C’est plus fort qu’elle. Lorsqu’on lui envoie une lettre, il faut qu’elle la rende publique, qu’elle la donne à la presse. Martine Aubry a ainsi réitéré la mauvaise manière qu’elle avait faite il y a quelques mois à Arnaud Montebourg, son secrétaire national à la rénovation lorsque, dans un courrier pourtant confidentiel, il lui présentait son rapport sur la fédé des Bouches du Rhône.

Le député de Saône et Loire a fait preuve d’une grande naïveté -ou alors c’est un coup de billard à trois bandes bien risqué-  lorsqu’il a écrit par un courrier tout aussi privé de ne pas renouveler dans le Pas-de-Calais l’erreur provençale. Mal lui en a pris. Cette missive là n’a pas attendu quelques semaines pour se retrouver dans toutes les rédactions françaises. Mieux ! Aubry a même évoqué le sujet en pleine présentation des candidats socialistes aux législatives de juin prochain. Fustigeant l’ego de celui qui lui a taillé des croupières lors de la primaire socialiste avant de choisir François Hollande au second tour, elle a volé au secours de cette figure d’avenir dont l’honneur aurait été sali par Montebourg : Jack Lang. Ce dernier, qui n’avait pas souhaité se soumettre au vote des militants dans sa circonscription du 6-2, venait pourtant d’être privé par le parti de point de chute pour juin. Mais, promis, on lui promet une nouvelle terre d’élection. En ce dimanche, une rumeur enflait sur la possibilité de voir Lang atterrir dans les Vosges qui, certes, en ont vu d’autres mais qu’on pourrait songer tout de même à épargner de temps à autre[1. Un bon esprit de mes amis, constatant que cette rumeur prenait de l’ampleur, s’alarmait aujourd’hui à ce sujet :« la série noire continue depuis les invasions des Huns, la Guerre de Trente ans, deux guerres Mondiales, la tempête de 1999 et la mort de Philippe Séguin ». Peut-on franchement lui donner tort ?]. Après tout, les hiérarques du PS ont peut-être décidé d’investir les illustres habitants de la Place des Vosges dans le département éponyme ? Et DSK ? Epinal ou Saint-Dié ?

En attendant, il nous reste à souhaiter un bon courage à François Hollande qui va devoir mener sa campagne avec une Première secrétaire bien décidée à lui savonner la planche. D’ailleurs, des esprits affûtés ont remarqué qu’elle avait évoqué l’importance de la victoire… en Juin. La présidentielle, pour elle, c’est devenu secondaire.

Quant à ceux qui souhaitent connaître leur quart d’heure wahrolien, qui rêvent de voir leur prose reproduite dans la presse nationale, nous ne pouvons que leur conseiller d’écrire à Martine Aubry et de ne pas omettre d’ajouter sur l’enveloppe la mention « Confidentiel ». Il semble que cette méthode soit plutôt efficace.

11 commentaires

  1. En effet, j’ai immédiatement constaté que Martine Aubry parlait de victoire en … juin !
    Donc, elle zappe la présidentielle (avril-mai).
    Je me suis interrogé (dans le genre « vicelard ») : jouerait-elle la défaite de Hollande ?
    Il est vrai que les pantalonnades récentes avec les Verts (nucléaire, calamiteuse et scandaleuse affaire du droit de veto à l’ONU) (1) « savonnent la planche » du candidat à la présidentielle.
    Imaginons que Sarkozy soit réélu et que la gauche remporte les législatives de juin, qui sera premier ministre ?
    Hollande ? Non, pas le battu de mai.
    Mais, la première secrétaire du PS, pourquoi pas ? Une cohabitation Sarkozy-Aubry, bénie par leur ami commun Alain Minc, avec une ministre « de choc », Cécile Duflot et un « idiot utile », Benoit Hamon.

    (1) En écoutant Cécile Duflot sur RMC, c’est bien le droit de veto DE LA FRANCE et non le droit de veto EN GÉNÉRAL qui est en cause. Cécile Duflot qui est une ultra-fédéraliste veut donner ce droit à la « fédération » européenne.

  2. Tout de même, la situation actuelle du PS, véritable « machine à perdre » montre que le gouvernement Jospin s’est « tiré une balle dans le pied » en magouillant avec Giscard pour imposer le quinquennat à Chirac (2000).

    Constatons aussi que le PCF, traditionnellement hostile à ce quinquennat, mais pour qui « aller à la soupe » (ministérielle en l’occurence) était devenu la priorité, « se coucha » sous la direction de Robert Hue. Il appela à l’abstention. Seule une minorité (dont André Gerin) se prononçait pour le « non ».

    Résultat.
    Depuis 2002, une seule élection compte aux yeux des électeurs : la présidentielle. Or, ce n’est pas la meilleure pour le PS.
    De plus, en regroupant, à quelques semaines près, la présidentielle et les législatives, on introduit la confusion. Et le PS est « excellent » pour cette confusion-là.

    Si on ne votait en 2012 que pour la présidentielle, un accord PS-Verts ne serait pas nécessaire puisque chacun a son candidat.
    Ce « fameux » accord pour les législatives parasite totalement la candidature Hollande.

  3. donc,,si je lis bien,,,,,tout est fait pour que MARINE LEPEN soit au second tours,,,
    a droite,,de NOMBREUX candidats
    a gauche,c »est pas mieux;;;;
    l »UMP–PS,,se déchire,,,continuer braves gens,,partagez vous les postes,,,et
    le troisième larrons,,doit bien se marrer,,,
    apres,,j-espère que NDA sera assez courageux,ainsi que d »autre,,pour apporter ses voix a la droite nationale,,,,

  4. elle rend peut-être la lettre publique pour précipiter les choses: elle engueule Montebourg mais en même temps elle espère que la justice va se hâter car le principal est d »éviter la coïncidence de l’affaire et les élections présidentielles

  5. Martine AUBRY met en tous les cas un beau bordel dans le camp Hollande.

    En effet, le point commun entre MONTEBOURG, LANG et KUCHEIDA est qu’ils sont tous hollandais.

    Je ne sais pas si pour LANG dans les Vosges, c’est une véritable info, mais cela serait un retour aux sources : la luth des places est le nerf de la guerre au PS.

  6. Ce n’est pas quasi en même temps. Les législatives sont après les présidentielles et les gens tiennent compte du résultat précédent pour amplifier ou réduire le score présidentiel.
    En 2007, il fut légèrement atténué du fait de l’histoire Borloo/Fabius sur la TVA sociale. Mais comme le FN était bas, la droite a eu la majorité facilement.

    Il n’est pas exclu que le FN étant plus haut cette fois-ci, la droite soit confronté à des triangulaires sur les 3/4 des circos un peu comme en 1997. Et que la gauche, même si elle était confrontée à un nouveau 21 avril, remporte les législatives en profitant de cette situation. C’est peut-être le calcul que fait Martine Aubry qui serait alorspremier ministre de Sarkozy.

  7. Mon analyse rejoint celle de David (bien sûr, ce sont des suppositions, nous verrons si les faits confirment cela).

    En revanche, je donne moins d’importance aux triangulaires (gauche-UMP-FN).
    D’abord parce qu’avec le quinquennat, les législatives placées après la présidentielle connaissent un fort taux d’abstentions. Donc, il est difficile à un candidat arrivé 3e d’avoir 12,5% des INSCRITS pour se maintenir au 2e tour.

    Surtout parce que cela laisserait supposer que les électeurs du FN se reportent systématiquement sur la droite quand ils n’ont plus de candidat.

    Dans certains cas, c’est ce qui s’est produit (présidentielle de 2007 : la grande majorité des électeurs Le Pen du 1er tour a voté Sarkozy au 2e tour).
    Mais, ce ne sont pas les cas les plus fréquents.

    En 1995, face à Chirac, Jospin avait 47,5% au 2e tour alors que l’ensemble des candidats de gauche du 1er tour ne totalisaient que 40%.
    Certes, une certaine proportion des électeurs de Balladur était allée sur Jospin.
    Mais, on a analysé que les électeurs de Le Pen qui avaient voté au 2e tour s’étaient répartis ainsi : 1/3 pour Jospin, 2/3 pour Chirac.

    Surtout, aux dernières régionales (2010), les écarts entre la gauche et l’UMP étaient quasiment les mêmes (16 ou 17% globalement à l’avantage de la gauche) que le FN soit présent ou non au 2e tour.
    Certes, les régions ne sont pas les mêmes. Mais …

    Deux exemples :
    – Nord-Pas-de-Calais (région toujours dirigée par la gauche, une des 2 seules en 1986 et 1992) : Gauche = 51,89%. Majorité présid. = 25,91%. FN = 22,20%.
    – Pays-de-Loire (région dirigée par la droite jusqu’en 2004, président = Fillon, une des régions les plus à droite de France) : Gauche = 56,39%. Majorité présid. = 43,61%.

    Constat : la gauche n’a que 52% dans une région « de gauche » et 56% dans une région « de droite ».
    Mais, l’écart avec la majorité présidentielle est de 26% dans la région « de gauche » et de moins de 13% dans la région « de droite ».

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