En mai dernier, j’expliquais comment les digues médiatiques avaient cédé sur la question de l’euro. Patiemment, les thuriféraires de la monnaie inique ont tenté de colmater les digues. Nicolas Sarkozy a réussi à convaincre Merkel de payer pour la Grèce. On est ensuite passé à l’affaire Bettencourt, puis à deux autres séquences médiatiques, les caravanes roms de l’été et les retraites. La question de l’euro était passée à la trappe. Au point que le 21 novembre dernier, lorsque Nicolas Dupont-Aignan déchira symboliquement un billet de 10 euros géant pendant le discours clôturant le congrès de DLR, on pouvait craindre qu’il ne soit raillé à nouveau, tel un hurluberlu.

Tel ne fut pas le cas. Aujourd’hui, la perspective de sortie de l’euro semble devenir une des questions majeures du débat politique. Ce soir, c’était le dossier du journal de France 2. Mais c’est surtout la semaine dernière, dans l’émission indispensable[1. On raconte que dans l’esprit de Rémi Pfimlin, elle ne serait pas si indispensable, et même franchement dans le collimateur. Pour des questions d’audimat. On ne nous avait pas assuré en haut lieu que la suppression de la pub après 20h permettrait de s’affranchir de l’audimat ?] de Frédéric Taddéi, Ce soir ou jamais, que j’ai eu l’agréable surprise d’assister à des coming-outs de première importance. On a en effet pu entendre Michèle Cotta confesser « qu’elle ne croyait plus en l’euro », Thierry Ardisson renchérir qu’en matière démocratique, l’Union européenne lui faisait penser à une autre union, soviétique celle-là, reprenant la comparaison de ces ringards de souverainistes et enfin Bruno Gaccio abonder dans le même sens eurocritique. Que ces trois personnes, qui n’avaient jamais jusque là manifesté beaucoup de velléités eurosceptiques, s’expriment ainsi, sans la crainte d’être clouées au pilori dès le lendemain par leurs confrères parisiens, en dit long sur l’état d’esprit qui doit régner dans le microcosme actuellement. Les vannes sont grandes ouvertes. Et si la prévision de Jacques Sapir est juste[2. Il a annoncé que la crise terminale de l’euro aurait lieu dans douze mois, soit au moment du début de la campagne présidentielle. Chic !], il n’y aura plus guère que Bernard Guetta et Alain Duhamel pour défendre la viabilité de la monnaie unique l’année prochaine.

Et s’il fallait un signe supplémentaire que ce débat ne s’arrêtera plus, c’est bien ce que nous a dit ce soir, au micro de Christophe Hondelatte, notre Duduche national. Marine Le Pen est plus dangereuse que son père, expliquait-il, parce que son discours économique, et notamment son désir de sortie d’euro, pourrait susciter de l’espoir dans la population. Si même lui s’en rend compte…

17 commentaires

  1. Cher David,
    Voilà effectivement d’excellentes nouvelles. Que tous ces clowns médiatiques s’aperçoivent enfin que Jacques Sapir aurait raison sans se faire embrancher par les Parigots bobos, ça réchauffe en ces temps de frimas. L’autre zozo qui ose enfin comprendre que l’union européenne ressemble à l’Union soviétique peut toujours consulter Daily motion et le petit discours de Vladimir Boukovsky d’il y a quelques années.
    Enfin ! C’est toujours mieux que de l’européisme bêlant.

  2. @Jardidi

    Bien sûr que oui. Et elle se produira en 2015 au plus tard, fin 2011 plus probablement. J’ai lu Jacques Sapir et je suis heureux de ce qu’il a écrit, mais c’est une conclusion à laquelle je suis arrivé indépendamment ( à certains moments, j’ai une sorte d’intuition qui me tient lieu d’intelligence ).

  3. Ce que vous décrivez, David, indique-t’il que les médias fonctionnent au conformisme des aisés plutôt que sous la domination des classes dirigeantes?
    Sancelrien: votre assurance me plait mais j’aurai souhaité un peu d’argumentation.

  4. Je ne crois pas que gaccio (classé à l’extreme-gauche) et ardisson (monarchiste de gauche) soient vraiment représentatifs de l’inteligentsia médiatique parisienne. La réaction de M. Cotta me surprend plus. J’ai vu NDA sur LCI ce matin, questionné par Barbier. Pour une fois je n’ai pas trop senti ce ptit con aussi prétentieux et méprisable qu’à l’habitude. Aurait-il aussi des doutes ?

  5. Je suis moins optimiste que vous,mon cher David.Le trio Ardisson-Cotta-Gaccio me fait surtout penser à la chanson d’Edith Piaf « les 3 cloches » et je ne crois pas que leur point de vue soit très significatif.

  6. d »abord qui a détourner le NON a cette Europe la?
    UMP–PS
    L »EUROS C »EST COMME LES DROGUES??
    facile d »y rentrer,mais très difficile d »en sortir,et PERSONNE n »y a intérêt
    dans se beau pays d »hypocrites,les politiciens de tout bords ont trahie le peuple,qui ne voulait pas de cette Europe la?
    nous n »étions pas prêt dans TOUT les domaines,beaucoup le savait,mais sa la fermait,
    l »euros a appauvris les Français,la plus grande dévaluations de toute notre histoire,
    se qui m »étonne c »est que PERSONNE n »ose parler des dettes de notre pays,1650 milliards,55,d »intérêt,premier budget du pays ,la dette social,136 milliards,je n »ose pas vous les transformer en Francs,,,
    voila le véritable problème,,LA DETTE ,comment la rembourser,et comment,,,tous le monde est MUET,,de la gauche a la droite,de l »extrême gauche a l »extrême droite,,,bizarre,
    le trio de nanties donne leurs avis, dont tout le s »en fout,les irresponsables qui nous l »on imposer s »en lave les mains ,
    et comme toujours se sont les cons-tribuables que l »on va de nouveau saigner,,,pour payer leurs conneries,
    mais attentions,lorsque le foin manque,et que vivre deviens de plus en plus difficile,et que l »avenir est sombre,
    ces mêmes politiciens de tout bords ferait bien d »annoncer la couleurs avant les élections a venir
    sinon,la rue va s »exprimer,et se ne seras sûrement pas 68,,,

  7. Il y a quelques années, je me suis engagé à ATTAC. L’association fut récupérée par des trotsko-écolo-bobo, je l’ai quitté. A l’époque, on dénonçait l’europe libérale, le capitalisme financier, les positons du FMI et de l’OMC… On passait pour des salopards, des fachos, des stal… les média, libé en tête, nous vomissaient… et puis on a entendu une autre petite musique: sur la taxation des flux financiers, sur les patrons voyou, sur le protectionnisme… une musique plus douce et moins virulente, une petite musique qui disait vous aviez raison… mais sans vraiment le dire de vive voix.
    Au regard de ce qui se passe aujourd’hui sur l’islam et sur l’immigration, je suis presque certain qu’ils vont nous rejouer cette petite musique dans quelques temps… ils savent y faire ! il n’y a que comme ça que ces salopes maintiennent leurs influences.
    Qu’ils dégagent!. Le plus vite sera le mieux.
    Une alliance Marine et NDA se serait sans doute le plus efficace pour les faire partir plus vite. A condition que le deuxième fasse preuve de courage en direction de la première.

  8. Bernard Maris est économiste. Bernard Maris est actuellement professeur des universités à l’institut d’études européennes de l’université Paris-VIII.

    En 1992, il s’était prononcé pour le oui au référendum sur le traité de Maastricht. En 2005, il s’était prononcé pour le oui au référendum sur la Constitution européenne. En 2008, il s’était prononcé pour le oui au traité de Lisbonne.

    Mais aujourd’hui, il a bien changé.

    Mercredi 15 décembre 2010, à la page 6 de Charlie Hebdo, Bernard Maris écrit dans sa chronique :

    « Moi-même, je pense qu’il y aura une nouvelle crise financière, que la zone euro éclatera, que l’Europe se balkanisera – elle est déjà balkanisée. Mais un certain nombre d’événements surgis depuis dix ans n’étaient pas prévisibles : la méga-crise financière, qui pouvait vraiment la prévoir ? Les Twin Towers ? »

  9. Trois intellectuels ouistes commencent à comprendre : Jean-François Kahn, Emmanuel Todd, Bernard Maris.

    – Jean-François Kahn est journaliste, co-fondateur des hebdomadaires « L’Evènement du jeudi » et de « Marianne ».

    En 1992, il s’était prononcé pour le oui au référendum sur le traité de Maastricht. En 2005, il s’était prononcé pour le oui au référendum sur la Constitution européenne.

    Samedi 18 décembre 2010, à la page 35 de « Marianne », Jean-François Kahn écrit :

    « Je pourrais aussi, je l’admets, republier l’article dans lequel j’expliquais mes raisons de voter oui au référendum européen, car il faut reconnaître, aussi, qu’on s’est trompé quand on s’est trompé. »

    – Emmanuel Todd est historien. En 2005, Emmanuel Todd s’était prononcé pour le oui au référendum sur la Constitution européenne.

    Vendredi 17 décembre 2010, Emmanuel Todd déclare à l’hebdomadaire Marianne :

    « l’exacerbation des différences nationales par le libre-échange conduit à l’explosion de l’euro. Or, nous pouvons sortir de cette crise par le haut, grâce à l’instauration d’un protectionnisme européen qui seul pourrait sauver la monnaie commune et qui pourrait bénéficier à l’industrie allemande.

    Philippe Cohen : Votre pronostic ?

    Emmanuel Todd : A 90 % hélas, nous allons à l’explosion de l’euro. »

    http://www.marianne2.fr/E-Todd-Cessons-de-nous-agenouiller-devant-l-Allemagne_a200829.html

    – Bernard Maris est économiste. Bernard Maris est actuellement professeur des universités à l’institut d’études européennes de l’université Paris-VIII.

    En 1992, il s’était prononcé pour le oui au référendum sur le traité de Maastricht. En 2005, il s’était prononcé pour le oui au référendum sur la Constitution européenne.

    Mercredi 15 décembre 2010, à la page 6 de Charlie Hebdo, Bernard Maris écrit dans sa chronique :

    « Moi-même, je pense qu’il y aura une nouvelle crise financière, que la zone euro éclatera, que l’Europe se balkanisera – elle est déjà balkanisée. Mais un certain nombre d’événements surgis depuis dix ans n’étaient pas prévisibles : la méga-crise financière, qui pouvait vraiment la prévoir ? Les Twin Towers ? »

  10. Du temps de Solon, il y a près de 2700 ans, la dette, on la réglait en changeant la monnaie. Il a fondé la drachme pour ça ! Et les créanciers, il les traitait avec les hoplites, c’est-à-dire à coups d’épée dans le cul !

  11. La vidéo la plus hilarante de l’année 2010 !

    Le président permanent de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, a composé des voeux aux Européens sous forme de haïku, un bref poème japonais, qu’il présente à la fin d’un message vidéo dans lequel il revient sur sa première année en poste.

    « Nous devons tous travailler à donner de l’espoir aux gens », dit-il en souhaitant un joyeux Noël et une bonne année aux Européens. Avant d’ajouter: « Permettez-moi de le dire avec un haïku :

    Silence et joie
    De Noël à Nouvel An
    En espérant aussi pour l’espoir.

    Ces douze derniers mois ont été « turbulents », estime-t-il également dans ce message, en rappelant que l’UE a principalement été occupée à maintenir la stabilité de la zone euro. « Je suis convaincu que nous sommes en train de réussir », assure-t-il.

    Herman Van Rompuy est poète à ses heures. Nommé en novembre 2009 premier président permanent du conseil européen en vertu du traité de Lisbonne, il avait publié au printemps un recueil de haïkus.

    Voici cette vidéo surréaliste, avec un discours de bisounours sur le thème : « Tout va très bien, madame la marquise ».

    En conclusion, Herman Van Rompuy nous donne un haïku digne de « Charlotte aux Fraises et ses petites copines habitent le pays de Fraisi-Paradis ».

    http://vloghvr.consilium.europa.eu/?p=3658

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