« Les chiffres du chômage qui seront connus demain devraient montrer une stagnation de la montée du chômage pour le mois de mars. »

C’est sur le fameux réseau Twitter que j’ai déniché cette perle ce dimanche en début de soirée.  Qui peut donc être l’auteur de cette phrase pour le moins énigmatique ? Et surtout que veut-il nous dire ?

A la première question, la plupart d’entre nous hésitera entre la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse, celle du candidat Sarkozy, NKM voire à l’homme qui a promis d’arrêter la langue de bois, Jean-François Copé.

A la seconde, on demeurera davantage dubitatif. Comment diable une montée pourrait-elle bien stagner ? Après quelques secondes de réflexion approfondie, ne s’agit-il pas d’un message nous annonçant que le chômage, au lieu d’augmenter encore plus vite que le mois précédent, va augmenter au même rythme ? Si c’est effectivement le cas, on pourrait donc fort bien imaginer que si l’augmentation avait été moindre, l’auteur aurait twitté : « Les chiffres du chômage qui seront connus demain devraient montrer une baisse de la montée du chômage pour le mois de mars[1. Pas franchi par le candidat Sarkozy lui-même dès ce lundi matin. Pour le Président de la République, nous sommes en présence d’une « baisse tendancielle de l’augmentation du chômage ». Champagne !]. »

Mais revenons à l’identité de l’auteur. Les plus fins d’entre vous auront remarqué le mode conditionnel. Twitter, emploi du conditionnel : il ne peut s’agir que d’un journaliste lequel, limité par les 140 signes, n’a pas pu ajouter le fameux « d’après les milieux autorisés » cher à Coluche. Cette perle rhétorique est donc l’oeuvre de Michael Darmon, éditorialiste à iTélé. Nous lui adressons toutes nos félicitations pour cette information précise, primordiale et digne d’une liseuse de boule de cristal puisque le mois de mars ne se termine que samedi prochain. Jamais un éditorialiste n’avait à ce point réussi de nous donner avec autant de talent l’avant-goût des prochains éléments de langage du gouvernement. Nous nous permettons également de rappeler à nos excellents camarades de Causeur qu’on n’a pas forcément eu tort d’écrire ce qu’on a écrit dans le magazine de mars. En effet, si François Hollande est réellement le chouchou des médias, Michael Darmon semble être un membre supplémentaire à avoir bouffé la consigne. Le talent n’excuse pas tout.

7 commentaires

  1. Faut vraiment souhaite la défaite de sarko et de la droite pour commenter ce tweet sans intérêt et non pas celui de M.securité du PS qui s’en prenait aux hommes du raïd. Après avoir vous le type de la cellule antiterroriste de mitterrand sur toutes les télés pendant une semaine faire la morale au raïd et à Guéant, vous allez pas nier que les médias sont antisarkosyste tout de même. Personne n’a même pas dit que c’était un répris de justice. Bon vous devriez directement militer pour le ps à ce niveau vous votre niveau de haïne pour le président de la République.

  2. un repris de justice?
    Pruteau;Barry;;pas tres clair les sbires de Mitterrand
    et l-affaire des gaz mortel pour sauver le royaume;;
    combiens de morts;;des centaines surement;;
    et le blanchiment;et les écoutes;et irlandais;et quilesse tendresse avec le FNLC
    un juge est inculper pour avoir demander d »enquêter sur le journaliste
    et EUX que des honneurs;;;
    bizarre tout cela?

  3. C’est du langage mathématique de second degré, il font référence au calcul différentiel dv/dt.

    L’accélération est terminée, le chômage va dans le mur à vitesse stable désormais, ouf !

  4. Pour une fois qu’un journaliste/éditorialiste a un langage rigoureux et pas trop simplificateur, on lui tombe dessus ou on feint de le faire sous prétexte que sa phrase paraît n’avoir aucun sens ?

    Ah ça, il faut lire la phrase deux fois, peut-être, et avoir un niveau de maths équivalent (au moins) à un élève de première S. Mais une fois ces deux conditions requises, on est armés pour faire la différence entre une valeur brute, et la variation de cette variable.
    On peut donc distinguer un certain nombre de cas :
    – le chômage reste constant -> la variation du chômage est nulle
    – le chômage augmente de façon régulière (+2000 chômeurs par mois, par exemple), dans ce cas la variation du chômage est positive au sens mathématique, mais constante (elle « stagne »)
    – le chômage augmente « exponentiellement » (le nombre de nouveaux chômeurs par mois augmente chaque mois), dans ce cas là la variation du chômage est positive et en plus, elle augmente
    – le chômage augmente, mais de moins en moins vite (le nombre de nouveaux chômeurs par mois baisse chaque mois). La variation du chômage est positive (parce que le chômage continue d’augmenter)
    – le chômage baisse, mais baisse de moins en moins vite. On pourrait alors dire que la « baisse du chômage baisse »
    – le chômage baisse de façon régulière : « la baisse du chômage est constante »
    – le chômage baisse de plus en plus (chaque mois, le nombre de personnes retrouvant un boulot augmente) : « la baisse du chômage s’accentue »

    Ici, on est bien évidemment dans le deuxième cas.

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