Nous avions lu tous les Brighelli et notamment la fameuse « Fabrique du crétin ». Une saga de salubrité publique, relayée sur les plateaux de télé par l’auteur, son œil noir, sa moustache de la même couleur. Jean-Paul Brighelli avait défoncé, de ses costaudes épaules, la porte blindée du pédagogiquement correct.
La porte blindée ayant enfin cédé, la parole libérée, le débat enfin réouvert après des années de prêches dans le désert par les philosophes Finkielkraut ou Michéa[1. Je n’oublie évidemment pas Marc Le Bris, Natacha Polony ou Rachel Boutonnet qui avaient ouvert la voie à Brighelli en parvenant parfois à se faire entendre sur des plateaux de télé grâce à leurs livres.], Claire Mazeron nous guide à l’intérieur de la Grande Maison. Equipée de son scalpel, elle va se livrer à une autopsie en direct du fameux Mammouth.
Le Mammouth ! Parlons-en, de cette expression. On la doit au fameux Claude Allègre. Cette comparaison archéo-animalière ne valait pas compliment de la part de l’ancien ministre. Et à la seule lecture du titre de l’ouvrage qui nous occupe, on pourrait croire que Claire Mazeron se situe dans cette ligne. Qu’on se rassure, ce n’est pas le cas. Elle ne manifeste pas beaucoup de tendresse pour celui qui, conseiller spécial de Jospin, fut à l’origine de la loi de 1989. L’élève au centre, ce n’est pas seulement Meirieu. C’est aussi, et surtout, Allègre. Si l’auteur a choisi l’animal, c’est pour nous emmener dans son jeu de rôle, celui de la légiste malicieuse.
Claire Mazeron est une jeune femme de trente-trois ans. Qu’on me pardonne cette information ; je me crois autorisé ; c’est écrit en quatrième de couverture. C’est aussi une syndicaliste. Très douée. Elle est déjà vice-présidente du SNALC[2. Syndicat national les lycées et collèges.] et siège au Conseil supérieur de l’Education. Qu’on me pardonne cette familiarité mais le fait que ce soit une fille, on le sent en lisant le bouquin. Je ne sais si elle l’a réellement cherché, mais son humour ravageur -qui ne la quitte jamais dans la rédaction de cet ouvrage- a quelque chose de terriblement séduisant voire séducteur. Je suppose qu’une femme n’aura pas forcément ressenti la même chose en lisant mais je suis un mec. Et, donc, je suis séduit. Une fille qui arrive à me faire rire en racontant par le menu les interminables débats sur la réforme du lycée et les initiatives de la DGESCO gagne assurément à être connue.
Je ne déflorerai pas davantage le contenu du livre de Claire Mazeron. J’ai tellement envie qu’il soit lu par tant d’autres que moi. Courez donc chez votre libraire et faites l’acquisition de l‘Autopsie du Mammouth. Ensuite, laissez vous guider par l’auteur, son scalpel, et son sourire malicieux que vous devinez entre les lignes. Vous aurez non seulement passé un bon moment mais vous saurez également à quel point notre Ecole est malade et attend de vrais médecins pour la soigner. C’est le talent de Claire Mazeron de nous faire ainsi sourire de la gravité de la situation afin de ne point nous décourager définitivement.
Et si, d’ailleurs, Claire Mazeron pouvait passer un jour de médecin légiste à médecin tout court, nous ne nous en plaindrions pas. En attendant, on espère la voir sur les plateaux de télé pour parler de son livre[3. Qu’attendent les Calvi, Taddéi, Giesbert ou même Ruquier pour l’inviter ? Son humour ferait mouche dans la petite lucarne aussi bien qu’à l’écrit, nous n’en doutons pas.]. Quelque chose me dit que Claire ira loin. D’ailleurs, je fais un rêve, qu’elle n’est d’ailleurs pas obligée de partager : nous aurions un président véritablement gaulliste et républicain et il appellerait Mazeron rue de Grenelle. Parce qu’elle, contrairement à l’autre, le vaut bien !
Ici, la Mazeron vient nous servir à boire, et rhabiller Descoings pour plusieurs saisons:
http://www.mediapart.fr/club/blog/claire-mazeron/200409/lycee-la-reforme-en-douceur
Le plus révélateur, avec les hommes séduits, c’est qu’ils en deviennent à leur tour séduisants : ce que dit Desgouilles du livre de Claire Mazeron donne diablement envie de le lire — ou de la lire, comme dit Italo Calvino dans Si par une nuit d’hiver un voyageur…
Je me demande si cela ne frémit pas un peu partout. Le printemps qui arrive, la crise, l’absence de perspectives, les réalités grecques et irlandaises et l’âge moyen des soixante-huitards…
Meirieu est néanmoins avec son copain Foucambert un grand malfaiteur. Leur idéologie était dénoncée déjà en 1983 dans l’excellent livre de Despins et Bartholy, qui s’intitule Le Poisson rouge dans le Perrier. A lire absolument ! Comme il rejoignait déjà mes analyses, cela fait bien trente ans que je rame à contre-courant. Ce que je disais dans mon coin et que Despins et Bartholy ont minutieusement décrit, aboutit au désastre actuel du massacre des innocents. L’éducation nationale (elle ne mérite pas de majuscules !) est en ruine par la faute de ces gens-là et des ministres qui se sont succédé. Le pire n’étant pas Allègre (il est n°2), mais bien Lionel Jospin, dont il était le directeur de cabinet en 1989. C’est à ce moment-là qu’ils ont tué l’école de la maternelle à l’université, pour paraphraser les collabos du SNI.
et bien moi,je remonte plus loin et oui
l »école obligatoire jusqu »a 16 ans,,,voila l »erreur*
nous avons tout fait pour empêcher cela,,,mais les syndicats de l »éducation national sont trop puissant,,et les politiciens ont céder comme toujours en France,
état ,donc les structures sont depuis 1945 ,socialo-communiste,,et a ce jours,,cela continue
obliger ces jeunes a rester contre leurs volontés a rester dans les lycées est une erreur,
alors il y font le bordel,,que risque t »il,,,RIEN et oui
il y a de nombreux métiers manuels qui eux ont des débouchés ,en plus c »est pour ;beaucoup ,une chance de se mettre a son compte
aller voir dans les chambres de métiers,,la majorité issues de l »immigrations
il y a comme toujours un problème avec les sections professionnelles des lycées,qui veulent avoir ces jeunes chez eux*
il sorte avec diplôme,,,très bien,,
puis très souvent incapable de s »adapter a l »entreprise,,,et c »est le drame,,
il faut les deux,et sélectionner les patrons,tous ne sont pas capable de transmettre leurs savoir,,
c »est triste,mais vrais,et personne n »est capable de revenir en arrière,,,dans ce pays
les jeunes sont de passage,après il se démerde,,,les profs ont d »autres problèmes,,corporatisme oblige
Justement l’école obligatoire jusqu’à 16 ans est une bonne chose dans la mesure où elle permet aux élèves issus de milieux modestes d’être plus longtemps scolarisés…
Si il y a un problème avec les section professionnelles
c’est parce que c’est toujours les mêmes qui intègrent ces filières. Déterminismes sociaux obligent, ce sont bien souvent les enfants d’ouvrier qui se voient bien souvent dirigé vers un BEP ou un CAP.
Perso, je suis issu d’une voie technique j’ai terminé avec un master 2 universitaire et je ne regrette pas mon choix.
Il y a en effet de quoi être séduit :
http://csen.unblog.fr/2008/01/05/claire-mazeron-et-le-projet-pedagogique-du-snalc/
(cliquer sur la photo)