Très peu relevé, cet énorme emmêlage de pinceaux du Président de la République hier au soir : l’émission de carbone serait responsable du trou dans la couche d’ozone. Or, on sait que le fameux CO2 rejeté provoque un effet de serre que la majorité des scientifiques rendent responsable du réchauffement climatique et surtout de la trop grande rapidité de celui-ci.
Le trou dans la couche d’ozone, si je me rappelle bien, était provoqué par certains gaz[4. Bruno C., spécialiste de la question, me signale qu’il y a certes un lien (chimique) entre gaz à effet de serre et destruction de la couche d’ozone, mais le premier n’est assurément pas la cause principale du deuxième.], et notamment ceux qui permettaient de propulser du déodorant sous nos aisselles[1. Les CFC]. J’ai d’autant plus facilement remarqué cette boulette que je l’avais faite moi-même il y a environ dix-huit ans[2. J’assistais alors à un cours de climatologie]. On me pardonnera d’autant plus facilement que je n’étais alors pas Président de la République mais étudiant en deuxième année. En revanche, pour le nouvel écolo militant qui loge à l’Elysée, qui reprochait récemment à Obama de ne pas être très au point sur le dossier environnemental, ce n’est pas terrible.
Grâce au blogueur Criticus, j’ai trouvé le coupable[3. Reprenons ensemble la terminologie présidentielle]. Il s’agit de Michel Rocard qui a donné la même explication le 28 juillet dernier sur France Info. Rendons d’abord hommage à notre Président de la République qui doit certainement être le premier homme sur Terre à comprendre des explications de Michel Rocard, de bien les assimiler et de nous les rendre intelligibles. Ensuite, seulement, déplorons le fait que Michel Rocard soit aussi chargé de rendre un rapport sur l’utilisation du Grand Emprunt, accompagné d’un autre collègue ancien premier ministre, ex-vendeur compulsif de fleurons industriels pour un franc symbolique.
Au fait, qu’est-il devenu ce fameux trou dans la couche d’ozone qui devait nous conduire à l’apocalypse dans les plus brefs délais ? On ne nous en parle plus. Il s’est bouché tout seul ? Et dans une quinzaine d’années, est-ce qu’on nous parlera encore du CO2, de l’effet de serre et du réchauffement climatique, ou est-ce qu’on nous menacera d’une prochaine ère glaciaire ?
Oui, oui, Dominique, c’est quand on n’en parle plus qu’il se rebouche; d’ailleurs, avant qu’on en parle, il n’y en avait pas. Le monde est si simple.