En direct de Perpignan, où je passe quelques jours de vacances, j’ai vécu sur les lieux du crime la décision du Conseil d’Etat de confirmer la décision du Tribunal administratif de Montpellier concernant la nullité des élections municipales. L’an dernier, un président de bureau de vote n’avait rien trouvé de mieux que de cacher des bulletins adverses déjà dépouillés dans ses chaussettes. Il ne m’appartient pas de commenter la décision du Conseil d’Etat qui a jugé que la fraude pouvait entacher la sincérité du vote et qui a donc déclaré nulle l’élection du maire sortant, Jean-Paul Alduy.

Ce n’est pas l’avis de M. Alain Marleix, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, qui s’est dit « étonné » de cette décision. Ainsi, un membre du gouvernement commente une décision de justice – certes administrative –, décision prise de surcroît par une autorité présidée par son chef de gouvernement[1. Petit rappel de droit : c’est le Premier ministre qui préside le Conseil d’Etat. C’est pourquoi on parle de vice-président pour le véritable patron de cette noble institution]. C’est d’autant plus inquiétant que M. Marleix est en charge du nouveau découpage des circonscriptions législatives. Rupture de tradition. Pas glop, comme dirait Pifou.

Mais M. Marleix aurait tort de se priver. Car le chef du gouvernement n’est pas en reste. A Tunis, où je n’irai malheureusement pas poursuivre mes vacances, François Fillon a cru bon de commenter en conférence de presse les derniers évènements concernant Mme Dati.

Je croyais qu’on ne commentait pas la politique française depuis l’étranger quand on est un membre du gouvernement et a fortiori son chef. Même s’il n’y avait que des journalistes français dans la salle, le Premier ministre ne pouvait-il pas répondre que, selon la tradition, il ne lui appartenait pas d’aborder de tels sujets si minuscules par rapport au voyage officiel dont il avait mission ? Visiblement, non. Deuxième rupture de tradition. Pas glop, bis.

Plus je vois ce gouvernement fonctionner, plus je suis traditionaliste. Pas vous ?

14 commentaires

  1. On est étonné de l’étonnement de Monsieur Marlaix,comme de la tête du maire sortant qui ne semblait pas comprendre son invalidation.
    Si une élection a été entachée de fraude,c’est le minimum,dans une démocratie,d’invalider le scrutin et de renvoyer tout le monde aux urnes!

  2. en général ,ce genre d’embrouilles c’est en corse ,non ?
    ou dans le nord ,ou les dom .
    pas en doulce france .
    mais bon ,on en retiendra surtout le coté pieds-nickelés ,tant tellement tradi ,à n’en plus pouvoir ,aussi beau que le coté paternaliste des politiques avec leur clientèle .
    j’aime assez .

  3. arretez de faire vos vierges effarouchées, ça fait belle lurette que toutes les décisions de justice sont commentées. Allez assister à la sortie d’un tribunal et vous entendrez les sujets de conversation. Quant à l’autre soi-disant « tradition » sur les commentaires à l’étranger, jamais entendu parler. D’autant que les commentaires de FF n’ayant pas été relayés ni par le Fig ni par Libé, ça doit pas casser des pates à un cheval.

    Merci de bien vouloir occuper votre temps sur des sujets qui en vaillent la peine.

    Au fait comment avance le dossier judiciaire de M. de Villepin ?

    J’ai déja mes oranges toutes pretes pour lui

  4. @Steed59

    Sur le premier point, je ne visais évidemment pas les parties au procès qui évidemment ne se privent pas de commenter les décisions des tribunaux depuis des lustres. Simplement moi, je ne commente pas une décision de justice quand je ne connais pas le dossier. Et la tradition vise les membres de l’exécutif ou du législatif qui n’ont pas à commenter les décisions des autorités judiciaires. Cela s’appelle la séparation des pouvoirs.

    Sur le second point, je regrette que ni Figaro, ni Libé ne fassent leur boulot. Heureusement qu’il y a les blogs.

    Enfin, je vous remercie de bien vouloir vous préoccuper de mes choix de sujets pour mes papiers. Je cherchais justement un directeur éditorial.

  5. pas possible je ne suis pas sur la meme ligne éditoriale que vous.

    je suis nationaliste a tendance laique et républicaine. J’ai bcp d’admiration pour le général de gaulle mais pour moi le gaullisme est mort le 28/04/1969 à midi.

    J’ai surtout horreur des gens qui tapent sur leur propre camp (c’est mon coté légitimiste)

  6. Mais de quel camp parlez-vous ? Je ne fais pas partie d’un camp.Donc, je ne peux pas taper dessus. A la limite, il m’arrive de fréquenter des campings en juillet-août….

  7. le « des gens » de mon post précédent, ce n’est pas pour vous mais plutot pour les Villepin et autres Dupont-Aignan (il a bien fait toute sa carriere au RPR puis à l’UMP ? Il a bien été élu par un électorat de droite face a un candidat de gauche à Yerres ?) qui sont prets à tout pour exister.
    Le Villepin d’aujourd’hui me rappelle le Chirac de 1981, pret a faire élire la gauche pour son propre interet ….

  8. La Gauche, la Droite….C’est un piège dans lequel je ne tombe plus. Je suis davantage proche de Chevènement que de Sarkozy et de Hamon que de Copé. De même DSK est plus proche de Sarkozy que d’Emmanuelli. Si j’ai bien compris une chose dans les partis politiques (je suis passé au RPR mais jamais à l’UMP), c’est que les grosses machines électorales comme le PS ou l’UMP (ou le RPR avant), ce ne sont plus que des écuries présidentielles. Les idées, ça passe après.

  9. Hamon ? félicitations, pour moi c’est un Besancenot light.

    J’ai été adhérent à l’UMP et franchement j’ai été plutot agréablement surpris par la qualité des débats sur des sujets de société ou économiques, surtout dans la période post-juppé. Bon évidemment entre le RPR et l’UMP il y a eu une grosse dérive orléaniste, on aime ou on aime pas. Une sorte de triomphe Balladurien post-mortem (ah il est pas mort ?). Mais je n’ai pas l’impression que l’UMP soit plus une machine électoral pour Sarkozy que le RPR l’ait été en son temps pour Chirac. Je peux vous dire que dans les sections locales il y a des différences d’opinions très fortes qui s’expriment très librement mais qui savent se rassembler lors d’enjeux électoraux. C’est pour ça que je pense que le départ de NDA est une erreur, les absents ayant toujours tort. Je pense que l’électeur de droite, contrairement à la gauche, préfere le rassemblement à la division.

  10. Je trouve curieux que vous vous plaigniez de l’absence de débats d’idées quand le ton de vos articles en reviennent toujours dans la plupart des cas à faire du sarko-bashing.Vous ne seriez pas originaire du Béarn ? vous ne seriez pas journaliste à Marianne ?
    Ou sont vos « idées » ? Pour l’instant la seule chose qu’on peut constater c’est que vous n’aimez le locataire de l’Elysée, vous n’etes pas de droite , vous n’etes pas de gauche, vous n’adherez pas a un parti, vous ne voulez pas qu’on vous mette d’étiquette …. En fait vous etes un français moyen vous n’aimez qu’une chose c’est raler.
    Moi désolé je vais etre vieux-jeu mais la Gauche, la Droite je sais ce que c’est, je connais la différence, et les partis, ce n’est sale, ils sont meme utiles à la vie démocratique

  11. Vous avez raison, ça a commencé sous Chirac. C’est pour ça que je l’ai quitté. Pour Hamon, il a une grosse différence avec Besancenot, c’est qu’il prône le protectionnisme, contrairement à Besancenot qui veut un monde sans frontière, ce qui le rend complice du néo-libéralisme mondialisé. Idiot utile du capitalisme comme dirait Zemmour.

  12. Pour votre message suivant :

    Si je fais davantage de Sarko-bashing, comme vous dites, c’est que, au cas où cela vous aurait échappé, c’est Nicolas Sarkozy qui est au pouvoir. Quant à mes idées républicaines et gaullistes, elles ne font pas de doute en lisant mes papiers.

  13. vous faites quand meme la publicité du communisme (cf jerome leroy) et du gauchisme (hamon) alors que vous semblez oublier que le principal ciment idéologique du gaullisme était justement l’anti-communisme. Mon pere, qui était ouvrier dans les années 60 me racontait que les « débats » entre communistes et gaullistes dans less usines se terminaient souvent à coup de clef anglaise dans les dents.
    Quant à moi j’ai rendu ma carte de l’UMP pour protester contre l’ouverture. J’ai pas voté pour avoir Besson ou kouchner au gouvernement. Lorsque j’ai appris que Jack était pressenti pour un maroquin ministériel, ça a été la goutte qui a fait déborder le vase (maintenant j’entends DSK 1er ministre, pourquoi pas le retour de Mauroy au ministere du Temps Libre ressucité ?). Je suis comme la plupart des électeurs de NS, dans l’expectative. Et franchement je m’attendais à mieux. Mais quand je compare avec l’offre politique proposée je referais exactement le meme vote sans hésiter.

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