Retour sur une polémique qui a égayé la fin de l’année scolaire 2014-2015, et qui pousse ses pseudopodes dans l’actualité d’aujourd’hui.
On est alors en pleine discussion sur la réforme du collège — et nous savons désormais ce qu’il en est — et sur les programmes qui l’accompagneront. Souci officiel : alléger lesdits programmes de façon à ce que les enseignants aient du temps pour se consacrer à des projets d’EPI — louable souci.
L’Europe médiévale, l’Humanisme et les Lumières sortent grands perdants de la consultation organisée par Michel Lussault, sur lequel (entre autres grands nuisibles de l’Education) le dernier livre de Carole Barjon jette une lumière vive. C’est que notre maître d’œuvre a un objectif : éliminer le « roman national » cher à Dimitri Casali, et même le « récit national » cher à Jean-Pierre Chevènement (qui a analysé avec beaucoup de finesse les sous-entendus idéologiques de notre concepteur de programmes et de sa patronne, qui fidèle à sa tactique lubrifiante et émolliente a tenté de désamorcer le débat).
« Père, gardez-vous à droite, Père, gardez-vous à gauche » : affabulation. Bayard sans peur et sans reproche : légende. Etienne Dolet ou Giordano Bruno (le martyr des idées qui a convaincu Augustine Fouillée de signer « G. Bruno » — et non Ernest Lavisse, comme le pense Pimprenelle — son Tour de France de deux enfants) brûlés pour leurs convictions, épiphénomène. Voltaire défendant Calas ou le chevalier de la Barre, points de détail.
Ce qui compte, évidemment, c’est la participation de la Compagnie des Indes (dont Voltaire détenait effectivement des actions) à la traite atlantique (de la traite saharienne, autant ne pas parler, il ne faut pas désespérer Saint-Denis). Ce qui compte, c’est que la bourgeoisie du XIXème a fondé son entreprise de colonisation sur l’exportation des Lumières — horreur, horreur, horreur, comme dit Kurtz dans le Cœur des ténèbres et Apocalypse now. « Le devoir (et le « droit ») des « races supérieures » chères à Jules Ferry sur les « races inférieures », voilà ce qui résulte d’une siècle de voltairianisme.
Alors, d’accord : les enseignants d’Histoire et les profs de Lettres ne sont pas forcés de suivre à la ligne les ratiocinations barbares et les certitudes idéologiques de Michel Lussault / Najat Vallaud-Belkacem. Oui — mais ils peuvent aussi les suivre. Après tout, c’est Aggiornamento, un site de profs d’Histoire, et Laurence de Cock en particulier (qui à la même date défendait ces absurdités grenelliennes sur Médiapart — où diable les aurait-elle défendues sinon là ?), qui sont responsables de cette partie des programmes. Leur sphère d’influence ne s’étend peut-être pas plus loin que les Cahiers pédagogiques — mais ils tiennent le haut du pavé, et le conformisme professoral aidant, peuvent influer sur ce qui se fait effectivement en classe. D’autant que nombre d’enseignants trouvent plus simple, selon les publics auxquels ils font face, de modérer leur enthousiasme devant les belles déclarations d’athéisme pratique de D’Alembert ou La Mettrie et de contourner un vin de messe qui a peu de chances d’être hallal.
Nous ne pouvons pas vivre et enseigner sous la férule d’idéologues (l’idéologie étant, comme l’a fort bien dit Hannah Arendt, le recours de ceux qui renoncent au réel). L’Histoire est un produit dangereux, disait Valéry — certes ! Entre les mains de ces gens-là, elle devient une arme de destruction massive.
Destruction de la mémoire nationale, au profit d’une mémoire supra-nationale — on sent une influence démesurément trotskyste chez nos réformateurs. Destruction du tissu national au profit de l’habit d’Arlequin des communautarismes. Destruction de la langue française au profit d’une revalorisation insensée de l’oral spontané, porteur pourtant de tous les préjugés, de tous les fanatismes hérités des parents et des jolis sites qui fleurissent sur le Net. Avec un peu de chance, une réforme qui s’applique à tous les niveaux en même temps fera émerger à terme une génération absolument déboussolée, coupée des bases historiques de la nation, et qui ira se mettre à l’heure de La Mecque ou des intérêts bruxellois.
Parce qu’il y a une collusion évidente entre les libertaires militants qui ont inspiré ces programmes et les libéraux décomplexés qui disent « le marché » comme d’autres autrefois disaient « Dieu ». Retour du veau d’or sous l’appellation contrôlée Apple et Goldmann Sachs. Vider les cervelles pour y insinuer l’adoration du « produit » jetable et des dividendes.
Le récit national est, dans un Etat laïque, la seule source de transcendance. C’est ce qui a permis aux « soldats de l’an II » de vaincre les coalisés royalistes, ce qui a permis aux pioupious de 14 de résister sur la Marne, la Somme ou à Verdun, ce qui a permis à ceux qui croyaient au ciel comme à ceux qui n’y croyaient pas de s’opposer à la machine de guerre nazie.
Et aujourd’hui ? D’une école décérébrée, qu’est-ce qui sort ? Des gosses en quête d’une transcendance qu’ils vont demander à d’improbables émirs du désert — parce que l’immanence d’un monde bâti sur des « produits » à obsolescence programmée ne suffit pas à combler l’aspiration légitime au dépassement. Gauche et Droite nous ont fabriqué l’école que demandaient les financiers — et ce faisant, sans trop savoir ce qu’elles faisaient, elles nous ont imposé l’Ecole qu’espéraient les fanatiques. « Changer la vie », chantait le PS en 1977. « Les travailleurs travaillent pour la France / Pas au profit de quelques possédants ». Il faut l’écouter pour le croire. Qu’en reste-t-il ? Les appétits de puissance de quelques apparatchiks, qui s’accommodent assez de l’ombre — et qui la souhaitent, puisqu’ils s’efforcent de couper les Lumières.
Jean-Paul Brighelli
Adorable Brighelli quand il écrit ainsi !
Quand je pense que certains de vos collègues vous évitent, (si l’info est vraie, ) alors qu’une conversation avec vous leur ferait tellement de bien ! Et à leurs élèves !
En tous cas, vous lire avant de partir travailler me fait un bien fou, et ouvre en grand la porte-fenêtre du cachot dans lequel on voudrait nous enfermer.
Professeurs, il ne tient qu’à vous « d’ouvrir la porte du cachot dans lequel on voudrait vous enfermer ». Instruisez, montrez le beau (je parle surtout pour l’instruction des lettres et du latin), en faisant fi des recommandations
ministérielles.
Faites confiance à nos grands anciens et à leurs mots, et les élèves y seront sensibles. Je le sais, je l’ai constaté alors que je n’étais qu’une « petite chose » au sein de l’éducation nationale.
Les parents d’élèves seront rassurés et les chefs d’établissement vous ficheront une paix royale puisque les cours sont appréciés et que les élèves « marchent » comme un seul homme devant les secrets et les merveilles de la littérature que
…que…(le chat, qui se pique d’écriture, et qui est bien collé à moi, vient d’envoyer avant qu’il ne soit fini, le texte!!!)
que vous leur révèlerez. Professeurs (je parle pour la matière que je connais un peu: la littérature et le latin) vous avez ce merveilleux pouvoir DE REVELER A DES JEUNES QUI PRESQUE TOUS sont EN DEMANDE ,des merveilles de profondeur et d’intelligence…Lorsque l’on va AU FOND DU FOND des choses, ça va!!
Ne suivez pas les règles les plus stupides…affranchissez vous en…, et tant pis pour le reste!
Vous serez beaucoup mieux dans votre peau d’enseignant.
Lors de ma première année, j’ai suivi les cours en séquences et autres
méthodes en pointillé, les années suivantes j’ai construit à ma façon et les cours ont été très très appréciés.
Je ne peux parler que d’il y a quelques années car je suis retraitée depuis 15 ans (professeur d’Histoire en lycée) mais ce que vous écrivez me réjouit : j’arrivais à passionner les élèves (ils me le disaient !) mais je ne finissais pas les programmes qui indiquent qu’il faut aller vite ! Le problème ce sont mes dernières années (années 90) : la majorité des élèves, abrutis par les media de toutes sortes ne s’intéressaient plus du tout à l’Histoire, trouvaient que « ça ne ser(vait) à rien »….et les parents tenaient le même langage aux réunions de parents….. »Il suffit d’apprendre par coeur ! » m’a-t-on dit….
L’Histoire est une matière « dangereuse » et dans bien des pays elle est déformée, interdite…Ici elle est sans cesse remise en question et souvent par des ignares, qui ne savent pas de quoi il retourne, du travail des historiens, confondant « histoires », journalisme….et Histoire : il suffit de lire les commentaires d’articles….. Que faire ? Je désespère !
Grett De Coq, furie anticolonialiste érotomane, produit un discours basé sur une pissetrémologie assimilable à un bougisme stochastique illuminé.
Un torchage excité à la bougie dans la caverne si on préfère.
Les professeurs – comme les juges – ânonnent les sottises professées dans les universités occidentales depuis une bonne cinquantaine d’années que ce soit en France ou outre-Atlantique sur le relativisme culturel et sur le mode du tout-se-vaut !
Si les sciences exactes ont pu échapper à ce déluge d’à-peu-près sans finesse et sans pondération, les sciences humaines ont sombré corps et biens dans un magma informe.
Il vaudrait mieux revenir à ce qu’on appelait auparavant les belles-lettres avant l’émancipation des dites sciences humaines dans les facultés à la dérive.
Vous êtes incorrigible !
Qu’est-ce que ce paragraphe sur les « libéraux » vient faire là, comme une grosse touffe de cheveux sur la soupe ? Cadichon vous manque, ou quoi ?
Je ne vois pas ce que la destruction méthodique des programmes scolaires a à voir avec le libéralisme. Avec le consumérisme, à la rigueur (en tirant sur les cheveux, ce qui explique leur présence dans la soupe), mais ce n’est pas du tout la même chose.
Et ces dangereux idéologues sont tout ce qu’on veut, sauf des libertaires. Ce sont des constructivistes, dont la passion est de construire l’homme à leur image fantasmée, et le mot « liberté » leur est abominable.
Merci pour ce commentaire.
J’aime beaucoup lire Brighelli. Mais, comme Zemmour et quelques autres, l’antienne sur la collusion libertaires/libéraux est fatigante, inexacte et même contreproductive.
Et je vous rejoins complètement sur le fait que les fossoyeurs de l’école sont, comme les « dignitaires » d’extrême gauche des constructivistes forcenés.
Bien vu.
Mais il faut noter que le terme de « libéral » est apposé sur bien des choses parfois fort éloignées des valeurs du libéralisme classique.
Généralement, si on se retrouverait à discuter avec les gens, on s’apercevrait tous que le propos était de dénoncer les excessifs libertaires.
Je pense que c’est le cas ici.
Au contraire, pour moi il y a une collusion évidente entre la dictature du prolétariat et la dictature des marchés. Les premiers étant les idiots utiles des seconds. La stratégie du chaos permettra à court terme la mise en place au niveau planétaire d’un pouvoir oligarchique financier.
Vous savez que les facultés de sciences humaines sont de création très récente ?
Avant la seconde guerre mondiale elles étaient inconnues au bataillon et étaient fondues dans les facultés de lettres.
Déjà l’intitulé « sciences humaines » fausse le jeu puisqu’il laisse croire que, au fond, Virgile et Dante, Racine et Voltaire ne sont que de joyeux drilles qui ne savent ce qu’ils font en disant ce qu’ils disent … mais que les savants des âges modernes vont eux redresser la barre et fonder en raison une véritable connaissance de l’humanité !
En somme hors de Bourdieu point de salut ! On attendait cette lumière de la science pour avoir quelque connaissance des ressorts profonds de l’humanité. Foin de Badiou pas d’éclair de lumière en chocolat … Montaigne vivait les guerres de religion en direct-live mais il ne savait pas le traître mot des passions humaines ! Et sa tour-bibliothèque n’était qu’un ramassis de vieux grimoires dignes de Merlin l’enchanteur.
Nos facultés de sciences humaines fourbies de sorbonnagres d’un nouveau genre vont régenter le monde d’une férule sans faille … et tutti quanti !
Car il ne faut pas se méprendre toutes ces éminences ont une très haute idée d’elle-même tout en ayant une très basse opinion de l’humanité d’avant en général !
…
La sagesse serait évidemment de considérer que nous ne sommes pas si avancés que cela et qu’il y a bien un diable qui se cache derrière tout cela mais la sagesse est un vieux mot … désuet comme une lanterne magique !
Dans l’Antiquité on distinguait les Arts libéraux des Arts mécaniques ; l’intitulé était suffisamment vague pour laisser subsister bien des passerelles des uns aux autres. Le progrès des connaissances est venu tantôt des uns tantôt des autres et les échanges étaient féconds entre connaissances théoriques et connaissances pratiques.
Les choses étant ce qu’elles sont, il vaut mieux éviter un dogmatisme d’ordre religieux dans l’ordonnancement des connaissances ; toute classification est transitoire en attendant un mieux.
Rendons aux Lettres ce que l’on doit aux Lettres et rendons aux nombres ce que nous devons aux nombres ainsi César et sa femme seront bien servis tour à tour.
La mesure et la prudence doivent veiller sur le salut de l’Empire du savoir.
L’historien ? Un conteur partisan !
L’Histoire ? Des histoires ! Toutes différentes, racontées par autant de vigiles-sectateurs, animateurs zélés de leurs past-clubs favoris.
Le monde ne se construit pas dans les citadelles scolaires ou les campus universitaires, encore moins dans les ministères; il se construit/déconstruit dans les entreprises, dans les réseaux, dans les champs, dans la rue, etc…
Je ne trouve d’ailleurs, rien de cartésien dans ce monde qui est à mes yeux totalement probabiliste à tous les étages. Pour moi, le monde entier est un gigantesque blog en forme de bac-à-sable, hyper jouissif ! Il faut s’y amuser sans s’y confiner.
Faites comme moi, commencez la journée avec un cocktail moitié Bowmore-moitié calmants !
Hervé est le dieu-brownien de ce blog : moitié-ivre moitié réaliste ! Si vous cherchez la lumière abritez-vous sous son lampadaire … la discipline de l’ivrogne imaginatif est imparable !
Hervé alors c’est donc vous qui arbitrerez ce soir le débat entre Trump et Clinton caché sous les jupons de la vieille momie ? Je savais que quelqu’un tirait la pelote de ficelles mais je ne vous savais pas si proche de la touffe !
Un double bravo pour cet article et celui du Point.fr
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-les-fossoyeurs-de-l-ecole-demasques-24-09-2016-2071000_1886.php
où on peut admirer ( c’est très bien de les dévoiler publiquement) les visages éclairés des assassins de l’école .
http://www.lepoint.fr/images/2016/09/24/5426703lpw-5427130-jpg_3797939.jpg
Prière de ne pas tenir compte du dernier lien du commentaire précédent ou de le supprimer; c’est une erreur de manip .
Putain de tablette !
Surtout, quand on clique sur ce lien, on risque l’apoplexie.
Avec l’acculturation des élites (disons de Sc-Po et de l’E.N.A.), avec un épanouissement personnel tellement basé sur l’individualisme qu’on ne ressent même plus l’obligation d’appartenir à une nation (disparition du service national et partant de l’idée d’une armée populaire, e.g. celle de Valmy), alors il ne faut pas s’étonner que le sentiment commun de l’Histoire se perde, parce que le passé ne se réduit plus qu’au passé, parce que la courroie de transmission entre les époques s’est rompue.
Que faire ? Attendre la résurrection du sentiment (récit, roman) national et de la lignée collective pour remplacer le culte de l’instant présent et des chaines d’infos en continu ?
Eh ben, c’est pas gagné mes petits chéris…
Hysto-risquement !
Le dieu Bacchus couronné de pampres trouvera l’inspiration dans la boisson jusqu’à l’ivresse la plus complète pendant que le dieu Mars ivre de vengeance versera le sang dans le caniveau du Proche-Orient !
…
Choisis ton camp camarade entre Dionysos-Trump et Athena-Clinton !
Tous ces satrapes et leurs sbires ne risquent rien, c’est bien le fond du problème. Une délinquance en col gris, protégée et impune, qui sabote le fond et la forme.
A les lire, à les entendre, on deviendrait presque quatre-vingt neuvard…
D’autres que moi se permettent-ils de penser de nos économistes ce que Molière pensait de ses médecins ?
J’ai bien peur que les jeunes générations qui ont besoin d’une calculette pour faire une addition, d’un GPS pour se rendre quelque part, de TF1 pour s’informer et d’un smartphone pour … (quoi au juste ? mais ils en ont visiblement besoin ! )… , ne soient pas capables d’être lucides sur l’avenir qu’ON leur prépare en leur faisant croire que c’est leur choix…
Merci de rappeler inlassablement ce qui avait fait la grandeur de notre École et qui risque fort de ne pas figurer dans les programmes d’Histoire…
Faites confiance à nos grands anciens et à leurs mots, et les élèves y seront sensibles. Je le sais, je l’ai constaté alors que je n’étais qu’une « petite chose » au sein de l’éducation nationale.http://www.divers-france.com/prix-nobel-qui-sera-prix-nobel-de-la-paix-2016-date-pronostics-historique
« …qui fidèle à sa tactique lubrifiante …a tenté de désamorcer le débat
La « tactique lubrifiante » désamorce le débat et amorce les ébats.
On sonde :
1er tour.
Juppé 28% MLP 28% Macron 12% Mélenchon 11,5% Hollande 10%
et avec Sarkozy : MLP 27% Sarkozy 19% Macron 14% Mélenchon 11% Hollande 10% Bayrou 9%
Et au second tour Juppé 70% MLP 30%
Bon ! Hollande a réussi un double-salto arrière c’est la première fois de sa vie que cela lui arrive !
Et rien pour le petit riquiqui …
Tout le monde comprend bien que l’élection présidentielle ne résoudra aucun problème et que ce sera un : tous contre Marine Le Pen au second tour !
Même élu avec 70% des voix le nouveau président retombera dans les abysses de la popularité en trois mois tout compté !
En 1969 au premier tour de la présidentielle Alain Juppé a voté pour Alain Krivine … comme homme de droite on a vu mieux !
….
Moi au premier tour de la présidentielle en avril 1981 j’ai voté pour Marie-France Garaud qui est quand même nettement plus à droite que Krivine le rouge !
…
Disons que c’est la différence entre un homme à principes et une girouette !
En vérité, je te le dis, sur cette première pierre, tu ne construiras pas ta mosquée :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/09/27/la-mairie-de-marseille-tire-un-trait-sur-le-projet-de-grande-mosquee_5004079_3224.html
Pas de bagnoles, pas d’oboles.
Ah, l’article de la Provence ce matin était hilarant — et très précis. Un panier de crabes, en vérité, je vous le dis. 250 000 euros pour 1 pierre. La pierre la plus chère de France. La kaaba reconstituée sans doute !
Ç’aurait dû être bâtiment à énergie positive mais comme ça irradie (noir) trop peu là dedans, ça a fait tchoufa.
Tiens, à propos de cerveaux irradiés, voici le jus de crâne produit par des enseignants (?) comme activité dilatoire en seconde MPS qui aurait pu s’intituler le « je ne sais quoi et le fresque rien » (voir pages 28 à 32) :
http://apmeplorraine.fr/pv/PV127.pdf
Outre que cette activité innovante (re)découvre sur le tard les quatre éléments fondamentaux de l’univers (la terre, le feu, l’eau et l’air), on reste estomaqué en lisant la fin du document :
« Extrait du discours des élèves lors de l’inauguration officielle : le CO2 que nous avons expiré en travaillant a servi à la carbonatation de la chaux en calcaire. Ce mur contient donc un peu de notre souffle ».
On croyait avoir atteint un sommet de cuculterie avec le « nous sommes tous des poussières d’étoiles », voici qu’on idéalise le piégeage de nos gaz intimes.
Bientôt des activités en phase gazeuse sur les effets de serre les fesses pour limiter le réchauffement climatique ?
Poussières d’Etoile (suite)
Je recherche un max de poussières d’étoiles pour recharger mes Aspicots. Hier il y avait un Miaouss sur mon lit qui en était plein mais j’étais trop bourré pour l’attraper.
Faire offre !
La bouffaillerie molécularisante est en reflux et c’est heureux mais c’est maintenant que des bonimenteurs s’en saisissent tardivement pour en faire un epi innoventeux :
http://www.vousnousils.fr/2016/09/27/un-excellent-sujet-depi-la-cuisine-moleculaire-593372
Y’en a qui feraient mieux de faire de vraies manips en classe avec de l’azote liquide et d’en faire eux-mêmes une interprétation bien serrée sans laisser les élèves découvrir la bouillasse infâme.
Voir (et écouter) notamment :
https://www.canal-u.tv/video/cerimes/changements_d_etat.9081
Ouh le gros vilain qui nous montre des archives interdites! Honteux témoignage des temps obscurs, de ces temps où l’élève était la victime muette d’une autorité ex-machina , ces temps d’oppression bougo-élitiste qui ravalaient l’adolescent au rang de chair à canon; funeste époque qui voyait de vieux maîtres gâteux infliger des connaissances inutiles à de bêlants troupeaux…
Nous en fûmes, pas la moquette, et c’est pour cela que nous jactons et nous poilons!
« Le récit national est, dans un Etat laïque, la seule source de transcendance. C’est ce qui a permis aux « soldats de l’an II » de vaincre les coalisés royalistes, ce qui a permis aux pioupious de 14 de résister sur la Marne, la Somme ou à Verdun, ce qui a permis à ceux qui croyaient au ciel comme à ceux qui n’y croyaient pas de s’opposer à la machine de guerre nazie. »
c’est le récit national des Allemands qui leur a permis de combattre sur la Somme, puis de venger Verdun en occupant Paris. Ce n’est pas le roman national français qui animait les morts de l’affiche rouge, en guerre avec le nazisme.
Mais si ! Parce qu’il y avait, encore en 1940? une mythologie française — qui avait fait chanter la Marseillaise aux insurgés d’Haïti qui combattaient les troupes napoléoniennes, qui avait enchanté le « printemps des peuples » en 1848, qui avait convaincu nombre de Juifs errants — et quelques autres immigrés qui ne l’étaient pas, comme Apollinaire — de combattre sous les couleurs françaises en 14-18, et de prendre les armes, d’où qu’ils vinssent, en 1940. Cette mythologie s’appuie sur des faits — et quelques légendes. Et c’est cette structuration historique que l’Ecole ne donne plus.
Quant aux Prussiens… C’est n constatant sur place l’excellence de l’Ecole mise en place par Bismarck que Ferdinand Buisson a bâti l’Ecole française de la IIIème république. Il empruntait aux Prussiens la méthode qui permettrait la revanche à laquelle tout le monde pensait après Sedan.
Très bon article! Un bel opuscule sur ce siècle des Lumières par Dominique Bouquet que j’ai eu la chance d’avoir au Lycée Thiers. Utile pour le bac en 1ère. M. Darcos a rédigé celui sur le Grand Siècle je crois.
https://www.amazon.fr/Lumi%C3%A8res-France-Europe-Dominique-Bouquet/dp/2266138014
Même Libé finit par s’émouvoir de la caporalisation imposée au métier d’enseignant par Vallaud-Belkacem :
http://www.liberation.fr/france/2016/09/26/qui-a-le-droit-de-parler-au-sein-de-l-education-nationale_1511332
Si on commence à donner des degrés de liberté aux engrenages, où va-t-on ?
Vous avez de beaux restes en théorie des mécanismes …
HS mais ça va vous plaire :
Connaissez-vous l’origine de ce champ d’étude ?
Les USA ont livré des machines agricoles à la France durant le plan Marshall toutes cotes en unités à la con et fabriquées en sagouin avec plein de jeux dans toutes les liaisons.
Des industriels français ont … copié ces machines après les avoir transcrites en cotes métriques et avoir diminué les tolérances d’usinages (pour faire mieux que le plan !).
Or ces machines sont beaucoup plus tombées en panne que les originaux.
C’est l’analyse de ce phénomène qui a conduit à la théorie des mécanismes : les grands jeux fonctionnels induisent des « degrés de liberté » qui compensent l’hyperstatisme.
Amusant.
H7G7 touché mais pas coulé !
Il y a aussi la célèbre histoire de l’industriel qui vient d’équiper l’usine d’une gigantesque machine de 30 m de long et qui crache des pièces à une rythme inégalé tout en économisant une bonne vingtaine de traîne-savates peu productifs (des ouvriers, quoi !). Un jour la machine tombe en rideau total et rien à faire pour la faire repartir. La mort dans le portefeuille, l’industriel appelle l’expert international, seul susceptible de faire revrombir le monstre. Celui-ci arrive, longe la bécane et donne trois coups de latte de ci de là. Et hop, ça repart mais la facture est salée : 100.000 US$. L’industriel tente de s’insurger * mais l’expert demeure inflexible et lâche « 100.000 pour 3 coups de pieds, ça peut paraître excessif mais je suis le seul qui sache où les donner ».
* un patron qui s’insurge, c’est à vous dégoûter de l’insurrection…
L’Europe de WWI, des années 30, de WWII ? Peu nous chaut ce passé sans intérêt et sans incidence pour notre avenir. Revenons plutôt au monde admirable dans lequel nous vivons, Cloaca Maxima politique et culturel aux icônes enchatonnées dans la vasière mondialisée.
Longtemps, nous avons fait confiance aveuglément aux divinités que nous avons créées afin de nous aider à vivre, à nous indiquer le droit chemin. Las, nos démiurges ne valaient pas mieux que leurs misérables créateurs ! Des assassins, des aliénés, des chimères sans vie…
La littérature nous a apporté d’autres divinités : les penseurs, les philosophes, les Lumières, et nous les avons suivis tout aussi aveuglément, avons adoré leurs troubles mentaux manifestés par leur verbalisme inepte. Aussi, n’espérons plus rien d’eux et jouissons sur-le-champ de ce chaos d’où émergent de fabuleux joyaux, Hillary et Donald !
Ne sont-ils pas nos nouveaux Dieux Flamboyants, les Ultramodernes Caricatures Parfaites, les Papesses et Papes des Dynamiques, les Nouveaux Forgerons Nucléaires ?
Les Américains ont bien de la chance d’avoir de tels phares de la pensée, et ce n’est pas un Juppé qui leur fera de l’ombre, pantin inerte droit dans ses pantoufles présidentielles !
J’ai un slogan pour le candidat : Pour un gouvernement jeune, votez Juppépé! Droit dans ses bottes grâce à son déambulateur.
A ce compte, pourquoi ne pas voter carrément De Gaulle? Il donnerait ses directives par guéridons tournants interposés.
Je précise au passage que j’ai 72 ans alors qu’on ne vienne pas me chercher des poux pour racisme anti-vieux! Si on trouve que l’âge de la retraite ce doit être 60 ans, il faudrait exiger des politiques qu’ils décrochent aussi à cet âge!
Il n’y a guère que les papes qu’on puisse élire, sans état d’âme, à un âge avancé, ça permet d’en être débarrassé plus vite.
Ayant pris des vacances blog’iennes, je ne sais pas si cette information a été commentée par ici :
« Le quotidien allemand Die Welt a fait une révélation intéressante. Les reporters du journal allemand ont obtenu confirmation que plusieurs immigrés arrivés récemment en Allemagne, y ayant obtenu le statut de réfugiés politiques et des allocations diverses, sont ensuite retournés cet été en Syrie, au Liban ou en Afghanistan — pays qu’ils prétendaient avoir fui pour sauver leur vie — afin d’y passer quelques jours de vacances.
Ces faits ont été confirmés par le Ministère pour les Migrations et les Réfugiés, créé par le gouvernement Merkel.
« Ces cas existent en effet, mais nous ne menons pas d’enquêtes ni ne dressons de statistiques. Nous n’avons dès lors aucune information précise à cet égard. »
« Les institutions gouvernementales ne sont pas autorisées à diffuser les données personnelles des réfugiés, ni à divulguer les renseignements relatifs à leurs lieux de vacances. »
Hélas, ce tourisme migratoire de confort ne date pas d’hier. La preuve avec ce regroupement qui va et vient périodiquement en formant le V de la victoire, comme pour défier les autorités au sol :
http://image-photos.linternaute.com/image_photo/640/vol-de-grues-1914814273-1462363.jpg
Certes, mais les canards, oies et autres palombes nourrissent les campagnes.
D’autres les pourrissent, après avoir détruit les banlieues où les ont parqués les élus en mal d’électeurs et certains chefs d’entreprise y cherchant une main d’œuvre moins chère sans voir que cette MO finirait par lui coûter les yeux de la tête (voir le coût réel de l’immigration, un sujet qui semble tabou)
Les piromanes * du Moloch s’allument entre eux :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/09/28092016Article636106436863026635.aspx
Au Moloch, le pire est toujours sûr mais son cheminement est très lent.
* il y a aussi des femmes
Je suis en train d’écrire sur le sujet. Il est trop, notre ami Jarraud.
Jarraud, sûr le baudet!
C’est l’onagre de service, de jour comme de nuit, à l’Osservatore Pedago.
Perlin et Pinpin jettent de la poudre lubrifiante dans les rouages du budget 2017 :
http://www.lesechos.fr/medias/2016/09/28/2030841_en-direct-letat-depensera-74-milliards-nets-de-plus-quen-2016-web-tete-0211333354692.jpg
En pariant sur une bonne pluviosité au mois de mai, ça autorise tous les espoirs pour Nigo et sa clique de bras cassés.
http://www.cdiscount.com/au-quotidien/hygiene-soin-beaute/lubrifiant-en-poudre/f-127022202-auc8718546542923.html
« Les sciences de l’éducation » sont surtout spécialisées dans les méta-connaissances … ce qui explique leur éloignement de tout concept d’efficacité !
…
Quand la méta-connaissance prend le dessus sur la connaissance c’est que soit le sujet est épuisé et on ne peut plus le faire avancer sans des efforts démesurés soit qu’il est aux mains des sophistes et autres dialecticiens – mais cela revient au même.
Cette nuit, j’ai fait un rêve étrange et pénétrant (*)…j’ai rêvé que je remplaçais au pied levé la Sybille de Cumes dans son antre profonde. Jacques Chirac, Shimon Peres, la Courbe du Chômage, le Roman National, sont venus me consulter; je leur prédisais un avenir des plus sombres à chacun. Ni une ni deux, je me suis fait virer à l’aube naissante pour dysphémisme. En me réveillant j’ai constaté avec bonheur que tout ce que j’avais prédit s’était réalisé…uhuhu !
(*) les cochons lubriques du blog vont être déçus
Un rêve étrange et pénétrant ? C’est pas toi le petit gars qui pénètre les web-caméras et qui infecte OVH pour emmerder les doux rêveurs qui ne songent qu’au fric ?
…
Fais gaffe ! On va te tracer …
Comme tu y vas, Pierre !
J’ai lu en effet que dans cette attaque Ddos, le pic du trafic s’élevait à 1 téra-‘bites’ par seconde. Pur fantasme ! Même le célébrissime bibliothécaire vénitien du XVIIIème qui arrivait à un nombre de saillies par jour à deux chiffres, reste à ce jour imbattable.
A mon grand âge (93 ans), je me contente d’une saillie le jour de mon anniversaire et une à Noël. Hélas je suis né un 25 décembre…
On dit imbittable !
MERCI …ET BRAVO . TRES TRES BIEN
http://www.lepoint.fr/faits-divers/saint-brieuc-une-comptable-detourne-411-000-euros-d-un-lycee-28-09-2016-2071950_2627.php
Heureusement, les profs sont à l’abri de ce genre de tentation : ils n’ont rien à monnayer ni, à part quelques feutres effaçables, rien à détourner.
Certains objecteront qu’ils ont la possibilité symbolique du détournement de programmes. Cela vaut-il plus qu’un pet de lapin quand on sait que les programmes sont vides comme les caisses ?
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-ce-que-bruno-le-maire-propose-pour-l-ecole-28-09-2016-2071891_1886.php
« Il est évident qu’il faut à terme revaloriser sensiblement les salaires des professeurs français, qui sont les enseignants les plus mal payés d’Europe. Particulièrement les professeurs des écoles, auxquels on demande tant, auxquels je demanderai davantage, et qui sont si essentiels. »
En voilà un qui sait parler eux femmes.
On dit les jupettes …
Bizutage.
Non ! Tu n’as rien vu tu n’as rien connu si tu n’as pas croisé un jour d’obscur désespoir le bataillon des douze jupettes fonçant à travers les obstacles dans le mur du Chirac !
« Gauche et Droite nous ont fabriqué l’école que demandaient les financiers — et ce faisant (…) elles nous ont imposé l’Ecole qu’espéraient les fanatiques »: certaines formules de Brighelli mériteraient de figurer dans une anthologie des aphorismes.
Un autre exemple: « Le récit national est, dans un Etat laïque, la seule source de transcendance ».
Les pédagogistes qui tiennent l’EN en coupe réglée sont de monstrueux hybrides idéologiquement issus d’un passé stalinien et d’un présent néolibéral. Il faut leur appliquer un principe stalinien: la purge. C’est ainsi qu’on élimine la merde.
Merci pour le billet. C’est terrifiant de voir les faiseurs de néant s’acharner à détruire une culture pourtant connue pour sa richesse; ça ne s’oubliera pas l’année prochaine une fois aux urnes.
Tous mes encouragements pour continuer sur la voie que je m’efforce de faire vienne dans le cadre d’un ouvrage: « éloge de la lucidité ou la folie du discernement. » Il y a du travail… Car les enjeux sont des enjeux de société et au-delà de civilisation.
Associez-vous aux travaux et à la démarche de Gérald Bronner…
Dis moi M. Lussault, qu’est ce que c’est qu’une ville?
Une ville, mon enfant, c’est « un géotype de substance sociétale fondé sur la coprésence »
Merci M. Lussault j’ai tout compris
Merci pour le partage, ça pose beaucoup de question dans la tête et sur les idéologies des historiens
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