… de crème solaire.

solar cream

Imaginons un instant cette scène, en pleine journée de canicule :

– Bonjour madame, je suis Truc de Radio Bidule, que faites-vous ?

– Eh bien, je bois !

– Malheureuse, vous aggravez ainsi la crise de l’eau ! A cause de gens comme vous, en 2030, le déficit hydrique mondial sera de 40 % !

C’est peu ou prou la comédie que l’on nous joue actuellement avec la crème solaire.

Sur des médias différents (chaînes de télé, stations de radio), on a pu entendre le même type de reportages :

Le journaliste arpente la plage et bondit sur la première personne qu’il voit sortir son tube de crème solaire :

« Que faites-vous ? »

La personne, toute fière d’être présentée (croit-elle) comme modèle aux futurs auditeurs ou téléspectateurs, répond : « je mets de la crème solaire et j’en mets à mes enfants, c’est indispensable de se protéger »

Et là survient la douche froide : « connaissez-vous l’impact de cette crème solaire sur l’environnement ? »

La pauvre victime se décompose. Ainsi donc, elle n’est pas la bonne élève exemplaire ? La consigne aurait-elle changé sans qu’on la prévienne ?

Elle bafouille qu’elle croyait bien faire, qu’elle va essayer d’acheter une crème solaire moins nocive pour la Planète, elle bat sa coulpe et récite sa leçon : c’est vrai que c’est important de protéger l’environnement, et puis les poissons n’ont pas à manger nos produits pharmaceutiques, et les nappes grasses à la surface de l’eau c’est pas joli.

Parfois, la personne a de la jugeote : « on est mal informé sur les effets des crèmes solaires » (= c’est la faute des journalistes si je pollue, pas mal !).

Réaction plus délectable encore : « qu’est-ce qu’on doit faire alors ? » (le journaliste ne répondra pas)

On aurait pu nous livrer un traitement intelligent du problème, tenant compte du caractère contradictoire des discours auxquels nous sommes soumis (il est mal de ne pas mettre de crème solaire mais il est mal d’en mettre) : « plusieurs approches cohabitent actuellement sur la question des crèmes solaires : état de la question ». Mais les journalistes ne résistent jamais à la tentation du traitement culpabilisant.

Ils oublient de dire (mais peut-être est-ce révélateur de leur sens des priorités) que les crèmes solaires ne sont pas seulement dangereuses pour les poissons ou pour les récifs coralliens. Beaucoup d’entre elles, y compris des crèmes qui « respectent la Planète », s’avèrent cancérigènes et sont avant tout fortement nocives… pour l’homme. A titre personnel, cet argument me suffit pour préférer le burkini à n’importe quelle crème solaire. C’est plus efficace contre les UV, ça ne détruit pas les coraux et en plus, ça fait rire les poissons.

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