Triomphalisme et arrogance hors de propos

En emportant l’élection législative partielle de Poissy hier, après avoir vécu une semaine des plus difficiles, les pontes de l’UMP n’ont pas eu le triomphe modeste. Pourtant, dans une circonscription où la droite faisait encore 60 % des voix en 2002, on ne peut pas dire qu’ils avançaient en terrain miné.

Surtout, avec un candidat pour le moins sympathique et populaire, on aurait pu s’attendre à un score supérieur à 52%. A vrai dire, l’Elysée a bien cru perdre une élection pourtant largement à la portée des siens et ce à cause des erreurs qui se sont accumulées depuis la rentrée au gouvernement.

C’est bien connu, la meilleure défense, c’est l’attaque. La consigne fut donc de pointer les médias du doigt comme si ces derniers étaient responsables des mésaventures de Nicolas Sarkozy. Le plus outrancier, comme d’habitude , était l’impayable Lefebvre au micro de Jean-Michel Aphatie. Il accusa, sans rire, les médias d’avoir voulu détruire Nicolas Sarkozy ! Bien sûr, ce sont les médias qui ont tout de suite relevé le lapsus du Président lorsqu’il parla des coupables du procès Clearstream. Ce sont les médias qui ont forcé Kouchner et Mitterrand d’être scandalisés par l’arrestation de Roman Polanski. Ce sont les médias encore, qui ont rapidement pris le relais de Marine Le Pen pour accuser le ministre de la Culture de penchants pédophiles. Et enfin, ce sont encore eux qui ont trouvé un strapontin à Monsieur Hervé Marseille au Conseil économique et social afin que celui-ci libère une place au conseil d’administration de l’EPAD permettant à Jean Sarkozy d’être élu dans un fauteuil à la présidence de cet établissement.

Soyons sérieux, si tant est qu’un Lefebvre en soit capable. La presse a relativement laissé Nicolas Sarkozy tranquille pendant les deux premières années de son mandat. Elle a même participé, par son silence lâche et coupable, à la forfaiture du traité de Lisbonne. Seulement, il y a aujourd’hui Internet, cette pire saloperie inventée par l’Homme selon le pitoyable Séguéla. Et sur la Toile, les gens ont réagi à toutes les bêtises gouvernementales. Jusque dans les commentaires sur le site du Figaro, ils se sont montrés scandalisés par les affaires Polanski, Mitterrand et Sarkozy fils. Les médias institutionnels, qui commencent peut-être à comprendre le danger d’être à ce point déconnectés, ont fini par changer leur fusil d’épaule. Et ont fini par y donner quelque écho. Trahison pour Lefebvre, Darcos et Bertrand. D’où les tacles de ce lundi matin.

Mais c’est trop tard. A moins de copier l’Internet chinois, je ne vois pas aujourd’hui ce qui empêchera n’importe quel gouvernement, même celui-là, d’inverser la tendance. Et c’est heureux.