Je m’étais promis de ne pas faire d’opposition systématique. A l’heure où les calamités s’accumulent au plus haut niveau de l’Etat, il est judicieux de saluer un rayon de soleil : la rénovation des programmes de l’école primaire dont les détails ont été précisés aujourd’hui même par Xavier Darcos.
Je laisse de côté l’annonce sarkozyenne du parrainage de petits déportés par des enfants de 10 ans. Le ministre a d’ailleurs fort justement reprécisé les choses depuis vendredi. Il s’agira plutôt d’un parrainage de toute une classe et non pas de chaque élève. Cela me paraît beaucoup plus sage. Et venons en au principal.
Revenir à une grammaire traditionnelle et abandonner la fameuse ORL (observation réfléchie de la langue), renforcer le calcul mental sont d’excellents projets. Permettre de savoir lire, écrire et compter, telle doit être la seule mission de l’école primaire. Les fameuses sorties pédagogiques peuvent attendre. L’informatique aussi, en tout cas à haute dose.
Redonner quelques rudiments de morale ne me choque pas non plus, loin s’en faut. On ne peut pas avoir hurlé comme je l’ai fait la semaine dernière contre la mise en avant de la morale religieuse par le président de la République et ne pas se réjouir de la réintroduction de la morale laïque par Xavier Darcos. Il y a quelques incohérences gouvernementales qui peuvent s’avèrer salutaires. De même, l’étude et l’apprentissage du respect des symboles nationaux et républicains ne me laissent pas insensible. On parle trop souvent d’intégration sans définir ce à quoi les petits Français de toutes origines doivent s’intégrer. Pour une fois qu’on ne met pas la charrue avant les boeufs…J’émets seulement une interrogation : lorsque ces petits Français deviendront grands et qu’ils apprendront que cette République qu’on leur a demandé d’aimer fut dissoute dans un ensemble oligarchique par le même président, ils risquent d’être quelque peu…déboussolés. Mais soyons positifs : peut-être que nous préparons la génération de la reconquête de la souveraineté française !
Pour conclure, un signe ne trompe pas quant au bienfondé de ces quelques mesures de bon sens. Ségolène Royal les a dénoncées avec force. Et en matière d’Ecole, c’est assurément un excellent indicateur.