Merci Harlem, merci Cécile !

 

La Vallsmania prend des proportions inattendues : le ministre de l’Intérieur bénéficie d’une cote de popularité à faire pâlir de jalousie le Président de la République et le Premier ministre. En deux ans, Valls est passé de lanterne rouge[1. Avec 5% des voix, Valls était arrivé bon dernier socialiste à la primaire, juste devant le radical de gauche Jean-Michel Baylet.] à la primaire socialiste à star médiatique. L’interview qu’a récemment accordée son épouse, la violoniste Anne Gravoin, à un journal espagnol en témoigne. Elle a commenté en ces termes le sondage indiquant que 20% des Françaises aimeraient vivre une aventure torride avec Manuel Valls : « Manuel le mérite, ça et bien plus encore. Maintenant, de nombreuses femmes veulent coucher avec lui, mon grand amour.»  Baisers sous l’objectif des caméras, Manuel et Anne nous la jouent Nico et Cécilia pour trouver la route de l’Elysée. Ces histoires-là finissent mal, en général.

Nous ne nions pas que Manuel Valls ait un certain talent. Son rôle auprès du candidat François Hollande est essentiel, aussi avions-nous conseillé à ce dernier de le nommer à Matignon, plutôt que de désigner le pâle Ayrault. De même, il a endossé avec maëstria les habits de premier flic de France,mi-Chevènement, mi-Sarkozy, ce qui a eu l’heur de plaire aux Français. Mais tout le talent, le savoir-faire, et la science de la com’ de Manuel Valls ne suffisent pas à expliquer ses excellents sondages – il est tout de même le seul membre de l’exécutif à séduire plus de la moitié des personnes interrogées ! Il y a autre chose. Cette autre chose, c’est le fait d’être attaqué en permanence par des personnalités que les Français détestent. Les Français ne veulent pas de la loi pénale de Christiane Taubira, ils apprécient donc que Manuel Valls le fasse savoir. Harlem Désir, les Verts conspuent Manuel Valls à propos de son interrogation sur le regroupement familial ; les Français prennent la défense du ministre de l’Intérieur. Enfin, Duflot accuse son collègue d’attenter au pacte républicain, laisse son compagnon traiter le ministre de raciste, et le voilà un peu plus haut dans les sondages. Tout se passe comme si nombre de Français se disaient, à chaque fois que Valls est attaqué par un membre de la majorité : «  Un homme critiqué par ces gens-là ne peut pas être foncièrement mauvais ». Evidemment, il en joue et il a bien raison. Mais si ses adversaires se taisaient, sa popularité ne serait pas si grande, car ses résultats sur le front de la sécurité ne sont guère meilleurs que les performances de Moscovici sur le front économique ou les réalisations de Montebourg sur le front industriel.

François Hollande, s’il veut chaparder un peu de popularité à son jeune et ambitieux ministre, dispose de deux solutions. La première serait de le nommer carrément premier ministre. La seconde serait de virer Duflot et d’abandonner la loi pénale de Taubira. Valls gagnerait idéologiquement mais serait privé de ses deux faire-valoir les plus efficaces. Et les sondages remercieraient vite le Président. Un spin doctor avisé parviendra-t-il à convaincre François Hollande de prendre les décisions qui s’imposent ? S’il n’y avait que sa communication… L’autorité de sa fonction est également en cause. Et c’est bien plus grave. Pour le pays, surtout.

1 commentaire

  1. Comme je le soulignais la semaine dernière sur le blog de Basile de Koch, la force et l’intelligence de Manuel Valls est lire les médias supposés adversaires et de parler aux français et non aux médias dits de gauche ( 77% de français sur sa ligne dans le psychodrame sur les Roms ) alors que Cécile Duflot se contente de rassurer ses électeurs ( 2% à la dernière présidentielle ) tout en avalant un maximum de couleuvres afin de préserver son maroquin et Harlem Désir parle tout seul, le pauvre !
    Parmi ses ennemis, grands pourvoyeurs de vote pour le FN qu’ils prétendent, pourtant et naïvement, combattre et vaincre, vous oubliez Libération, les Inrocks, Marianne ( magazine auquel je suis abonné mais qui s’écroule dangereusement en termes de vente du fait de son positionnement éditorial ), France Inter ( ah, Pascale Clark ! Marine Le Pen devrait penser à elle pour un nouveau portrait de Marianne – le symbole de la République, pas le journal pré-cité – tant elle oeuvre, chaque jour, à gonfler les rangs du Front par ses interventions « jeanmoulinesques » de petite parisienne gaucho-prétentieuse qui n’a jamais dépassé les portes du périphérique ) et Canal Plus ( mais là, on est chez les cultureux regressifs tendance 12 ans d’âge mental qui achètent des disques chez Lidl – avoir tous les disques de La Fouine de de Lady Gaga, çà, c’est du concept musical, mon pote ! – mais sont écrasés chaque soir, en qualité d’audience, par un pétomane qui officie sur D8 ).

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