Je suis inquiet.

Le gouvernement, soucieux d’appliquer à la lettre le principe de précaution dans le cadre de la prévention de la pandémie  H1N1, a oublié quelque chose. Un détail. Et je me pose des questions. Beaucoup de questions. Les médias ne nous en parlent pas et ça, c’est davantage encore inquiétant. Sont-ils muselés ?

Ce détail, quel est-il ? Patience, j’y viens. On nous inonde de conseils sur les précautions à prendre pour ne pas diffuser la maladie. Se laver les mains, bien sûr. Eternuer, ou tousser, dans sa manche plutôt que dans ses mains -qu’on vient de laver. Préférer le mouchoir jetable et ne pas le jeter n’importe où. Jusque là, tout va bien.

Là où cela se corse, c’est quand on entend qu’il faudra, pour éviter que la maladie se diffuse, éviter de se saluer par une franche et virile poignée de main, ni même, bien sûr, de se faire la bise, et préférer un salut à la japonaise. Parce que s’il n’est plus question de se toucher aussi chastement, j’imagine que certains baisers plus profonds doivent être évidemment proscrits. D’où mon inquiétude. Va t-on, au nom du principe de précaution, interdire le frênechequisse, voire même le simple smaque ?

Même si, pour rassurer les plus pieux de mes lecteurs, je n’évoquais ici que les relations dans le cadre du mariage, la question se poserait tout de même. Car les liens sacrés n’évitent pas que ce virus-là pourrait passer d’une entreprise -ou tout autre lieu de vie diurne- à une autre entreprise, à cause de débordements nocturnes qu’on pourrait fort bien éviter.

Et pourtant, du côté du gouvernement comme du côté des médias, c’est le néant total. Que font Roselyne Bachelot et Nadine Morano, respectivement ministres de la Santé et de la Famille ? Que fait le bon docteur Flaysakier de France 2  ? Au moins, qu’il y ait débat ! Faut-il privilégier l’arrêt de toutes galipettes pendant une période, d’autant que la natalité nationale se porte déjà bien ? Ou privilégier des positions excluant le face-à-face et qui permettraient de ne pas s’embrasser[1. Ni de sourire. Mais c’est un autre débat…] ? On peut aussi imaginer rendre le port du masque obligatoire en la circonstance, ce qui aurait l’avantage de stimuler les admiratrices du docteur House ou les nostalgiques de Georges Clooney dans Urgences.

Le débat ainsi tranché, l’INPES pourrait ensuite diffuser des affichettes destinées aux chambres à coucher sur le modèle de celles qui, destinées à être affichées dans les sanitaires des lieux publics, nous rappellent comment bien nous laver les mains.

Et rien ! Ce manque d’information m’angoisse. Quand je pense que certains mauvais esprits racontent qu’on en fait trop !

5 commentaires

  1. Bonjour David,

    Le médecin à lunettes auquel tu fais référence et dont l’orthographe du patronyme semble t’échapper si je t’ai bien lu est Jean-Daniel FLAYSAKIER (écrit comme cela).

    Chapeau pour tes billets, toujours aussi croustillants ou presque (eh oui, la perfection n’est pas de ce monde…), et à bientôt.

    Amitiés,

  2. J’ai participé il y a 3 semaines environ dans le cadre de mon mandat syndical de représentant au CHSCT à une réunion, non pas au sujet de la ,fiè vre hémorragique de Marburg, mais pour la grippe A H1N1.

    Le sujet était la prévention et l’information, ainsi que le fameux plan de continuité de l’activité qui est vraiment ce qui fait peur aux politiques (paraitrait-il que l’on pourrait au pic de la pandémie être 40% à être cloués au lit ).

    Pour les frênechequisse, ou plus si affinités, seront formellement proscrits, la distance de sécurité étant de 2 mètres.

    L’américanisation de la société avec ses lits extra-large est en route.

  3. Grippe A : la directrice de l’OMS préoccupée par les décès de jeunes adultes.

    Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime que le fait « le plus préoccupant » de la grippe H1N1 est que  » 40 % des décès concernent des jeunes adultes en bonne santé « .

    « Ce virus voyage à une vitesse incroyable, inédite, et en six semaines il parcourt la même distance que d’autres virus en six mois », souligne la directrice de l’OMS dans une interview au quotidien français Le Monde paraissant samedi 29 août.

    Elle insiste aussi sur le nombre « sans précédent » de personnes infectées, estimant que « jusqu’à 30 % des habitants des pays à forte densité de population risquent d’être infectés ».

    « 60 % des décès surviennent chez des personnes ayant des problèmes de santé sous-jacents », relève aussi le Dr Chan.

    « Ce qui signifie que 40 % des décès concernent des jeunes adultes – en bonne santé – qui meurent en cinq à sept jours d’une pneumonie virale ».

    « C’est le fait le plus préoccupant », dit-elle, estimant que « soigner ces patients est très lourd et difficile ».

    http://www.romandie.com/ats/news/090829112558.5kp7syzv.asp

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