9782021428193-475x500-1J’ai un peu hésité avant de rendre compte du second livre de Philippe Pujol consacré à Marseille, destiné à faire pendant à la Fabrique du monstre, dont j’avais rendu compte dans le Point, et dont j’avais interviewé l’auteur ici-même. Je pensais avoir été plutôt laudatif, mais Pujol n’a pas voulu répondre à mes sollicitations cette fois : tant pis pour nous. Je ne dois pas être assez à gauche pour lui…
Ou trop islamophobe : il est bien obligé de parler de la présence musulmane à Marseille, de l’influence des imams, de la présence de plus de 200 mosquées, déclarées et clandestines, dans la ville. Mais c’est aussitôt pour en minimiser l’emprise wahhabite, persuadé qu’il est que le basculement de bien des jeunes dans le militantisme islamique n’est qu’un effet secondaire de la misère et du rejet auxquels on les accule. Que Marseille soit le laboratoire de la conquête de la France, que le voile, omniprésent dans la ville, soit le cheval de Troie de cette conquête, ne l’effleure jamais.

Pujol part — comment faire autrement ? — des effondrements d’immeubles, qui ont amené bien des habitants à prendre conscience du lent pourrissement auquel une majorité composée d’affairistes et d’escrocs « de petite race », comme dit très bien Pagnol dans Topaze, a condamné leur ville. J’en avais parlé l’année dernière. La réalité, ce sont non seulement les deux immeubles qui se sont effondrés, mais les quatre mille (si, si, vous avez bien lu) en voie d’en faire autant. Le relogement des habitants expulsés de leurs habitations fissuréesPluie 1 coûte plus de 100 000 € par jour à la ville. Une goutte d’eau pour une cité endettée à hauteur d’1 800 000 000 €, et dont les habitants, parmi les plus pauvres d’Europe, ne tiennent que parce que le trafic de drogue verse dans ce gouffre près de 700 000 000 € par an. Une suggestion à Macron et à Bruno Le Maire : faites de la France la plaque tournante du trafic de shit en Europe, comme à l’époque où la French Connection marseillaise inondait l’Amérique, et le déficit sera vite purgé. Légaliser l’Herbe à usage médical, c’est jouer petit bras.

J’ai particulièrement aimé les pages que consacre Pujol aux « chapacans », cette foule d’intermédiaires, par eux-mêmes incompétents, mais absolument serviles, auxquels est déléguée la gestion des 17 000 délégations de service public. Ou la découverte du mot « bashing » par l’équipe municipale — comprenez le « Bashing from Paris » dont Marseille est la cible et la victime. Déjà Louis XIV se méfiait si fort de cette ville rebelle que les canons des forts, à l’entrée du port, sont tournés vers la ville bien plus que sur d’hypothétiques barbaresques — qui, du coup, sont entrés dans la cité sans coup férir, depuis 50 ans. Déshéritée et mal aimée — mais vivante quand même, tel est le tableau que Pujol dresse de la ville.

Bien sûr, l’ouvrage, paru à quelques mois des municipales, ne pouvait ignorer le bal des prétendants, depuis Martine Vassal, arrivée là, comme elle le dit elle-même, grâce aux lois sur la parité (et parce que Jean-Claude connaissait son papa) jusqu’à Bruno Gilles, dernier rempart gaulliste (donc logiquement éliminé par son propre parti, où les centristes ont pris le pouvoir de façon à le rendre macrono-compatible dans un avenir proche), en passant par les prétendants Marcheurs, la Gauche faisandée, les écolos en embuscade — alors que les forces vives de la politique locale sont dans ces associations nées spontanément devant les exactions de la politique gaudiniste, le chantier pharaonique de la Plaine, les quartiers d’affaires barrant le front de mer, la restauration d’avenues invendables, invendues, mais juteuses, le PPP (Plan Public Privé) qui prétend restaurer à très grands frais les écoles de la ville. Entre ici, Gaudin, suivi de ton armée de magouilleurs, profiteurs et gougnafiers de toutes espèces, aurait dit Malraux.

Je ne vais pas déflorer l’ouvrage — lisez-le : si vous êtes Marseillais, vous n’apprendrez rien, mais ce sera pour vous un vade-mecum pratique, toutes les turpitudes gaudinesques en 280 pages ; si vous ne l’êtes pas, vous conclurez assez vite qu’il s’agit d’un ouvrage de fiction.
C’est d’ailleurs sur le ton de la fiction qu’écrit Pujol, qui se prend, au choix, pour Henri Rochefort (« Le ton général qui se dégage de l’ouvrage fait penser à un pamphlet du siècle passé », dit justement Guillaume Origoni sur Slate) ou pour David Goodis, le grand auteur américain de romans noirs : « Le style, tout en staccato, est asphyxiant », dit Gilles Rof dans le Monde. J’aime bien staccato : Pujol a calqué son style sur le crépitement des kalachs qui depuis les Balkans se sont généralisées dans la ville.
C’est cette dimension presque fictive, en tout cas haletante, qui a frappé prioritairement Françoise Verna, journaliste à la Marseillaise, le journal de Pujol. « Avec un style, écrit-elle, toujours aussi romanesque, voire romantique tant il est parfois désespéré — ce qui ne signifie pas que le propos relève de la fiction — Philippe Pujol raconte les maux de Marseille ». En vraie femme de gauche, on la devine choquée par le chapitre sobrement intitulé « Parties fines » où Pujol nous fait côtoyer les gros et petits bras (attention, euphémisme !) de la ville dans les clubs libertins de Marseille. Après tout, l’Humanité stigmatisait, dans les années 1950, Dominique Aury et Histoire d’O, il y a toujours eu du puritain chez les communistes. D’autant que le chapitre n’est là — comme celui sur les dérives de la franc-maçonnerie locale, sise dans une ruelle puante propice aux rendez-vous discrets, aux fellations fugaces et aux shoots d’héroïne — que pour dresser la liste des lieux de rendez-vous de cette bourgeoisie affairiste qui, des salons de l’OM à ceux de la mairie, s’est partagé la ville. « Donnez-moi l’arsenic, je vous cède les nègres » : l’apostrophe célèbre de Ruy Blas (III, 1), où les Grands dépècent le cadavre de l’Espagne du Siècle d’or, convient bien à cette métropole où les mêmes truands / politiques / entrepreneurs (rayez les mentions inutiles, tout en sachant qu’il est des cumulards) se partagent le gâteau depuis trente ans de gaudinisme, qui ont suivi trente ans de defferrisme et d’affairisme — en attendant trente ans de vassalisme ?
À moins que… Mais l’hypothèse d’un changement est vite rejetée par Pujol — qui n’évoque même pas pour mémoire l’hypothèse RN —, tant Force Ouvrière a cadenassé la ville et y a fait son nid, comme les coucous qui massacrent allègrement la progéniture des passereaux dont ils squattent les nids.

Jean-Paul Brighelli

122 commentaires

  1. Savez-vous que celui qui a dérégulé les marchés financiers en France dans les années 1984/1986 est un enfant du lycée Périer à Marseille ? Jean-Charles Naouri ! Il est le propriétaire des supermarchés « Casino » ; c’est presque un titre de noblesse en creux : avoir transformé la France en grand casino du malheur pour tous et du bonheur pour quelques uns !

    • Marseille nombril de la France ? Il y a de ça … le nombril ne sert à rien passé l’âge du fœtus mais s’impose par sa présence indiscrète comme une marque ineffaçable d’infamie.

    • JEAN-CHARLES NAOURI: directement de quatrième en seconde.
      Publié le 06 juin 1964 à 00h00 – Mis à jour le 06 juin 1964

      Marseille, 5 juin. – Jean-Charles Naouri, qui vient d’obtenir le premier prix de version latine, est élève de la classe de première A au lycée Périer. Il est entré dans cet établissement en 1959, venant des classes primaires du lycée Arago de Perpignan. Le lauréat est très jeune (il est né le 8 mars 1949) et a toujours obtenu de très brillants résultats dans l’ensemble des disciplines. Il a toujours eu le prix d’excellence. Il a même sauté une classe, passant directement de quatrième en seconde ! Il voudrait se présenter à l’Ecole normale supérieure. Sa mère est professeur d’anglais dans un lycée de Marseille.

      https://www.lemonde.fr/archives/article/1964/06/06/bull-jean-charles-naouri-directement-de-quatrieme-en-seconde_2116111_1819218.html

      Si on m’avait demandé j’aurais parié qu’il avait été élève de Thiers.

      Je crois que le groupe Casino est aujourd’hui menacé;si habile et féroce que soit Naouri,il est aux prises avec des requins plus jeunes.

      • J’ai tenda,nce à penser que les Marseillais ont la Mairie qu’ils méritent, comme les patrons français ont les ouvriers qu’ils méritent et les ouvriers français les patrons qu’ils méritent.
        Mais Marseille et les Marseillais, c’est quand même le pompon du manège. Je crois bien n’avoir jamais rencontré un-e Marseillais-e fiable, même avec un vernis éducatif.
        Le souci, c’est que j’en juge avec 60 ans de pratique, ou mettons 50, en habitant dans un coin où ils aiment bien venir en WE ou en vacances. Donc on ne peut pas dire que j’en ai une connaissance anecdotique ou superficielle.
        Leurs bonnes femmes sont un sommet de mauvais goût et de clinquant, genre vieux Port monté en grade. Plus elles ont de fric, pires elles sont.
        Les doryphores sont parfois pénibles, mais à côté, c’est la crème de la crème.

        • « les patrons français ont les ouvriers qu’ils méritent  »

          Ces ouvriers,on leur a donné le biberon en pleine nuit lorsque ils braillaient,au lieu de leur apprendre à surmonter la frustration ?

          Ou bien c’est les patrons ?

          je fais des efforts pour comprendre votre philosophie générale.

  2. à Pierre Driout

    C’est le discours de Finkielkraut qui est la cause de ma perplexité;en effet,Finkielkraut écrit,pour cier Proust: »avait eu l’audace de donner la main »,alors que dans l’édition citée par votre critique,il y a « tendre la main »;si une édition moderne a changé donner en tendre,elle est fautive;mais ,plus probablement, l’erreur vient de l’Académicien.

    Avez-vous l’édition de la Recherche de Taddéi ?

        • Swann dit tendre la main au sens moderne et bourgeois et Saint-Simon donner la main au sens faire passer à la droite – la place d’honneur.

          Maulévrier c’est un peu un Norpois : il en fait trop ! Il veut être diplomate jusqu’au bout des ongles et faire sa cour au duc en glorifiant ses enfants.

          • J’ai trouvé le truc : pourquoi Saint-Simon méprise tant le comte de Maulévrier ? C’est un Colbert ! Donc un de ces bourgeois que le petit duc déteste d’avoir été parmi les premiers auprès du roi Louis XIV !
            C’est le grand reproche qu’il fit sans cesse à Louis le quatorzième: avoir gouverné avec des bourgeois comme Louvois et Colbert.

      • Vous m’obligeriez grandement en allant voir;je parie que Taddéi a conservé « tendre la main ».

        (L’édition de 1913 dit bien « tendre »

        Le plus probable est que l’Académicien ait fait un lapsus.

        • Page 26 Pléiade tome 1

          « Donc Saint Simon raconte que Maulévrier avait eu l’audace de tendre la main à ses fils ».

          Puis plus loin la citation exacte « Je ne sais si ce fut ignorance ou panneau, il voulut donner la main à mes enfants. Je m’en aperçus assez tôt pour l’en empêcher. ».

          • Ouf;les choses sont claires maintenant;vous conviendrez avec moi que Finkielkraut a mal expliqué.

            Je cite son discours:

            “Lors d’un dîner à Combray, dans la maison de famille du narrateur, Swann éprouve soudain le désir de partager un plaisir de lecture avec ses hôtes. Il cite le passage des Mémoires de Saint-Simon où celui-ci raconte que Maulévrier, ambassadeur du royaume de France en Espagne, avait eu l’audace de tendre la main à ses fils…”

            La transposition au discours indirect est bien malvenue:comment savoir que c’est ce qu’a dit,ou cru Swann ?

            Ensuite:

            Et Swann cite alors la phrase exacte de Saint-Simon : « Je ne sais si ce fut ignorance ou panneau, il voulut donner la main à mes enfants. Je m’en aperçus assez tôt pour l’en empêcher. »

            La “phrase exacte” par opposition à quelle phrase, Il eût fallu citer Swann au discours direct.

    • La fascination de Proust pour Saint-Simon s’explique facilement :
      Dans les deux cas, on voit deux personnes très observatrices et très psychologues, mais TOTALEMENT inaptes à l’action.
      Pas de chance !
      On peut prendre beaucoup de plaisir à les lire, mais on n’en retirera AUCUN conseil pratique, à part celui du duc :
      On périt en tout genre par l’impunité.
      Le Régent, son meilleur ami et fin politique, se méfiait de ses conseils, souvent dangereux.

      • Explication :
        Le Régent avait une tournure d’esprit de Scientifique, bricolant dans la chimie.
        Saint-Simon avait une tournure d’esprit de Littéraire, bricolant dans la religion.
        Malgré leurs divergences, ils restèrent d’indéfectibles amis.
        Voilà la morale de cette célèbre histoire, Coco !

    • La bande des quarante Nuls sort du coma avec ce discours sur la vertu.
      Il y a au moins une formule heureuse :
      Le nihilisme à visage humain.
      Et je vois soudain la tête de cette pourriture de Plenel apparaitre dans mon écran sonar.
      Encore un Breton !

      • B*rdel de merdre !
        Encore un de ces Bretons tarés comme Jean-Edern Hallier ou ce crétin de marquis de Pontcallec.

  3. Une Napolitaine m’avait dit une fois où je parlais de l’inquiétude que cela devait être de vivre si près d’une quasi » bombe » :  » Lui e San Gennaro sono i nostri santi prottetori ».
    A ça que répondre? On s’extasie alors sur les grappes de tomates qui poussent sur les flancs du Vésuve en plein hiver et on change de conversation.
    Même s’il est de bon ton de dire de Naples que c’est une ville extraordinaire quand on en revient ( j’entends toujours le même son de cloche ), moi, je n’y arrive pas. A tout prendre, j’aime mieux Palerme, pas triste dans son genre non plus.

    • J’étais à Naples il y a quelques mois. Je résume de manière lapidaire : une zone de non-droit sur un immense dépôt d’ordures.
      Et du bruit, Madame, du bruit…

      • J’y suis allé il y a presque cinquante ans — c’était déjà sale et bruyant. Aucune raison que ça se soit arrangé.
        Mais il y a quelques tableaux et quelques sites que j’ai envie de voir.

  4. « … une ruelle puante propice aux rendez-vous discrets, aux fellations fugaces et aux shoots d’héroïne … »

    Les deux en même temps ?

    Vous aimez manger épicé ?

    oui mais pas en même temps.

  5. Je suis un marseillais depuis 1971 et habite le même quartier depuis 48 ans.
    Je suis donc plus marseillais que les vrais natifs.
    Marseille c’est devenu un érythème fessier tellement que j’en ai plein le c..de cette ville pourrie.
    La pourriture date des années Defferre, s’est poursuivie sous le règne de Gaudin 1 ( et dernier) et s’est aggravée par la faute d’une immigration explosive et incontrôlée.

    Aujourd’hui, cette ville n’est qu’un monstrueux cloaque: plus sale, plus incivile, plus dangereuse que jamais. Un chancre putride sur la carte de France.
    Pas besoin de bouquins pour prendre la mesure de l’apocalypse local, sauf pour ceux qui n’y sont pas.
    Marseille? Quittez-la, fuyez, cassez-vous!

    • On devine votre état d’exaspération au mélange que vous faites entre divers symptomes de maladies distinctes. (érythème,chancre)

  6. « La découverte du mot « bashing » par l’équipe municipale — comprenez le « Parisian Bashing » dont Marseille est la cible et la victime. »

    “Parisian Bashing” :expression anglaise construite sur le modèle de “ French bashing”, “Pakistani bashing” (qui apparaît plus souvent sous la forme “Paki bashing” -l’abréviation étant insultante).

    Je ne crois pas que “Parisian bashing” puisse se comprendre autrement que comme “dénigrement des Parisiens”-par les touristes ou les provinciaux par exemple;le “French bashing” s’est pratiqué aux Etats unis à l’époque de la guerre en Irak:certains ont même vidé des bouteilles de Bordeaux dans les caniveaux.

    Quant au “Paki bashing”,il ne s’agit pas de paroles ou d’actes symboliques, mais bien de cassage de gueule de Pakistanais par des Anglais de souche,les soirs où ils veulent se dépenser.

    Dans l’expression “,French bashing”, le mot “French” n’est pas un adjectif de nationalité qualifiant “bashing”,c’est un substantif désignant les Français et qui,-pourrait on presque dire- a pour fonction d’être le complément d’objet de “bashing”-lequel n’est pas tout à fait un nom,ni tout à fait un verbe.

    Il y a toutes sortes de manières de créer de l’ambiguïté en anglais: “a lady killer” ,ce peut-être un tombeur de femmes ou bien une dame qui tue.

    Sherman Alexie a écrit un roman intitulé Indian killer qui comporte deux personnages:un tueur d’Indiens et un tueur indien.

    Mais pour “Parisian bashing” ,quelque chose (un je-ne-sais -quoi) bloque l’interprétation brighellienne.

    Demandez à un Anglais

  7. Je ne comprends pas cette histoire de « donner la main ». Pourquoi tous ces discours alors que ça coule de source ? Vos élucubrations sur le sujet me gonflent carrément.
    Je suppose que ça a rapport avec le jeu, au départ : l’adversaire prend la main mais on peut aussi la lui donner, ce qui ne veut pas dire qu’il va gagner.
    C’est là que j’abomine les littéraires, capables d’ergoter 24 heures de rang sur une évidence du dix-septième siècle que tout un chacun comprend par nature.
    Je saute tous les posts qui traitent du sujet donc excusez si mon propos fait doublon.

    Je préfère avoir eu 9 heures de math par semaine en terminale que de passer huit heures hebdomadaires à sodomiser des diptères.

    • Une fois encore, la véto de la Drome n’a RIEN compris.
      Les discours de Saint-Simon sur les querelles de préséance relèvent de l’établissement d’un hiérarchie.
      Une véto devrait savoir que même chez les singes, il y a une hiérarchie dans le groupe, avec un mâle et une femelle alpha.
      J’ai regardé un documentaire sur la vie des chimpanzés, nos cousins :
      Ce sont de vilaines et cruelles bestioles !

    • « Je suppose que ça a rapport avec le jeu, au départ : l’adversaire prend la main mais on peut aussi la lui donner, ce qui ne veut pas dire qu’il va gagner. »

      Toujours cette même précipitation:au lieu de « supposer », Madame, vous feriez bien d’aller lire le discours de Finkielkraut.

      C’est un discours magnifique;cela ne m’empêche pas de dire que sur cette histoire de « tendre la main  » et de « donner la main », l’Académicien explique mal.

      Je suis sûr qu’il le reconnaîtrait volontiers,car c’est un homme modeste,un ancien professeur qui ne regardait pas de haut ses élèves (et qui ne le prend pas de haut avec ses interlocuteurs).

      Mettez vous une chose dans la tête une fois pour toutes:lire,c’est lire tous les mots;vous le faites bien quand vous regrrdez une notice phramaceutique,n’est-ce pas ?

      • regardez;

        PS il faudrait aussi que vous preniez en considération le paragraphe de Proust,obligeamment recopié par Pierre Driout un peu plus haut.

      • Un jour, quelques amis organisèrent un pique-nique auquel ils convièrent Nasredin Hodja.

        L’on fit choix d’une campagne réputée pour la beauté de son site et la cordialité de ses habitants.

        La bonne humeur régnait dans le groupe et les plaisanteries allaient leur train. Le déjeuner sur l’herbe fût des plus réussis.

        Malheureusement leur entrain fut interrompu par un incident banal qui fit accourir les excursionnistes vers un bassin, non loin de là.

        Un inconnu avait glissé sur le sol mouillé et était tombé à l’eau qui, à cet endroit, paraissait assez profonde et vaseuse.

        On se porta, de tous côtés, à son secours.

        — Donne ta main… donne ta main! lui criait-on.

        Aucune réaction de la part du malheureux qui, ne sachant nager, ne faisait qu’avaler de l’eau.

        Il était à deux doigts de se noyer quand on vit venir le Hodja. Sitôt qu’il aperçut la tête du bonhomme, il le reconnut. S’adressant à la foule :

        — Vous autres, retirez-vous, laissez-moi faire.

        Et tendant la main droite vers l’homme qui se débattait :

        — Prends ma main… prends ma main… prends… prends…

        L’inconnu, d’un brusque élan, s’agrippa à la main tendue du Hodja qui le tira sans peine du bassin.

        Les curieux qui s’étaient attroupés entre-temps, s’interrogeaient à haute voix :

        — Nous autres, nous lui lui avons tendu la main, sans aucun résultat, tandis qu’avec le Hodja, les choses se sont passées tout autrement. A quoi cela tient-il ?

        Nasredin Hodja répondit :

        — C’est très simple. Moi, je le connais depuis longtemps. C’est un homme d’une avarice sordide qui n’a pas l’habitude de donner, mais de vouloir toujours prendre. A ceux qui ont dit : “Donne ta main”, il s’est montré récalcitrant, mais quand je lui ai crié : “Prends ma main, prends”, l’effet a été foudroyant : il la saisit bel et bien, pensant peut-être à quelque sac d’or!

        200 contes choisis de NASREDIN HODJA

        Alfred Mörer, Ed. Minyatür, 6ème édition 1985, p. 140.

        Historiette connue sous de multiples facettes adaptées au public et à la profession visée mais jamais à celle des enseignants qui de tradition immémoriale donnent ce qu’ils ont en main (en cœur, en-tête) et la rendent à ceux de leurs élèves qui en ont besoin.

        Merci pour vos réflexions-réactions parfois surprenantes mais plus souvent encore délectables.

    • J’ai bien connu une véto perverse dans ma longue vie :
      Elle avait le Kama-Soutra comme livre de chevet.
      Je lui ai envoyé de la fumée dans les narines, et j’ai continué mon chemin !

    • Allons, inutile de vous fâcher, et pour retrouver le sourire, apprenez que le très-docte lormier vient d’écorcher le nom de Jean-Yves Tadié.

  8. « persuadé qu’il est que le basculement de bien des jeunes dans le militantisme islamique n’est qu’un effet secondaire de la misère et du rejet auxquels on les accule.  »

    Si ce militantisme en est un « effet seconadiare »quel est selon Pujol « l’effet primaire ou principal »
    « de la misère et du rejet auxquels on les accule.  » ?

  9. Oui, Sisyphe, je fais exprès et je recommence :

    « que le voile, omniprésent dans la ville, soit le cheval de Troie de cette conquête, ne l’effleure jamais. »

    Le cheval de Troie a été présenté comme un cadeau;les Troyens ont commis l’erreur de l’accepter;les voiles ou les femmes voilées sont-ils présentés comme des cadeaux ?

      • Et alors ?

        Si vous me dites « premières lignes », »éclaireuses », »fer de lance »…je suis disposé à vous entrendre,mais « cheval de Troie  » ?

        A tout le moins, un « moot point »,comme disent les Anglais.

          • il y a ?

            (je sèche sur la précédente ;il y a bien le lation de population mais où prendre un c , un fel ?)

            (Moot point,c’est pire que discutable,c’est le truc de juristes sur lequel on dispute sans fin,chaque argutie en suscitant une autre.)

          • Il y avait une petite erreur ds la contrepéterie (vont à la place de va )et elle n’était pas très bonne, vous êtes excusé.
            Req:
            L’erreur n’a pas perturbé le moins du monde AnneAcrouse, toujours aussi brillante.

          • Abcmaths, vous êtes trop gentil, je ne les trouve pas toutes. Par exemple, celle ci:
            « une sémiologie comparative des images,des belles images s’impose »
            Les images d’accord, mais il ne faut pas négliger les cris,
            le cri des populations . Fin de la grève demande beaucoup d’attention et de doigté .

            Le prix des copulations, mais la seconde? Grève de la faim? Ca n a rien de grivois…

        • premières lignes », »éclaireuses », »fer de lance :

          Nan, il faut qu’il y ait idée de tromperie, ce qui était le cas avec cheval de Troie

  10. Beau billet du taulier de Marseille sur Marseille !
    Connaissant bien la grosse pouffiasse, cette riante cité explosée, lieu malade, populace immonde, et la tendance habituelle de ses édiles à faire du business en même temps que de la politique, voire à la place, et cela depuis plusieurs générations, je crois qu’un tel ouvrage sera toujours en dessous de l’atroce vérité, passée actuelle et future, de ce vieux port.
    Géré par des porcs.

    • « la grosse pouffiasse, cette riante cité explosée, lieu malade, populace immonde »

      JC…..reste mesuré, veux-tu ! Je te rappelle que notre cher taulier, le phare de nos pensées éclairant ce sud compliqué, l’hôte de ces calanques toxiques, y boit son pastis matin et soir.
      Certes, Marseille est une cité où les pratiques politiques en usage paraissent inefficaces ailleurs. Nul besoin au politicien parisien le plus véreux de prendre le TGV et se rendre sur place pour constater qu’il ne comprend rien aux successions mafieuses qui s’y font à la régulière en y associant généreusement les partis de gauche et de droite et vice versa. Mais comme il l’est rappelé à la fin du billet, et ce qui à mes yeux sauve la réputation de cette ville et constitue sa légende, c’est que le Vieux-Port vibre encore des étranges turbulences de quelques privilégiés culturels aristocratiques à la Defferre, existences qui paraissent impossibles à reproduire aujourd’hui.

      • Mais ! cher fantôme
        …mes propos sont très mesurés, très pondérés, tout à fait ciselés et la vieille salope cosmopolite et obscène le mérite, plutôt deux fois qu’une !

  11. IDÉE DE CADEAU DE NOËL (suite)

    https://www.moteefe.com/means-of-production-xmas?color=bottle-green&product=unisex-sweatshirt

    C’est fou ce que Karlito ressemble au Père Noël maintenant que j’y pense, avec sa grosse barbe et ses cheveux blancs. Il était fait pour apparaître un jour sur des pulls moches dessinés à la sauce Viewdata Graphics des années 80. Ça me fait bien marrer et me donne l’idée d’une nouvelle dans laquelle des lutins exploités feraient de lui leur nouveau Père Noël jusqu’à l’autogestion de leur usine.

  12. « Leurs bonnes femmes sont un sommet de mauvais goût et de clinquant, genre vieux Port monté en grade »

    C’est le mythe de la cagole : la poissonnière dont les revenus sont ceux de la bourgeoisie bas du khul et qui roule en bavaroise haute sur patte. Les pires sont les putes à chirurgien, concentrées au Roux*cass’.

    * le cas Edmonde, marseillaise de Neuilly, a été montée en épingle (et, probablement aussi, en levrette)

  13. Vous exagérez et voyez toujours le verre à moitié vide et non à moitié plein. Marseille est la ville africaine la plus riche, la plus vivable et la moins corrompue.
    Une ville dont la population devient majoritairement arabe et noire en l’espace de si peu d’années demande une période d’adaptation. Mais cette foule bigarrée aux mille chatoiements saura porter haut les valeurs du multiculturalisme et de la diversité pour devenir le laboratoire des nouvelles villes européennes.
    .

    • « Mais cette foule bigarrée aux mille chatoiements saura porter haut les valeurs du multiculturalisme et de la diversité pour devenir le laboratoire des nouvelles villes européennes. » (Brindamour l’Africain)

      Je lis, je ris, en décodant le propos ci-dessus …uhuhu!
      « Mais cette poule égarée aux miteux chatouillements saura porter haut les valseuses du prurit.culturalisme et de l’adversité pour devenir le laboratoire des nouvelles villes eurabiatiques. »

  14. C’est une ville où « pédé » est carrément l’équivalent du « bonjour » septentrional !

  15. J’ai parfaitement compris, mes petits Savonarole et Lormier. Pas besoin de vos cours mortels de petits certifiés de province. J’ai survolé vos réponses de pauvres types qui ne supportent pas l’ombrage alors qu’ils sont à l’ombre en permanence tant ils exsudent la médiocrité. Au bout d’un moment de présence, on sature.
    Ayant écrit sur ce blog B.A.L. tout ce que j’avais à dire aux lecteurs auxquels je m’adressais et qui n’interviennent pas ici mais IRL, et saturant de votre médiocrité, je vais vous laisser à vos ergotages stériles jusqu’à nouvel ordre.
    Je reviendrai écrire si j’ai du nouveau pour mes lecteurs.

    • Pascale,
      Ne partez pas !…
      Cela serait lâcheté d’infliger ce départ à un malheureux comme moi, votre aimable serviteur.

      • Est-ce qu’il y a encore des maîtres et des serviteurs de nos jours ? Ou serait-ce un tour de passe-passe pour mieux niquer ?

  16. En résumé, je vous « donne la main », par charité, la hiérarchie, qu’elle soit sociale ou cérébrale, restant ce qu’elle est.
    Je ne vous tends pas la main, car vous ne sauriez en user.

  17. Versailles était un cloaque des ambitions selon Saint-Simon ; Bonnet d’âne serait-il le miroir des paons selon Huby notre mémorialiste ?

    • Je suppose qu’un De Gaulle supportait mal que la grandeur de Versailles – l’Etat en ses murs – soit associée de façon si étroite à ce déluge de petitesses qu’un Saint-Simon y voyait !

    • Saint Simon était un maniaque des préséances et distinctions de toute nature.
      Un moment délicieux de ses Mémoires est la grande jouissance qu’il exprime quand il reçoit la Toison d’or du roi d’Espagne.
      Il n’ose pas l’avouer, mais ses pensées sont peu charitables :
      Tous mes collègues vont être verts de jalousie.

      Pour transposer ces réflexions à notre époque, il faudrait que JPB soit décoré des palmes académiques et fait chevalier des arts et lettres, pour rendre verts de rage ses détracteurs, parmi lesquels les méprisables et abjects pedagols.

  18. COMPLAINTE ÉLECTORALE MARSEILLAISE

    Oui dès l’instant que je vous vis
    Beauté féroce, vous me plûtes
    De l’amour qu’en vos yeux je pris
    Sur-le-champ vous vous aperçûtes
    Mais de quel air froid vous reçûtes
    Tous les soins que pour vous je pris !
    Combien de soupirs je rendis !
    De quelle cruauté vous fûtes !
    Et quel profond dédain vous eûtes
    Pour les veux que je vous offris !
    En vain, je priai, je gémis,
    Dans votre dureté vous sûtes
    Mépriser tout ce que je fis ;
    Même un jour je vous écrivis
    Un billet tendre que vous lûtes
    Et je ne sais comment vous pûtes,
    De sang-froid voir ce que je mis.
    Ah ! Fallait-il que je vous visse
    Fallait-il que vous me plussiez
    Qu’ingénument je vous le disse
    Qu’avec orgueil vous vous tussiez
    Fallait-il que je vous aimasse
    Que vous me désespérassiez
    Et qu’enfin je m’opiniâtrasse
    Et que je vous idolâtrasse
    Pour que vous m’assassinassiez !

    Pour Samia G., son Saïd A.
    (pcc Alphonse Allais 1880)

    • HEu… J’ai dû faire ça trois ou quatre fois dans ma vie, et c’est plutôt un pensum qu’un plaisir. Pour l’un et pour l’autre.

      • Exact !
        Le Paradis est sur terre, car se taper 72 vierges …
        P’tain ! Halte aux cadences paradisiaques infernales !

  19. L’étiquette – l’ensemble des règles de courtoisie – ne peut avoir de sens que dans un milieu fermé.
    Une société ouverte c’est une société où forcément on se contente de minimas sociaux – où la socialisation et le langage qui va avec est réduit à ses plus simples éléments !
    Beaucoup d’assistantes sociales mais peu de courtoisie …

    • La politesse est relative à un milieu donné – comme les règles d’usage en typographie on va dire. Le milieu du temps … on avait chez Proust cette distorsion des mots : tendre et donner ! Parce qu’on passait de l’aristocratie du Grand siècle à la bourgeoisie française de l’époque de la Tour Eiffel ! Le langage se tordait dans tous les sens et le prisme social devenait kaléïdoscopique.

  20. Citons Proust:

    Page 26 Pléiade tome 1
    « Donc Saint Simon raconte que Maulévrier avait eu l’audace de tendre la main à ses fils ».

    (dit Swann)

    Puis plus loin la citation exacte : « Je ne sais si ce fut ignorance ou panneau, il voulut donner la main à mes enfants. Je m’en aperçus assez tôt pour l’en empêcher. ».

    Cela,c’est ce qu’a écrit Saint -Simon.

    Proust, évidemment, ne se méprenait pas sur le sens de cette phrase;Finkielkraut trouve curieux que Swann fasse le même contresens que la grand-tante:

    “La grand-tante indignée et curieusement Swann lui-même font un contresens sur la phrase de Saint-Simon : donner la main, cela ne veut pas dire, en l’occurrence, tendre la main mais, comme le rappelle Daria Galateria dans son merveilleux abécédaire sur l’étiquette à la cour de Versailles : céder la priorité au passage des portes, mettre la personne à sa droite, et la reconduire jusqu’au pied de l’escalier extérieur. Entre deux seigneurs de rang égal, celui qui recevait laissait la droite à son hôte : cela s’appelle donner la main. Ce qui scandalise Saint-Simon, très à cheval sur les préséances, comme on sait, c’est de voir ce malotru de Maulévrier étendre à ses enfants un privilège réservé à lui et à son épouse.”

    Au lieu de citer Swann au discours direct,l’Académicien rapporte les propos au discours indirect,ce qui ,à mon avis, est maladroit.

    “Lors d’un dîner à Combray, dans la maison de famille du narrateur, Swann éprouve soudain le désir de partager un plaisir de lecture avec ses hôtes. Il cite le passage des Mémoires de Saint-Simon où celui-ci raconte que Maulévrier, ambassadeur du royaume de France en Espagne avait eu l’audace de tendre la main à ses fils…”

    Si on connaît le français,on ne peut pas attribuer le propos à Swann;Finkielkraut raconte la chose comme si lui-même accréditait l’interprétation qu’en donne Swann.

    Et c’est pourquoi je maintiens que,dans ce paragraphe précis,Finkielkraut embrouille l’auditeur (ou le lecteur).

    Il brouille l’écoute.

    Qui plus est,sachant que Finkielkraut est un homme modeste qui ne refuse jamais le dialogue avec l’interlocuteur,pourvu que celui-ci se comporte en honnête homme,je prétends qu’il acceperait de réexaminer sa prose.

    On pourrait solliciter un rendez-vous (en lui laissant le choix dans la date).

    • On peut lui laisser le choix des armes mais il faut qu’il répare l

      Seulement voilà comme dirait Charlus est-ce que ce petit juif peut croiser le fer avec nous qui descendons de croisés et plus encore ?

      • Je ne sais pas s’il y a encore beaucoup de Charlus en France mais ça doit faire râler pas mal de monde la présence à l’Académie de ce Juif polonais au nom à coucher dehors avec un billet de logement.

        Avez-vous lu son discours de réception;il avait dû faire l’éloge de son prédecesseur et il avait réussi avec une élégance suprême;je me souviens qu’il m’avait presque donné l’envie de lire le type dont je ne savais à peu près rien.

        • Son prédécesseur c’était le Mime Marceau : un muet ! Qu’entendez-vous par avoir envie de lire ses œuvres ?

          • Non, Félicien Marceau (pseudonyme de Louis Carette)-pas le mime Marceau.

            Ce n’était pas facile pour Finkielkraut de faire l’éloge d’un romancier qui,à la Libération, était considéré ,dans son pays,la Belgique, comme collabo-pour avoir conservé,plusieurs années durant son poste à la radio,pendant l’occupation.

  21. Le 14 décembre 2019 à 10 h 48 min,abcmaths a dit :
    « …Nan, il faut qu’il y ait idée de tromperie, ce qui était le cas avec cheval de Troie  »

    L’art de la guerre comporte de nombreuses ruses;le cheval de Toie en est une,ce n’est pas la seule.

    Expliquez-moi donc l’analogie;je ne la vois pas.

    • Comme la colombe est emblématique de la paix, le cheval de Troie est emblématique de la ruse .(+ notion de camouflage)

  22. C’est à peine une blague ! Robert de Montesquiou-Fezensac avait eu un duel avec Henri de Régnier et avant cela avait interrogé ses amis : est-ce que vous croyez que je peux croiser le fer avec lui ? C’est qui ce monsieur de Régnier ?

    Le duel était un genre épistolaire qui avait fini par sombrer dans le ridicule circa 1900 !

  23. Ya des fois où je me demande comment, cher maître, vous trouvez le temps de tenir ce blog en répondant patiemment aux commentaires, d’écrire vos livres, d’en lire, d’exercer votre profession, d’honorer vos maîtresses, d’aller aux manifs, de faire les courses etc…
    Est-ce que vous vous droguez ou peut-être faites-vous appel à des nègres?
    Vous devez la vérité à votre public.

    • Je suis debout chaque nuit vers 3-4h du matin, en me couchant vers 11h. Voilà. Pas de mystère. Avec une micro-sieste l’a-m. Techniquement, j’ai quasi une double vie.

  24. Le 14 décembre 2019 à 17 h 44 min,abcmaths a dit :

    Comme la colombe est emblématique de la paix, le cheval de Troie est emblématique de la ruse .(+ notion de camouflage)

    Je serais ,à la rigueur, enclin à accepter la comparaison pour le cas des femmes voilées qui proposent ld’accompagner les sorties scolaires,ou qui font des gâteaux pour la kermesse de l’école;il y a bien là un geste en apparence généreux et en réalité,un cadeau empoisonné… mais ces mères ne constituent pas la totalité des femmes voilées qui offusquent le Maestro.Quant au “camouflage”… le voile n’est pas camouflé !

    Vous écrivez :”La colombe est emblématique de la paix”;c’est exact (même si le mot “symbole” me paraît plus juste que le mot “emblème”). Pourquoi la colombe est-elle ce symbole (ou cet emblème ) ?

    A cause du récit biblique de l’Arche de Noé. Mais il n’est pas nécessaire de se remémorer la Bible pour comprendre ce que,dans un tableau, une blanche colombe signifie.Elle fait ,de longue date, partie du langage pictural;c’est un signe qu’il n’est pas besoin de disséquer.

    Faire du cheval de Troie un ”emblème “ de la ruse suppose de vider la référence de son riche contenu.

    Quand un marchand de tablettes vient proposer sa quincaillerie “gratuite” au ministère de l’Education,je comprends très bien qu’on parle de cheval de Troie.

    Mais pour les femmes voilées,j’aurais aimé que vous trouvassiez autre chose que ce cliché fatigué et inadéquat.

    “Louis Carette, c’était son nom, est né à Cortenberg, dans le Brabant, le 16 septembre 1913… Fils de fonctionnaire, il fait ses études au collège de la Sainte-Trinité à Louvain. Ses professeurs étaient des prêtres. L’un d’entre eux, le père Théodule, exerça sur l’élève de troisième qu’il était et sur l’écrivain qu’il allait devenir une influence décisive. Deux grands principes, en effet, structuraient tout son enseignement. Principe numéro 1 : « L’ennemi du style, c’est le cliché. Qu’est-ce que le cliché ? C’est quelque chose qui a été écrit avant nous. Il faut écrire comme personne […]. Nous étions médusés, commente Félicien Marceau. Jusque-là nous pensions que bien écrire, c’était précisément écrire comme les autres, comme les écrivains. » Principe numéro 2 : il faut faire des comparaisons sans arrêt, « parce que, si on ne fait pas une comparaison, on ne voit pas. Or, le style, c’est faire voir ». Et, en bon pédagogue, le père Théodule fait suivre d’un exemple concret son affirmation péremptoire : « J’écris : il y avait des oiseaux sur les fils du télégraphe. Vous voyez quelque chose ? Non, rien du tout. Tandis que si j’écris : il y avait des oiseaux sur les fils du télégraphe, comme des notes sur une portée de musique, là, vous voyez quelque chose. Le style, c’est l’image. »

    Discours de réception de M. Alain Finkielkraut Le 28 janvier 2016

    • Dernière tentative:

      Le 14 décembre 2019 à 14 h 14 min, abcmaths a dit :
      Le 12 décembre 2019 à 20 h 56 min, Lormier a dit :
      Qui c’est le monsieur assis à la droite de Toufriquet ?

      Réponse plus précise:
      Un fou du malus entouré de rocs pleins de confort.
      Oui,… deux.

  25. Le 14 décembre 2019 à 12 h 27 min, Milady a dit :
    « …j’eusse aimé que Brighellus me déflorât.”

    Voulez-vous dire que le cours de votre vie eût été tout différent ?

    • Moi ce qui m’excite c’est le carbone ! Surtout sous sa forme condensée : le diamant ! C’est mon côté fille qui aime ce qui brille … alors est-ce que Brighelli aurait été capable de me déflorer tout en m’offrant des gros brillants c’est ce que je demande avec insistance. Pas vous ?

        • Etait-il bien utile que vous amassassiez tant de livres,si ,en vérité vos rêves étaient ceux d’une cocotte ?

          Fallait-il que vous ressassassiez tant de paroles illustres ?

      • Rien n’est perdu car, pour bien faire, il faut au moins un ramonage de sécurité annuel dans les vieux conduits.

        Evidemment, il y a des cas où seul un professionnel osera procéder. C’est cher mais la sécurité est à ce prix.

  26. « À 2h de Paris, Les Hauts de Loire, un lieu unique de plus de 70 hectares sur la route des vins et au cœur de la région des châteaux de la Loire, une adresse réservée aux initiés pour un bien-être total et une échappée en pleine nature. »

     » une adresse réservée aux initiés  »

    Pas aux initiéES ?

  27. HS : voici une idée d’exercice pour les prépas IEP qui ont a subir le Maître encore 6 mois.
    Exercice :votre ministre vous demande de créer une taxe, pour laquelle vous placerez les expressions,réchauffement climatique sobriété énergétique, co-construire ensemble, cohésion sociétale pour favoriser l’inclusion. L’objet de la taxe importe peu. Tâchez de faire preuve d’originalité, la concurrence est rude. Ramassage des copies dans une heure .

    • Il y aurait bien une taxe qui rencontrerait un assentiment très large dans la population métropolitaine : la TGKAH.

      Bien sûr la population susceptible d’être taxée est relativement réduite mais l’assiette est énorme.

      Qu’attendons-nous ?

    • Voir Melenchon à la TV remplace aisément la rigolade générée par le vieux clown du Cirque de passage au village…. Pauvre type ! Pauvre naufragé !….

  28. peut-être Taxe sur les Gros Khons…pour AH,Australo-Hémisphériques ou bien de l’autre Hémisphère.

    Australo-Hémisphériques suggère qu’ils n’ont qu’un demi-cerveau;donc,a priori meilleure hypothèse

  29. Demain ? grève ! ah, ces fonctionnaires, ils ont tellement l’habitude de ne rien foutre que quand ils se mettent en grève, ils appellent çà « une journée d’action » !

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