Résultat de recherche d'images pour "cyber harassment"

Une bande d’individus odieux communiant dans le sarcasme et l’insulte, s’adonnant aux photomontages et canulars humiliants et harcelant leurs têtes de turc, des années durant, dans l’impunité totale que garantit l’anonymat des réseaux sociaux. Voilà ce qu’est la Ligue du LOL.

Rien que de bien banal : ces comportements sont on ne peut plus communs sur internet.

Mais la plupart du temps, les individus qui agissent de la sorte le font seuls derrière leur écran.

Quand ils se regroupent et chassent en meute, c’est sur la base d’une convergence idéologique ; on parle des « trolls soraliens », par exemple.

Originalité de la Ligue du LOL : ce qui fédère ces malfaisants est leur milieu professionnel, puisqu’ils travaillent essentiellement dans la presse et la communication. Et leur morale officieuse, radicalement inverse à celle qu’ils nous prônent dans leurs médias, avec l’arrogance des parfaits.

Hypocrisie

Aucun journaliste de Minute, du Figaro ou de Famille Chrétienne dans la Ligue du LOL. Uniquement des gens du camp progressiste, du genre qui juge les gens sur leurs fréquentations et passe son temps à évaluer leur degré de respectabilité en fonction de leur adhésion aux valeurs du temps. Ces individus n’ont même pas l’honnêteté de faire leurs les principes qu’ils nous assènent.

Ainsi, Christophe Carron, rédacteur en chef de Slate, et qui fait partie de cette Ligue du LOL dont les membres sont adeptes des photomontages dégradants envers des femmes, faisait-il, fin 2017, la promotion de l’écriture inclusive à l’antenne d’Europe 1 :

Il présente aujourd’hui ses excuses aux victimes de la Ligue du LOL, comme les autres, sous forme de message en capture d’écran, qui oblige à refaire une capture quand on veut les citer, ou bien à prendre le temps de les recopier, puisqu’on ne peut pas sélectionner le texte afin d’en faire un copier-coller. Le genre de texte qui ne laisse pas de traces dans un moteur de recherche. Ce qui s’appelle s’excuser du bout des… doigts.

Journalisme et pouvoir de nuisance

On peut légitimement se demander si la présence majoritaire de journalistes dans la Ligue du Lol ne correspond pas à une mentalité malheureusement répandue dans la profession : la jouissance que donne le pouvoir de nuire. Le pouvoir de pourrir. Quand, en une phrase malveillante, on peut salir l’image de quelqu’un, sinon ruiner sa vie professionnelle ou familiale, comment ne pas prendre goût à cette puissance de destruction ?

MeToo l’avait révélé : certains journalistes, de l’un ou l’autre sexe d’ailleurs, sont en permanence en quête d’une victime sur qui s’acharner (« un seul nom me suffira »). Cela leur procure une telle satisfaction qu’ils en sont venus à penser que c’était l’essence même de leur profession. Le scandale ne sort que lorsque d’autres journalistes en sont victimes. Mais il met du temps à sortir, précisément parce que cette mentalité ne choque pas, ou pas vraiment. Quand on se moque de tout et de tout le monde, celui qui ne rit pas est mauvais joueur ; et personne ne veut être celui qui gâche la fête.

Dans un entretien accordé à Brut, Léa Lejeune, journaliste à Challenges et ancienne cible de la Ligue du LOL, le dit fort bien : « le cyber-harcèlement se rapproche beaucoup du harcèlement scolaire », il est organisé par « les gens cools de la cour de récré » ; or, « les réseaux sociaux sont la cour de récré où les journalistes peuvent écrire tout ce qu’ils veulent » sans que leur rédaction y trouve à redire. L’omerta est terrible quand, ainsi qu’elle le raconte, les harceleurs travaillent pour les médias dans lesquels, en tant que jeune journaliste, on espère un jour être embauché.

Elle ajoute, ce qui est assez admirable : « ce que je ne souhaite pas, c’est qu’ils soient harcelés à leur tour comme ils le sont aujourd’hui. Quand on est passé par là, on n’a pas envie de le souhaiter aux autres. »

Le tout petit monde de Twitter.

Victimes et coupables, dans cette histoire, parlent comme s’il s’agissait d’une affaire d’Etat impliquant la terre entière, comme si les réputations avaient été salies (ou allaient l’être) dans des proportions gigantesques… pourtant, en dehors de leur milieu, peu de gens savent qui ils sont. Florence Porcel dit qu’il suffisait, jusqu’à hier, de taper son nom dans un moteur de recherche pour tomber sur le canular téléphonique dont elle avait fait l’objet de la part de la Ligue du LOL. Mais, à part les gens qui la connaissent et donc, qui l’aiment ou la détestent déjà, qu’on me dise qui tape Florence Porcel dans un moteur de recherche. Ce scandale concerne les figures d’un petit milieu qui se croit plus vaste qu’il n’est.

Mais bien des gens tombent dans le piège de cette dramatisation : nous avons tous des amis ou des connaissances à qui Twitter retourne les sangs. Ils reçoivent des messages auxquels ils se sentent tenus de répondre, ou des avalanches d’insultes qui leur ruinent le moral. Twitter influe sur leur humeur au quotidien !

Le problème est que « bloggeurs » ou « youtubeurs » n’existent que par les réseaux sociaux, ne vivent et respirent qu’à travers ce que les autres disent d’eux sur internet. Grave erreur. Garantie absolue de se gâcher la vie. Ainsi se croient-ils plus connus qu’ils ne sont et, par voie de conséquence, plus diffamés qu’ils ne le sont vraiment.

Caroline de Haas, victime de cyber-harcèlement, avait quitté Twitter. Sage décision. Il paraît qu’elle y est revenue. A ce stade, on peut parler d’addiction, une addiction qui doit lui faire beaucoup de mal.

Pourtant, que vaut l’opinion d’un inconnu (qui s’exprime en anonyme dans un monde virtuel) à côté de celle, honnête et franche, d’un véritable ami qui vous regarde droit dans les yeux ?

Quelqu’un m’expliquait un jour que j’avais « des ennemis sur Twitter ». C’est un peu comme si on m’avait dit que j’avais des ennemis au Vietnam : c’est très loin, je n’irai jamais là-bas et je ne parle pas vietnamien.

12 commentaires

  1. Pour bien comprendre comment fonctionne l’idéologie je vous invite à aller faire un tour sur le site de Libération.
    On y lit une pétition initiée par une association féministe contre lecyber harcellement.
    Le texte commence par un chapitre sur l’extrême droite, le vilain dessinateur Marsault qui s’est paraît-il livré à ces turpitudes et sa victime Mme Kamel (femme et racisée, pour Libé c’est du nanan.)
    Ce seront les seuls personnes nommées dans cette pétition.
    On comprend mieux comment peut fonctionner un régime totalitaire, ses petits soldats abrutis, sa mauvaise foi, son déni de la réalité, sa pénétration hémiplégique.

  2. Héminégligence : Anomalie due à une lésion de l’un des hémisphères cérébraux et qui conduit la personne atteinte à négliger (oublier) la moitié de l’espace qui l’entoure. Lorsque l’hémisphère droit est atteint le patient ne voit rien de la moitié gauche de son champ visuel.

  3. Le dernier paragraphe est excellent et résume tout.
    Je suis horripilé par tous ces gens qui se plaignent (comme le répète souvent Zemmour) des « effets dont ils chérissent les causes ».
    On peut très bien vivre sans twitter comme je le fais, et même sans facebook que j’ai très vite abandonné en en comprenant les limites et les travers.
    Mais il semble que ce genre de dérive soit le propre de cette pseudo gauche qui a biberonné aux méthodes du maoisme.
    Libetorchon en est un vecteur depuis longtemps. Plus personne ne se souvient du rôle pernicieux de July dans l’affaire de Bruay en Artois, ou des articles signés VAN, acronyme délirant de « vrai art nouveau » qui consistait à faire l’apologie du sabotage dans tous les domaines de la société.
    Cette mentalité destructrice qui perdure, qui a amené certains à saboter les TGV sans autre but que de nuire.

  4. Voici le texte de Christophe Carron en format texte:
    « Depuis quelques jours, de nombreuses personnes parlent de la ligue du LOL, à laquelle j’ai appartenu à partir de 2011. En ce qui me concerne, j’ai publié au sein de ce groupe Facebook privé jusqu’en 2013 avant de m’y faire plus rare.
    Je découvre des témoignages édifiants. Je crois n’avoir nui socialement ou professionnellement à personne, ni harcelé quiconque et n’avoir en tout état de cause, jamais eu l’intention, de manière directe ou indirecte, d’agir de la sorte. S’il s’avère que certains de mes propos ont peut-être pu blesser, ou ont pu apparaître pour certains de mauvais goût, j’en suis éminemment désolé et présente mes sincères excuses pour cela à toutes celles et ceux que cela aurait pu atteindre.
    Slate couvrira le sujet sans s’interdire aucun angle. Je ne prendrai évidemment part d’aucune manière, ni à la supervision, ni à la rédaction de ces articles. »
    Un peu hypocrite le jeune homme, cela veut dire quoi « plus rare » ?
    Merci pour votre blog toujours intéressant.

  5. Il me semble qu’il y a autre chose dans cette « affaire ». N’ayant vu aucune preuve mais juste lu des allégations, je ne dirai rien de la ligue du LOL et de ses agissements réels.

    En revanche, il me semble que ces gardiens du temple de la bien-pensance ligués dans le LOL ont pensé que s’ils agissaient là comme leurs adversaires idéologiques pouvaient le faire, les gars du LOL se sont dit : »oui, mais nous nous savons que c’est du 2nd degré », c’est-à-dire qu’ils considéraient être mieux que les autres et surtout que ceux de l’autre bord utilisant les mêmes armes qu’eux n’étaient pas eux aussi capables de troller en utilisant le 2nd degré, ce en quoi ils avaient tort.

    Je vois là-dedans une histoire de bons et de mauvais chasseurs de galinette cendrée.

  6. Excellent article. Mais je suis en désaccord avec votre comparaison finale : « C’est un peu comme si on m’avait dit que j’avais des ennemis au Vietnam : c’est très loin, je n’irai jamais là-bas et je ne parle pas vietnamien. »
    Tout d’abord rassurez-vous, personne ne vous veut du mal au Vietnam !
    Ensuite, ne jamais dire jamais… Je vous recommande même de vous rendre dans ce pays le plus vite possible j les partis communistes au pouvoir sont en voie de disparition dans ce doux monde, alors faites vite.
    Enfin, sachez que la jeunesse vietnamienne converse couramment en anglais et que les anciens parlent aussi français.
    Cordialement.
    Un lecteur… Du Vietnam.

  7. Ancien reporter, j’ai découvert – en zone de guerre – cette perle d’un journaliste d’une grande chaîne de télévision: « Nous les journalistes, nous sommes des juges. »
    A quoi je lui ai fait valoir que nous sommes, au mieux, des greffiers…
    Mais cette assertion est très caractéristique de la profession. Alimentée dans les écoles de journalisme (où j’ai enseigné) par les intervenants de la presse, en majorité de gauche.
    On ne s’étonnera donc pas de la défiance témoignée de plus en plus à l’égard des médias. Non sans raison.

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