Ségo et Sarko. Rappelez-vous, il y a 18 mois, je me refusais à choisir entre ces deux là. Le discours du second il y a une semaine à Toulon ainsi que le spectacle donné par la première au Zénith dimanche dernier confortent ce choix d’une manière éclatante.
Madame Royal a pris des cours de théâtre. Rompant avec la rigidité et le ton monocorde de ses prestations oratoires de la campagne présidentielle, elle est passée d’une extrême à l’autre en organisant un spectacle « Seule en scène » à la manière de Florence Foresti, Charlotte de Turckeim ou Mimie Mathy. Une rupture abrupte qui peut déstabiliser son électorat. D’un seul point de vue de la communication qu’elle semble pourtant goûter, il aurait mieux fallu une évolution davantage progressive. De même, présenter ce spectacle comme novateur est à hurler de rire : c’est exactement ce que faisait Jean-Marie Le Pen dans les années 90. Au moins, ce dernier n’imposait pas en avant-première le visionnage d’Entre les Murs.
Nicolas Sarkozy qui fustige le marché tout-puissant à Toulon. Le faussaire a encore frappé. Il veut se faire passer pour un protecteur contre la mondialisation néo-libérale alors qu’il souhaite ardemment que la France y entre de plain-pied, en adoptant notamment les préconisations du rapport Attali. Certes, pendant la campagne électorale, il nous chantait déjà ce refrain là, écrit par Guaino. Mais c’était pour mieux faire passer les vraies mesures de son projet présidentiel ultralibéral. Lequel, d’ailleurs, n’omettait pas un fort développement du crédit hypothécaire dans notre pays sur le modèle des géniaux subprimes américains. Finalement, la crise américaine aura au moins eu une utilité : que Monsieur Sarkozy ne puisse pas appliquer de telles idées dans le but d’accoucher d’une France de propriétaires.