Monsieur Patrick Viverge, chef des socialistes de Dole (Jura) va sans doute être assigné en justice par le Préfet du Jura pour avoir comparé une expulsion d’un immigré clandestin à une rafle.

Dans un monde idéal,  je serais choqué qu’un préfet de la République remette en cause la liberté d’expression d’un élu du peuple. Mais dans le cas présent, je ne le suis pas.

Parce que le mot « rafle » renvoie volontairement à une période de notre histoire où des citoyens étaient déportés vers les camps de la mort du simple fait de leur religion. Que je sache, le clandestin en question fait l’objet d’un arrêté d’expulsion vers un pays -la Bosnie- qui n’est pas un camp de concentration. Ces comparaisons qui fleurissent depuis des années, ces types qui croient intelligents de se broder une étoile jaune sur le revers de la veste pour défendre les « sans-papiers », cela me fait vomir. De la bêtise, de la méconnaissance historique et, pis, de la malhonnêteté intellectuelle en sont à l’origine et il n’est pas scandaleux qu’un haut-fonctionnaire, qui se voit ainsi dépeint en Papon des temps modernes, réagisse et refuse de se faire insulter ainsi.

Parce que, lorsque Monsieur Jospin était Premier ministre et que Messieurs Chevènement puis Vaillant, demandaient à juste titre aux préfets d’exécuter les décisions de justice en matière d’immigration illégale, on n’entendait guère les amis de Monsieur Viverge protester et insulter ainsi le Préfet de l’époque, lui-même nommé par Monsieur Jospin.

Parce que, enfin et surtout, les socialistes ainsi que l’UMP d’ailleurs, n’ont cessé de légiférer ces dix dernières années sur la limitation de la liberté d’expression. Les propos racistes, sexistes, homophobes, ont ainsi été mis à l’index. Au lieu de débattre et de convaincre, on pénalise. On a même légiféré sur l’histoire officielle de la Turquie. Comme si les parlementaires n’avaient pas autre chose à faire (en fait, c’est peut-être justement parce qu’ils n’ont rien à faire d’autre, Bruxelles se chargeant de tout le reste…).

Alors, Monsieur Viverge traite le Préfet de gestapiste. Dans ce contexte béni par les amis de Monsieur Viverge où la police de la pensée est si bien organisée, il n’a que ce qu’il mérite.

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