En début de semaine a eu lieu à Washington un évènement qu’on n’oubliera pas de sitôt. Le chien des filles du président des Etats-Unis a été officiellement présenté à la presse du monde entier. La planète vit sa première crise économique globalisée, le chômage croît à une vitesse inégalée parmi ses compatriotes et Barack Obama ne trouve rien de mieux à faire qu’à organiser une conférence de presse pour présenter un clébard. Certes, on me dira qu’il était important de montrer qu’il avait tenu sa promesse vis-à-vis de sa progéniture. De même qu’un homme qui trompe sa femme avec une stagiaire est suspect de tromper tout un peuple, un individu capable de ne point tenir une promesse à ses enfants pourrait légitimement être accusé de renouveler la chose avec ses électeurs. Voilà où en est la vie politique américaine.

Pas de ça chez nous, n’est-ce pas ?

Le 7 avril dernier, Le Parisien publiait dans ses colonnes un entretien avec Julie Imperiali, coach[1. Mes amis défenseurs de la langue me pardonneront : je n’ai aucune envie de qualifier quelqu’un proche du sommet de l’Etat d’entraîneuse. Trop périlleux pour mes frêles épaules.] sportive du chef de l’Etat et de son épouse.  Julie Imperiali explique la base de tout son travail. Et la base, c’est le périnée. « Sans lui, tout s’effondre. » Je ne suis pas médecin et je crois bien volontiers cette dame lorsqu’elle explique qu’un périnée trop relâché entraîne fuites urinaires ou manifestations d’éjaculation prématurée. Mais franchement, est-il vraiment nécessaire que l’espace situé entre le pubis et le coccyx présidentiels nous soit ainsi raconté ? Nicolas Sarkozy avait dit l’an dernier aux ouvriers de Gandrange qu’il n’y avait pas mieux comme voyage de noces qu’une visite chez eux. Je ne suis pas certain que ces ouvriers, aujourd’hui dépourvus d’emploi, soient particulièrement heureux de savoir que la rééducation périnéale du président lui permet d’honorer Madame dans les meilleures conditions. Voilà où en est la politique française. Comme dirait Monsieur le président de la République en conseil des ministres mercredi, un peu de décence ne nuirait pas en cette période difficile pour les Français.

Pour conclure, et qu’on y voie surtout pas de ma part une allégeance à l’Oncle Sam, c’est avec une photographie de Bo, le chien de Melia et Sacha Obama, que j’ai choisi d’illustrer ce billet en Une. Simplement, je ne disposais pas de photo du périnée de Nicolas Sarkozy.

7 commentaires

  1. J’aime bien les chiens. Mais je n’organiserai jamais de conférence de presse en cas d’acquisition. Même pas un billet sur ce blog.

  2. Si votre président ne peut prouver qu’il honore Madame, comment voulez-vous qu’il soit crédible lorsqu’il dit honorer ses promesses envers le peuple français.

  3. La photo d’Obama courant dans un couloir de la Maison-Blanche, avec à ses côtés un chiot NOIR, de race chien d’eau portugais, a été publiée dans tous les journeaux américains: vous ne pouviez pas vous la procurer?
    Il a même été fait un parallèle avec JFK courant sur une plage avec son chien…

    Si le journalisme français est bien assez ridicule d’avoir publé un article sur la mise en forme du périnée du Président français- était-ce de l’Information?- l’adoption d’un chien par la famille présidentielle US était un véritable évènement! Non pas dans le sens où Obama serait capable de tenir ses promesses-Change we can believe in- mais OUI, l’expression populaire de l’image idéale d’une famille américaine « standard »!!!

    Contrairement à la fable du périnée, nullement intéressante-bravo aux médias français, tous aussi nuls- l’adoption de ce chiot a une véritable dimension humaine, pardon de vous contredire.

  4. Un chien pour mesdemoiselles Obama, c’est vrai, n’est peut-être pas la « nouvelle » du siècle.
    Cependant, elle confirme le souhait du nouveau président des Etats Unis de vivre, dans la mesure du possible, du fait de sa fonction, comme tous ses concitoyens.
    Par ailleurs, il semble que sa vie personnelle est exempte de galipettes et autres embardées extra-conjugales communes à beaucoup de « grands » de ce monde.
    Je ne suis dupe de rien, mais cela apporte une certaine fraîcheur dans les informations du monde politique et c’est ma foi bien agréable.
    Allons, monsieur Desgouilles, pour une fois, faisons le « BO ».

  5. Bonjour et bravo pour cet article sarcastique. La mise en parallèle de deux méthodes de communication est éclairante. Je préfère entendre parler d’un chien (malgré toute la futilité de cette information qui n’apporte aucune solution à la crise) que des muscles relâchés – et donc à retendre – de son impériale grandeur.

  6. rigolez les mecs ,on vous verra lorsque vous aurez le périnée relaché !
    dg vous l’a dit ;fuites pour mââme et tige molle pour môssieur !
    quand le périnée va ,tout va ,il me revient qu’un texte (du diable si je me souviens de l’auteur) parlait des implications pour un accusé de ce qui était servi aux jurés de cour d’assise (en gros ,si le picon-bière est éventé ,c’est la perpète )

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