Franz-Olivier Giesbert devrait faire relire les éditoriaux de Bernard-Henri Lévy avant de les publier. Cela ne nuirait pas à la crédibilité de son journal.

Emporté par la haine envers toutes ses bêtes noires, BHL écrit souvent un peu vite. Trop vite. Et a un gros, un très gros, un énorme problème avec les noms propres. Il y avait eu la fameuse affaire Botul. Ce philosophe qui n’existait pas et qu’il avait cité dans son livre, suscitant la moquerie de tout Paris. Un peu plus tard, BHL voulut se payer Taddéi. En lisant une dépêche lui apprenant que ce dernier allait voir son contrat renouvelé, il se précipita sur sa plume, ou son clavier, et fustigea France Télévisions qui renouvelait un homme dangereux au point  d’organiser des débats entre des gens qui ne sont pas d’accord entre eux. Le problème, c’est que la dépêche ne concernait pas Frédéric, présentateur de Ce soir ou jamais, mais Rodrigo, footballeur transalpin de son état, auquel l’AS Rome venait de proposer ledit contrat.

Dans son bloc-notes, BHL s’emmêle encore dans les patronymes. Il confond cette fois Pierre Cassen, chef de file de Riposte laïque et co-organisateur des assises sur l’islamisation de samedi dernier, avec Bernard, ancien président d’ATTAC et très souvent rédacteur au Monde diplomatique, lequel journal n’entretient pas les meilleures relations -c’est une litote- avec le vieux-nouveau-philosophe. Qu’on le lise :«Il faut le dire et le redire : présenter comme un « arc républicain », ou comme une alliance entre « républicains des deux rives », ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien du Monde diplo, Bernard Cassen, est un crachat au visage d’une République qui, à Monte Cassino, puis dans les combats pour la libération de Marseille, puis dans la poche de Colmar, en Alsace, face à la division Das Reich, n’a pas eu de plus vaillants défenseurs que les pères et grands-pères de ces hommes et femmes que l’on voudrait, aujourd’hui, clouer au pilori.»

BHL se paye donc ses ennemis du Monde diplo, le rapprochement des républicains des deux rives, ces salauds dont je suis qui ne verraient pas d’un mauvais oeil une proximité plus grande entre Dupont-Aignan et Chevènement. Il lui importe peu que ni ces deux-là, ni Bernard Cassen et ses confrères du Monde diplomatique ne se soient pas rendus à ces assises. BHL est emporté, comme à son habitude par la haine qui l’aveugle au point de ne pas imaginer un instant qu’il pourrait être victime, encore une fois, d’une confusion patronymique. C’est forcément ce salaud de Bernard Cassen ! Voilà le moment idéal pour se le farcir ! Mon petit doigt me dit que cet édito aura fait rire davantage Pierre que Bernard.

Décidément, BHL demeure la preuve vivante que haine et ridicule font bon ménage.

PS (le 24-12 à 7h33) : La bourde a été corrigée sur le.point.fr. Elle est toutefois demeurée sur le site plus de 24 heures, puisqu’elle a été réparée ce matin peu avant 7h00. Mais le point.fr n’est pas en reste : il indique « modifié le 23-12 à 6h51 ». Faute de frappe ou embrouillage ?

PS 2 (le 24-12 à 12h34) : Sur l’édition papier, en revanche, la boulette demeure. Le papier, c’est irremplaçable ! Cliquez là.

19 commentaires

  1. Mais est-ce que l’alliance entre Chevènement et NDA, et les souverainistes, les bonapartistes,… pourrait-elle vraiment se faire, même avec l’approbation de BHL?

  2. @ David
    La confusion entre les deux Cassen n’est pas si innocente…

    L’adversaire de cette gauche bien pensante et libertarienne, européiste c’est le républicain de gauche ou de droite surtout si l’un et l’autre sont pour le retour de la souveraineté de notre pays. Pour ce genre de personnage ancien nouveau ancien toujours nouveau philosophe, je me demande si la République n’est pas la Gueuse !

    Fraternel soutien à ton billet.D-P.

  3. @Darthé-Payan
    Malheureusement, la gauche que vous décrivez, c’est ce qui nous attends pour encore quelques bonnes années. En mai 68 on a déposé les germes de ce qui est aujourd’hui la maturité de l’idéologie Bo-bo, la pensée libérale-libertaire.
    Des politiques comme Dany le Vert, qui se définit comme libéral-libertaire et qui est un fédéraliste anarchisant fervent, et un des plus beaux exemples de ce courant représenté par Europe Ecologie, le PS, et le MoDem.
    Mai 68, constitue la « contre-révolution libérale parfaite », un cheval de Troie du capitalisme libéral puis néolibéral, sous un avatar libertaire. Ce qui nous attends c’est un marché du désir, une société qui confond liberté et libéralisation, qui implique la permissivité pour le consommateur et la répression pour le producteur, selon le modèle américain de consommation de masses régissant la morale et la politique. Tout cela servant, à sauver un capitalisme en crise et à créer de nouveaux marchés.

  4. les politiciens de tout bords vous ont endormie depuis plus de 35 ans;
    ces incompétent vous ont ruiner ,
    vous pouvez retourner le problème dans TOUT les sens,avec la personne que vous voulez,,,il va bien falloir payer l »énorme dette et ses intérêts
    tout les pays qui nous entoure ,sitôt les élections passer,ont pris des mesures impopulaires,
    tout les pantins élues,font leurs cirques,le pire dans tout cela,,les gens les écoutes,et pense que ces beaux parleurs détienne la solutions,MIRACLES
    il n »y en a PAS .
    l »avenir,du sang et des larmes,voila la vérité
    quand a ce BHL,se faux-culs ne n »intéresse pas,pas plus que ce dany qui a toujours eu le culs entre deux chaises,
    se qui me fait toujours sourire,lorsque le navire FRANCE coule,c »est toujours de la faute des autres,et qu »il y a une solutions pour le sauver,,
    personne n »est capable ,surtout chez ceux qui ont endetter le pays ,n »a de solutions;et oui
    certes,il faut avoir du courage pour dire ,si vous voter pour moi,je vais devoir prendre des mesures impopulaires car les caisses sont vides,
    le problème de la FRANCE,,c »est sa DETTE et rien d »autre,
    point barre
    Bonne fête a tous,,,

  5. @ Mann

    C’est à nous républicains de gauche ou de droite, qui refusont cette idéologie dominante du libertarisme européiste faite pour servir les classes moyennes et la petite bourgeoisie urbaine et maintenant péri urbaine, de relever ce défi, ce combat pour le sursaut républicain. Si les républicains (socialistes, jacobins, mélenchonistes, cchevènementistes, gaullistes, souverainistes de progrès) ne convergent pas,ne relèvent pas le défi et n’entreprennent pas le combat et bien nous aurons ad vitam eternam cette idéologie de mai 68 qui est maintenant totalitaire et systèmique. La républicque en mourra et notre pays aussi.

    Ce que BHL est le nom c’est le nom de cette idéologie dominante libertarienne européiste qui fait de la république, de la nation et de la souveraineté ses adversaires. A quand les républicains s’y opposeront et engageront la reconquête républicaine des înstitutions, de la société mais aussi des coeurs et des esprits !

  6. Messieurs et Mesdames les « Républicains »

    Vous critiquez avec raison les effets néfastes de mai 68, mais vous ne vous interrogez pas une seconde sur ceux de cette sacro-sainte « République » que vous vénérez et dont vous vous gargarisez comme ce pitoyable Chevènement qui ne peut pas prononcer une phrase sans y glisser les mots « République » et « Citoyen ».

    Si on en est là, ce n’est pas uniquement « la faute à mai 68 » ou au « capitalisme libéral et européiste », mais aussi à cette idéologie républicaine égalitariste et utopiste, qui pendant trop longtemps a accordé des droits mais pas de devoirs à tous ceux qui vivent sur notre sol, a accordé la nationalité française à n’importe qui (le droit du sol) en s’imaginant que l’intégration allait se faire toute seule, qui a occulté le passé pré-1789 de la France avec l’aide du rouleau compresseur de l’E.N. et qui se réveille maintenant, mais un peu tard !

  7. @Alain D(elon?).

    Avant que 68 se fasse sentir, on ne parlait pas d’intégration mais d’assimilation. Et la décrépitude de l’EN prend forme avec les loi Haby (Giscard le libéral) et Jospin. Jusque là, notre système était assimilationniste et non différentialiste, et méritocratique et non égalitariste.
    De plus, les Républicains, comme vous dites, ne vous ont pas attendu pour connaître Jean Bodin pour lequel la Monarchie absolue était la forme la plus aboutie de la Res Publica. En cela, la République jacobine est davantage un aboutissement qu’une rupture.

  8. Vous n’avez rompu avec mai 68 que quand vous êtes rendus compte des désastres qu’il a entraînés.

    Pour ne prendre que l’exemple de votre mentor Chevènement, il a été pendant toutes ces années un marxiste pur et dur avec son groupuscule le CERES qui était à l’extrême-gauche du PS, grand admirateur des dictatures communistes. Donc partie prenante de mai 68, qui n’était pas qu’un mouvement de joyeux anars à la Cohn-Bendit, l’extrême-gauche marxiste trostkiste ou maoïste dogmatique en faisait aussi partie,et d’une façon bien plus organisée et structurée. C’est bien plus tard que Chevènement a pris ses distances et s’est mis à invoquer la « République » à tout bout de champ, a redécouvert la « Nation » et toutes ces choses.

    Tout ce que vous me dites là, QUI dans vos rangs le disait grosso modo entre 1970 et 1990 ? J’attends des noms, c’est un peu facile de refaire l’histoire en vous désolidarisant sur le tard d’un mouvement dont vous avez été a minima les « compagnons de route » et bien souvent des acteurs militants.

  9. Je relis les billets du Citoyen Darthé-Payan qui illustrent à merveille mes propos : ce sont des combinaisons ad nauseam dans tous les sens possibles des mêmes mots, république, républicain, libertarisme, européiste, souveraineté, etc..
    On croirait lire des communiqués du Politburo de l’ère soviétique, il suffit de remplacer les mots « Socialisme » par « République », « Impérialisme » par « Libertarisme », mais la tournure d’esprit est la même.
    Vous êtes des idéologues qui fondez votre réflexion sur les concepts creux et dépassés de votre petit catéchisme « républicain ».
    Ceci dit j’ai le plus grand respect pour les gens de Riposte Laïque, des gens de gauche cohérents et courageux qui ont su dépasser les dogmes et la langue de bois de leur famille politique pour regarder les problèmes en face.

  10. @Alain D

    D’abord, je n’ai pas de mentor.
    Ensuite, ce que je vous dis là, Paul-Marie Couteaux le disait, Philippe Séguin, le disait dans son discours pour la France de mai 1992… Blandine Kriegel a écrit des choses très intéressantes sur ce sujet. Quant au CERES, il est beaucoup plus complexe que la réduction d’extrême gauche que vous en faites.

  11. C’est beau toutes ces circonvolutions dans le vide, de faire des rodomontades à des fantômes, de se saouler de ses propres mots ; s’il était footballeur, messie sans messi. BHL dribblerait sans ballon.

  12. @ Alain D

    Je rebondis sur ce que David Desgouilles dit à propos du CERES et je le complèterai par quelques précisions suivantes :

    Le CERES idéologiquement prenait source aussi bien dans le Marxisme mais un marxisme postérieur à Freud, à Reich, à Mandel mais également dans une forme de gaullisme, de socialisme patriotique et républicain (le CERES était plus ou moins parainé en 1964 par le Secrétaire Général de la SFIO, Guy Mollet), et puis l’autogestionnaire (qui très différente de celle pronée par le PSU d’allors. Le CERES, abandonnera vite cette référence dans la fin des années 70). S’il a fait sienne la doctrine marxiste, ils ne sont pas marxistes du dogme ou du rituel. Il n’est pas gauchiste et veut simplement reintroduire le marxisme dans la sociale démocratie en analysant les faits contemporains d’où l’introduction d’apports de la recherche anthropologique comme ceux d’une nouvelle économie politique. Ils sont un peu déjà dans le post marxisme. L’austro marxisme de Bauer, la riguer doctrinale de Blum l’influence ou le séduit comme le séduit les analyses de Baudrillart et de Marcusse. Très tôt le CERES marque sa répulsion pour l’atlantisme de la vieille SFIO ou du PS renaissant et s’engage très vite pour l’arme de dissuasion nucléaire (le PS attendra 1977) et critique l’évolution de l’Europe dès 1972. Les principaux membres fondateurs (de mémoire : Chevènement, Motchane, Sarre, Guidoni, Vidal (trop tôt disparu), Michel et Gisèle Charzat, Ghislaine Toutain, Gomez. Beaucoup sont issus de la classe ouvrière parmi les militants.

    A partir de 1982, le CERES abandonne toute référence à la rupture avec le capitalisme et donc une partie du corpus idéologique marxiste. Il se situe dans une réorientation de la gauche et du socialisme vers plus de république (références faites au Jacobinisme et se ressource aussi dans les textes de Jaurès) et de progrès économique (cher à Mendès et à De Gaulle) et se consacrera à sa lutte contre l’Union Européenne et les deux blocs issus de la guerre froide.

    Pour éviter que tu dises des âneries et des affirmations définitives, je ne peux que te conseiller la lecture des trois premiers numéros des archives du CERES parue aux Editions Bruno Leprince -Collection république (excellents bouquins, excellente maison d’édition).

    http://www.cafe-republique.fr/CERES.html

  13. Ouais, un peu de marxisme (euh pardon post-marxisme), un peu de gaullisme, un peu de mendésisme, beaucoup de posture républicaine, tout cela me paraît très nébuleux, flou et inutile, de la branlette d’intello de gauche, on n’est pas très loin là d’un BHL malgré vos bisbilles, ça ne me donne pas vraiment envie d’en savoir plus, en tout cas merci pour l’info !

    Ceci dit j’ai le plus grand respect pour les gens de Riposte Laïque, voilà enfin des gens de gauche cohérents et courageux qui ont su dépasser les dogmes et la langue de bois de leur famille politique pour regarder les problèmes de la France et de l’Europe en face sans se soucier des anathèmes et des procès en sorcellerie.

  14. Pour terminer, une citation de Louis XIV, tirée des Instructions au Dauphin et datée de 1685 : « Le Roi est empereur en son royaume et garant des intérêts de la République. » Voilà qui, je pense, réunira tout le monde.

  15. Je passe par ici pour vous envoyer un article qui devrait raviver votre humeur !!!
    Bonne année !

    Pas de marteau sans enclume

    Marine : « c’est une histoire insensée non ? Tu m’entends petit mesquin ?
    Je suis en train d’enfoncer un clou dans le dos d’un clandestin, autrement dit, je suis dans mon droit …
    Et cette givrée, je dis ça avec le temps qu’il fait, arrive de Lille avec une tenaille
    et arrache mon clou avec la conscience tranquille.
    Tu as dû ressentir de ces douleurs. Mon père qui est un expert en la matière, m’a prévenu :
    celui qui te rend service, ne te rend pas service !
    Pourquoi est-ce qu’elle l’a arraché ? Pourquoi ? Parce que figure-toi,
    je vais devoir le réimplanter. Que je me retape de nouveau cette corvée…
    et dire que ce n’est pas mon métier… je ne suis ni juge, ni policier mais un digne représentant de l’Etat nation
    qui estime que pour mettre un terme à ce bourbier, chacun a son rôle à jouer.

    http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Mediator

  16. Je ne suis pas un admirateur de B-H. Lévy, loin s’en faut.
    Pourtant, j’ai été agréablement surpris par une prise de position de celui-ci dans Valeurs Actuelles (23 Décembre), ou il prend la défense des chrétiens persécutés au Moyen-Orient. Force est de constater que cela n’est pas politiquement correct, mais qu’il a eu ce courage.

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