Encore une bêtise de Giscard !
La quête de 500 signatures afin d’être candidat à l’élection présidentielle constitue sans nul doute la plus grande aberration de notre système politique. A l’origine, notre constitution ne prévoyait que 100 parrainages d’élus afin qu’un filtre existe mais que l’élection échappe aux partis politiques.
Giscard, hostile à la conception gaulliste des institutions, l’avait bien compris et a relevé le seuil afin que les partis politiques puissent empêcher l’émergence de candidats gênant le système politique en place. Si on ajoute le viol des institutions que constitue la publicité des parrains, nous assistons à l’expression la plus aboutie du mépris de la démocratie. Il va de soi qu’il s’agit là d’un chantage implicite fait aux élus, et en particulier aux maires. Accorder sa signature à un candidat peut valoir des ennuis à un maire. Certains s’en étaient émus il y a 5 ans. Et encore, les élections municipales avaient lieu un an avant l’élection présidentielle la dernière fois. Cette fois-ci, elles auront lieu un an après. Cela aggrave forcément les réticences de beaucoup d’entre eux. Qu’on se pose la question de savoir si un candidat présent la dernière fois au second tour pourra être ou non candidat au premier cette fois ci est un comble. Finalement, le fait qu’il soit empêché de l’être serait à la fois un scandale mais aussi un mal pour un bien. Le prochain gouvernement serait contraint, devant le mécontentement d’une énorme partie de l’électorat, de réformer le système.
Il pourrait par exemple remplacer ce système de parrainages par un système de pétitionnaires. 500 000 citoyens valent bien 500 élus. Le système serait exigeant mais démocratique. Les possibilités techniques existent grâce à Internet. Ainsi pourrions-nous renouer un tant soit peu avec l’esprit qui présidait, à l’origine, à cette élection