Les adhérents du Parti Socialiste feraient une grave erreur en désignant Bertrand Delanoë comme le premier d’entre eux le mois prochain et en le pré-désignant ainsi candidat à l’élection présidentielle de 2012. Nicolas Sarkozy l’a bien compris qui le ménage et le favorise à chaque fois qu’il le peut aux dépends de Ségolène Royal. J’attaque beaucoup Nicolas Sarkozy mais je lui accorde une chose : il est un bon tacticien. Trois raisons poussent Nicolas Sarkozy à préférer le maire de Paris comme adversaire : deux historiques et une dernière moins avouable.
– Premier précédent historique : Sarkozy sait qu’il a été élu dans le même esprit que Giscard : rupture avec son propre camp, volonté de désacraliser la fonction (Giscard disait « décrisper »), Manière de traiter le premier ministre…. Il y a beaucoup de similitudes dans les circonstances et dans la manière de gouverner. C’est pourquoi Nicolas Sarkozy fera tout pour éviter un « match retour » entre lui et Ségolène Royal, sachant que Giscard en avait été victime face à Mitterrand.
-Second précédent historique : Bush-Kerry 2004. En admirateur de l’Amérique, Nicolas Sarkozy sait que les tendances apparues aux Etats-Unis se transportent chez nous quelques années plus tard. Bertrand Delanoë, le Parisien, ressemble furieusement à John Kerry, l’urbain de la côte est américaine. George Bush Jr s’appuya sur l’Amérique profonde en personnalisant au maximum la campagne électorale. Son langage direct, franc et proche du peuple (à la limite benêt, même) ratissa alors que Kerry, associé aux hautes sphères culturelles de la société américaine, ne parvint pas à trouver son électorat. Il est fort à parier que le côté parisien de Delanoë jouerait dans le même sens en France tellement Paris suscite méfiance et même jalousie en province. Jacques Chirac en fit les frais deux fois et parvint à être élu seulement à la troisième tentative bien qu’il fut parallèlement député de Corrèze dans un souci de rééquilbrage.
-Troisième raison. Elle ne sera pas avouée par les protagonistes mais elle compte, n’en doutons pas. Il est fort à parier que si Bertrand Delanoë était candidat, les époux Sarkozy-Bruni feraient campagne côte à côte. Comme pour donner ce message subliminal aux électeurs : tout le monde ne peut pas en faire autant. Il va de soi que l’homosexualité assumée de Bertrand Delanoë pèserait dans la balance dans ce qui reste, dans ses tréfonds, un pays latin. Henri III a certes dirigé la France mais, d’une part, il n’était pas élu et, d’autre part, il a très mal fini.
C’est pourquoi Nicolas Sarkozy a toutes les raisons de voir en Bertrand Delanoë son adversaire préféré. A moins que la tactique réussisse trop bien et que Bertrand Delanoë, pour les mêmes raisons, soit incapable d’accéder au second tour laissant la place à François Bayrou ou une autre surprise du chef. Pour le coup, on assisterait à un joli coup de boomerang.
Cité par Vendredi (édition papier)
au ps et pour 2012 un seul peut gagner
il peut revenir en france,
le voudras t »il????
diriger la france n »est pas un cadeau
le fmi,,,oui