ne sont pas, et ne le seront jamais, enfin à mon avis, des hommes d’Etat. Ils sont, pour moi toujours, de brillants fonctionnaires ; des technico-administratifs – on en a besoin, mais pas aux commandes de l’A380 – toujours heureux frais pipant quand il s’agit de faire des notes de synthèse et de recevoir des instructions européennes – le machin. Aucun de nos amis ne sait la singularité politique. L’élu du jour, s’improvise un jour Chirac – la coupe de cheveux – un autre jour Mitterrand : ces deux-là causaient pour l’un aux grandes civilisations du monde et aux profondeurs paysannes de notre pays, pour l’autre à cette terre qui sait ne pas mentir et à l’histoire de France. Y cause à qui Hollande ? Aux truites et aux bigorneaux ? Il n’y a rien dans l’oeil… on est dans la sphère de la gestion pépère à hauteur de directives européennes. Tout cela sent le rien. Ils sont hier ; ils sont une queue de comète ; le peuple remettra les pendules à l’heure, donnera à chacun son juste poids politique. Le réel s’impose, il est le réel ; au PS, personne ne s’impose ; ainsi on fait des primaires ; le réel politique, ce précipité de la volonté d’un pays et d’un peuple, n’est pas du côté de ces individus aimables et de bonnes familles. Aucune Virtù chez nos camarades ; dès lors, la Fortuna ne servira à rien. Ils sont une génération politique pour rien à mon sens. Des anti-modèles pour d’autres qui viennent. Le compte n’y est pas, n’y a jamais été, ni sera jamais. La comédie continue, et ce sera sans moi. Pendant ce temps-là nous regarderons le cirque médiatique qui, comme à son habitude, ne déçoit et ne décevra jamais. Lire, relire encore, Michéa !

    ps : Montebourg ? Vous voulez rire David ? Comme dit Ségolène à propos de François : « Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu’il aurait réalisée en trente ans de vie politique, une seule ? ». Quand on vous dit que Ségolène est encore celle qui démérite le moins…

  25. @ global-tartarin
    Il me paraît difficile de comparer Arnaud Montebourg aux vieux caciques du PS ; compte tenu de son âge, il ne peut avoir 30 ans de vie politique derrière lui !!
    Néanmoins, il a une réalisation forte à son actif, c’est les primaires. On peut imaginer qu’il a dû batailler ferme pour imposer leur organisation.

  26. Une remarque sur la « démondialisation » prônée par A. Montebourg : il est assez amusant de constater qu’elle séduit les « modernes » au moment précis où un tel concept devient moins utile voire inutile.
    Il ne vous aura pas échappé, et il n’aura pas échappé à A. Montebourg, que le monde occidentale souffre depuis 30 ans d’une certaine désindustrialisation, mais que ce cycle est en train d’arriver à un terme dans la mesure où la Chine a vu, elle, pendant ces 30 ans, son coût de main d’oeuvre augmenter et les aspirations d’une classe moyenne en constitution se rapprocher des aspirations occidentales. Les retours industriels ont déjà commencé et les décisions de délocalisation diminuent.
    Quant à l’idée d’une politique industrielle, notion beaucoup mise en avant par les candidats socialistes, j’imagine que vous serez d’accord avec moi qu’elle devrait plus consister en la création des conditions favorables aux industries de demain qu’en la volonté autoritaire de ne fermer aucune usine. L’industrialisation de la France, elle est directement proportionnelle aux idées technologiques qui vont naître et se développer en France. Alors les interdictions de licenciement, la tutelle des banques etc.. c’est la sclérose de l’économie assurée.
    Tout ça pour dire qu’on trouve difficilement plus démagogique et à contre courant que la « démondialisation » d’Arnaud Montebourg !

  27. Comment peut-on encore croire (ce qui est un acte de foi, pas un acte politique !) qu’un homme pourra ou mondialiser ou démondialiser ? Ce sont des phénomènes historiques qui dépassent un Montebourg et quiconque d’ailleurs sur cette planète. Bien d’accord avec le précédent, la relocalisation a commencé… Reste à savoir si nous aurons encore de la maind’oeuvre capable (voir le billet précédent sur l’Ecole).
    Où est passée la perception des réalités chères au Général ? Nous sommes toujours dans les chimères… Ce qui est plus facile que de prendre les vrais problèmes à bras le corps, comme, par exemple, remettre à l’endroit la construction européenne en respectant les prérogatives nationales et en rétablissant la coopération au lieu de la fusion de tout dans rien comme actuellement avec les Barroso, Trichet et nos « dirigeants » actuels et futurs… Sauf avec NDA, bien sûr !

  28. De toutes facons ce sera Bayrou/ Marine le Pen au second tour le 05 mai donc aucune importance entre Hollande et Aubry il s’agit que d’amuser la galerie jusque là.

  29. @ Isabelle21,

    C’est donc ça un acte d’envergure pour la France : insister très très fort avec ses petits bars musclés, dans les locaux cossus de la rue de Solférino – on est à deux doigts du pont d’Arcole… -, pour que l’on organise une primaire. Je l’ai entendu ce soir face à l’inénarrable Pujadas votre champion. Une chose m’a consterné, et a suffi, pour moi, à déterminer l’envergure du bonhomme. Par quatre fois au moins il a qualifié Titine et le p’tit François « d’impétrants » ; or, un impétrant est celui qui reçoit une autorité, ou un titre, un diplôme, bref quelque chose qu’il ne dispute pas à un autre et qui se trouve être ainsi encore en instance d’attribution. Dans cette primaire, il ne peut y avoir qu’un impétrant, celui qui décroche le titre à l’issue du second tour ; les autres sont des participants. Quand tout en haut du cocotier, on fait de pareilles erreurs – et il a bien répété, content de son effet d’écolier le nono – cela veut dire que le pays est mort. Ne croyez pas que cet épisode relève de l’anecdote. C’est cuit, on est au fond. La primaire socialiste, à hauteur de l’histoire politique de ce vieux et grand pays, c’est France-Tonga. Ils sont devant vous les technico-commerciaux de la politique ; rien que du superbe. Cette époque est éminemment médiocre et chaque jour tue un peu plus encore la possibilité d’un démentie. La VI République est au surplus une ânerie ; l’avènement total de l’impuissance politique généralisée. Imaginez-vous la Quatrième République avec, dans le jeu, l’échelon européen qui dispose de tous les attributs de souveraineté attachés aux Etats-nations pourvus – eux – d’un peuple, et auquel vient s’ajouter le pouvoir d’injonction et de désorganisation médiatique – au mains des accumulateurs maladifs de capital – qui est à lui-même sa propre fin. C’est donc la fin. Il aurait pas été, par hasard, membre d’une organisation atlantiste le nono, ce haut chantre de la démondialisation sur fond de socialisme cantonné au VIème arrondissement ? Oui, non ?

  30. L’UMP donne a ses représentants des consignes de discours plusieurs jours avant les scrutins ; ils doivent déjà plancher sur les présidentielles de 2012………

  31. il ne va pas prendre de risque,,,,le montebourg
    il prévoit un poste,si la gauche l »emporte
    cette hypocrite prétentieux connaît bien la musique
    2012 cela devrait être HOLLANDE- LEPEN
    que va faire NDA avec ses 9%,,,,,,CHUT,,,,trop tôt pour le dire,,,,

  32. « celles d’Arnaud Montebourg se rapprochent le plus des miennes. »

    Eh! voilà! le piège fonctionne!

    cher ami,

    vous ne voterez pas pour montebourg en 2012 mais bien pour Hollande et Aubry,

    favorables aux banques et au cac40.

    Donc pas de changements,

    mais une déclivité accrue vers le chaos économique et social déjà programmé depuis trop longtemps.
    Avec le PS ou l’UMP-FN,, on aller plus vite vers la cata…

    Finalement, ce sera tant mieux!

  33. Montebourg est d’une inconstance politique rare.

    Vendredi matin, il annonce qu’à titre personnelle il votera Hollande et on le retrouve l’après-midi avec caméras et scribouillards à Ris Orangis avec son bras droit, qui est maire, et Hollande.

    De la démondialisation à des mondialisations.

  34. Howdy! I could have sworn I’ve been to this blog before but after browsing through some of the post I realized it’s new to me. Anyhow, I am definitely happy I found it and I’ll be book-marking and checking back frequently!

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