Il y a quelques jours, la presse –notamment écrite et radiophonique- faisait écho d’une décision du Conseil d’Etat validant la suppression de la civilité « mademoiselle » sur les formulaires et documents administratifs. Nous avions, il y a un an, interpellé ici François Fillon qui avait signé la circulaire. Cette dernière avait commencé à produire des effets sur le terrain. Par exemple, sur les diplômes 2012 du Brevet des collèges –qu’on passe généralement à 14 ou 15 ans- ne comportaient plus, pour les lauréates, la civilité « mademoiselle » mais « madame ».

 

C’est un militant UMP diplômé de droit public, Alexandre-Guillaume Tollinchi, qui a paradoxalement attaqué la circulaire émise par l’ex-Premier ministre. A la tête d’un collectif nommé « Libérez les mademoiselles », il a formé un recours pour excès de pouvoir au Conseil d’Etat, lequel s’est donc prononcé le 26 décembre dernier, rejetant la requête. Tollinchi admet sur son blog que le juge administratif lui a donné tort sur la forme. En revanche, il explique que « la presse se trompe totalement dans son analyse : le Conseil d’Etat n’a pas supprimé Mademoiselle puisqu’il a estimé que la circulaire n’avait aucun effet normatif ! », ce qui implique, pour ce juriste pointilleux, que cette dernière ne saurait s’imposer aux personnes privées. De ce constat, il en déduit que «  toute administrée pourra imposer, au besoin en saisissant le Tribunal administratif, le rétablissement de la civilité Mademoiselle pour elle-même. » Et Tollinchi de se mettre gratuitement à la disposition de toutes les demoiselles de France et de Navarre désireuses d’en appeler ainsi au juge administratif !

 

Pour notre part, nous ne pouvons que saluer le combat de ce jeune militant plein de ressources. Quelqu’un qui se fait un devoir de mettre des bâtons dans les roues d’Osez le féminisme et de Roselyne Bachelot ne peut, décidément, pas être mauvais.

4 commentaires

  1. D’autant que de donner du « Madame » à une gamine de 15 ans alors qu’on n’ose même pas le dire à une jeune femme de 30 de peur de la froisser en la vieillissant prématurément, est assez cocasse.
    Et puis, que diable, pensons à la vie réelle : que va penser un chef d’entreprise qui va recevoir le CV d’une lycéenne à la recherche d’un stage. Obtenir un brevet des collèges sous l’identité de Madame X peut surprendre : bonjour le retard scolaire !.

  2. Je ne suis pas féministe militante, simplement aimant l’équité de traitement. J’ai beau chercher l’utilité de deux titres pour la femme, un premier avant mariage et un second après, je ne la vois pas. A part l’habitude, qu’est ce qu’il y a de plus choquant à dire Madame à une jeune fille de 14 ans que de dire Monsieur à un garçonnet de 10 ans ?
    C’est vrament le symbole d’un sexisme important : la fille devient une femme uniquement lorsqu’elle se donne par mariage à un homme, sans homme elle n’accède pas à ce grade. Le garçon lui est déjà considéré comme un homme, donc un individu à part entière de sa naissance à sa mort. Il est gradé dès la grenouillère bleue.avec ou sans femme.
    Avouez que c’est très injuste et très réducteur. Je suis donc pour l’abolition du mademoiselle sauf si on donne du mondamoiseau sur l’état civil.
    Pour l’âge dont parle le commentaire précédent (ne pas oser dire madame à une femme de trente ans), c’est justement le caractère sexiste qui réapparait : une femme se doit d’être coquette et jeune, il ne faut pas la froisser en la faisant paraitre plus agée. Pas un homme qui a le droit d’être vieux sans que cela interfère sur sa quaité. En tenant compte de ce paramètre machiste, justement, avec un seul titre, le problème qui ne devrait pas exister, disparait.

  3. @ Catherine, Je ne sais pas où vous avez entendu qu’on appelle Monsieur un garçonnet de dix ans. En général, on l’appelle par son prénom, voire par « Jeune Homme », mais pas plus.

  4. Que tous ces conservateurs si prompts à défendre la « liberté » considèrent, pour une fois, l’argument qu’ils ressortent inlassablement chaque fois qu’une réforme leur déplaît : « Vraiment, avec la situation économique actuelle, le chômage, la précarité, vous n’avez pas mieux à faire ?! »

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