L’arbitrage français déjà éliminé du Mondial…

 

Il n’y aura donc pas d’arbitre français à la prochaine coupe du monde de football au Brésil, en juin prochain. Il est loin, le temps où Michel Vautrot et Joël Quiniou représentaient avec talent le sifflet tricolore dans les grandes compétitions internationales. On pourrait en conclure hâtivement que l’arbitrage national est au niveau du championnat de France de ligue 1 : en constante régression depuis des années. Après tout, pourquoi s’étonnerait-on d’un piètre niveau arbitral dans une compétition qui flirte de moins en moins avec l’excellence ? Nos joueurs auraient ainsi les arbitres qu’ils méritent. Mais cette déduction nous ferait passer en grande partie à côté de la question.

Petit retour en arrière : dans les années 80, les clubs français ne brillaient guère davantage qu’aujourd’hui dans les compétitions européennes. Cela n’empêchait pas nos voisins de nous envier nos meilleurs arbitres. D’autre part, des arbitres ressortissants de championnats plus modestes que la Ligue 1 fouleront les pelouses brésiliennes cet été. Il faut bien s’y résoudre : la FIFA, après l’UEFA, ne fait qu’acter la situation catastrophique de l’arbitrage français.

Voilà en effet une quinzaine d’années que le sifflet national est en crise. La Fédération française de football en est coupable. Elle a bouté hors des instances le symbole de notre arbitrage, Michel Vautrot, l’a humilié, traîné dans la boue, alors que les instances internationales, qui connaissaient sa (haute) valeur, lui maintenaient leur confiance. Il y a quelques années, un arbitre français, par ailleurs policier dans le civil, était convaincu de tricherie. Le monsieur avait réussi à entrer dans le système informatique de l’UEFA et avait traficoté ses notes, un peu comme un élève de seconde pourrait tenter de le faire dans son lycée. Il a logiquement été éjecté des compétitions européennes. Michel Vautrot, qui s’occupe justement de l’arbitrage auprès de l’instance suprême du foot européen, ne couvre pas, à raison, ces honteux agissements. La fédération française choisit le tricheur. Et préfère disgracier celui qui dit la vérité. Il y a quatre ans, Nicolas Sarkozy, président de la République, le réhabilite au plus haut niveau de l’Etat, en le décorant personnellement de la Légion d’honneur. Mais cela ne suffit pas à convaincre les instances du foot français de le réintégrer dans leurs structures. La Fédération s’acharne à faire confiance à la Direction nationale de l’arbitrage, sans en changer les membres, lesquels font le pari de miser principalement sur la préparation athlétique. Mais surtout, elle continue de faire confiance à ceux qui s’étaient débarrassé de l’importun. Les pyromanes sont devenus pompiers, avec les résultats qu’on connaît. Non seulement, ils ont chassé notre meilleur atout formateur, mais ils se sont montrés incompétents, alors que Michel Vautrot conseille et forme aujourd’hui des arbitres aux quatre coins du monde, parfois pour prendre la place des Français dans les compétitions internationales.

Il faudra du temps au sifflet français pour remonter la pente, tant la formation des arbitres nationaux a été mené en dépit du bon sens depuis tant d’années. Mais le plus tôt sera le mieux pour prendre les bonnes décisions. Noël Le Graët, président de la FFF, n’a qu’une seule chose à faire, rappeler Vautrot pour le conseiller. Certains devront manger leur chapeau mais qu’importe ! L’heure n’est plus au câlinage des susceptibilités mal placées.

4 commentaires

  1. Ce n’était pas Francescoli. C’était Batista, un autre joueur de la « Céleste », beaucoup moins élégant ballon au pied, et qui avait dû faire football parce qu’il n’avait pas pu faire boucherie.

  2. Ah bon ? Ma mémoire serait-elle défaillante ? Je cours vérifier auprès de mon copain Gérard, encyclopédie vivante du foot (et du casanis).

  3. N’est-il pas préférable de ne pas avoir d’arbitres français plutôt, comme en 2010, d’en avoir un, dont nous tairons le ton pour ne pas l’accabler, qui a réussi particulièrement raté son dernier match (faute de main non sifflée et expulsion sévère…).
    Un peu comme si nous aurions préféré ne pas voler le match de barrage contre l’Irlande en novembre 2009 plutôt que d’avoir à subir la grève de Knysna ??
    Ou bien ne doit on pas considérer que si l’on sit que l’on a les hommes et femmes politiques qu’on mérite, on a aussi les arbitres qu’on mérite !!
    Allez faire un tour un dimanche après midi dans un stade quelconque de petite division et vous vous demanderez comment des jeunes veulent devenir arbitres !

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