Les professionnels du choquage sont à l’œuvre. Après les affaires Zemmour, Frèche et bien d’autres, voici que, depuis samedi, c’est Martine Aubry qui est dans l’oeil du cyclone après avoir osé une analogie[1. Celle-ci aurait d’ailleurs été assez drôle si elle n’avait pas été utilisée par la dirigeante d’un parti qui, depuis, a voté avec l’UMP les 110 milliards de réserve pour tenter de sauver la monnaie inique, ce que ce cher Madoff n’aurait pas renié.] avec Bernard Madoff, escroc le plus célèbre de ces dernières années.

Ainsi, Xavier Bertrand, le cœur gros, a déploré l’injure publique, l’insulte publique. Frédéric Lefebvre, lui aussi, y est allé de sa petite larme. Comparer le Président à un homme condamné pour cent cinquante ans de prison, c’est grave, qu’on se le dise. Et c’est quelqu’un de très sérieux, Lefebvre. Quelqu’un qui, le plus naturellement du monde, nous faisait part de sa peur pour la santé du président quand des poupées vaudou à l’effigie présidentielle étaient en vente libre. Pour finir ce tiercé ridiculo-pittbullesque de la galaxie Sarko, il ne manquait que Nadine Morano qui a laissé le choix à Aubry entre les excuses publiques et la démission.

Franchement, qualifier Nicolas Sarkozy d’escroc, ce n’est pas une insulte. C’est juste un constat. L’escroquerie politique est sa marque de fabrique depuis 1974, date à laquelle il a pris sa première carte de l’UDR. On pourrait juste reprocher à Martine Aubry d’avoir attendu, pour lui lancer cette invective méritée, qu’elle le fasse pour voler au secours d’un autre escroc politique patenté, François Mitterrand, qui avait été la victime quelques jours plus tôt de son lointain successeur -et utilisateur de la même cartomancienne à Rolex.

Certes, cette bagarre a quelque chose de factice. Comme Zemmour ce matin, on imagine très bien que cette polémique arrange les deux protagonistes, UMP et PS, alors qu’ils tentent tout deux de sauver leur conception commune de l’Europe et de la mondialisation, en réel danger. Le journaliste, comme d’habitude, a flairé le jeu de rôle. Son confrère de RTL Duhamel a, quant à lui, fait sa leçon de morale à Martine Aubry, alors qu’il avait usé, vendredi dernier, d’une analogie qui n’a guère soulevé l’indignation sauf sur ce modeste blog.

Alors que les porte-flingues de l’UMP n’avaient pas encore déposé les armes, voilà que l’un d’entre eux, Dominique Paillé, faisait lui aussi l’objet d’une plainte, judiciaire cette fois-ci, de la part de Ségolène Royal. Celle-ci n’aurait pas apprécié de se faire traiter d’illuminée dans un journal féminin[2. Causette. A ne confondre sous aucun prétexte avec Causeur.]. Royal va encore plus loin puisqu’elle convoque la Justice. On monte encore d’un étage dans la bêtise crasse. La Présidente du conseil régional de Poitou-Charente plonge dans l’envie de pénal, dans la judiciarisation à l’anglo-saxonne. Comme si les juges n’avaient pas d’autre chose à faire, elle leur demande d’arbitrer entre des personnalités politiques alors qu’il nous semblait qu’en démocratie, c’était plutôt le rôle du Peuple.

Il y avait pourtant tant de choses à répondre à Monsieur Paillé, si Ségolène Royal avait fait preuve d’imagination au lieu de se ridiculiser avec cette plainte judiciaire. Lui répondre que se faire traiter d’illuminée par un apparatchik, doté du charisme d’un bulot, valait compliment, d’autant qu’elle n’était pas persuadée que de lumière il n’avait, lui, à tous les étages, voilà qui aurait pu constituer une réponse adaptée. Au lieu de cela, elle se vautre dans le papier bleu.

Il y a en revanche des personnalités politiques qui ne se laissent pas marcher sur les pieds et qui n’ont pas besoin de juges pour rendre coup sur coup. En l’occurrence, je suis certain que Jean-Luc Mélenchon fera passer un sale quart d’heure à Alain Duhamel lors de leur prochaine confrontation et lui fera payer la fameuse divine surprise dont il était question ici samedi dernier.

Faire de la politique à l’ancienne, finalement, cela va devenir furieusement moderne.

7 commentaires

  1. Bien que je n’éprouve aucune sympathie personnelle pour M. Hitler, M. Blum m’inspire une bien autrement répugnance. Le Führer est chez lui et maître chez lui, tandis que M. Blum n’est pas de chez nous et, ce qui est le plus fort, M. Blum est maître chez moi et nul Européen ne saura jamais ce que pense un Asiatique.

    Marcel Jouhandeau

    D’abord, il est laid. Sur un corps de pantin désarticulé, il promène la tête triste d’une jument palestinienne.

    Pierre Gaxotte

    Ces deux jugements, portés sur la tête pas très catholique de Léon Blum à l’époque du Front Populaire, montrent à quel point la suceptibilité de nos politiques est devenue extrême. Sans la Halde pour les protéger, combien de ces chochottes tiendraient face à Maurice Thorez (qui aimait traiter Robert Schumann de « Boche »), Léon Daudet ou Clémenceau ?
    Je ne pense pas qu’il faille regretter le temps de l’injure généralisée mais la politique est intrinsèquement violente, ou plutôt devrait l’être si la pensée unique n’avait pas sérieusement aplanie toute divergence réelle, en tout cas entre les partis auto-proclamés de gouvernement. Mieux vaut une insulte sonore qu’une haine rancie.

  2. Il vaut mieux que Ségolène ait « l’envie du pénal » que « la vis du pénal », comme dirait la comtesse.

  3. M. Desgouilles,

    Si vous continuez à utiliser le gaullisme comme référence dans votre blog chevenemento-mélanchoniste, je vous enverrais un beau de papier bleu …. Non je blague !!!

    PS : En 1947, Jules Moch se faisait traiter de nazi par Duclos et sa clique bolchevique, ça ne l’a pas empêché d’avoir rétabli l’ordre républicain en France

  4. la politique ne fait plus envie,,,,et oui
    plus de 72% d »abstention en isére,,,,,
    qui osera dire la vérité aux français,,,,qui?
    mélenchons est peut être un beau parleur,mais le reste c »est du vent,,,tout comme l »était Marchais,,,et sarko pour se faire élire,,
    des paroles, a la réalité,,il y a un monde ,,,,qu »ils ne connaisse pas,,,
    vivre avec 1100 euros,,,,retraite avec moins de 1000 euros,,,
    le plus important,,la dette et ses intérêts,plus de 56 milliards d »euros,,,,
    et personne n »en parle,,,
    la France va très mal,si,si
    mais les plus malades se sont les politiciens de tout bords qui ne voie pas que la colère monte,,,monte??

  5. là l’ami desgouilles vous y allez un peu mou !
    se faire traiter d’escroc par une mère fouettard ou une thénardier de kermesse c’est – si vous me permettez- l’homage du vice à la vertu
    madoff est un escroc……….la belle affaire !
    les tenants de la retraite par répartition le sont tout autant et n’encourent pas l’opprobre public pour si peu ( et pourtant…….la répartition qui fonde nos retraites s’apparente peu ou prou à une pyramide de ponzzi non librement consentie et reconduite ad vitam aeternam )
    sarko est un escroc…………certes !
    on peut néanmoins considérer que c’est le moins pire (comme disent les gamins) pour ce job depuis un certain temps
    qu’il agace ……certes
    qu’il pue le fric……certes …….comme disait choron ; je préfère la compagnie des riches à celle des pauvres ils ne songeront pas à me piquer mon larfeuille (quoique……)
    qu’il monte sur des top models ………on ne peut nier que d’aucuns l’envieraient
    qu’il arbore des montres trop grosses pour ses poignets trop fins……voui c’est vulgos……ceci dit breitling n’est pas rolex et juju dray ne porte pas de swatch pour donner l’heure
    mais poursuivons sur l’escroquerie
    être qualifié d’escroc – disais je- par une thénardier qui a réussi à faire croire au conglomérat que travailler moins c’était possible en gagnant le même salaire et en plus en créant des emplois………..ça ne manque pas de sel
    être qualifié d’escroc par une mamie tape dur qui a têté le discours du mensonge sur les lèvres du menteur le plus talentueux et le plus éhonté du frankistan ( un homme réduit à fomenter un attentat factice pour exister /un homme qui a repproché aux gouvernements suivants les décisions qu’il avait prise comme miniss’ de la djustice et des colonies…..bref je m’échauffe)….c’est beau grand fort et noble . comme l’antique
    être qualifié d’escroc par une mère mac miche qui s’accroche à la retraite à 60ans contre toute logique……..j’ai du mal à entrevoir la cohérence
    ou alors elle veut lui souhaiter la bienvenue au club
    je vois pas d’autres explications

  6. mais OUI,,on peut travailler moins et avoir le même salaire,,,,
    avec le RSA c »est possible et oui
    travailler a mi temps pour 778 euro et le RSA a 388 euros le complément,font 1166 euros;
    donc pour avoir du temps libre,tout ceux qui gagne peu doivent demander le mi-temps et son complément,,
    encore une bêtise du nicolas,,,,

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