Deux fauteuils pour trois

 

A trois jours du scrutin, le dernier débat avait l’ambition d’être décisif. Tous les yeux étaient braqués sur les trois candidats en position de pouvoir participer au second tour, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon. Passons donc rapidement sur les quatre autres candidats. Jean-Frédéric Poisson n’a jamais eu l’ambition de gagner cette compétition. Sa candidature était de témoignage et sa voix fut originale lors des trois confrontations télévisées, tempérant notamment la course à l’échalote libérale que nous déplorons depuis quelques mois, à partir du moment où Henri Guaino était empêché de participer à cette primaire. Bruno Le Maire comptait pour sa part être la surprise de ce scrutin. Il a finalement été ce que nous avions perçu dès son annonce de candidature à Vesoul, « un petit moteur à l’intérieur d’une belle carrosserie », selon le mot de Philippe Séguin à propos de Michel Noir. Quant à NKM et Jean-François Copé, ils ont accumulé les postures, chacun dans leur style, jouant également le rôle de picadors au service de leur torrero Juppé, derrière lequel ils comptent se ranger dès lundi, Sarkozy jouant évidemment le rôle du taureau. L’ex-président n’a pourtant pas démérité dans ce débat, soignant particulièrement sa conclusion. Mais il semblait souvent fataliste, confirmant l’impression que nous avions décelée dans le débat précédent. Même s’il parvient à gagner sa place au second tour, il semble acquis que tous les autres candidats, à l’exception de Jean-Frédéric Poisson, se ligueront contre lui, ce qui ne lui laissera que très peu de chance le 27 novembre.

Dès lors, les deux seuls potentiels vainqueurs du 27 demeurent Alain Juppé et François Fillon. Les deux anciens premiers ministres jouaient gros ce soir et il semble bien que le député de Paris ait davantage marqué de points que le maire de Bordeaux, porté par une dynamique qu’on ressent sur le terrain depuis quelques semaines. Les derniers sondages qui le testent désormais au second tour joueront aussi un rôle non négligeable dans sa remontée, puisqu’il apparaît qu’il peut battre ses deux autres concurrents. A partir du moment où Alain Juppé n’apparaît plus comme le seul à pouvoir empêcher Nicolas Sarkozy d’être candidat, ce qui a été son principal atout depuis des mois, et qu’il s’est montré un orateur médiocre dans les réunions – ses effets de tribune au Zénith lundi étaient consternants, sa bulle sondagière a éclaté au profit de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy. Fillon a sans doute été le meilleur en campagne, le meilleur dans les débats télévisés. Il a tardé à décoller car il a longtemps souhaité se cantonner sur le domaine économique et ses remèdes de cheval. Dès lors qu’il a élargi son offre politique, il s’est affirmé comme celui qui pouvait bousculer l’ordre établi : positionnement conservateur sur les sujets sociétaux, symbolisé par son alliance avec le mouvement Sens commun, affirmation de son souverainisme, et sortie d’un livre consacré à la lutte contre le totalitarisme islamique. Cette prise de conscience aura-t-elle été trop tardive pour rattraper son retard ? Réponse dimanche soir. Mais s’il parvient à se glisser au second tour, sa victoire ne serait pas loin d’être assurée le 27.

7 commentaires

  1. C’est un bon résumé de ce débat. Je trouve pour ma part que J.F. Poisson a parfois donné l’impression d’être peu concerné, en particulier lorsqu’il était en retard sur son temps de parole. Lors de ses interventions, il a semblé peu à l’aise ou obscur. Copé se rallierait à Juppé, mais seulement en raison de son passé avec Fillon. Il a probablement plus d’affinités de programme avec ce dernier, notamment sur la question de l’islamisme. En ce qui concerne NKM, il est consternant qu’une telle légèreté de ton et de réflexion ait pu lui permettre de participer à la primaire. Encore plus curieux, sa conclusion lorsqu’elle explique qu’elle ne gagnera pas mais qu’il faut néanmoins voter pour elle.

  2. Hé oui Fillion est le meilleur, car le meilleur défenseur de notre Liberté. L’essentiel des maux de notre Société vient de ce que nos politiciens ne laisse pas la Société civile régler elle-même ses problèmes, par des outils comme la liberté contractuelle, le libre marché, la subsidiarité, ou encore les solidarités locales et/ou identitaires. Sollicités par des lobbies, nos politiciens préfèrent imposer leurs solutions étatiques. C’est déresponsabilisant, et donc coûteux pour la collectivité, mais c’est aussi pour les politiciens une source de prestige, et à l’occasion, de pouvoir.

    La source principale de cette inflation des interventions sociales de l’Etat, jusqu’à l’assistanat, est d’ordre juridique et international. De fait toute l’Europe est affectée par les nouveaux Droits de l’Homme de la Convention Européenne (CEDH). Ceci met en péril nos libertés publiques, car les nouveaux droits CEDH sont surtout des droits-créances ou faux droits, des droits à… quelque chose que vous citoyens-contribuables devrez payer, pour eux les créanciers.

    Puisque les Etats européens ont asservis leurs propres Peuples à ces Droits-créances, n’est-il pas naturel que les candidats à ces créances, possibles ayants-droits des Etats-Providence européens, accourent de toutes parts, de la planète entière, spécialement des régions les plus pauvres, les plus en guerres, les moins instruites ?

    F. Fillion a proposé de sortir la France de la juridiction CEDH. Parole de François ! Cela est juste, et bon ! 😉

  3. Pas d’accord avec vous. Fillon au premier tour de présidentiel peut se faire remonter par Macron ou Valls car il a un programme trop à droite et sera déserté par les centristes qui pèsent entre 8 Et 15% des voix . Seul Juppé ralliera les centristes. On peut honnir les centristes mais dans ce cas aucune chance d’être élu sans alliance avec le Front National .Juppé a une alliance claire …Sarkosy Et Fillon non. ..Ils seront battu au premier tour par un candidat de centre gauche ,parce qu’ils n’auront pas de réserve de voix au centre et au Fn.

  4. L’enjeu actuel est de sauver la France de la subversion, de l’invasion, de l’islamisation, en restaurant la Liberté d’action des français. Mr Juppé, malgré ses mérites et ses alliances ne nous offre aucune protection contre ces périls.

    Aujourd’hui l’électeur median passe au milieu du parti Les Républicains. La Gauche s’est désunie comme à chaque mandature, dans l’exercice même du pouvoir face aux réalités économiques. Une alliance centriste renforcerait son pôle libéral sur sa Droite mais éloignerait son aile collectiviste sur sa Gauche. Pire le PS est lui même divisé.

    Toutes les majorité politique qui ont ostracisé le FN depuis 1988 ont voté des budgets déficitaires, ont amenés des gouvernements démissionnaire devant l’immigration clandestine, velléitaires sur la construction de nouvelles prisons, et laxiste au plan pénal. (poursuites, réquisitions, et exécution des peines).

    La mise à l’écart des suffrages FN n’a rien apporté de positif pour la Nation, au contraire. Si les partis LR et FN sont en rivalité totale, le citoyen électeur s’il est conservateur, ou s’il veut rester (ou redevenir) libre, a sans doute intérêt à pousser le mieux placé dans sa circonscription. Un Député progressiste en moins !

  5. La possibilité de victoire de Fillon redonne de l’optimisme et de la joie de vivre, mais si, mais si ! Juppé, notre Hillary, est un consternant cauchemar, avec lui l’islamisation est assurée et les pétrodollars gouverneront la France. Un descendant du gaullisme bradant la souveraineté nationale, quel délitement, il est vrai que son maître est (ou a été) hébergé par M. Hariri, il a de qui tenir… Fillon, au moins, défendrait l’indépendance nationale ; c’est bien le seul héritier du gaullisme aujourd’hui… Courage, Fillon !! ;-o))

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