Hier, le président de la République a encore dû donner de sa personne pour libérer trois journalistes retenus au Tchad dans la triste affaire de l’Arche de Zoé. Pour ma part, je n’ai pas remarqué que sa présence ni celle de Rama Yade, secrétaire d’Etat en charge jusque là du délicat dossier. Il est en effet des absences qui pèsent plus lourd.

Où est donc passé notre ministre des affaires étrangères ? Lui, le spécialiste de l’ingérence humanitaire, le grand ordonnateur d’Urgence Darfour, pourquoi n’a-t-il pas fait parler son célèbre talent en la matière ?

C’est Rony Brauman, lui aussi ancien dirigeant de médecins sans frontière, qui a donné la réponse la semaine dernière. Bernard Kouchner est en partie responsable de la situation d’aujourd’hui. A force de clamer le devoir d’ingérence sur toute autre préoccupation, à force d’exagérer les situations afin que les media veuillent bien regarder où on leur demande de regarder, Kouchner et son complice BHL ont suscité des vocations. Ils ont créé des fanatiques de l’ingérence et on en paye le prix aujourd’hui.

Le Président de la République le sait puisqu’il a confié le dossier à Rama Yade avant de s’impliquer personnellement –comme d’habitude- afin d’en retirer la seule note positive pour lui : son statut de Zorro est renforcé, cet évènement rejoignant le mythe des enfants de la maternelle de Neuilly et l’affaire des infirmières bulgares. Quant à l’ouverture, elle ne sort pas renforcée de cette affaire. Peu importe, d’ailleurs. Je suis assez indifférent au sort du président de la République et sur l’influence négative que Kouchner et son arche « d’ingérents » peuvent avoir sur lui.

Mais, l’Arche de Kouchner nuit à la France et son image dans le monde. Et cela, nul ne peut s’en satisfaire.

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