La Loi Hadopi sur le téléchargement prétendu illégal est en cours d’adoption. Je ne reviendrai pas sur le caractère scandaleux de cette mesure, me contentant de vous renvoyer à l’excellent billet de Nicolas Dupont-Aignan sur le sujet. En revanche, en ces temps de crise financière, je m’interroge sur un sujet qui peut apparaître à première vue éloigné mais qui, finalement, ne le serait pas tant que ça.
Comment est-il possible, en effet, de mettre autant de moyens pour contrôler l’échange de fichiers MP3 ou de DivX sur internet, de surveiller les adresses IP, d’envoyer des courriels d’avertissement, d’envoyer des lettres recommandées ? Alors qu’on nous explique depuis des années de globalisation économique, que la technologie informatique, justement, rend les pouvoirs publics impuissants face aux mouvements illégaux de capitaux vers des paradis fiscaux ? Ne pourrait-on pas mettre les mêmes moyens pour contrôler les « clics » des traders, pour remonter la piste de ceux qui, dans notre pays, échappent à l’impôt en organisant la fuite de leur patrimoine aux Iles Caïmans ? Et, sur la foi, de ces enquêtes administratives (puisqu’aucune commission rogatoire ni passage devant le tribunal ne sont nécessaires pour couper l’accès internet à un « téléchargeur » de chansons), dépêcher un inspecteur des impôts aux contrevenants ?
De deux choses l’une. Ou bien, la Loi Hadopi n’a pas les moyens de ses objectifs et elle tombera dans l’oubli après avoir lèsé de nombreux internautes. Ou bien, on peut contrôler les flux financiers de la technologie informatique, et qu’attend Monsieur Sarkozy pour faire voter une loi dans ce sens, lui qui dit vouloir réguler la finance et lutter contre les paradis fiscaux ?