Abonné au compte twitter de Caroline de Haas, la célèbre inventeuse[1. A ce moment là, mon sexiste correcteur d’orthographe souligne ce mot en rouge. Inventeure ? Il souligne encore ! Que faire ?] de la l’opération commando « Osez le clito », de joyeuse mémoire, mon attention a été attirée par un fléau qui ne saurait être passé sous silence : la résistance du patriarcat par la promotion de jouets sexistes.
Ainsi, j’ai été envoyé sur un article d’une blogueuse[2. Avant que vous ne me traitiez de sexiste, prétextant du fait que je n’envisage pas que cet article féministe ait pu être l’oeuvre d’un mâle, sachez que j’ai lu l’article jusqu’à la fin. L’auteure y fait allusion à sa grossesse.] intitulé « Et le jouet sexiste du mois est… ». Après avoir cloué au pilori les les gens du catalogue « Eveil » en fustigeant le fait qu’on propose aux petits garçons des panoplies de cow-boys ou d’indiens, « du couillu, qui sent bon la testostérone » et des tenues de princesse aux petites filles, le pompon est décerné à deux jouets :
Notre blogueuse, indignée, ne mâche pas ses mots :
Être LE premier à retrouver le trésor du pirate,
voici une quête des plus palpitantes !
Être LA première à retrouver le prince pour aller au bal,
n’est ce pas le rêve de toute petite fille ?
Ainsi, les rédacteurs du catalogue sont démasqués. Ils sont sexistes car ils n’ont pas envisagé une seconde que « rêve de princesse » ait pu intéresser un petit garçon. En revanche, envisageant que « rêve de trésor » ait été réservé aux petits garçons par le seul fait de l’utilisation de l’article défini masculin, notre blogueuse oublie ses leçons de grammaire. Car cette dernière demeure indécrottablement sexiste et, dans le doute sur l’identité du vainqueur d’une chasse au trésor à laquelle des enfants des deux sexes participent (ou genre, c’est comme vous voulez), c’est effectivement le masculin qui l’emporte. Car je vous le demande : qu’est ce qui empêche le parent, client libre et souverain, d’offrir à sa fillette le jeu de chasse au trésor, la sachant très douée pour énigmes et enquêtes en tout genre ?
Restons un instant sur cette histoire de « rêve de princesse ». Moi-même, qui ai la chance d’avoir pour progéniture deux représentantes de la gent féminine, je ne suis pas certain d’insister pour qu’elles inscrivent ce jeu sur leur lettre à Papa Noël. Pour tout dire, je trouve ça plutôt cul-cul. En revanche, que les filles rêvent d’aller au bal, en surprise-partie, en boum ou en discothèque, selon les générations, dans l’espoir d’y trouver le prince charmant, je crois que cela arrive toujours. Je profite d’ailleurs du fait que mes filles à moi n’aient pas encore l’âge de ne penser qu’à cela au lieu de travailler sa conjugaison pour l’une et de faire de la peinture ou chanter « au clair de la lune » pour l’autre. Et puis quoi, il faut aussi qu’elles ne lisent plus Cendrillon, la Belle aux bois dormant ou Blanche-Neige ? Le conte de fées est sexiste ! « Osons l’autodafé ! »
Allez, David, vis dans ton époque. Lutte contre le sexisme. Ce combat contre le sexisme des jouets est un vrai combat. Il faut donc y participer et apporter ta pierre à l’édifice. Ainsi, je suis parti à la recherche, moi aussi, de jouets sexistes afin de les désigner à la vindicte populaire. Et je n’ai pas tardé d’en dénicher un :
veuillez m »excuser pour ce que je vais écrire,,si si
étre le PREMIER a retrouver le trésor du pirate,
voila,une quéquette des plus palpitantes
étre la PREMIERE a retrouver le PRINCE pour ALLER au trous bals
pour se faire de l »argent,,,,on est prêt a tout
Dorcel;;fait un film;;sur QUI ?
le vilain petit canard,,,ERREUR sur le conn??????
Moi, j’ai un joujou extra, qui fait crac boum hue…
suce aux sexistes!
bonjour,
ce qui me gene c’est que vous ne prenez pas le probleme dans l’autre sens: on peut tout a fait offrir le coffret « Chasse au Tresor » a une fillette. Mais si un garcon demande le coffret « Princesse », vous pensez qu’on lui donnera?
de meme, si votre fillette veut aller au carnaval de l’ecole deguisee en pirate elle va pouvoir le faire sans reticence de votre part ni moqueries de ses camarades. mais si le fils de votre voisine veut aller au carnaval deguise en princesse, bonjour les reactions outrees…
tout ce qui est « typiquement » feminin est strictement interdit au garcons (socialement parlant). Les jouets sexistes lesent les enfants des deux sexes, en les enfermant dans des roles avant qu’ils puissent les choisir. C’est dommage.
@Gabrielle
Peut-être parce que rien n’empêche une fille de devenir pirate au même titre qu’un garçon alors que ce dernier aura davantage de chances de devenir prince consort que princesse de Galles ?
Cela dit, à la lecture de votre commentaire, je suis définitivement acquis au bonheur de n’avoir que des filles même si elles rechignent parfois à m’accompagner au match du samedi soir.
je me suis fait mal comprendre: pour reprendre l’exemple de ces deux coffrets, les garcons n’ont pas de chance: si le coffret Chasse au Tresor peut etre mixte, les petits garcons ne peuvent pas rever d’aller au bal. On aurait pourtant pu imaginer un jeu ou on pouvait trouver, au choix, le prince OU la princesse…
et apres tout, pourquoi les garcons n’auraient-ils pas envie de s’habiller avec des robes et des frous-frous, les fillettes s’amusent bien avec des sabres et des chapeaux de pirates? on accepte que les filles jouent aux jeux des garcons mais pas l’inverse… ca interpelle tout de meme.
sinon, je vous conseille d’insister pour les matchs du samedi soir, avec les annees elles changeront peut-etre d’avis. J’aurai adore que mes parents m’y emmenent 🙂
Franchement, on n’empêche pas les garçons à jouer à la poupée. Ils sont moins nombreux, c’est tout.
Pour finir, je note que vous pensez la même chose que moi : les filles peuvent avoir envie d’aller voir les matches de foot « avec les années », c’est à dire avec des années supplémentaires d’exposition à la pression sociale. Ce qui signifierait que cette dernière ne serait pas si forte qu’on veut bien l’entendre pour les enfants plus jeunes.
Comment dire, on dit un coiffeur et une coiffeuse…un emmerdeur et une emmerdeuse,…ou un correcteur et une correctrice, un lecteur ou une lectrice.
Bref vous avez tout faux – et c’est dans l’air du temps -, votre inventeure, à mettre dans le même sac que votre auteure ou madame la procureure.
Qu’en pense vos éventuelles lecteures correcteures. !