C’est le titre d’un excellent ouvrage que m’a conseillé un non moins excellent habitué de ce blog. Lequel se reconnaîtra. Je respecte toujours l’anonymat des Serviteurs de l’Etat…
J’ai aimé cette plongée dans l’Histoire politique contemporaine de la Gauche française. Ecrite par un romancier, elle explique assez bien l’avènement de Ségolène Royal. Sans concession pour la Madone des sondages, Marc Lambron pourrait passer assez logiquement pour un anti-ségo primaire. Il l’est sans doute un peu.
Mais finalement, du moins à mes yeux , Ségolène Royal sort de ce livre davantage renforcée que fragilisée.
Parce que l’auteur n’aborde pas un côté absolument repoussoir du personnage : son féminisme d’essence américaine, lequel est évidemment beaucoup moins progressiste que le fémininisme traditionnel de notre pays. J’aurai l’occasion d’aborder, un peu plus tard, ce sujet. Quand la campagne battra son plein, il devrait contribuer à influencer plus sûrement mes lecteurs….
Parce que l’auteur convainc assez facilement que Ségo constitue l’anti-Jospin. Le retraité de l’Ile de Ré est encore moins ménagé que la candidate de 2007 dans ce livre. Le portrait du défait de 2002 y est dévastateur car d’un réalisme saisissant. Par bien des aspects, Marc Lambron partage avec moi l’idée que le jospinisme constitue un adversaire résolu des idées républicaines (et donc souverainistes, suis-je tenté d’ajouter…).
Enfin, et surtout, éloigné que je suis de Madame Royal, même les portraits les plus mordants à son égard, pour réalistes qu’ils peuvent l’être, ne peuvent finalement que rendre le personnage plus complexe et intéressant à mes yeux.