Bourmeau, deuxième, ne renonce pas.

 

La course est lancée. Plus passionnante que le duel Anquetil-Poulidor, le mano-a-mano Giscard-Mitterrand ou la rivalité Pagny-Bruel, le Nouvel Observateur et Libération ont donc posé la première pierre d’une bagarre qui devrait ravir observateurs des médias et sociologues en tout genre. La sortie du livre de Marcela Iacub a en effet constitué le prologue à ce nouveau genre médiatique qui devrait faire école : le reportage sexuel. En l’occurrence, c’est l’hebdomadaire fondé par Jean Daniel qui l’a emporté le chrono haut la main, c’est à dire avec vingt-quatre heures d’avance, sur le quotidien de la rue Béranger. Nicolas Demorand et Sylvain Bourmeau doivent être verts de rage puisque Marcela pédalait encore sous leurs couleurs il y a peu. Est-ce notre juriste-chroniqueuse-écrivaine ou son éditeur qui a fait le coup ? Toujours est-il que c’est le duo Joffrin-Dély qui a eu droit aux bonnes feuilles et qui, grâce à sa une toute en délicatesse, bénéficiera de tous les avantages de cette primeur : ventes encore plus importantes que pour un numéro consacré à l’immobilier ou aux Francs-macs infiltrés dans le gouvernement, procès médiatique avec DSK et surtout, last but not least, l’inscription dans le palmarès national comme première publication à assumer ce type de reportage avant-gardiste. Pour l’instant, les deux journaux n’assument pas tout à fait. Laurent Joffrin tout en titrant « Mon histoire avec DSK », se défend en évoquant l’art et la littérature. Sylvain Bourmeau, sans doute vexé par sa deuxième place, va un peu plus loin en qualifiant Marcela Iacub de « kamikaze de la vérité » mais insiste surtout sur le génie littéraire de Marcela Iacub. Qui du Nouvel Obs ou de Libé, engagera pour la première fois de véritables reporters sexuels, sans se cacher derrière la littérature ? S’inscrire sur adopteunmec.com pour piéger une ministre un peu cougar, inaugurer une chronique sexo, juste après Nathalie Saint-Cricq et François Lenglet dans « des paroles est des actes », avec graphiques sur les performances sexuelles d’un candidat à la présidentielle, c’est cela l’avenir du journalisme dans notre cher et vieux pays ? Pourquoi pas, après tout ? Ces moments qu’on croyait intimes en disent finalement beaucoup sur chacun d’entre nous : égoïsme ou générosité, inventivité ou classicisme etc… Y a t-il un sexualité de droite et une sexualité de gauche ? Voilà les grands débats de demain ! Comment notre XXIe siècle, qui a si bien débuté, pourrait sérieusement y échapper ? Comment Causeur pourra rester, chère Elisabeth, à la traîne ? J’ai moi-même quelques cibles en tête : Monica Bellucci, Jennifer Lopez, Victoria Beckham, Laetitia Casta, Pippa Middleton etc… Je précise que dans ce domaine, être radin sur les notes de frais n’est pas forcément très efficace. A bon entendeur…

7 commentaires

  1. Ce qui compte, c’est le casting, pas l’histoire de fesses ou de sexe. De fait, les aventures littéraires érotico-libertines de Marie Thérèse Fouchard se faisant « sauvagement prendre » par Robert Pichegrux, artisan charcutier et maire de son état, sur la table de la cuisine en formica dans son pavillon de Trifouilly Les Vieuxgras, Joffrin et Demorand, ils s’en fichent un peu, non, même si c’est bien écrit ! ( n’est pas Catherine Millet, Catherine Robbe Grillet ou Marcela Yacub qui veut … surtout dans les médias ).
    Donc, Joffrin et Bourneau se « foutent carrément de notre poire » en invoquant la qualité littéraire de l’ouvrage pour vendre leurs magazines. S’ils avaient le courage de dire simplement et avec des mots simples, une simple vérité : faire du Buzz médiatique, simplement du Buzz … C’est pas compliqué, bordel, la simplicité, autre figure réthorique de la vérité.
    Gutemberg a pris un sacré coup de vieux, pour le coup …

  2. Quand on va un peu au-delà des postures, on se rend compte que la nana du bouquin a très probablement parfaitement cerné les personnalités profondes de DSK et de sa femme AS.

    J’ai un peu l’intuition que » l’élite » qui nous gouverne, ainsi que la classe médiatique, sont tous, à des degrés différents, atteints du même mal. Ils sont totalement dénués de sens moral. Juste une bande de dégénérés.
    Le livre de Iacub ( désolée si je me trompe dans l’orthographe) le montre explicitement, même si, ou parce que ? , l’auteur est elle-même dégénérée.

    Nous ne sommes pas loin d’une révolution. Si la France veut survivre, il nous faut virer tous ces tarés. Nous n’avons pas le choix.

  3. Quand on a Freud et Marx comme modèles, est il vraiment étonnant d’avoir comme obsession le cul et le fric ???

    Rétrospectivement je comprends mieux certaines choses. Pendant des mois je me suis demandé si j’avais un problème. Une tare. Un gène manquant. Tout le monde m’expliquait que DSK allait me sauver en devenant le prochain président de ce pays.

    Contre mon gré si il le fallait, cet économiste génial, ce politicien de génie, ce bourreau de travail allait me sortir de mes ennuis.

    Moi, naïvement, je pensais qu’un gars qui avait inventé les 35 heures et qui pratiquait consciencieusement le clientélisme en terre bobo/socialiste ça risquait pas de faire rêver Billancourt.

    Aujourd’hui tout s’éclaire : ces braves journalistes n’étaient plus capables d’analyse. En état de sidération qu’ils étaient !!

    Pensez donc, un queutard vulgaire et sans scrupules, arrogant et sans principes, fainéant et donneur de leçons… une synthèse de tous leurs fantasmes !!

    Aussi ne vous méprenez pas. Oui il faut faire rentrer du cash dans les caisses de canards sans lecteurs.

    Mais ne négligez la fascination de ces cerveaux post soixante huitards pour cette « chose ».

  4. Marcela, avant d’écrire son livre à scandale sur Dominique, a commis le très libéral « Antimanuel d’éducation sexuelle ». En conclusion du bouquin, elle présente Postsexpolis, une ville imaginaire paradisiaque qui vante les attraits du totalitarisme libéral. Une phrase un peu au hasard : « A postsexpolis, il y a des centres pour prendre soin des enfants, qui fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre et douze mois sur douze. Les parents s’en occupent au rythme qu’ils choisissent et personne ne vient leur dire qu’il faut passer plus ou moins de temps avec eux. La reproduction est très largement socialisée, non pas de force et au détriment des parents mais selon leurs souhaits ». Ecrit en 2005, l’ouvrage est très en avance sur la théorie du genre chère aux américaines : « Il n’y a plus de sexe à Postsexpolis… Les gens ne s’attardent pas trop sur ces affaires d’identités qui étaient le propre des sociétés qui différenciaient les genres masculin et féminin. » et sur le mariage homo français : « L’adoption est la forme de filiation la plus prisée et le modèle de toutes les autres… Un grand nombre de gens préfèrent avoir des enfants individuellement, d’autres vivent en collectivité. » Évidemment, les Postsexopoliens sont des « producteurs et des consommateurs de jouissances ». Pourquoi s’étonner du dernier opus de Marcela ? Au pays de l’immoralité libérale, rien d’étonnant qu’elle se serve de ce qui rapporte pour gagner de l’argent et de bénéficier de la publicité qui va avec.
    http://www.exorcismes-postmodernes.fr

  5. Question subsidiaire : Fernand Naudin, n’est-ce pas le prénom et le nom du personnage joué par Lino Ventura dans « les Tontons Flingueurs » ?

    • Absolument.

      Pour clôturer le sujet de l’article, DSK a gagné 75 000 euros hier au tribunal.

      Qui a parlé de crise ?

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