« Pays de merde », a dit Zlatan — l’homme qui s’est fait un prénom qui genuit nomen (« zlataneries ») qui genuit un bon paquet de khonneries magistrales. Autrefois on citait Hugo, désormais on s’esbaudit de Zlatan. Sic transit.
(Je ne sais pas ce que j’ai à parler latin ce soir. Par réaction sans doute : depuis que Najat Vallaud-Belkacem a décidé de faire de la culture classique une note de bas de page dans des programmes scolaires repensés selon la loi de Sainte Interdisciplinarité et du Bienheureux Foutage de gueule, je suis porté à caresser derechef ce chef d’œuvre en péril — les humanités classiques…).
La Marine en a profité pour ressortir le vieux slogan sarkozyste — avec une variante : « Ceux qui considèrent que la France est un pays de merde peuvent la quitter », a-t-elle dit. Comme si Zlatan allait quitter un pays qui lui assure un revenu (hors publicité) de 18 millions d’euros par an — en 2014.
« Pays de merde » : et aussitôt les médias (qui n’ont décidément rien de mieux à faire, au moment où l’Etat islamique faisait plus de 140 morts au Yemen dans des attentats–suicides au cœur des mosquées chiites) de s’emballer, la France qui tweete de gazouiller ses protestations, et les politiques de se répandre, y compris le Premier Ministre invité à ce sommet de la pensée qu’est le Grand Journal : « Un grand footballeur doit être un exemple », bla-bla-bla, a-t-il répondu à une question intelligente d’Antoine de Caunes (mimique absolument désolée de Polony, durant ces déclarations bien senties — elle a compris, bien sûr, ce que Communication veut dire, dans le langage de ces têtes creuses, mais visiblement elle ne s’en remet pas).
Le magazine suédois Fokus (apparemment un excellent magazine, qui tire aussi bien à droite qu’à gauche — le modèle de ce que pourrait être Marianne avec un peu plus de pugnacité) a bondi sur l’occasion :
Je parle le suédois comme De Gaulle parlait les langues étrangères, et je traduis : « Croissance zéro, 10% de chômeurs, le Front National en route vers une victoire électorale. Pas un pays de merde ? »
Ils sont sympas, ils ont mis un point d’interrogation que l’on sent toutefois quelque peu rhétorique.
Il y a bien des manières de répondre aux Suédois.
D’abord, que tous les pays, à un moment ou un autre, ont expérimenté une croissance zéro — et parfois négative. Que la Grèce peut être dans les ennuis, mais qu’elle reste la Grèce. Qu’aux vertus luthériennes nous opposons la finesse méditerranéenne. Que l’Académie suédoise, comme on dit, a couronné bien plus de Français que de Suédois, et dans tous les domaines. Que leurs voyous, ma foi, n’ont rien à envier aux nôtres. Qu’il est des néo-nazis scandinaves bien plus radicaux que nos nostalgiques de l’OAS, comme dirait Anders Behring Breivik… Et que quand on est venu chercher un général républicain en France pour en faire la souche d’une lignée de rois suédois…
Et que… et que…
Certes, certes…
Mais les Français ont eux-mêmes oublié, ces derniers temps, combien ils furent grands. Au moment où le chômage se porte si bien, on devrait rallumer le flambeau des vieilles gloires françaises. Au lieu de ça, on passe son temps à battre sa coulpe, à s’accuser de tous les crimes du colonialisme, à laisser grignoter sa culture par un conglomérat de rappeurs. Et on se console en regardant TF1, en s’abonnant au djihad ou en gazouillant à vide sur la dernière zlatanerie. Du coup, on va porter la Marine au pouvoir, sans illusion — et un pays qui perd ses illusions est tout près de sombrer.
Bref, décadence.
Mais rien n’a été fatal. Nous ne sommes pas les objets d’une vengeance divine — étant entendu que dieu, hein… Nous nous sommes tricoté notre petite décadence dans notre coin à main d’homme. Les Français n’ont rien oublié : on leur a effacé la mémoire.
On nous a démantibulé une école qui fut la première au monde, en qualité et en ombre portée. Nous en sommes arrivés à croire que BHL est philosophe et conseiller militaire, que les énarques sont forcément compétents, que Sarkozy pourrait revenir, faute de concurrence, ou faute d’excès de concurrence, que Hollande est de gauche et Macron aussi. On veut nous faire croire, d’ailleurs, qu’il y a encore une droite et une gauche, alors que tout le monde voit que c’est blanc bonnet, bonnet blanc, comme disait le PC à l’époque où il y avait encore un PC. Notre décadence est une décadence imposée — tout comme on nous a imposé un FN à 30 ou 40%, rien que pour sauver un PS en débandade, ou que l’on tente de nous convertir au communautarisme, juste pour ramasser une partie du vote musulman, conformément aux directives de Terra Nova, le think tank du PS (ces gens-là sont incapables de dire « Cercle de réflexion » : english is better), qui pense que les enfants d’immigrés peuvent utilement remplacer, dans les urnes, le vote des ouvriers et des employés, que ces bobos Rive Gauche-Droite pensent désormais défunts.
Le poisson pourrit par la tête — à l’Elysée et à Matignon, et dans une foule d’instances européennes pour lesquelles nous n’existons pas. La décadence est au sommet de l’Etat — pas forcément dans les couches populaires, parce qu’il existe encore un peuple de France qui un de ces jours décapitera à nouveau ses rois.
Un jour.
Dans dix mille ans, disait Léo Ferré. Ou demain.
Jean-Paul Brighelli
J’applaudis et je recommande au amis la lecture de ce blog au nom de la salubrité publique et privée.
Un peu d’oxygène au milieu de la pollution, ça peut sauver la vie!
« …
Et c’est pas comme demain en l’An de l’An dix mille
Lochu tu t’en souviens c’était beau dans c’temps-là… »
Et oui, c’est pas comme demain qui demeure socialiste et qui reste notre antichambre pour le fascisme, comme disait aussi Léo Ferré.
Et pour plagier Boris Vian, Je voudrais pas crever
avant d’avoir connu un pays sans socialistes et avec de vrais politiques.
Et que dire des supporters Néerlandais qui ont saccagé le centre ville de Rome, il y a quelques semaines, abîmant la vasque de Piazza di Spagna qui venait à peine d’être restaurée ? De toute façon, ces crétins de footballeurs…
Quant au grand soir… Speriamo bene, comme disent nos amis Italiens.
En attendant, on devrait cloner Brighelli et ses articles pour réveiller les imbéciles.
Pays de merde ?
Je reposte ce lien vers les lendemains septentriomphants qui se préparent là-bas :
http://www.independent.co.uk/news/world/europe/finland-schools-subjects-are-out-and-topics-are-in-as-country-reforms-its-education-system-10123911.html
A côté, la réforme des collèges communiquée par Mémé Najat est une frileuse tentative d’essai d’avant-projet d’esquisse de brouillon.
Probablement parce que nous avons l’igen et pas eux.
Entièrement d’accord avec vous ! On se fait abrutir tous les jours un peu plus. la vacuité est en expansion, j’ai l’impression que nos zélites jouent « à la marchande », moi je serais le président et toi tu serais le premier ministre,ils jouent un rôle et il n’y a rien derrière ( ou alors le pire )…J’ai l’impression que notre président lui joue au garçon de café !
Dites-donc en Corse, ça ne rigole pas, eh ! C’est droite ou front ou front ou droite. A Arles aussi, c’est marrant, ou le front ou le PC.
Bon, j’arrête de regarder ça et je vais corriger ces horribles copies. Il est vrai que c’est assez rigolo de s’imaginer les régions qu’on a traversées ou qu’on connaît un peu et de voir comment on y a voté. Oui, je sais, que ne ferait-on pas pour éviter les copies nulles ?
Mais non ! La Haute-Corse a voté à gauche — sauf que ça ne veut rien dire, sur l’île. Le MRG, après le Parti radical, tient les clans depuis au moins cent ans — tout comme l’UMP, après le RPR, tient la droite en Corse du Sud. Ça transcende les clivages politiques — ce sont des questions d’héritiers d’anciens parrains, devenus parrains à la place du parrain par esprit familial. Les options politiques ne représentent rien : la ville la plus corse de Corse, Sartène, a voté communiste durant des années en souvenir de la guerre — c’est dire…
Globalement le FN fait un score très en dessous de ses succès continentaux. C’est qu’ils sont d’implantation récente. D’ici une centaine d’années, peut-être…
Excellent et roboratif, comme toujours. Merci, cher Brighelli.
Mais attention tout de même à l’accusatif de « nomen », qui est neutre!
Ah bon ? Mais c’est que je n’avais pas bien compris, ils disaient dans le Monde que les Dom-Tom 🙂 votaient majoritairement à gauche …
Décidément, il faudra que j’aille quand même un jour voir votre île !
Je ne sais pas ce sera réellement la France si le FN gouverne, mais je sais qu’ avec un islam qui prend peu à peu le pouvoir, alors là OUI !! ce sera un pays de merde !!
Non Sanseverina ! Le mieux, c’est Orange (Vaucluse) : deuxième tour entre FN et Ligue du Sud. Heureusement que la pêche à la truite est ouverte en rivières de première catégorie.
» attention tout de même à l’accusatif de « nomen », qui est neutre! »
Mince alors ! Je le voyais masculin…
Errare… etc.
Zakchouk-Nougat, chanoine honoraire aux crap bullsheets, tente une critique des délires éducatifs de la pme familiale innovante :
http://www.cahiers-pedagogiques.com/Plus-indigent-que-sinistre-ou-plus-sinistre-qu-indigent
Evidemment, il ne peut s’empêcher d’amalgamer tous ceux qui ne collaborent pas aux grandioses dékhonnades pédagos si généreusement progressistes dans lesquelles il est si bon de se vautrer.
Et là, consternation ! Finkielkraut, Zemmour, Onfray, Julliard, Casali, Comte-Sponville sont bien épinglés dans l’élite des élytres que compile compulsivement le vieil hiérophante, mais pas JPB.
En vérité, je te le dis, Jean-Paul : un peu de compassion que diable, fais un petit effort pour réapparaître dans le panthéon détestatoire du vieux gâteux !
JPB a le mauvais oeil ! C’est Colomba ressuscitée …
C’est peut être la faute des particules fines si les Français ont mal voté ?
Il faudrait instituer des votes alternés … un coup à droite, un coup à gauche et les veaux seront bien gardés !
Je reposte ce lien vers les lendemains septentriomphants qui se préparent là-bas :
http://www.independent.co.uk/news/world/europe/finland-schools-subjects-are-out-and-topics-are-in-as-country-reforms-its-education-system-10123911.html
A côté, la réforme des collèges communiquée par Mémé Najat est une frileuse tentative d’essai d’avant-projet d’esquisse de brouillon.
Oui, Dugong, je n’avais pas eu le temps de regarder votre lien. Eh, bien une chose est sûre au moins : on n’a pas encore touché le fond ! En fait, il s’agit, si j’ai bien compris, de jouer à la dînette ou à la marchande et ce faisant on mobilise tout un tas de compétences formidables. Une sorte de transversalité mise en application.
Oh, que je les vois bien les STMG de mon lycée qui rotent bruyamment dans les couloirs quand ils croisent un prof ou une jeune fille délicate s’adonner à ce genre d’occupations. Bon, le temps que cela arrive ici, allez, un peu moins de dix ans, j’aurai déguerpi ! Quelle misère !!!!
En tous cas les « ateliers du goût » ça marche bien à Villefontaine !
Ecoutez, je reviens parmi vous, après un silence certes fort long, mais dû à mon ignorance de la poursuite de ce blog. J’en étais encore à l’hébergeur « Midi Libre »…
Pour les élections, je vous invite dans ma charmante, riante ville de Béziers ! Au second tour, évidemment : FN vs UMP. Et ce, dans tous les cantons. Ici, FN, c’est 45%. Nous avons au moins l’avantage d’être sortis de l’oubli, et ce, pour 6 ans (putain, encore 5ans !). Elles étaient bien les affiches de l’ami « tutues », dixit San-Antonio. Tout comme la plaque de la nouvelle rue rebaptisée du nom d’un factieux de l’OAS.
En fait, Béziers, c’est comme les G.Lafayette…
Néo retraité, je reste proche des questions pédagogiques, tandis que mon épouse continue à faire suer le burnous, ce qui n’est peut-être pas une image ici.
Bon, j’en suis là. Et je ne sais ce que je vais faire dimanche, d’autant que je n’ai jamais pratiqué la chasse ou la pêche.
Comme quoi la manipulation et la désinformation des médias de la bien-pensante fonctionne bien !
Résumer un héros de la résistance à « factieux » et un grand soldat est assez bouleversant.
Franchement c’est moche : soit les avions s’abîment en pleine mer soit dans des zones de montagne inaccessibles alors ce que ce serait si bien s’ils s’écrasaient au milieu d’une grande ville !
Les choses sont mal faites dans un monde de merde … aux dires des médias !
A Hollywood ça n’arrive jamais : les catastrophes sont beaucoup mieux étudiées que cela ! Moi je dis que le dieu du cinéma est supérieur à l’autre …
Sans blague, je viens de passer un an en Suède et je me languis de mon « Skitland ». Féministes et pédagos chantent en choeur la haine du mâle blanc et donnent des leçons de générosité au monde entier. La Suède est une farce nazifiante. Anjoutez à cela une arrrogance qui prend des airs modestes. Insulter la France comme n’oserait pas le faire The Sun. Et la seule esthétique ici c’est la laideur. Gardez la Suède comme contre-exemple, et laissez-leur Zlatan. Mais pitié, qu’on ne parle plus du « modèle Suédois » !!
un expatrié
Pour abonder dans votre sens, il faudrait même délocaliser le Nobel et leur Valhalla. Après Borgès, ils continuent d’escorter Philip Roth ou Milan Kundera vers le cimetière des plus grands écrivains défunts sans fleurs ni couronnes.
La France, pays de merde (?)
La Suède, meubles de merde (?)
La Finlande, école de merde (?)
Et si nous nous distinguions en fabriquant les prolétaires les moins cultivés et les moins compétents du monde ?
Le créneau est encore libre (?)
Pour reprendre le contenu de l’article de The Independent, monter un meuble Ipéka * est une tache complexe digne de figurer en bonne place dans un curriculum moderne.
En focalisant sur la « lecture mode d’emploi » qu’il a ensuite reniée, notre grand Meiriol a négligé une approche encore plus pauvre : la lecture par la notice de montage (méthode du pictogramme global)
En sciences babiologiques **, on pourra parler des panneaux de particules élémentaires et maths, faire une approche spiralaire du rectangle.
Je suis prêt à collaborer.
* Slogan : Ipéka, le meuble qui n’est pas dur.
Je crois utile de prévenir que Slogan n’est pas le prénom d’un footeux croato-nordique
** EIST en causement molochoïde
En réfléchissant à une approche spiralaire du rectangle, il m’apparaît clairement que la notion d’orthogonalité de deux panneaux doit rester un concept flou.
Qu’un panneau soit orthogonal à un autre est, non seulement trop difficile à comprendre mais stricto sangsue jamais observé dans la pratique. Je propose donc d’introduire la notion « d’orthogonalité intrinsèque » : un panneau est ou n’est pas orthogonal en soi.
Ce qui ouvre une lucarne sur une revisitation néo-kantienne de TOUTE relation entre les choses.
Abattons toutes les cloisons !
Vous allez faire de la peine aux triangles équilatéraux, espèce d’abscons !
Moi quand je parle aux triangles des Bermudes ils frétillent de la queue !
Les tringles dans les bermudas, voulez-vous dire ?
Serpent à sonnette !
L’orthogonalité est un invention patriarchale oppressive et aliénante, réminiscente de la croix. Il est urgent de déconstruire à la tronçonneuse cette valeur machiste aux relents des heures les plus sombres de notre histoire !
Sans oublier son âme damnée, l’infâme produit scalaire.
Il n’y a pas d’angle droit. L’angle droit n’existe pas dans la nature. Le seul angle à peu près droit s’obtient en prolongeant par une ligne imaginaire le nez grec jusqu’au sol grec.
Cordialement,
E.P.
Ai assisté hier soir au premier conseil école-collège. L’IEN est arrivée avec 20 minutes de retard et la réunion s’est achevée Une heure plus tard que prévu. Extraordinaire numéro de langue de bois autour de la si nécessaire « continuité des apprentissages ». Il s’agit, a expliqué l’inspectrice, d’en finir avec « une rupture tant dénoncée » (par qui?). Je vous livre le meilleur moment: » On aura l’école et le collège du siècle quand on parviendra à avoir la pédagogie du primaire et les connaissances du secondaire. » Autre moment fort: « De plus en plus, on va aller vers des formations communes. » Et aussi cet instit, visiblement ravi d »innover » et de le faire savoir devant l’IEN: » J’organise des lectures de contes à visée philosophique. Les élèves ont les yeux fermés, pour visualiser. Cela les apaise … »
Il faut lire ce que Jean-Pierre Terrail dit du primaire. C’est ici:
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article133
et là:
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article194
« et un pays qui perd ses illusions est tout près de sombrer »?
Si c’est en effet des illusions il vaut mieux les perdre.Sinon… on risque de sombrer !
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