Souvenirs de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989.
J’étais alors secrétaire général adjoint du RPR. Le 9 novembre au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Berlin, et semblent annoncer du changement dans la capitale divisée de l’Allemagne. Nous décidons de quitter Paris avec Alain Juppé pour participer à l’événement qui se profile. Arrivés à Berlin ouest, nous filons vers la porte de Brandebourg où une foule enthousiaste s’est déjà amassée à l’annonce de l’ouverture probable du mur. Là, par le plus grand des hasards, nous croisons un jeune élu français que nous connaissions, à l’époque spécialiste des questions de défense : François Fillon. Nous filons ensuite vers Check Point Charlie pour passer du côté est de la ville, et enfin confronter ce mur dans lequel nous avons pu donner quelques coups de pioche.

Voilà ce qu’a écrit Nicolas Sarkozy -ou le conseiller élyséen chargé de le faire- sur la page Facebook présidentielle dimanche dernier à 13h44. Nous savons aujourd’hui qu’il est absolument impossible que ce témoignage repose sur la réalité et que le Président de la République a sciemment menti aux 180 140 supporteurs qu’il compte sur Facebook[1. Bien fait pour eux].

Qu’une personnalité politique mente, et notamment à ceux qui se sentent le plus proche d’elle, admettons que ce n’est pas rare. Nicolas Sarkozy n’est ni le premier, ni le dernier à le faire. Ce qui est davantage préoccupant, c’est qu’on puisse croire à l’Elysée que ce genre de boniment puisse passer en 2009 comme une lettre à la Poste, même transformée en société anonyme. Qu’un conseiller puisse penser qu’il ne se trouvera ni historien, ni journaliste pour vérifier l’info. Que la masse des internautes ne réagira pas. Qu’un autre conseiller ne vienne pas mettre en garde le Président sur les conséquences néfastes pour son image si le pot aux roses était découvert. Qu’un conseiller le fasse néanmoins et que le Président l’envoie, justement, sur les roses.

Néfastes pour son image, les conséquences de cette pantalonnade le sont effectivement. Sur la toile, nous avons donc vu fleurir de jolis photomontages mettant en scène Nicolas Sarkozy à Yalta en 1944, à Dallas en novembre 1963 ou sur la Lune en juillet 1969. Si je ne craignais pas le renvoi devant un tribunal pour offense au chef de l’Etat, j’écrirais sans peine que le Président a l’air d’un con[2. Mais je ne l’écris pas, comme vous pouvez le constater]. Et au risque d’étonner, je trouve cela très triste, comme les moqueries dont il est l’objet dans la presse étrangère. Cela ne me réjouit pas le moins du monde car il est le Président de la République et qu’il représente la France à l’étranger. Etre attentif à l’image de la France dans le Monde, c’est sans doute un peu cela, ma définition du respect de l’identité nationale[3. Transmis à Monsieur Eric B.].

Le Président, averti de la polémique, l’a qualifiée de dérisoire. Elle le serait si elle était isolée d’un contexte. Elisabeth Lévy, à la suite de la polémique sur les ouvriers de petite taille, disait sur RTL ne pas pouvoir croire que tout cela avait été organisé à l’Elysée tellement cette histoire, révélée par la télé belge, semblait marquée par le sceau de l’amateurisme. J’avoue que, sur le moment, elle m’avait convaincu. Mais avec cette histoire du 9 novembre 1989, j’imagine maintenant bien volontiers qu’un pied nickelé ait pu aussi demander à  l’entreprise Alstom de faire venir ses plus petits collaborateurs.

Fréderic Lefebvre avait finalement raison. On cherche bien à détruire le Président de la République. C’est à l’Elysée que ça se passe.

8 commentaires

  1. En prenant connaissance de cette grotesque information, on ne peut que constater
    le ridicule de la démarche.
    Lamentable.
    On va encore se foutre de nous. Comme si on avait besoin de ça.

  2. A ce niveau-là, ce n’est même plus de la communication mais de la propagande !
    N.S. est acclamé par la foule dans tous ces déplacements (puisqu’on a barré les rues, cloitré les habitants et fait venir la claque UMP) ! N.S. n’est pas petit (puisque les ouvriers placés derrière lui ne « dépassent pas ») ! N.S. est un visionnaire (puisqu’il était à Berlin le 9, on vous dit, alors même que Kohl ne se doutait de rien) ! etc. etc.

  3. Je ne vous ai jamais menti ……..puisque je mens tout le temps !!!!!
    Bonimenteur plus coriace que lui, il le tue !!
    et s’il n’y avait que cela !
    C’est vraiment un pauvre type qui a dupé 19 millions de Français.
    on va finir par penser que la nunuche d’en face aurait été presque moins nulle pour la France ! enfin 2012 arrive vite !

  4. Délicieux.
    Si on vous coffre j’irai vous porter des oranges, euh non, ça sera refusé pour bayrouisme aggravé.
    J’irai crier « Sarkozy , je te vois » sous le mur de la Santé, un 9 novembre: et il y sera.

  5. on peut faire beaucoup de conneries pour plaire a sarko,,,

    pas vrais,raoul;;;;;

    rien ne m »étonne de la part de ces conseillers,,,,,,en conneries

  6. Ce qui est vraiment choquant c’est l’amateurisme de l’opération.
    Est-ce qu’ils ont quelque chose dans le crâne à ce niveau de responsabilités ?
    Et quand se passe quelque chose de sérieux,ils déconnent comme ça aussi ?

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