L’amendement Mariani dépasse largement le thème de l’immigration et des conditions du regroupement familial. Il interroge chacun de nous sur notre conception de l’Ethique, de la Famille. En fait c’est même notre conception de l’Homme qui peut être bousculée.
En France, c’est la reconnaissance qui établit la filiation entre un père et son enfant. Cette tradition séculaire n’est pas due au hasard. Elle permet la sécurité et la stabilité de la cellule familiale. On sait que de nombreux pères ne sont pas forcément les géniteurs de leur enfant qu’ils en soient conscients ou pas. Notre Culture latine, imprégnée par des siècles de catholicisme, méconnaît la Prédestination, laquelle est au cœur des sociétés baignées par le protestantisme. Il n’est pas étonnant, dans ce cas, que les pays nordiques et anglo-saxons soient moins prudents que notre pays sur la génétique et que ce dernier soit l’un des seuls à avoir légiféré en matière de bioéthique. Notre civilisation préfère croire en l’acquis qu’en l’inné, en l’éducation que dans le patrimoine génétique. Il n’est pas indifférent à ce titre que le candidat Sarkozy ait dévoilé pendant la campagne électorale, dans un débat avec le philosophe Michel Onfray, que son système de pensée allait à contre-courant de cette tradition française en privilégiant l’inné sur l’acquis.
Après avoir expérimenté la conception sarkozienne de l’Europe (qui doit se faire dans le dos des peuples), puis celle des institutions et enfin celle des rapports internationaux, nous découvrons la conception du nouveau Président en matière d’éthique. Rien de très rassurant