Les apparitions médiatiques de Monsieur Bernard Laporte ne manqueront pas de scandaliser tous ceux pour qui le Service de l’Etat et l’amour de la Chose publique ne sont pas des vains mots.

Reprenons. Mardi après-mid à Bondy, Monsieur Laporte annonce devant une association qu’en cas de probables sifflets le soir même au Stade de France pendant la Marseillaise, il quittera la tribune présidentielle. Quelques heures plus tard, il fait exactement le contraire. Je ne suis pas le dernier à expliquer ici que le maître en politique de Monsieur Laporte est devenu le spécialiste en matière de versatilité et de double langage. Mais à six heures d’intervalles, je ne crois pas beaucoup exagérer en écrivant que cela me la coupe.

Le lendemain soir, invité de Michel Denisot en compagnie de la chanteuse Lâam, il participe à une mise en scène grotesque où cette dernière massacre pour la seconde fois en moins de 24 heures la Marseillaise. Elle y ajoute une innovation supplémentaire en montant sur la table : l’hymne national ravalé au rang de chanson de bistrot ! Je me demande bien si le manque de respect envers ce dernier n’est pas plus fort dans cette circonstance que par des sifflets d’une grosse minorité certes, mais qui n’aurait pas été audible si le reste du public, à l’instar de celui d’un stade anglais, l’avait repris en choeur au lieu d’être observateur tétanisé. Notons au passage que les mêmes sifflets pour France-Maroc en novembre 2007 avaient été bizarrement l’objet d’un silence radio des classes politique et médiatique à quelques exceptions près (Canard Enchaïné, Grossiord d’Europe 1 et Rioufol du Figaro) comme l’a justement remarqué Marc Cohen sur Causeur.fr.

Enfin, non content de ne pas quitter la tribune, comme l’aurait fait n’importe quel serviteur de la République bien constitué (se reporter à mon billet d’hier soir), il annonce que c’est tout le stade qui devra le faire au cas où la situation se renouvellerait. Autrement dit, les ministres invités ne sont pas capables de faire leur boulot et les cons qui payent leur place, eux, doivent la quitter.

Ce type qui aime grenouiller dans le jambon et le casino, ce sélectionneur qui fait lire -et pleurer- la lettre de Mocquet avant les matches des rugbymen français n’est décidément pas à sa place. Mais bon, c’est un copain, quoi….Combien gagne un ministre des sports ? Si je me laissais aller -à l’ambition et au dumping social- je proposerais à Sarkozy : » Pour la moitié, je fais le boulot ! »

Lui qui répète à longueurs de discours que les incompétents doivent en tirer les conséquences, c’est à la porte qu’il devrait mettre son ministre des sports.

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