Dimanche prochain, le 20 janvier 2019, aura lieu à Paris la « Marche pour la vie », organisée chaque année par des opposants à l’avortement.
Son traitement médiatique étant identique, année après année, inutile d’attendre lundi prochain pour observer ce qu’en ont dit les médias.
Les journalistes n’aiment rien tant que passer en mode « que va dire Machin ? » et nous révéler, avec plusieurs jours d’avance, le contenu d’une prise de parole (ou d’une lettre présidentielle…). Ce n’est pas ce qu’on leur demande ; personne n’attend d’eux des prophéties. Puisqu’ils ne se gênent pas, faisons de même.
Les gratuits du métro, mais également d’autres journaux, comme le Parisien par exemple, consacreront à la « Marche pour la vie » un petit encart de 3,5 x 3 cm sans photo, dans la rubrique « Et aussi » ou « l’Actu en bref » et relaieront l’évaluation la plus basse du nombre de participants.
Les journaux féminins en parleront pour rappeler la nécessité de « continuer le combat » : en 2019, il y a encore en France des gens qui s’opposent à l’avortement ! On mettra peut-être une photo parce que la presse féminine est une presse de l’image. Mais l’article tiendra en trois phrases, dont la dernière sera : « rappelons que près d’une femme sur deux a aujourd’hui recours à l’IVG au cours de sa vie ». Implicitement : être pro-life est une aberration, ces gens ne pèsent rien, leur existence même est une infraction au sens de l’histoire.
Les grands journaux sérieux, type Le Monde, traiteront l’événement sérieusement, lui consacrant un petit article d’apparence assez neutre (bref retour sur l’histoire et les objectifs de cette manifestation), qui comportera toutefois une citation d’officielle (Ministre de la santé ou présidente du Planning Familial) rappelant avec angoisse que la remise en cause de l’IVG a été mentionnée lors de l’évocation des grands débats voulus par les Français pendant la crise des Gilets Jaunes (preuve que lesdits Gilets sont des gens plutôt puants). Le texte se conclura sur la montée des populismes en Europe, ou peut-être sur une allusion à Trump, ou bien à Bolsonaro. Au choix.
Guillaume Meurice sera à la « Marche pour la Vie » : c’est un fidèle de l’événement. Il tendra son micro France Inter à quelques hurluberlus qui les cherchent et les attirent et qui lui expliqueront doctement que la légalisation de l’IVG est une invention des Juifs pour se venger de la Shoah ou une stratégie maçonnique au service du Grand Remplacement (« 200 000 avortements par an, 200 000 immigrés par an, vous croyez que c’est un hasard ? »). Guillaume Meurice boira du petit lait et on se bidonnera en studio le lendemain en diffusant les extraits enregistrés par le courageux comique, tout en se flattant de donner à entendre la vérité sur cette manifestation réactionnaire. A entendre, hein ? Parce que la radio ne permet pas de montrer les images. Et autorise donc à dire n’importe quoi. Guillaume Meurice recasera son calembour préféré : « je sais pourquoi ils appellent ça « Marche pour la Vie », c’est parce que la vie pour eux, elle est bientôt finie (franche rigolade), on n’est pas très jeune à la Marche pour la Vie : à croire que ce combat serait dépassé, d’arrière-garde, pas très moderne, quoi » (après, il nous diffuse la voix chevrotante d’une petite vieille et mazette, qu’est-ce qu’on se marre).
D’autres journalistes viennent avec des caméras et ne peuvent donc pas rire autant que Guillaume Meurice. A l’instar des reporters de France 5 l’année dernière (« Avortement, les croisés contre-attaquent »), ils font, au contraire, le constat que les manifestants de la « Marche pour la Vie » sont très majoritairement des jeunes. Et cela les inquiète. Ils n’ont qu’à faire comme Guillaume Meurice : dire que ce sont des vieux.
Elles aussi, elles seront là, bien sûr. Les Femen. Sans elles, on rirait moins (et elles sont tranquilles, le petit Meurice ne viendra pas les embêter, dommage on rirait plus) : Ces gueulardes mal baisées viennent chaque année à la « Marche pour la Vie » goûter la seule perversion qui puisse leur procurer un semblant d’orgasme : exhiber leur tétons inutiles devant des curés en soutane et des gamins en Cyrillus.
Pour ma part, je veux bien défiler contre l’IVG ou contre l’euthanasie. Mais j’ai du mal à marcher pour la Vie. Je ne crois pas à l’efficacité rhétorique des mots d’ordre qui accompagnent le choix du nom « Marche pour la Vie » : chanter que la « vie est belle » quand, pour tant de gens en ce bas monde, elle ne l’est pas du tout ; clamer, le regard baigné d’une béatitude allergisante, que « la vie est un cadeau », quand pour bien des gens, ce cadeau paraît empoisonné ; voilà qui est, à mon sens, contre-productif. Et j’ai toujours trouvé une certaine vérité à cette phrase de Rivarol : « il faut tant de raisons pour vivre qu’il n’en faut pas pour mourir ». Notez toutefois qu’il ne dit pas « pour tuer ». Au vrai, la vie n’est belle que si on la rend telle, en commençant par rendre belle celle des autres. Les militants de dimanche prochain le savent pourtant mieux que personne, eux pour qui l’aide aux femmes ne se limite pas à la signature d’un certificat de grossesse antidaté leur permettant « d’avorter quand même », ce qui n’embellit la vie de personne. Eux pour qui éviter à une femme d’avorter signifie assurer un accueil sûr, des années durant s’il le faut, à elle et à son enfant, cacher parfois chez soi une femme qui fuit un avortement forcé, accompagner à la maternité, au beau milieu de la nuit, une femme enceinte, abandonnée de son conjoint, de ses amies, de ses parents.
La lutte contre l’IVG est un combat pour la décence et la cohérence. Mère de famille nombreuse, j’ai vécu chez le gynécologue ces instants vertigineux où, voyant apparaître sur l’écran noir et blanc un petit être frétillant, je lui ai murmuré : « rends-toi compte qu’en ce pays, il suffirait que je le veuille pour que ton cœur cesse de battre ». Et quelques jours plus tard : « Salut toi, tu n’as pas beaucoup changé depuis la dernière fois, mais tu peux être rassuré, même si je le voulais, je n’ai plus le droit de te tuer depuis hier matin, va comprendre ! ».
Je ne me reconnais aucun droit sur la vie de personne et ne reconnaît à personne aucun droit sur la vie de quiconque. Si je ne marche pas pour la vie, je veux marcher moi, pour le respect de la liberté la plus absolue, la plus désirable, celle dont j’ai le bonheur de jouir ; un bonheur que je partage avec beaucoup de frères humains qui ont fini leur vie dans la poubelle des déchets biologiques. La liberté de n’avoir point été ni voulu, ni programmé, de n’avoir fait l’objet d’aucune « planification ». La liberté vraie de ceux qui, avant même de venir au monde, lui lancent le beau mot d’Aimé Césaire : « accommodez-vous de moi ! ».
Et je dédie ce texte à huit millions de libertés dont le monde n’a pas voulu s’accommoder, et en particulier à ma nièce – ou à mon neveu (je ne saurai jamais).
Voici une critique qui, pour sa pertinence, a mérité de figurer en post-scriptum de ce papier, avec sa réponse :
J’ajoute que le fait de parler de lui, confère à ce tout-petit un peu de l’existence qu’on lui a refusée. Et que, pour cette raison, jamais, ce faisant, je n’éprouverai aucune mauvaise conscience.
Apparemment vous aimez laver votre linge sale en public. Puisque vous impliquez vos lecteurs dans vos querelles familiales, je dois dire qu’à la place de votre soeur ou belle-soeur, je n’apprécierais pas. Mais je suppose que vous savez ce que vous faites, et que ça vous est bien égal.
Critique intéressante qui témoigne que vous avez lu mon texte jusqu’au bout. C’est rare et je vous en remercie. Aussi je vous réponds bien volontiers : d’abord, il faut vivre avec son temps, et mes nièces et neveux ne sont pas nécessairement les enfants de ma sœur ou de ma belle-sœur. En l’occurrence, pas de « querelle familiale » puisque cette personne n’est pas de ma famille et que nous ne nous sommes jamais rencontrées. Ensuite, on m’a suffisamment reproché d’être trop impersonnelle dans mes écrits pour que j’éprouve une certaine satisfaction à lire le reproche inverse. Enfin, il est des sujets sur lesquels on encourt vite un procès en illégitimité quand on en parle avec trop de détachement théorique (« tu n’es pas concernée, donc tu te tais avec tes grands principes ») : l’IVG est de ceux-là.
Merci, vous êtes parfaite,
C’est toujours un grand plaisir de vous lire,
Vous debordez de bon sens et d’honnêteté
Madame,
Vous lire est un plaisir sans cesse renouvelé. J’apprends souvent, je souris ou je ris tout aussi souvent et je réfléchis toujours : c’est tellement rare ces derniers temps que tout cela soit réuni que je voulais vous remercier, tout simplement.
Merci.
Merci à vous d’avoir pris le temps de me dire ces gentillesses. Bien souvent, on ne réagit à un article que lorsqu’il nous déplaît. Laisser un mot pour dire qu’on a pris plaisir à le lire est une délicatesse rare !
Il y a des personnes qui, n’ayant pas de compétences particulières et ne se sentant pas dotées d’ un jugement sûr, se gardent bien de donner leur avis, mais qui vous lisent régulièrement, avec attention et reconnaissance, se réjouissant de voir parfaitement exprimé ce qu’elles ressentent confusément ou préférant prendre le temps de comprendre plutôt que de critiquer.
Je vous en suis très reconnaissante !
Moi aussi j’ai toujours plaisir à vous lire et tout comme vous je choisis la vie.
[…] Ingrid Riocreux […]
Puisque Mme Riocreux semble « aimer laver son linge sale en public », critique d’un lecteur qu’elle trouve pertinente,
et éprouve une certaine satisfaction de savoir qu’on trouve ses propos personnels,
pourquoi n’évoque t’elle pas le foyer soit disant pour femmes qui fuient l’avortement qu’elle soutient, alors qu’en réalité ce foyer héberge sans raison des femmes dans une toute autre situation et n’a que pour conséquence de cacher des femmes pour couper les enfants de leur père sans raison.
Une sorte de destruction familiale dont les enfants en subiront les conséquences.
Dans son texte l’évocation du rôle du père est absent hormis l’unique citation qui tente de justifier que la mère est « abandonnée de son conjoint » ce qui est loin d’être une généralité.
Et je dédie ce commentaire à tous les enfants privés, sans raison valable, de leur père par des associations ultra féministes.
C’est la première fois qu’on me reproche ma proximité avec des « associations ultra féministes »! On m’accuse, en général, de n’être pas assez féministe, voire d’être anti-féministe. Mais « ultra-féministe », c’est vraiment une première! Merci ! Vous avez manifestement des problèmes à régler avec quelqu’un, mais ce n’est pas avec moi. Si votre épouse est, comme je le crois, une des femmes accueillies dans ce foyer, sachez seulement qu’elle ne peut être maintenue éloignée de vous, ainsi que ses enfants, que si vous avez été reconnu coupable de violences envers elle, ou si elle fait l’objet d’une protection en attendant le procès. Les foyers d’accueil pour les femmes victimes de violences conjugales ne sont pas hors-la-loi. Et je suis la première (je l’ai déjà écrit sur ce blog) à regretter qu’en France, ce type de structures n’existe pas pour les hommes victimes de violences conjugales. Preuve, s’il en fallait une, que je ne suis pas ultra-féministe. Je souhaite une résolution rapide et pacifiée de votre situation personnelle, afin que vous puissiez revoir vos enfants.
Vous oubliez juste un détail qui a son importance : les accusations mensongères, très fréquentes en « affaires » dites » familiales », accusations bien souvent « suggérées » par l’avocrasserie divorciste.
Merci pour votre verve! Merci pour votre langue qui change de la bouillie habituelle. J’admire la capacité peu moderne à aimer l’être qui a été donné mais pas forcément désiré. Pourtant la liberté d’avorter me semble souhaitable pour plein de raisons pratiques. Un être n’a quasiment aucune chance de survivre et de s’accomplir sans l’amour et le soutien de sa mère.
Heureuse si je vous « change de la bouillie habituelle »: c’est en effet mon but. L’IVG, « souhaitable pour des raisons pratiques » ? Le problème est de vivre avec, des mois, des années après. Vous n’imaginez pas les témoignages bouleversants que je reçois depuis la publication de ce texte sur mon blog. Et il en va ainsi à chaque fois que j’aborde ce sujet.
[…] Selon Ingrid Riocreux : […]
Post intéressant à lire parce que pour une fois, je suis en désaccord avec vous (je suis totalement pro-IVG) ; mais par ailleurs, à votre instar j’aime lire des gens dont les positions opposées aux miennes sont intelligemment présentées.
Ma principale critique porte sur le passage sur les Femen, attaque ad personam, qui à mon sens dessert le propos (en particulier en contraste avec la critique totalement fondée sur G. Meurice).
Je m’auto-corrige : « Post d’autant plus intéressant à lire que ».
Les autres posts sont aussi intéressants ! Mais quand je n’ai qu’approbation à fournir, je ne ressens pas le besoin de commenter.
Les chroniques du genre de celles que vous écrivez gagnent beaucoup lorsque, comme aujourd’hui, vous y mettez un peu du vôtre. Cela constitue un témoignage et ce témoignage crédibilise votre propos. Mais il faut faire attention de ne pas en mettre trop. En ce domaine comme en d’autres, il faut savoir retenir son cheval. Dans une «chronique d’humeur», la retenue est une vertu.
Merci pour celle d’aujourd’hui et bonne journée !
Merci.
Vos articles sont toujours drôles et délicieusement pertinents,
Je conseille à tous vos lecteurs de lire vos deux ouvrages sur la langue des médias.
Indispensable pour « lire entre les lignes » .
Bravo et continuez ce travail d’utilité publique.
Merci
Ah, chère Ingrid, vous êtes la preuve vivante de la bêtise de ce triste sire de Meurice: catho, tradi, anti-IVG (position que je ne partage pas mais que je respecte) et dans le même temps jeune, franchement brillante, très rigolote et, oserais-je ajouter, terriblement sexy…
Je vous salue Madame et vous dit mon amitié.
… Et donc du coup vous irez marcher ? Ou vous tirerez prétexte du nom de la Marche qui ne correspond pas à Madame l’Agregée pour rester dans vos chaussons pendant que toutes les provinces sont condamnées à se lever à 5h du matin pour aller lisser le pavé parisien ? Ces pinailleries de bobo de salon me cassent franchement les pieds et me Dégoutent. J’attendrai encore un peu avant de m’abonner à Causeur…
Tout de même étonnant d’entendre tant et tant de bonnes volontés, ces élans de tendresse vers les petits agrégats de cellules, déjà êtres complets et viables, mais volontés qui refusent d’accorder l’existence, que peut-être Dieu a voulu leur donner: la vie, hasard combinatoire entre cellules ou cadeau ?
Voilà qui sépare les pros et les anti.
On prétend aimer la vie, pas assez cependant pour aimer celle des autres, y a-t-il des vies (des êtres) qui valent plus que d’autres ?
Les élus dans ce monde, qui n’ont rien demandé, contre les réprouvés de notre monde qui n’ont pas demandé d’y entrer mais ignoreront éternellement que ce monde se donne tous les jours les outils qui permettent de renvoyer au néant les nouveaux petits gêneurs, et qu’ils se le tiennent pour dit une fois pour toutes…
Vous aimez tant la vie ? Alors protégez-la donc !
Vous êtes contre l’avortement, c’est votre droit. Je suis à la fois contre son interdiction et contre l’abus qui en est fait, c’est-à-dire l’avortement de confort, la contraception existe, si on ne l’utilise pas, on assume, on ne demande pas à la société d’assumer. C’est inhumain comme raisonnement ? C’est juste une question d’opinion, je ne veux pas payer pour des irresponsables.
J’ai bien lu votre texte, les manifestants de la « Marche pour la vie » sont des gens honorables, c’est ce que je pense. Par contre, les commentateurs de France Inter sont trop souvent des gens sectaires, de la catégorie j’en profite, j’ai tous les droits et aucun, mais alors vraiment aucun devoir.
Ecouter France Inter ou l’un des médias de l’audiovisuel public est un signe de déficience mentale, ce n’est la plus souvent que de l’intoxication.
Chère Madame,
Habituellement, j’apprécie beaucoup vos articles mais là, je ne vous suis pas du tout.
Maman d’une enfant handicapée (en Suisse), je peux vous assurer que les choses n’ont pas été faciles ni pour elle, ni pour son frère, ni pour ses parents et que la société, et les églises, ne font pas grand chose pour nous aider. La situation s’est un peu améliorée mais nous sommes toujours à la recherche d’un emploi et d’un logement adaptés pour notre fille.
Bien sûr, j’ai pris un moyen contraceptif pour éviter d’avoir un troisième enfant que je n’aurais pas pu assumer et que la société ne m’aurait pas aidée à assumer non plus. Comme vous le savez, aucun moyen contraceptif n’est sûr à 100% et j’avais donc au moins l’assurance qu’en cas d’échec contraceptif, j’aurais eu droit à l’avortement. Cette « tranquillité » d’esprit nous a facilité la vie, à mon mari et moi-même, jusqu’à la ménopause.
J’aimerais encore ajouter deux trois choses comme, par exemple, le fait que l’une de mes connaissances a voté contre l’avortement (en Suisse c’est possible) alors que sa femme en a subi un (authentique !), ou le fait que plusieurs de mes connaissances ont avorté et s’en portent très bien (on évoque toujours celles qui l’ont mal vécu, jamais l’inverse) ou encore le fait que l’immense majorité des enfants non désirés est à la charge financière et humaine des mères et pas des pères, etc.
il est vrai que j’ai été surpris de lire votre implication dans cet article, vous toujours distancié mais pas détaché, un rien moqueuse, pratiquant la démonstration lumineuse, voilà que dans la deuxième partie de l’article, je vous découvre rageuse combative avec du fiel et du ressentiment.
Vous savez quoi?
Même si je ne partage pas ici complètement votre point de vue, je me sens plus proche de vous.
Pourquoi?
Ce que je déteste le plus ce sont les gens qui jamais ne laissent aller leurs émotions et se croient supérieurs dans leur démonstration, victorieux dans le combat parce qu’ils conservent leur calme.
Après , sachez que les critiques envers vous et vos opinions deviennent plus tranchantes et les oppositions plus manichéennes.
Bien à vous madame, j’aime vos articles, votre livre et j’avoue être admiratif de la haute tenue de votre français.
distanciée… détachée
Vois, j’ai mis aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal,
16 en te prescrivant aujourd’hui d’aimer Yahweh, ton Dieu, de marcher dans ses voies et d’observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que Yahweh, ton Dieu, te bénisse dans le pays où tu vas entrer pour le posséder.
17 Mais si ton cœur se détourne, que tu n’écoutes point et que tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir,
18 je vous déclare en ce jour que vous périrez certainement ; vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où après avoir passé le Jourdain, tu vas entrer pour la posséder.
19 J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité,
20 en aimant Yahweh, ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui ; car cela, c’est ta vie et de longs jours à demeurer dans la terre que Yahweh a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. »
Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.
Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.
Tout ça pour dire que parler de la Vie d’une manière aussi « horizontale » est assez problématique… Épouser la conception séculière de « la vie » n’est pas neutre…
Tout ça pour dire aussi que la schizophrénie des catholiques entre privé / public, séculier et religieux, naturel et surnaturel, est un puissant frein pour la pensée et aboutit finalement à des apories… Effectivement le terme marche pour la Vie est un terme qui est catholique mais présenté comme « neutre ». De ce point de vue, séculier, l’ambivalence du terme vie peut se justifier. Sauf qu’en l’épousant vous prenez une distance immense avec la dimension chrétienne qui est la seule pour laquelle le terme marche pour la vie ait un sens. En ce sens défendre la vie à un niveau naturel c’est un peu faire de la théologie honteuse et refuser de marcher pour la vie pour un chrétien c’est se distancier du christianisme.
Ainsi la marche pour la vie en prétendant défendre une vue chrétienne avec la logique séculière est en contradiction avec celle ci comme vous le montrez, et du même coup vous vous mettez en contradiction avec la Foi chrétienne en défendant la raison séculière. C’est un débat de 2 schizophrènes…
Madame, la fin de ce texte m’a fait venir les larmes aux yeux. Merci beaucoup.
Madame bonjour,
J’apprécie volontiers les désaccords et j’apprécie votre style (rien à voir avec les idées, j’aime me confronter aux arguments) en général par contre les fakes non, quand vous dites que vous avez vu « un être frétillant sur le tableau noir et blanc » c’était à combien de mois? Parce que moi,même à 3 mois de grossesse, je n’ai pas vu d’être frétillant, tout juste si on distinguait un petit point, de dire des mensonges, ça n’a jamais rien apporté à une cause quelle qu’elle soit, c’est important de le souligner.Il y a quelques années, j’ai fait une fausse couche à 1 mois’je n’ai pas vu de différences avec les règles, peut être un peu plus abondantes , mais je n’ai pas vu de petit “ frétillant” sortir de mon corps, alors je savais que j’etais enceinte et je l’ai mal vécu et comme j’avais déjà une fille, j’avais l’impression de l’avoir perdue, ça m’a fait énormément de mal donc je pense qu’un avortement risque de ne pas être anodin pour certaines femmes mais d’autres ne le vivront pas mal, comme certaines femme ne vivent pas mal les fausses couches et vous savez quoi, « l’être frétillant »que vous dites et qui ne l’était pas, s’est retrouvé au toilettes avec le sang menstruel, il n’y avait pas de cercueil de 1 nanomillimetre pour lui et d’ailleurs il aurait fallut prendre un microscope pour l’identifier. Peut être que je suis myope mais vous vous avez certainement les yeux bioniques ou bien l’imagination débordante pour argumenter votre cause toutefois cela n’en fait pas une vérité.Je pense justement que personne n’a le droit de décider pour elles, chacun est libre et c’est fort heureux.Et sinon,c’est quoi la suite? Criminaliser les femmes qui avortent? Donc une mere de famille avec 5 enfants devrait aller en tôle quittea laisser les autres 5 enfants sans mère comme dans certains pays, ça n’a pas l’air de vous déranger que des enfants puissent vivre sans l’amour de leur mère pendant 20 ans et plus (avec la mortalite suite a des avortements clandestins)avec tout ce que cela implique, le regard des autres etc…un papa + une maman pour chacun sauf quand ca vous arrange!Je vais être un peu vulgaire mais on vivrait bien mieux dans le monde si chacun s’occupait de ses fesses, au lieu de celui du voisin, Jésus l’a dit mieux que moi« la poutre et la paille” malhereusement c’est souvent mal interprété. Puisse chaque enfant sur cette terre vivre avec de l’amour!( excusez pour les fautes, pas évident avec le tel)
Mme Riocreux,
Merci pour vos articles et vis ouvrages.
J’admire votre intelligence et votre sens critique. Je me régale, en ce moment, de votre dernier livre « Les marchands de nouvelles » qui est tellement d’actualité. Je ne peux plus écouter un journaliste sans analyser la moindre virgule dans leur torchons. La décadence est « En marche » partout. Dans les médias, dans les services publics, dans l’enseignement, dans l’esprit des gens… Je lutte pour ne pas devenir fou et je m’accroche à des textes comme les vôtres, ceux de Philippe de Villiers, Boualem Sansal. Vous êtes le dernier petit bout de racine qui retient ma chute vertigineuse vers l’abîme.