François Fillon a donc, avec une rare élégance, pris de la distance avec le Président de la République qui, comme chacun sait, vit une période de grande popularité. Certes, on ne peut pas ignorer qu’il a été maltraité par l’Elysée, plutôt à la manière Giscard-Chirac que Mitterrand-Rocard. Et, on pourrait donc en conclure que, dans la mesure où son départ se précise, il s’agit d’un prêté pour un rendu.

Mais cette histoire de mentor a de quoi interroger. Nous n’ignorons pas que, par ces mots, le Premier Ministre rappelle que son soutien à Nicolas Sarkozy résulte d’une alliance politique, puisqu’il a bien voulu le préciser lui-même. Ainsi souhaite t-il rappeler qu’il s’agissait d’une association de deux personnalités du même plan et de la même trempe. Ce n’est pas mauvais pour son ego même si cela ne manquera pas de faire sourire dans les chaumières. Dans la même veine, il parle de projet écrit ensemble ce dont se gausse le Président de la République, qui dit à tout Paris que « François Fillon est le seul qui croit qu’il a rédigé (son) programme ».

Ce qui nous interroge davantage, c’est de connaître qui peut bien être le mentor de François Fillon. On pourrait conclure le propos dès à présent en supposant qu’il n’a pas de mentor, ou qu’il n’en a plus depuis la mort de Philippe Séguin. Mais ce serait trop facile et, surtout, bien trop élogieux. D’abord, si Fillon a grandi dans l’ombre de Séguin, qu’il l’a suivi dans ses premiers combats comme un bon petit soldat, on ne peut pas dire qu’il ait été fidèle au message séguiniste à partir du moment où il est devenu ministre. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler les deux discours les plus connus de Philippe Séguin, celui prononcé à l’Assemblée nationale le 5 mai 1992 sur la Souveraineté et contre Maastricht, et l’autre en juin 1993, sur le Munich Social, dans lequel étaient fustigées les politiques faisant passer l’emploi derrière d’autres préoccupations et notamment les déficits publics. Pis, s’il existe une légère touche séguiniste dans le dispositif de Nicolas Sarkozy, elle se situe plutôt chez son conseiller spécial Henri Guaino, lequel a été, notamment lors de l’affaire du Grand Emprunt, le véritable adversaire idéologique de Fillon.

Séguin retiré de la vie politique après son échec à Paris, c’est vers Jacques Chirac que François Fillon s’est tourné, notamment en impulsant l’idée de parti unique de la majorité -encore un coup de poignard à Séguin ! L’histoire s’est mal terminée puisqu’il ne fut pas du dernier gouvernement chiraquien et déclara que le Président avait offert sur un plateau un directeur de campagne à Nicolas Sarkozy, preuve que la revanche était moteur plus puissant chez lui que les convictions, et qu’on ne retiendrait des mandats de Chirac que ses réformes à lui, ce qui démontrait sa grande modestie. Au passage, on se demande légitimement de quelles réformes il s’agissait. Si c’est celle des retraites en 2003, on la retiendra d’autant moins que c’est son propre gouvernement qui acte, ces derniers jours, son insuffisance.

On connaît la suite avec Nicolas Sarkozy. Dès lors, point de mentor à se mettre sous la dent. On pourrait lui trouver des modèles. Pierre Laval -celui de 1935, pas de 1940- ou Antoine Pinay pourraient expliquer son goût immodéré mais contre-productif de la lutte tous azimuts contre les déficits. Mais nous ne succomberons pas à l’anachronisme, plus grand péché de notre temps. il faut trouver quelqu’un de notre époque.

Eureka !

8 commentaires

  1. Jean mi Mi !!!!!! le basque de l’Elysée..OH sacrilège
    NON mentor veut dire menteur en bon Francais..

    mensonges et trahisons sont les deux mamelles de nos hommes politiques ?
    attendons le livre de Martin Hirsch !!!! a suivre

  2. Martin Hirch,,,menteur aussi et oui
    son,RSA,retour a l »emploie,,,grace a lui,travailler moins et toucher autant,,
    Fillon et sa réforme des retraites,,
    plus tu réforme,plus cela coûte cher,,au contribuable,,,
    il faut plafonner son montant,et les cumuls Monsieur Fillion,
    un plafond a 3500 euros,2500 et 1250 pour tout les français, sans aucune exceptions,militaires compris,
    du courage François,,un référendum,populaire,,,
    le fumeux,Jean-mimi,pas Larquer,,,mon,celui qui a un regard d »hypocrisie
    va t »il finir maire de Paris,,

  3. Salut David,

    Tu as bien décrit l’orientation de Fillon. Déjà en 2003, il n’avait plus beaucoup de fibre gaulliste social.

    Ce n’est qu’un libéral, européiste et n’est plus que l’ombre de lui même.

    Mais, s’il quitte l’Hôtel Matignon, il mettra en perspectives 2017 voir à droite s’il y a accumulation d’amertures et ajout d’ambitions et bien tout est possible. Des retrouvailles avec Coppé ou encore avec les supporters teenagers de De Villepin.

    Sarko est un peu dans l’impasse. Il devra nommer un premier ministre efficace, populaire capable de lui remettre de remonter la pente pour 2012 mais pas trop populaire et ambitieux pour ne pas l’avoir en rival un jour. Le dilemme est là.

    Mais bon, il y aura toujours la gauche pour sauver la mise de Sarkozy. Quand je vois les querelles Aubry, Royal et les seconds couteaux Valls, Bartolone etc… Quand je vois qu’il y aura bientôt aux primaires autant de candidats que pour faire une équipe de Foot et bien la guéguerre d’ambitions qui s’était calmée risque de repartir de plus belle.

    Je serais Mélenchon, j’envisagerais des convergeances entre républicains socialistes, les républicains jacobins, les républicains citoyens, les républicains de gauche, les républicains gaullistes et souverainiste de progrès. Il trapercerait les partis, les pensées uniques dominantes, les schémas et postures binaires et manichéennes et cela aurait de la gueulle une convergeance de Mélenchon, Dolez, Joxe, Liennemann, Emmanuelli, Chevènement, Dupont-Aignan ? autour de la république, du retour à la pleine soveraineté populaire et nationale.

    Je viens de me réveiller… je faisais un doux rève… non non les convergeances il n’y a pas à l’horizon et c’est fort dommage.

    Bien fraternellement à toi.

    D-P.

  4. Difficile à cerner le Fillon. Il me rappelle un peu Pompidou de l’époque j’y vais, j’y vais pas.
    Soyons honnête dans le contexte actuel, avoir une vision claire n’est pas évident. Regardez Villepin de la Mancha ! Non, je ne sais pas quoi penser de Fillon. Par contre, Sarko en 2012, c’est OUT !

  5. Vous ne savez pas quoi penser de fillon ? Ca alors !
    C’est simple : c’est un « européennement vôtre ».
    Quant à POmpidou, il savait très bien ce qu’il faisait en janvier 73 en donnant le pouvoir aux Rotschild and co en changeant les statuts de la Banque de France.

    En 2012 il faut que ce ne soit pas OUT, mais DEHORS tout ça !… Dehors, les félons et les ectoplasmes à leur service.

  6. j’aurais dis balladur comme mentor, ou alors, s’ils n’étaient pas de la même génération, Juppé, pour leurs manières de se servir du gaullisme pour faire de l’anti-gaullisme. Histoire d’apporter de la contradiction, on n’entend pas trop Fillon sur l’Europe. Il n’est pas un béni-oui-oui façon bayrou mais sa politique n’offre pas franchement de contradiction. Je pense qu’il a au fond de lui qq restes d’étatisme à l’ancienne, mais plutot mal assumé. Toujours est-il qu’en tant qu’électeur on juge sur des actes, et non pas sur des arrières pensées, dont acte.

  7. Le mentor de Fillon… c’est Fillon ! Lancé par Joël Le Theule, dont le décès prématuré a permis au jeune François d’entamer sa carrière (sic !) politique, il a suivi le candidat qui lui permettrait d’accéder aux honneurs en respectant la lettre (et non l’esprit) du gaullisme. Il n’un qu’un parmi d’autres « jeunes loups » avides de places, de pouvoir et de gloriole, quitte à jeter ledit pouvoir que confère les urnes, à l’encan, c’est-à-dire à la solde de l’étranger chargé de prendre les décisions à notre place.
    Toujours la sinistre bourgeoisie dénoncée par de Gaulle !
    S’il y a un mentor à Fillon : c’est Guizot le maître à penser petit des Caillaux, des Jean Monnet, Robert Schuman, Antoine Pinay, Giscard d’Estaing, Bayrou et autres Sarkozy…
    Bref : rien !

  8. Bie vu DP. Certes, cette hypothèse ne se manifeste pas encore, car il reste des sectaires dans tous les domaines, qui ne comprennent pas que ce qui peut unir est plus important que ce qui divise. En période de crise majeure, ces rassemblements se sont produits (voir le programme du Conseil National de la Résistance). Attendons donc sereinement que la situation soit encore plus grave.

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