Le chef des Jeunes UMP serait en situation irrégulière.

 

Haro sur Stéphane Tiki. Le Président des Jeunes UMP, désigné en décembre dernier par Nicolas Sarkozy, est dans l’œil du cyclone médiatique depuis que le Canard Enchaîné a révélé qu’il ne serait pas en règle avec les dispositions légales sur le séjour des étrangers dans notre pays. Car Stéphane Tiki est camerounais. Il vit depuis dix ans en France, et a bénéficié jusque-là de titres de séjour réservés aux étudiants. Il a fait une demande de naturalisation, comme sa sœur, laquelle a déjà obtenu son passeport. A-t-il fait preuve de légèreté, en considérant que sa demande de naturalisation valait renouvellement de son titre de séjour étudiant ? Sans aucun doute. La journaliste d’Europe 1 Aurélie Herbemont qui a enquêté mardi soir du côté de l’UMP rapportait les propos de proches de Tiki jugeant leur ami dans le déni de sa situation, tellement il se sent déjà français, par son implication dans la vie citoyenne de son pays. Il était d’ailleurs tellement certain d’obtenir la nationalité française qu’il projetait déjà d’être candidat aux prochaines élections régionales en décembre prochain. Perso, on aimerait que les demandeurs de naturalisation soient tous autant motivés par la chose publique et l’amour de leur nouvelle patrie que Stéphane Tiki, lequel s’est mis en congé de la présidence des jeunes UMP aussitôt l’affaire révélée. Mais ce matin, Europe 1 annonçait qu’aucune demande de naturalisation n’avait été enregistrée de sa part depuis 2009. A-t-il menti ? Pour l’instant, c’est le flou artistique.

Depuis mardi soir, on se déchaîne sur celui qui, circonstance aggravante, milite dans le courant très droitier de « la droite forte » animé par Geoffroy Didier et Guillaume Peltier. Au FN, on se gausse évidemment. Florian Philippot a twitté sur ce « clandestin », et tous les affidés ont relayé. Côté gauche, au contraire, on soutient Tiki comme la corde le pendu. Laura Slimani, son alter-ego des Jeunes socialistes, veut se battre pour sa régularisation, tout comme Ian Brossat (PCF) et Alexis Corbière (PG). Ces baisers empoisonnés devraient avoir raison de la carrière politique de Stéphane Tiki. Les pontes de l’UMP, Alain Juppé, François Fillon ou Pierre Lellouche disent ne pas le connaître. Le prenaient-ils pour le vigile lorsqu’ils le croisaient dans les couloirs de la rue de Vaugirard ?

Mais les coups les plus durs sont venus du courant « la droite populaire », qui dispute à « la droite forte » la prééminence de l’aile droite de l’UMP. Ses chevau-légers ont déboulé sur Twitter pour se scandaliser à la vitesse d’un avion supersonique. Et Thierry Mariani lui-même est allé s’indigner sur iTélé du fait qu’un étranger en situation irrégulière ait pu être ainsi nommé à la tête des jeunes UMP. Prends ça, Sarkozy ! En fait, le zèle de « la droite populaire » a une raison. Quand la polémique du réveillon commun entre jeunes FN et jeunes de la droite populaire avait éclaté, Tiki avait lâché ces derniers en rase campagne. Mesquin de sa part, il est vrai. Dans la plus grande tradition des cours de récréation, il a donc été décidé de répondre à cette mesquinerie par une autre mesquinerie. Charmant.

Bien entendu, tout ce joli monde confondu rivalise de recherches sur les anciennes déclarations de Stéphane Tiki. Celui-ci aurait twitté qu’il s’opposait au droit de vote des étrangers et cela serait incohérent avec sa situation. Tiens, donc ! On ne voit là que cohérence, au contraire : Tiki souhaite que le droit de vote soit réservé aux nationaux et il souhaite acquérir la nationalité française. Il aurait souhaité l’application de la loi dans le cadre de l’affaire Léonarda. Et alors ? Un tribunal a-t-il, comme pour la jeune fille kosovar, ordonné l’expulsion du président des jeunes UMP ? Non. Entre la gauche qui se gausse à tort et ceux qui, à l’UMP, le traitent désormais comme un pestiféré, on ne verrait alors qu’un bénéficiaire de la situation : le FN. Pour ma part, je n’en suis pas certain. Que Florian Philippot se méfie : l’électeur de son parti préférera toujours un Stéphane Tiki, qui se sent passionnément français et s’investit dans sa future citoyenneté, à son jeune voisin muni de la carte nationale d’identité française, mais qui le traite de « sale céfran » dans la cage d’escalier.

4 commentaires

  1. Oui enfin, on oublie un peu dans cet article le caractère légèrement schizoïde de l’individu, qui le jour pourfend les étrangers en situation irrégulière et invite à leur expulsion rapide et ferme, et le soir ne pousse pas assez son dossier de naturalisation.
    Alors s’il remplit les conditions, bien sûr il a droit à la nationalité française.
    Si ce n’est pas le cas, qu’il tire les conséquences de son raisonnement politique…

  2. Bonsoir M.Desgouilles,
    le sujet me touche car mes parents sont Camerounais. Mais pour le coup, je serais partisan de la manière forte: DEHORS!
    La carte de séjour ou d’identité nationale n’est pas une marchandise ou une friandise!
    Ce type a attendu d’être acculé pour faire sa demande de régularisation, alors que chercher un CDI dans la vie civile aurait pu faire l’affaire!
    A titre personnel, même s’il avait été au PS ou au FN, je n’aime pas trop ce genre de parasite: il sera bien plus utile à son pays d’origine, le Cameroun…

    • utile?
      mais en quoi?
      que sait il faire?
      de quel talent ,de quels talents peut il se prévaloir?
      sait il pétrir le pain, poser des carreaux , monter des murs, analyser des bilans , poser des catheters , enseigner les mathématiques , désosser des carcasses , tracer des sillons , déterrer les patates ,oignons , betteraves ?
      mieux vaut qu’il reste inutile en a-france qu’au cameroune , où ils n’ont que faire de surnuméraires , à tel titre qu’ils nous les exportent

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