Il se trouve que mes amis politiques et moi sommes la plupart du temps désignés comme souverainistes. Certains d’entre nous revendiquent ce terme, d’autres le rejettent mais l’essentiel n’est pas là : dans la bouche de ceux qui nous désignent, il ne s’agit pas d’un compliment. La plupart du temps, il est accolé à d’autres substantifs encore moins aimables comme nationalistes, xénophobes, néo-pétainistes et des qualificatifs tout aussi gratifiants : anachroniques, moisis, nauséabonds et d’autres encore.

Non seulement, il n’est guère agréable de se voir ainsi montré du doigt -je n’ose emprunter le mot « stigmatisé », mais les derniers développements de l’affaire Cassez peuvent légitimement nous mettre en colère. On voit ainsi le ban et l’arrière ban de nos contempteurs, Nicolas Sarkozy pour les politiques et Alain Duhamel pour les médiacrates, se comporter comme des franchouillards de la pire espèce, décrétant que la justice mexicaine n’est pas digne de juger une de nos concitoyennes, condamnée pour un des crimes les plus graves dans ce pays. Certes, soixante années de prison peuvent nous apparaître disproportionnées si on compare à la peine qu’elle aurait encouru sous nos latitudes pour le même chef d’accusation. Mais on a du mal à imaginer que le Gouvernement français aurait la même attitude par rapport à un Français condamné à une peine équivalente de l’autre côté du Rio Grande, là où on se fait aussi une grande spécialité de séjour très-longue-durée au pénitencier.

Ce que nous disent Sarko, Duhamel mais aussi l’ineffable Romero, c’est que les Mexicains sont des sauvages dont les juges sont tous des incapables au mieux, des corrompus au pire. Nous ne nions pas que, dans le cas de Florence Cassez, une erreur judiciaire ait pu être commise. Mais l’état de notre institution judiciaire nous donne t-il la légitimité de critiquer les Mexicains ? Imaginons une seconde qu’un ressortissant de Guadelajaja ou de Mexico, boulanger, prêtre ou huissier, soit condamné en première instance pour crime pédophile par le tribunal de Boulogne sur Mer. Que le président mexicain reçoive les parents du « présumé coupable », pour reprendre le lexique présidentiel, et annonce que chaque personnalité mexicaine devra évoquer son cas lors de toute manifestation dans le cadre d’une année française au Mexique.

On me dira qu’il ne faut pas généraliser, qu’en l’espèce les institutions judiciaires ont bel et bien fauté. Et on aura tort. D’autres exemples ? On en a tout plein en magasin !

Lors de l’affaire Bertrand Cantat-Marie Trintignant, on a vu tout le tout-Paris demander d’urgence que le procès n’ait pas lieu en Lituanie, ce pays d’arriérés, mais en France ;

A propos de Cesare Battisti, on a entendu des zélateurs de l’union européenne, des personnalités souhaitant même une justice européenne unique, se battre de toutes leurs forces pour que cet ancien des Brigades Rouges ne soit pas rendu à l’Italie, ce pays aux institutions à ce point totalitaires, qu’il a fondé avec nous et quatre autres l’Europe communautaire ;

Lorsqu’il s’agissait de libérer Ingrid Betancourt, notre gouvernement pesa de tout son poids pour que son homologue de Bogota n’intervienne point, craignant que l’incompétence des autorités colombiennes n’aboutisse au découpage en rondelles de l’otage. C’est pourtant l’armée de Colombie qui finit par délivrer Ingrid Betancourt des FARC ;

En république dominicaine, enfin, on a vu encore deux demoiselles, convaincues de trafic de drogue, ramenées par le ministre Joyandet, grâce à l’influence de Madame Bruni-Sarkozy. Le procès dominicain ne souffrait là d’aucune suspicion. Quant aux prisons de la Dominique, leur confort vaut bien celui de la Maison d’arrêt de Besançon. On était pourtant guère loin, là encore, d’afficher le portrait des héroïnes[1. Je vous assure qu’il ne s’agit pas d’un jeu de mot.] aux frontons de nos mairies. Alain Joyandet, candidat à la présidence de Région de Franche-Comté, a pu mesurer que ce rapatriement ne lui avait pas apporté une voix supplémentaire. Il est même possible qu’il en ait perdu quelques unes, comme le prévoyait Gil Mihaely, en particulier parmi ceux qui connaissaient les activités et fréquentations des jeunes filles en question.

Le mépris affiché par nos gouvernants, une grande partie de notre presse et autres belles âmes du show-business à l’endroit de démocraties comme la Lituanie, le Mexique, la République dominicaine ou l’Italie, confine à la xénophobie. Cette même xénophobie dont ces élites autoproclamées n’hésitent pas à taxer leur peuple quand il ne vote pas comme il faut, parfois influencé par de méchants souverainistes.

On me dira que si Florence Cassez était ma soeur, ou ma cousine, je ne réagirais pas de la même manière. Sans aucun doute. Mais comment réagirait-on si le Président d’une puissance plus importante que la nôtre, Obama ou Hu-Jintao, réclamait la libération du kidnappeur de sa femme ou de son père ? D’autre part, un chef d’Etat doit-il prendre la responsabilité de mettre en péril les relations diplomatiques avec un pays de 112 millions d’habitants sur le cas Florence Cassez ?

Responsabilité. Que ne l’a t-il à la bouche, Nicolas Sarkozy, ce beau mot. A propos des policiers, des magistrats et bien d’autres. Il serait temps qu’il commence par en mesurer lui-même toute la dimension. Les relations franco-mexicaines fragilisées par cette surréaliste conférence de presse où les parents de Florence Cassez se tenaient debout derrière lui, comme s’il était lui-même otage, ne plaident pas en sa faveur. Quelques heures plus tard, c’est le Mexique qui a annulé l’année mexicaine en France.

25 commentaires

  1. « Je vous assure qu’il ne s’agit pas d’un jeu de mot. »

    Ceci n’est pas un jeu de mot.

    (pour fêter dignement la saint Claude)

  2. La solidarité nationale plutôt que le calfeutrage derrière les frontières, le respect aveugle d’institutions judiciaires douteuses plutôt que l’exigence de justice, la soumission aux usages nationaux au mépris de l’universel (c’est l’identification d’une nation à des principes universels qui a fait la spécificité de la France), je comprends ce qui choque un souverainiste.

  3. @Melmoth

    La solidarité nationale me paraît s’être beaucoup délitée en ces temps de disparition des frontières ;

    Les institutions judiciaires douteuses ? Je vous trouve sévère avec la France. Elle est quand même 37e au classement de l’OCDE ;

    Volonté d’universel ou mépris néo-colonialiste ?

  4. au fait qu’en est-il de sa culpabilité ? NS a-t-il des preuves indubitables qui lui permet d’être aussi sur de lui ?

  5. @ David

    « La solidarité nationale me paraît s’être beaucoup délitée en ces temps de disparition des frontières ». Votre article en est en effet une illustration.

    « Les institutions judiciaires douteuses ? Je vous trouve sévère avec la France. Elle est quand même 37e au classement de l’OCDE » C’est vrai, attendons que la France soit 1ère pour émettre des réserves sur les procédures judiciaires au Mexique. Sur ce modèle on avait aussi, vers 1898 : Zola prétend être du côté de la justice, lui qui a été si injuste avec sa première femme!

    « Volonté d’universel ou mépris néo-colonialiste ? » Mépris néo-colonialiste, je pense, puisque je pousse le dédain jusqu’à ne pas voir dans les magistrats mexicains de grands enfants à sombrero, à qui on ne saurait demander de dire le droit avec équité.

  6. Il faudra m’expliquer en quoi mon article constitue un refus de la solidarité nationale. Il faudrait que vous précisiez votre pensée.

    En quoi les institutions judiciaires mexicaines doivent elles être jugées plus sévèrement que les nôtres. Votre comparaison avec Zola serait fondée si Amnesty international ne jugeait pas les prisons françaises, notamment, très sévèrement. Quant à notre système de garde à vue, il est dénoncé.

    Les peines de 60 ans ? Aux Etats-Unis, c’est aussi le cas ? Pensez-vous que le gouvernement aurait eu cette position si Cassez était dans un pénitencier texan ? C’est là qu’on en arrive au néo-colonialisme. Les Mexicains sont pris pour des arriérés parce qu’ils sont moins puissants que nous…

  7. allons,allons,
    cette jeune femme n;est pas une blanche colombe,
    elle n »était pas aveugle ou sourde,
    son caïd de copain vivait avec sa bande de mafieux,
    la Mexique n »est pas un modèle de démocratie,la corruptions est un véritable fléau a TOUT les niveaux
    les prisons ;; c;est un bordel organisé,ou la mafia règne en maître,
    ce qui a tout déclencher,c »est la pseudo arrestations organiser pars le chef de la police,,une connerie,,et oui
    apres ,Sarkozy a encore fait son cirque,pour plaire a QUI ?
    a la copine d »une crapule? aux parents,a la famille et aux FRANCAIS ;il a tout fait capoter le ;;;;;,
    connaît t »il le mot,,DISCRETIONS,je crois que NON
    donc,je vous le dit franchement,cela lui fait les pieds,et les autres FRANCAIS penseront a elle avant de faire des conneries
    encore quelque années,le nouveau président s »occupera de cette affaire

  8. C’est vrai David, tu dénonces l’ethnocentrisme et tu as raison. Mais ta formule « un pays moins puissant que nous… » Mmmm le PIB ? peut être. Le % du budget pour l’éducation ? surement. En dépenses militaires ? J’en sais rien. Mais en taux de fécondité, la croissance économique, le %age de moins de 20 ans, bref pour l’avenir, je suis pas sûr que la « puissance » soit de ton coté de l’atlantique…

    « Qu’est-ce que la puissance ?
    Rester au coin d’une rue et n’attendre rien »
    Yves Simon

  9. @Ultra-marin
    Puissance économique et puissance politique. Nous avons encore une position de membre permanent du conseil de sécurité et sommes cinquièmes en terme de PIB.
    Mais il est vrai qu’en tendance pour l’avenir, tu as raison. Surtout si nous continuons de sur notre lancée…

  10. @ David

    Si effectivement vous êtes pour la solidarité nationale, en quoi cela vous paraît-il alors illégitime qu’un gouvernement prenne le défense d’un de ses ressortissants s’il a de sérieuses raisons de penser que celui-ci n’a pas eu droit à un traitement judiciaire équitable?

    Il ne s’agit pas de juger plus ou moins sévèrement les institutions judiciaires mexicaines que les nôtres, ni de s’aveugler sur les carences de notre propre système. Mais que la France ne soit pas irréprochable ne rend pas le Mexique intouchable. Nos défaillances n’annulent pas celles des autres. Même un cambrioleur a le droit de porter plainte si on lui pique son portefeuille.

    Là encore, vous déplacez le problème. A-t-on ou non des raisons de penser que Florence Cassez n’a pas été traitée équitablement? Que ce soit au Mexique, aux Etats Unis ou en France ne change pas le problème. Et faire de la politique-fiction n’est qu’une façon de détourner l’attention de ce qui nous intéresse aujourd’hui. Je ne sais pas ce que le gouvernement ferait si le même cas se présentait aux USA, mais je soutiens qu’il devrait faire la même chose que pour Florence Cassez.

  11. N.S. pense , cause et agit toujours en Karcher.
    « Z’ai sanzé, z’ai sanzé » changé rien du tout, oui.
    Il a fait un affront au gouvernement mexicain au lieu de faire da la diplomatie silencieuse.
    Le gouvernement mexiain ne peut plus perdre la face en liberant Florence, c’est fini pour elle… et pour nos relations économiques avec la mexique.

  12. Bonjour David,

    Un article qui fait réagir !

    D’abord, le Mexique est confronté à une violence et un traffic que nous autres, en France avons du mal à imaginer.
    Un lien qui donne la mesure du nombre de mort liés à la drogue au Mexique.
    http://projects.latimes.com/mexico-drug-war/#/interactive-map

    Lorsque l’on aura les mêmes problèmes qu’eux, nous aurons peut-être la même sévérité.

    Pour ce qui est de la réction sarkosienne, c’est comme d’habitude… Le pire pour Florence Cassez, c’est que désormais, même si elle était innocente, jamais le Mexique ne voudra reconnaitre une erreur. C’est devenu une affaire d’état.

    L’article fait réagir car tu ne rentres pas dans la compassion générale affiché par une énorme majorité de média.
    C’est vrai qu’en France, on se prend un peu pour des gens parfaits et qu’on donnent des leçons à qui mieux mieux…

    Ortog

  13. David
    Quel dommage que vos articles ne soient pas systématiquement sur le site, ils le méritent tous.
    C’est vrai que nous vivons la dictature de l’émotion. Toutefois, sur ce cas précis, il semble que la voie diplomatique ait échoué, la position de Sarkozy semble être celle de la dernière chance.
    La question qu’on peut se poser est de savoir si un état doit systématiquement protéger ses ressortissants quelles que soient les circonstances.
    Quant aux donneurs de leçons, c’est une spécialité typiquement française (malheureusement).

  14. Sarkozy n’utilise-t’il pas ces souffrances dans lesquelles nous sommes nombreux à pouvoir nous reconnaître uniquement à des fins électoralistes ou pour faire oublier les dernières affaires?

  15. A quoi servent les diplomates ? A régler en douceur le genre de problèmes posé par les jeunes écervelées comme Florence Cassez. Humilier une nation comme l’a fait l’ineffable Sarkozy, est le meilleur moyen de la maintenir en prison pour les 55 prochaines années (elle en a déjà fait 5 sur 60).
    De la même manière, manifester et pleurer dans les rues de Paris pour nos journalistes otages, ont pour résultat de faire monter les enchères et de faire durer la détention. La France dispose encore pour quelques temps – jusqu’à ce que l’européisme triomphant et son bras armé, la RGPP les aient annihilés – de services diplomatiques et, dans ce cas, de services spéciaux performants dans la discrétion. Que le président de la république (pas de majuscules, ici !) et les pleureuses professionnelles leur laissent faire leur boulot.
    La France obtiendra leur libération si elle montre sa grandeur. parlez-en à Régis Debray !
    Pour finir, ce vieux proverbe pashtou (donc afghan) : « Un chef pashtoun ne peut jamais être vaincu, par contre, il peut toujours être acheté ! »

  16. de toute façon , quelque soit son niveau de puissance et de richesse, toutes les Nations ont droit à la même souveraineté et au même respect d’autrui. David a raison, le gvt ne pet préjuger de la qualité d’un Etat souverain dès lors que celui-ci remplit les critères démocratiques.

  17. Bonjour David,
    j’ai lu votre article, dans le n°32 de Causeur,  » L’arbitrage, c’est un métier « .
    Très fidèle auditeur de l’émision de Frédéric Taddéi j’aurais aimé que celle-ci continue.
    Comme je ne retrouve pas cet article sur le site de Causeur ni dans votre Carnet politique, pourrais-je me manifester par Mel afin d’envoyer mon point de vue aux trois décideurs.
    Merci,
    Meilleures salutations,
    Henri Chappat

  18. – Excellent article. Je m’en suis inspiré pour écrire des commentaires sur le blog des GG (RMC). C’est sous le pseudo « Ouaff » dans une rubrique où Didier Giraud dit que F. Cassez doit faire ses 60 ans au Mexique.
    Sur ce point, je n’ai pas répondu, car je ne sais pas si elle est coupable, innocente ou coupable de complicité passive par amour ou par sottise.

    Mais, je constate qu’à force de « rouler les mécaniques », nos dirigeants ont ridiculisé la France puisque c’est le Mexique lui-même qui a décidé le boycott dont on le menaçait (« ils vont voir ce qu’ils vont voir » ces « australopithèques » de Mexicains, non mais !).

    Et puis, si elle n’est pas coupable, les palinodies de nos autorités n’arrangent pas du tout Florence Cassez. Les Mexicains sont ulcérés contre les enlèvements et, à tort ou à raison, elle est devenue un symbole pour eux. Agir avec discrétion aurait permis sans doute d’avoir de meilleurs résultats (1).

    Je dois m’excuser d’avoir, dans mes commentaires, plagié parfois l’article ci-dessus. Oh, ce ne sont pas des copiés-collés. J’ai écrit à ma façon.
    Mais, on n’est pas toujours inspiré et j’ai repris les exemples ci-dessus de « franchouillardise » des bien-pensants anti-souverainistes.
    Et puis, j’ai repris les expressions ironiques de pays « arriérés », « totalitaires », ….

    Ceci étant, j’ai tenu à préciser que je m’étais partiellement inspiré de ce blog.

    (1) Bien sûr, le responsable de ce pataques, c’est Sarkozy puisque c’est lui qui dirige.
    Mais, le PS a été, comme d’habitude, lamentable.
    Martine Aubry et Delanoë poussaient Sarkozy au clash avec le Mexique (quelles « mouches du coche »), puis, une fois que Sarkozy s’est englué, Moscovici le critique.

    Comme je l’ai écrit :
    – Si à 10h, Sarkozy dit « blanc », le PS critique le « blanc ».
    – Si à midi, Sarkozy dit « noir », le PS critique le « noir ».
    Il ne sait que critiquer, étant incapable de proposer quoi que ce soit.

  19. Autres sujets.

    – Sur la Tunisie.
    Bien que me sentant proche de Dupont-Aignan, je n’approuve pas sa critique de la politique française sur le Tunisie (je pense au silence de la France, pas aux bévues de MAM).
    Souverainiste pour la France, je suis souverainiste pour les autres. Donc, je suis contre le « devoir d’ingérence » qui a fait tant de mal depuis 20 ans (cf Irak).
    Oh, certes, ce n’est pas par souverainisme que Sarkozy n’est pas intervenu sur la Tunisie, mais parce que timoré.
    Il n’empêche : j’approuve cette non-ingérence.
    D’ailleurs, ce qui se passe actuellement à Lampedusa montre que la situation n’est pas si limpide qu’on le dit.

    – Tunisie encore et Égypte.
    Hypocrisie du PS qui attaque le gouvernement français parce qu’il n’a pas pris position contre Ben Ali et Moubarak.
    Or, le parti de Ben Ali a été exclu de l’Internationale socialiste le ….. 17 janvier 2011 (soit 3 jours après le départ de Ben Ali) et celui de Moubarak l’a été le 31 janvier 2011 !!!

    Méthode des socialistes : se lier aux puissants même dictateurs (surtout s’ils sont pro-Américains : les gens de mon âge connaissent les fortes relations passées entre les socialistes et l’OTAN) puis les lâcher comme de « vieilles chaussettes » quand ils sont en difficulté.

    – Mélenchon.
    J’ai cru un temps que c’était le « nouveau Chevènement ». J’en suis de moins en moins sûr.
    Lors d’un passage chez Bourdin (RMC), il avait mis en exergue le fait que l’Allemagne conservait son droit de s’opposer aux décisions européennes si elles sont contraires à ses intérêts (application du compromis du Luxembourg imposé par De Gaulle). Il souhaitait que la France conserve aussi ce droit. Il avait raison.
    Hors, dans son débat avec Marine Le Pen, il a dit qu’une monnaie unique est indispensable (utopie de l’Europe sociale).
    C’est totalement contraire au maintien d’un minimum de souveraineté puisqu’avec la crise de l’euro, aller dans cette direction revient à demander l’autorisation à Barroso pour le vote du budget.

    Mélenchon ne semble pas avoir abandonné les idées qui l’avaient conduit à soutenir avec enthousiasme Maastricht en 1992.
    Notons aussi que Martine Billard, alors député verte (aujourd’hui au Parti de Gauche), s’est abstenue sur le traité de Lisbonne. On trouvera cela sur le site de l’Assemblée Nationale (scrutin du 7 février 2008).

    Sur l’immigration. Zemmour dit que Chevènement et Mélenchon sont timorés sur ce sujet. Or, ce qu’a dit Mélenchon lundi ce n’est pas être timoré. Il semble favorable à une immigration non contrôlée. On est loin de la lettre de Georges Marchais au recteur de la mosquée de Paris le 6 janvier 1981.

    Je suis agnostique et laïque.
    Mais, les positions « laïcardes » de Mélenchon contre les catholiques, alors qu’en 2011 le danger ne vient pas de là, risquent de rompre l’équilibre créé par la loi de séparation (1905), le statut d’Alsace-Moselle (1919, même si sur le principe ce statut est peu républicain), le désamorçage de la querelle scolaire par Chevènement en 1984, ….

    Les positions de Mélenchon sont peu compatibles avec les comportements passés du PCF : « main tendue » aux chrétiens par Thorez en 1936, maintien des crédits aux écoles privées sous contrat par les municipalités communistes gagnées en 1977, sous Marchais.

    Ces positions me rappellent plutôt celles de la direction socialiste de la FEN (Fédération de l’Éducation Nationale) avant 1992. Un de ses dirigeants s’appelait Guy Le Néouannic : ses relations avec la minorité communiste de cette fédération syndicale étaient très mauvaises.
    En 2011, sa fille Pascale est une proche collaboratrice de Mélenchon.

  20. Références des commentaires ci-dessus.

    Concernant l’exclusion du parti de Ben Ali.
    Site de l’Internationale Socialiste.
    http://www.internationalesocialiste.org/viewArticle.cfm?ArticleID=2085,

    Celle du parti de Moubarak.
    Même site :
    http://www.internationalesocialiste.org/images/dynamicImages/files/Traduction%20lettre%20Egypte.pdf

    Concernant le vote de Martine Billard sur le traité de Lisbonne :
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo0083.asp
    Descendre jusqu’au groupe « Gauche Démocrate et Républicaine » (groupe communiste et verts avec aujourd’hui le Parti de Gauche).

    Sur Mélenchon et Maastricht, j’avais mis des liens il y a quelques mois.
    Aller dans « Oxygène ».
    Article du 11 novembre 2010 sur « Cohn-Bendit versus Mélenchon ».
    Assez bas, il y a des liens.
    Discours de Mélenchon au Sénat en 1992. Site du « comité Valmy ».
    Justification laborieuse de Mélenchon sur son blog (questions existentielles) dont j’extrais la phrase suivante :
    « Nous ne pouvions prendre appui sur aucune des critiques que nous avions entendues alors. En effet, selon ce que nous en voyions tous se référaient à une vision dans laquelle la Nation était centrale. Cela ne correspondait pas à notre grille d’analyse. »

  21. J’ai écrit hier que j’avais laissé sur le blog des GG (RMC) des commentaires sur ce sujet (et sur d’autres).

    Or, je viens de constater que TOUS mes commentaires depuis deux semaines environ ont été supprimés.
    C’est la première fois que ça m’arrive. Il est vrai que j’irrite quelques bien-pensants de style « libertaires » ou staliniens (ce dernier terme ne signifiant pas nécessairement communistes).

    Je vais donc me permettre de « copier-coller » ma réplique à cette censure.

  22. Copie de mon commentaire de protestation sur le blog des GG de RMC.

    Le jeudi 17 février 2011, 21:17 par Ouaff
    Je n’étais pas revenu sur le blog depuis la nuit passée.

    À ma grande stupéfaction, je viens de constater une chose incroyable.

    TOUS MES COMMENTAIRES DEPUIS 2 SEMAINES ENVIRON ONT ÉTÉ SUPPRIMÉS.

    Et comme le ridicule, malheureusement, ne tue pas, on a laissé des commentaires de gens qui me répondent.
    Ou plutôt, qui répondent au …. vide, puisque je n’existe plus.

    Ainsi, sur ce blog, on laisse des insultes, des attaques contre les gens, de la diffamation, de l’obstruction et on « liquide » les commentaires de quelqu’un qui argumente.

    On peut ne pas être d’accord avec moi.
    Je ne prétends pas détenir la vérité.
    Je me suis parfois trompé dans le passé, je peux me tromper encore.

    Mais, si on est démocrate, si on est républicain, on respecte les idées des autres.
    Surtout quand c’est argumenté et souvent avec des références.

    Mais, finalement, ça me surprend peu.
    C’est bien dans la mentalité des médias qui n’acceptent que ce qui est politiquement correct, qui font la promotion de l’inculture.

    Certes, en raison du « non » majoritaire de 2005, on a parfois commencé à ouvrir les médias à des gens qui pensent différemment.
    Mais, c’est toujours de l’équilibre instable : LA PREUVE !

    RMC, « c’est beau, c’est grand, c’est généreux, c’est merveilleux ».

    Comme dit Bourdin : « on se dit tout, tout le monde peut s’exprimer ici, j’y tiens ». LA PREUVE !

    Comme disent les GG : « c’est l’espace de la liberté d’expression, méfiez-vous des imitations ».
    Oh que oui !
    En matière de liberté d’expression, méfiez-vous beaucoup des imitations du style …. des GG !!!

    Allez, qui est le « modérateur » de ce blog, le Jdanov (1) de ce blog ?
    Access ? Seb ? Topo ? Bête en Coure ?

    (1) Chargé du contrôle de la culture sous Staline, avant 1948.

  23. David
    J’apprécie d’habitude l’intelligence et la finesse de vos analyses mais là, je reste quand même pantois. Sur MAM, vous m’aviez déjà mis légèrement mal à l’aise, mais là, mon état empire.
    C’est absolument vrai qu’une Florence Cassez prisonnière au pays de l’oncle Sam agiterait peu le microscome parisien (d’ailleurs, on n’entend plus parler du français musulman prisonnier dans un QHS du Colorado et seulement soupçonné d’appartenir à Al Qaida); c’est également vrai qu’un certain relent de colonialisme règne dans cette affaire mexicaine, mais quand même, on a beau être très anti Sarko et penser que la France est devenue un repoussoir total, toutes les fausses démocraties ne se valent pas et il y a des lignes jaunes à ne pas dépasser.
    On nous aurait menti depuis des années et le Mexique serait un paradis républicain. Excellente nouvelle. Désolé mais je n’étais pas au courant….
    Y-a-t-il eu coup monté ou non des forces de police mexicaines ? est ce une invention totale des journalistes ? Somme nous face à des juges totalement libres ?
    On a le droit et même le devoir de se poser ces questions et ce, pour tous les pays du monde où nous pourrions avoir des compatriotes détenus sans preuves suffisantes.
    Je pense surtout que Florence Cassez est une nunuche qui, pour s’être amourachée d’un personnage peu avouable, a mis la main dans un engrenage qui la dépasse. Comme on dit, elle était là au mauvais moment au mauvais endroit. Point barre.
    Félicitations quand même pour vos autres critiques.

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