Le personnel politique de ma région, la Franche-Comté, a plutôt tendance à me désespérer ces dernières années. A dire vrai, depuis qu’Edgar Faure nous a quittés, et que Jean-Pierre Chevènement a arrêté la politique et se consacre à son excellente fondation Res Publica[1. On me souffle qu’il est encore sénateur. Oups !], il ne reste plus grand monde pour représenter notre région sur le plan national. Non pas que le sémillant Joyandet, maire de Vesoul et candidat à la Région, n’ait pas fait tout son possible ces derniers temps pour attirer les médias autour de sa modeste personne. Vouloir ressembler trop à son chef, en lui empruntant sa panoplie de Zorro, ne fait pas de lui une personnalité de dimension nationale. Il en faut tout de même davantage…

C’est donc vers Pierre Moscovici, éminent éléphant du Parti Socialiste, que nous autres Comtois pouvions nous tourner pour espérer qu’un des nôtres porte haut la devise « Comtois, rends toi. Nenni, ma foi ! ». Devenu Président de la Communauté d’agglomération du Pays de Montbéliard[3. Toujours battu à la mairie de Montbéliard lors des précédents scrutins, il avait, cette fois-ci, eu l’idée d’aller se cacher en deuxième ou troisième position de la troisième commune de l’agglo et eu la surprise de voir Montbé basculer grâce à un autre et la majorité des sièges de la CAPM avec.], candidat éclair au premier secrétariat du Parti Socialiste, Mosco, comme on l’appelle en Franche-Comté et au PS, a au moins l’avantage d’être un bon client des médias nationaux. Cela lui permet aujourd’hui d’apparaître aux yeux de ces derniers parmi la dizaine de candidats potentiels du PS à la prochaine présidentielle. J’ajoute qu’il est très appréciable que lors de ces apparitions médiatiques, il oublie fort peu de faire référence à sa région, sa ville et même au club de foot local, le FC Sochaux, qui n’est autre que celui qui me fait vibrer le samedi soir.

Seulement voilà, l’autre jour dans un entretien au Parisien, Pierre Moscovici s’est révélé décevant. Très décevant. Qu’il plaide avec ferveur pour cette histoire de gogos que constituent les fameuses primaires, passe encore. Mais qu’il ajoute : »Avec une quatrième défaite, pour le coup, le Parti socialiste n’y résisterait pas », voilà qui aurait tendance à me fâcher tout rouge.

Arrêtons nous sur cette phrase stupéfiante. Moscovici nous dit que le Parti Socialiste mourrait certainement de sa belle mort dans le cas où l’un des siens ne serait pas élu Président. Une scission ? Un hara-kiri ? Pierre Moscovici ne nous en dit pas davantage et à vrai dire, on s’en fiche un peu. Ce qui nous importe là, c’est qu’il n’est pas question de la m… dans laquelle le PS laisserait la France en perdant une fois de plus. Ce que Moscovici nous confie, c’est que peu lui chaut de nous laisser cinq ans encore avec Sarko au pouvoir. L’important, c’est le PS.

On savait que cet élu, nourri au sein du jospinisme sauce « devoir d’inventaire », n’était pas un mitterrandolâtre, loin s’en faut. Mais enfin, même pour lui, tout n’est pas à jeter dans Mitterrand. Et notamment dans la stratégie de conquête du pouvoir. Et que nous appris, précisément, l’ancien Président ? Qu’un parti était un moyen, pas une fin. Que de faire péter la SFIO ou la FGDS pour recréer quelque chose à la place n’était pas dramatique et pouvait même se révéler nécessaire.

Essayons d’aller plus loin encore dans l’interprétation de cette phrase. Beaucoup de personnalités politiques semblent avoir fait une croix sur 2012 et privilégient 2017. Manuel Valls, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg pour la gauche, Copé ou Baroin pour la droite jouent tous 2017, pronostiquant la victoire inéluctable de Nicolas Sarkozy en 2012. Moscovici fait lui le pari inverse. Il pense qu’il sera devenu impossible pour un socialiste de gagner en 2017 si son candidat perd en 2012. Qu’une telle défaite hâterait une recomposition de la gauche qui rendrait impossible l’accession de son courant politique à l’Elysée. Evidemment, il y a une part de calcul personnel dans cette analyse. Moscovici se voit bien en candidat de ce courant social-libéral ou, au moins, en second du candidat-recours DSK. Mais il y a surtout un terrible aveu. Pierre Moscovici fait le pari que son espace politique disparaîtrait avec une telle recomposition. Coincé entre la gauche radicale, qui va s’organiser de mieux en mieux autour de Mélenchon[3. Lequel serait rejoint, dans cette hypothèse par Hamon.], les zécolos et le sarkozysme, ce courant disparaîtrait complètement de la vie politique française. Il faut donc jouer le tout pour le tout. Et tenter un dernier coup de bluff en faisant croire que la social-démocratie existe encore, alors qu’elle a été tuée par la mondialisation et son bras armé, l’OMC, dirigée par son copain Pascal Lamy.

Moscovici se donne l’air d’être ambitieux en sonnant la mobilisation pour cette victoire vitale pour le PS en 2012. Sauf que ses calculs sont autant misérables que ceux de son compère Valls.

Et la France dans tout ça ?

9 commentaires

  1. tiens mosco se rase,veut-il devenir plus présentable (ou bien).on donne trop d’importance a ce monsieur,qu’il retourne jouer dans la cour d’école (laic ou privé).

  2. vous avez omis de préciser que M. Moscovici est un authentique parachuté, et qu’il est plus habitué au terrasse du café de Flore qu’aux tribunes de Bonal.

  3. C’était vrai il y a vingt ans. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le parachute est plié depuis longtemps. Et, étant un habitué des tribunes en question, je peux vous affirmer que Moscovici ne loupe que très peu de matches.
    Je l’exécute suffisamment dans ce billet pour ne pas le reconnaître par ailleurs.

  4. le seul qui peut battre sarko en 2012,,,,c »est DSK point barre

    ne vous fatiguer pas,,,,a chercher? QUI?

    a droite,comme a gauche,il plaît et oui

    moins,il va parler,
    moins on le verra

    plus il gagnera en confiance,,,,,,,

    l »élection,,,,2012

    c »est d »abord,un homme et non pas un partie
    c »est le peuple ,qui vote ,,,,
    il ne fera sûrement pas,la même erreur,,,

  5. Il est vrai que la plus grande qualité de Mosco est d’être supporter du F.C.S.M.. Son talent est moindre lorsqu’il écrit le programme socialiste de Jospin en 2002 avec le succès que l’on sait.

    Je suis d’accord avec Mosco sur la nécessité de victoire du Parti Socialiste en 2012. En effet, c’est la seule raison qui pourrait le faire perdurer. Il n’a plus de légitimité politique et plus de base. Son électorat vote une fois pour lui, une fois pour le MODEM et une fois pour Europe Écologie. A part l’étiquette, il n’y a plus beaucoup de chose qui adhère.

    Je ne crois nullement au ralliement de la bande à Hamon à la personne de Mélenchon.

    C’est d’une toute autre recomposition dont notre pays à besoin qui va bien au delà de la « Gauche » et de la « Droite ».

  6. 9à suffit! Tous ces coups bas et vilains procés détruisent toute crédibilité pour le PS . On oublie que la france est prise en otage par de grands requins dont le seul objectif est de vampiriser ceux qui travaillent et détruire ceux qui restent dans le caniveau sans aucun moyen de survivre dans un monde de plus en plus destructeur du point de vue écologique et humain. A desespérer de l’humanité en général et de l’homme en particulier.

  7. Pour faire court: je ne vois de salut que dans une forme de néo gaullisme social. Dupont- Aignan me semble une piste intéressante. On en parle trop peu et donc je ne le connais pas « en profondeur ». Il faut lui donner la parole. Lors des rares occasions où on le laisse s’exprimer je le trouve très clair, très intéressant. Il me semble que c’est un « vrai » gaulliste.

Répondre à steed59 Cancel reply

Please enter your comment!
Please enter your name here