Lors d’une émission radiophonique précédant le référendum sur Maastricht[1. Je ne me souviens plus s’il s’agissait du Club de la Presse d’Europe 1 ou du Grand Jury RTL.], en 1992, je me rappelle d’un petit échange entre Philippe Séguin, l’invité, et Alain Duhamel qui faisait partie des journalistes qui l’interrogeaient. De mémoire, cela donnait peu ou prou ceci :

Séguin : Si je comprends bien, vous me qualifiez de passéiste ?

Duhamel : Non, je ne dirais pas cela. Je dirais… anachronique.

Séguin : c’est pire.

Philippe Séguin savait lui ce qu’était le péché d’anachronisme. Regarder le passé avec les lunettes d’aujourd’hui lui faisait horreur et c’est à cette aune qu’il faut comprendre sa colère devant certains accès d’auto-flagellation et de repentance notamment les années 97-98 lorsqu’il était président du RPR.

Alain Duhamel qui aime passer pour un homme pondéré et qui le demeure le plus souvent, perd tout sang-froid lorsque la construction européenne sauce Jean Monnet est attaquée. Lorsqu’il qualifie quelqu’un de souverainiste, soyez sûr qu’il ne s’agit pas d’un compliment. Contrairement à BHL, il ne les avait jamais « pétainisés » ni « nazifiés ». Il préférait les classer dans la catégorie « doux rêveurs irresponsables ». Cela partait d’un bon sentiment même si on n’est pas convaincu qu’il s’agisse véritablement d’un mieux, se souvenant de la fameuse réplique de Pierre, dans le Père Noël est une ordure :« Je n’aime pas dire du mal, mais effectivement elle est gentille ».

Vendredi, pourtant, Alain Duhamel a basculé dans la méthode BHL. Lisez bien le script de son édito. Cela se passe dès le début :

Les souverainistes qui se situent à la droite de la droite, comme Nicolas Dupont-Aignan, ou à la gauche de la gauche, comme Jean-Luc Mélanchon, surfent, évidemment sur la crise de l’euro. Pour eux, c’est la divine surprise.

La divine surprise. Cela ne vous rappelle rien ? Il s’agit de la formule qu’employa Charles Maurras lors de la défaite de juin 1940. Alors que certains de ses fidèles n’acceptèrent point cette défaite et rejoignirent Londres, le chef de l’Action française eût cette phrase qui sonne encore aujourd’hui comme une satisfaction de voir le Maréchal Pétain aux affaires pour mettre en œuvre la révolution nationale[2. Même si Maurice Weyembergh dans « Charles Maurras et la Revolution française« ( Librairie Vrin, 1992, p. 116-117) donne une autre interprétation : Maurras aurait voulu remarquer là le fait que l’Etat ne s’était pas effondré.].

Duhamel est bien trop cultivé pour avoir fait référence à cette « divine surprise » par hasard. Il a bel et bien renvoyé Dupont-Aignan et Mélenchon à Maurras et à la révolution nationale de Philippe Pétain. C’est non seulement scandaleux pour ces deux personnalités républicaines et tous ceux qui le soutiennent mais c’est aussi faire preuve d’un anachronisme coupable.

Que Alain Duhamel se méfie de l’anachronisme. Car après tout, nous pourrions être tenté d’en user aussi. Par exemple, nous pourrions nous laisser aller à écrire que les personnages, qui saluent actuellement l’Allemagne de nous forcer à la rigueur et l’austérité pour notre bien et malgré nous, nous rappellent furieusement ce personnage du téléfilm « Au bon beurre », adapté du roman de Jean Dutourd : la scène se passait sous l’occupation et le personnage en question disait la chose suivante à son interlocuteur :« L’Allemagne est une grande sœur pour la France ; quand la France fait une bêtise, la grande sœur lui tape sur les doigts pour la remettre dans le droit chemin ». Charmant, non ?

Mais non, nous ne nous laisserons pas aller, pour notre part à de telles comparaisons. Nous ne nous laisserons pas aller à l’outrance. Car ce manque de sang-froid, de la part d’Alain Duhamel, cache une panique bien réelle , malgré le reste de l’édito qui veut rassurer ceux qui craignent la fin de l’Euro. Qu’on se le dise, dans les états-majors du Parti de Gauche et de Debout la République : Duhamel ne vous considère plus comme du menu fretin mais bel et bien comme des adversaires. Et cela, finalement, c’est plutôt une bonne nouvelle.

Photo en Une : capture écran Dailymotion

32 commentaires

  1. Je lui renvoie juste une expression que j’adore et tellement représentative de l’état d’esprit des eurobéats germanophilesà tout crin: « vichysme de temps de paix ». On est quitte, sauf que j’ai raison.

  2. C’est marrant car en regardant l’éventail politique actuel, j’aurais tendance à considérer Mélenchon comme se situant « seulement » à gauche, la gauche au centre, NDA à gauche de la droite (ou à la droite de la gauche) et la droite à la droite de la droite. Je ne sais pas si je suis clair et encore moins si je ressens bien les choses mais c’est mon avis et je le partage. Ce qui me distingue de Duhamel et cela, finalement, c’est plutôt une bonne nouvelle.

  3. Nicolas Dupont-Aignan à la droite de la droite? M. Alain Duhamel est décidément tombé bien bas, il n’est vraiment pas un analyste honnête!!

  4. Il y a cinq ans, le 29 mai 2005, le peuple français disait « non » à la Constitution Européenne.

    L’Union Européenne est ultra-libérale.

    L’Union Européenne est anti-sociale.

    L’Union Européenne est anti-démocratique.

    L’Union Européenne se construit contre les peuples.

    Aujourd’hui, partout en Europe, les dirigeants politiques européens n’ont le choix qu’entre deux possibilités :

    1- Sauver les protections sociales, et sacrifier l’Union Européenne.

    2- Ou alors sauver l’Union Européenne, et sacrifier les protections sociales.

    Que vont choisir les dirigeants politiques européens ?

    Le suspens est insoutenable.

  5. « Depuis 60 ans les Eurosceptiques et les souverainistes ne cessent de refuser en permanence tous les moyens à l’Europe d’être plus puissante, d’avoir une capacité de décision, de pouvoir s’organiser, d’avancer. En quelque sorte, ils sont, depuis 60 ans, debouts sur les freins et ensuite ils reprochent à l’Europe de ne pas accélérer. »

    Alain Duhamel le 10 mai 2010, dont je partage la remarque.

  6. Aaah! Duhamel, son loden vert, sans casque, sur son Solex, quittant la rue Saint Guillaume, guettant d’un oeil gourmand les regards qui le reconnaissaient, sûr de lui, satisfait, et, chevillée au corps, la certitude de ceux qui commentent et ne font rien, d’avoir toujours raison. C’était il y a trente ans. Comme il a peu changé. Sauf de volume peut-être… les chevilles mises à part.

  7. En 1992, les partisans de l’Union Européenne nous ont promis que si nous adoptions une monnaie unique, nous aurions la prospérité, le plein-emploi, le progrès social.

    Nous devons lire et relire toutes les belles promesses que les partisans de la monnaie unique nous ont faites en 1992.

    – « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

    – « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

    – « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

    – « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

    – « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

    – « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

    – « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

    Seize ans après toutes ces belles promesses, nous pouvons faire le bilan.

  8. Effectivement, les mots ne sont pas neutres.
    Je n’ai pas tiqué sur la « divine surprise » car c’est une expression que j’emploie et que je n’en connaissais pas l’utilisation maurassienne.

    Par contre le « droite de la droite » m’énerve au plus au point puisque cela renvoie au FN et par conséquent le diabolise (même si je ne doute pas qu’un jour ou l’autre Marine Le Pen en prendra le contrôle et en supprimera le côté nauséabond lié à son père, puis en changera le nom et le rendra « fréquentable »). Or il est évident que NDA est plutôt à gauche de la droite (voire à gauche du PS quand on lit son programme économique).
    Le « gauche de la gauche » reste plus vrai puisque le JLM fait alliance avec le PC et ne cesse de tendre la main au NPA.

    Moi, c’est surtout Duhamel que je trouve anachronique !

  9. Alain Duhamel, quand il situe NDA à droite de la droite, est au mieux incompétent politiquement parlant ou au pire malhonnête

    Personnellement, je pense qu’il est les deux.

    J’ai écouté cette chronique comme tous les matins mais qui prend encore au sérieux Alain Duhamel ? Il s’est tellement discrédité depuis qu’il se trompe sur tout

    Sur cette tranche horaire avec son compère Jean Michel Apathie, ils me font penser aux deux vieux du Muppet Show (en moins drôle).

    Maintenant, si on possède deux doigts (voire trois) de second degré Alain Duhamel et Jean Michel Apathie sont de meilleurs humoristes que Laurent Gerra…

  10. Cher Titem,
    L’Europe suprantionale issue des rêveries de Jean Monnet était inscrite dans le préambule du traité de Rome du 25 mars 1957. Il y avait une manière de se sortir de ce piège, c’était l’adoption du plan Fouchet de 1963. Les Hollandais (curieux revirement depuis !) n’en ont pas voulu. Depuis 1969, tous nos dirigeants ont pratiqué la politique du chien crevé national au fil de l’eau européenne. L’Europe qui se casse la gueule aujourd’hui en nous entraînant, nous les « eurosceptiques » dans sa catastrophe, est bien celle des Duhamel, Giscard, Mitterrand et autres pitres. Ce sont eux qui nous ont menés là, pas NDA, ni Mélenchon, ni Chevènement ou Seguin !

  11. « Duhamel est bien trop cultivé pour avoir fait référence à cette “divine surprise” par hasard. » J’ai un doute là. Cultivé au point d’avoir lu tout Minc peut-être, voire même un peu de BHL pour s’encanailler mais Maurras ?

  12. Retrouvé dans mes archives … pas si anachronique avec le recul …

    « Manifeste des imbéciles pour le NON
    Après la Lettre d’un con, nous parvient le Manifeste des imbéciles. Notez bien que vous pouvez, sans contradiction risquer, vous prévaloir des deux qualités ! Ah ! Si seulement nous avions eu le bon goût de naître intelligents, nous aurions voté OUI. Mais voilà, ce n’est pas le cas… C’est bête, NON ?]

    On nous traite avec mépris d’imbéciles et de crétins parce que nous votons NON !

    Parce que nous refusons le diktat de ceux qui croient être les élites de ce pays : «grands» chefs de partis, «grands» éditorialistes, «grandes» chaînes de télévision, «grands» journaux, etc… Tous ceux–là martèlent à tout instant, partout, d’une seule voix autoritaire : «Votez oui !» Et parce que nous répondons NON, on nous traite d’imbéciles, de crétins.

    Mais nous, nous avons lu le texte de cette étrange constitution. Et nous nous sommes interrogés. Qui l’a écrite ? Des Constituants élus ? Mais non ! Des «stars», des «élites», autodésignées, cooptées. Elles ont entre elles, composé ce traité, et maintenant, elles exigent que nous les approuvions. Et du haut de leur suffisance – et de leurs intérêts – elles nous méprisent parce que nous osons dire NON !

    Nous avons lu ces 448 articles et ces annexes – du jamais vu ! -. Nous devrions voter ce texte qui reprend toutes les politiques, monétaires, bancaires, économiques, les orientations stratégiques, décidées sans nous et dont nous connaissons déjà les effets : délocalisations, chômage à 10%, inégalités croissantes, démantèlement de toutes les protections sociales et culturelles, soumission à l’OTAN. Où est l’Europe européenne que nous voulons ?
    Nous qu’on insulte et qu’on veut faire taire, nous mesurons la qualité des textes aux effets qu’ils produisent !

    Les «Stars» vivent dans leur monde : elles votent oui.

    Nous nous adressons à l’intelligence et à l’expérience des citoyens, ceux qu’on prend depuis trop longtemps pour des imbéciles et des crétins.
    Et nous les appelons à réfléchir, à faire le choix d’une Europe démocratique,
    A VOTER NON »

  13. Mon conjoint était à l’école avec AD. Au domicile chez AD, c’était interdiction de télévision, presse et seulement radio au compte-gouttes. Il s’est bien rattrapé depuis!!!!

  14. Connaissez vous la loi Giscard Pompidou et le Traité de Maastrich ?

    Alors que les bourses chutent, que l’Euro est à l agonie, que les plans d’austérités se multiplie à travers l’Europe, il serait sage de connaître les vrais raisons de l’augmentation de la dette !

    Le bon sens commun voudrait que la dette soit du à trop de sociale, trop de santé, trop de services publiques, trop de fonctionnaires, trop de retraites. Nos responsables politique se font l’écho d’un tel message et mettent en œuvre des plans sensés répondre aux problèmes de la dette !

    Mais tout ceci est une arnaque : L’arnaque de la dette !

    Jusqu’au 3 janvier 1973, la Banque de France avait le droit d’émettre du crédit à très bas taux d’intérêt afin de financer les besoins de l’état et d’investir dans les projets d’avenir !

    Mais sous prétexte d’inflation, le gouvernent Giscard Pompidou a cru bon empêcher la Banque de France de faire son travail en transférant de fait le pouvoir aux banques privés. Et oui depuis cette époque la France s’endette auprès des marchés financiers avec des taux d’intérêts élevés et c’est obligatoire pour tous les pays membres depuis Maastrich et les traités suivants!

    En claire, ce sont les taux d’intérêts imposés sur la dette qui créer l’augmentation folle des dette publique !

    L’alternative

    Un retour au crédit publique productive, redonner le pouvoir au nation de battre monnaie afin de l’investir non dans les bulles spéculatives ou dans les jeux des casinos financiers mais bien dans l’économie physique au service de la population et du travail humain.

    Nous devons dire Non au chantage de l’empire de la finance de la City de Londre et de Wall Street à New York

    Si tu veux rejoindre la bataille pour changer le système économique rejoins moi sur mon groupe : http://www.facebook.com/group.php?gid=104166076293247&ref=ts

    David CABAS
    david.cabas.over-blog.fr

  15. Duhamel va faire tourner son énorme cerveau,,,,
    élection partiel en insère,,,,
    plus de 70% d »abstention,,,,,???

  16. Bonjour,
    Hier j’ai fêté un anniversaire important. Le NON des Fançais au traité Européen (55%).

    Je ne crois pas avoir entendu « môssieur Duhamel « protester contre le déni de démocratie qui a suivi…ce qui en dit long sur la véritable vision politique de ce « grand démocrate »….

  17. La « divine surprise » ne désigne pas la défaite face aux Allemands, mais l’accession au pouvoir de Pétain.

  18. @Sylvain Simon

    Mon texte n’est sans doute pas suffisamment clair mais ce que je voulais écrire, c’est que l’interprétation communément admise de la « divine surprise » c’était le fait que la défaite allemande avait abouti à l’arrivée au pouvoir de Pétain. Bien entendu, Maurras ne souhaitait pas la défaite.
    En revanche, comme je le précise en note de renvoi, Weyembergh donne une autre interprétation, celle que l’Etat ne se soit pas effondré malgré la défaite.

  19. Septembre 2008 : première vague de la crise financière.

    Juin 2010 : deuxième vague de la crise financière.

    Les banques de la zone euro vont maintenant subir la deuxième vague.

    Tsunami ! Tsunami !

    Lisez cet article :

    Les banques n’en ont pas fini avec les dépréciations, dit la Banque Centrale Européenne.

    Les banques de la zone euro risquent de devoir inscrire dans leurs comptes 195 milliards d’euros de dépréciations supplémentaires d’ici la fin 2011, ce qui constituerait la deuxième vague des pertes causées par la crise financière et ses répercussions, estime la Banque centrale européenne.

    Dans son rapport semestriel sur la stabilité financière, la BCE ajoute que les finances publiques représentent actuellement le risque le plus important pesant sur la stabilité de la région, les dettes et les déficits continuant de perturber les investisseurs tandis que les émissions massives prévues par les Etats risquent de restreindre l’accès des entreprises et des banques au marché du crédit.

    Tout en constatant que des menaces d’interactions défavorables entre le système financier et les finances publiques sont déjà apparues, la BCE note que les nouvelles mesures adoptées pour combattre la crise ont considérablement réduit les risques de contagion.

    « D’importants déséquilibres budgétaires demeurent et il est de la responsabilité des gouvernements d’affronter et d’accélérer la consolidation budgétaire afin d’assurer la soutenabilité des finances publiques, non seulement pour éviter le risque d’un étouffement de l’investissement privé mais aussi pour instaurer les conditions permettant une croissance économique durable », a déclaré le vice-président de la BCE, Lucas Papademos.

    Evoquant une « deuxième vague » de dépréciations liées à la crise financière, il a précisé que la BCE estimait les besoins de provisions des banques pour couvrir les pertes potentielles à 90 milliards supplémentaires en 2010 et 105 milliards en 2011.

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE64U0Q520100531

  20. C’est fascinant ce torrent de gentillesse et d’amour pour un tout petit chroniqueur !
    A part ça, c’est pas ennuyeux de commenter tous dans le meme sens ? Même pas un troll à l’horizon…

  21. Jeudi 3 juin :

    – Si l’Espagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 4,518 %.

    Le graphique des taux d’intérêt des obligations espagnoles est incroyable : les taux d’intérêt espagnols sont en train d’exploser.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG10YR%3AIND

    – Si l’Irlande avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,007 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GIGB10YR%3AIND

    – Si le Portugal avait dû lancer un emprunt à 10 ans, il aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,032 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPT10YR%3AIND

    – Si la Grèce avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 8,08 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GGGB10YR%3AIND

    Ces taux d’intérêt hallucinants montrent que le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne vont devoir emprunter à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.

    Le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne foncent vers le défaut de paiement.

  22. Le 10 mai 2010, l’Union Européenne et le FMI ont tenté une manœuvre désespérée pour rassurer les investisseurs internationaux. L’Union Européenne et le FMI ont jeté leurs dernières forces dans la bataille : ils ont annoncé qu’ils mettaient 750 milliards d’euros sur la table.

    Ce soi-disant « plan de stabilisation » n’a fait illusion que deux jours : le 10 mai et le 11 mai.

    Depuis le 12 mai, les investisseurs internationaux ont compris ce qu’était vraiment ce soi-disant « plan de stabilisation » : un énorme coup de bluff.

    Depuis le 12 mai, les investisseurs ont compris que les Etats européens ne pourront jamais verser des centaines de milliards d’euros pour sauver le Portugal, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne.

    Conséquence : les investisseurs internationaux n’ont plus du tout confiance dans le Portugal, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne. Depuis le 12 mai, ils demandent des taux d’intérêt exorbitants à ces quatre pays.

    Vendredi 4 juin :

    – Si l’Espagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 4,528 %.

    Le graphique des taux d’intérêt des obligations espagnoles est incroyable : les taux d’intérêt espagnols sont en train d’exploser.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG10YR%3AIND

    – Si l’Irlande avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,109 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GIGB10YR%3AIND

    – Si le Portugal avait dû lancer un emprunt à 10 ans, il aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,13 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPT10YR%3AIND

    – Si la Grèce avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 8,141 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GGGB10YR%3AIND

    Ces taux d’intérêt hallucinants montrent que le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne vont devoir emprunter à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.

    Le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne foncent vers le défaut de paiement.

    Au contraire, les taux d’intérêt de l’Allemagne deviennent de plus en plus bas.

    – Si l’Allemagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt très faible : seulement 2,584 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GDBR10%3AIND

    Cette divergence est intenable.

    Cette situation est explosive : la zone euro va finir par éclater.

  23. En Allemagne, les professionnels de la Bourse ont déjà passé l’euro par pertes et profits : aujourd’hui, ils raisonnent et ils calculent en Deutsche Mark.

    Lisez cet article :

    Allemagne : quand la cotation en mark devient réalité …

    Signe des temps et des distorsions actuelles : alors que la Grèce a conduit la zone euro sur la sellette, un site internet allemand d’informations boursières vient de retourner à la « bonne vieille » cotation des actions en Deutsche Mark.

    Vendredi 11 juin, vers 09H15 GMT, l’action de la compagnie aérienne Lufthansa valait ainsi 11,06 euros, soit 21,63 DM, et celle du constructeur Volkswagen 71,68 euros, ou 140,19 DM, si l’on en croit la cotation élaborée par le site Boersennews.de.

    Le site Boersennews.de affirme répondre ainsi à la demande de ses utilisateurs, lesquels seraient environ 40 % à souhaiter le retour du « bon vieux Deutsche Mark ».
    Précisons que le media concerné compte près de 300 000 utilisateurs et qu’il est un des sites boursiers allemands les plus importants …

    Si Boersennews.de affirme – officiellement – ne pas vouloir la suppression pure et simple de l’euro, il souhaite néanmoins « appuyer un peu plus le désir de sécurité économique de nombreux citoyens ». Ce qui signifie a contrario que la monnaie européenne n’est pas jugée comme fiable.

    « Une chose est sûre » poursuit le communiqué : « le Deutsche Mark représente l’Allemagne économique saine et puissante. »

    « L’euro représente aujourd’hui dans le monde, en Europe mais avant tout pour les allemands, un système économique qui rencontre de graves difficultés » ajoute-t-il.

    « L’Allemagne est le principal contributeur de ce plan de sauvetage avec une participation de 147 milliards d’euros, alors que des pays tels que l’Espagne ou le Portugal peuvent à tout moment selon certaines conditions se retirer de ce plan sans en supporter les conséquences négatives » précise par ailleurs non sans quelques aigreurs le site boursier allemand …

    « Même un des défenseurs les plus acharnés de l’euro comme Hans Olaf Henkel, ancien chef du syndicat patronal allemand (Bundesverbandes der Deutschen Industrie) s’exprimait pour l’arrêt de l’euro et la réintégration du Deutsche Mark », tient par ailleurs à rappeler Boersennews.de.

    « La raison avancée est que le plan de sauvetage de 750 milliards d’euros a fait de la zone euro une simple zone de transfert de capital » souligne le site internet.

    Rappelons par ailleurs que le directeur du centre de recherche économique IFO, Hans-Werner Sinn, voit le plan de sauvetage comme un risque incalculable pour l’Allemagne.

    Rappelons que quelques heures avant l’accord des pays membres de l’Union Européenne concernant les mesures destinées à la Grèce, Angela Merkel, s’adressant aux députés du Bundestag, affirmait : « Le peuple allemand a placé dans l’euro la confiance qu’il avait dans le deutsche Mark ».

    « Le gouvernement fédéral ne peut trahir cette confiance à aucun prix » avait-elle ajouté.

    En avril dernier, Christian Makarian, directeur adjoint de la rédaction de L’Express, avait ouvertement posé la question dans sa dernière chronique : « L’euro serait-il devenu le mark ? » s’interrogeait-il alors, rappelant ainsi qu’ »en instituant l’euro, François Mitterrand songeait à une solution durable qui consistait, vue de loin, à dissoudre le puissant deutsche mark dans l’euro » ; il observe que l’inverse s’est produit. Selon lui, « c’est l’euro qui est devenu le mark. »

    Une situation de nature à accentuer le clivage au sein des pays membres de l’Union européenne. Et qui pourrait être exacerbée par les prochaines élections allemandes.

    Certains analystes rappellent également que l’Allemagne était si viscéralement attachée au mark que François Mitterrand n’a obtenu son ralliement au projet français de l’euro « qu’à condition que l’euro ne soit rien d’autre que le mark repeint ». Un concept qui avait l’heur de plaire aux financiers, y voyant la garantie d’une certaine stabilité monétaire.

    http://www.leblogfinance.com/2010/06/allemagne-quand-la-cotation-en-mark-devient-realite.html

  24. Lundi 14 juin :

    – Si l’Espagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 4,68 %.

    Le graphique des taux d’intérêt des obligations espagnoles est incroyable : les taux d’intérêt espagnols sont en train d’exploser.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG10YR%3AIND

    – Si le Portugal avait dû lancer un emprunt à 10 ans, il aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,226 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPT10YR%3AIND

    – Si l’Irlande avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,274 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GIGB10YR%3AIND

    – Si la Grèce avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 8,339 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GGGB10YR%3AIND

    Le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne voient leurs taux d’intérêt qui explosent : ces quatre pays foncent vers le défaut de paiement.

    Au contraire, les taux d’intérêt de l’Allemagne restent très bas.

    – Si l’Allemagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt très faible : seulement 2,638 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GDBR10%3AIND

    Cette divergence est intenable.

    Cette situation est explosive : la zone euro va finir par éclater.

  25. Mardi 15 juin :

    – Si l’Espagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 4,738 %.

    Le graphique des taux d’intérêt des obligations espagnoles est incroyable : les taux d’intérêt espagnols sont en train d’exploser.

    http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG10YR%3AIND

    – Si le Portugal avait dû lancer un emprunt à 10 ans, il aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,451 %.

    – Si l’Irlande avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,484 %.

    – Si la Grèce avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 9,082 %.

    Le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne voient leurs taux d’intérêt qui explosent : ces quatre pays foncent vers le défaut de paiement.

  26. Puisque Duhamel s’abaisse à prêter une « divine surprise » à Melanchon et Dupont-Aignan, on peut lui rendre la monnaie de sa pièce en lui rétorquant qu’il « souhaite la victoire de l’Allemagne », c.a.d. la voie de la rigueur.
    Ça ne lui fera point plaisir, car il se rappellera certainement que l’expression avait déjà été utilisée par un certain Pierre Laval en 1943, dans un tout autre contexte certes certes…

  27. Ah mais tous ceux qui pensent que Alain Duhamel n’est pas un homme engagé se trompent !!! Vous avez votre point de vue, et lui le sien. Heureusement, Alain Duhamel est engagé au service de l’intérêt général du pays et d’un « savoir vivre ensemble » dont nous avons tant besoin aujourd’hui. Ses chroniques agissent tels des baumes apaisants sur toutes les blessures du pays. Car la différence avec la plupart des autres chroniqueurs hystériques, c’est qu’il n’est pas manichéen : il est toujours respectueux de ses adversaires et cherche à en voir (si possible) les aspects positifs.

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here