En écoutant les média ces dernières heures et en regardant le documentaire de ce soir sur l’investiture socialiste diffusé par Canal plus, j’ai une désagréable impression.

Jean-Christophe Comor et Olivier Beyeler l’avaient écrit il y a cinq ans dans un livre opportunément titré Zéro politique (1), la crise de la politique n’est pas une crise de la demande, mais une crise de l’offre. Se basant sur une analyse fine, les deux auteurs démontraient que la demande de politique était réelle mais que l’offre n’était pas à la hauteur, les personnalités et les partis demeurant déconnectés de la demande réelle.

Messieurs, j’ai l’impression que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont lu votre livre.

Ils l’ont même pris au pied de la lettre allant au bout de la métaphore de marché que vous aviez choisie, finalement assez imprudemment,vous ne m’en voudrez pas.

Les deux candidats préférés des média se comportent réellement comme des produits de consommation et tentent d’être au rendez-vous de la demande. Nicolas Sarkozy cherchait ces derniers jours le meilleur moyen de lancer (ou de relancer) son produit, c’est à dire lui-même. Finalement, il a choisi une double stratégie : la presse quotidienne régionale pour séduire son électorat conservateur plutôt âgé et Libération.fr pour séduire le monde d’internet, libertaire -donc forcément libéral- et plutôt jeune. Ségolène Royal, dans le reportage de la chaîne cryptée, parle d’elle-même comme d’un produit publicitaire devant sa garde rapprochée. Elle parle d’elle-même à la troisième personne du singulier. C’est absolument saisissant de vérité.

Chers Jean-Christophe et Olivier -puisque le lecteur de ces lignes doit bien savoir que vous êtes de mes amis parmi les plus chers- le seul risque d’écrire d’excellents livres, c’est de tomber dans de mauvaises mains.

(1) Zéro Politique – Editions Mille et une nuits- Janvier 2002

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