Il y a quelques années, je n’aurais pas eu une idée si saugrenue. Figurez-vous qu’hier soir, je me suis retrouvé avec bloc et stylo en train de prendre des notes à une réunion publique dont la vedette était François Hollande. J’avais appris une grosse heure avant, par l’entremise du journal de France 3 Besançon, que le candidat aux primaires socialistes était de passage et que, peut-être, un petit reportage pourrait intéresser les lecteurs de mon blog et éventuellement ceux de Causeur.
Deux bonnes heures après, je me demandais si ce que j’avais vu et entendu méritait vraiment un article. Hollande a la réputation d’être drôle et d’improviser quelques mini-sketches lors de ses discours. Il a fait mentir sa réputation. Mais peut-être est-cela aussi, la mutation du candidat. Moins de rondeurs, moins de blagues, et un discours plutôt chiant, à vrai dire. Hier soir, dans le gymnase de la Malcombe et devant 250 militants et sympathisants socialistes pas du tout chauffés à blanc, l’ambiance n’était pas à la fièvre électorale.
Certes, l’homme a l’air sympathique et lorsqu’il déambule parmi les participants à son arrivée, il n’oublie jamais le petit mot pour faire sourire et il a une poignée de main ferme et chaleureuse. Il n’empêche, le discours de François Hollande aurait pu -tout aussi bien- être prononcé par son concurrent DSK mais aussi par François Bayrou, Jean-Louis Borloo ou même François Fillon. Mise en garde face aux populismes européens, mise à l’index du protectionnisme -assimilé au repli et aux barbelés, fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, nouvelle vague de décentralisation, le rêve de Hollande n’a rien d’une révolution. On demeure dans la continuité des trente dernières années mais pouvait-on attendre autre chose de celui qui fut une cheville ouvrière du club deloriste « Témoins » au début des années 90 ?
C’est donc dans le style que François Hollande veut se différencier. Il est un candidat « normal » souhaitant devenir un président « normal ». Il explique en quoi l’exercice de la présidence de Nicolas Sarkozy demeure profondément « anormal », ce qui ne casse pas trois pattes à un canard. Tout cela est vrai mais réchauffé au micro-ondes. En fait, derrière l’image du président actuel se profile Dominique Strauss-Kahn. A quelques moments de l’intervention, on sent à quel point le souci premier de Hollande semble bien de se positionner par rapport au directeur général du FMI. On notera l’allusion à François Mitterrand largué dans les sondages par Michel Rocard à un an de l’élection dont on fête aujourd’hui l’anniversaire. On remarquera également ce tacle vicieux : « Je parcours la France depuis quelques années. Je la connais. » Plus significative encore, alors que, le discours terminé, il assure le service après-vente dans la salle, cette parole à un militant qui le questionnait sur Mélenchon : « Il est très dur, Jean-Luc. Et si c’est Dominique face à lui, il sera très très dur ». Petit doigt me dit que si François Hollande tient, en tant que candidat socialiste, le même genre de discours qu’hier à Besançon, le candidat du Front de Gauche ne serait pas plus doux avec lui que confronté à DSK.
Hollande ne se voit qu’un seul adversaire dans ces primaires, c’est bien Strauss-Kahn. Il ne croit pas à la candidature de Martine Aubry et il méprise -voire ignore- celles d’Arnaud Montebourg ou de son ex Ségo , qu’il n’a pas cités parmi ses compétiteurs (« Pour l’instant, il n’y a qu’un candidat ; il y en aura bientôt deux »). Au passage, on se demande comment le député de Saône et Loire pourrait se ranger derrière François Hollande à partir de l’automne. La démondialisation qu’il prône se situe aux antipodes des conceptions orthodoxes développées hier soir.
Quel réquisitoire, me direz-vous, avec raison ! Je l’assume d’autant plus que je suis au nombre de ceux qui pensent que François Hollande est actuellement le mieux placé pour entrer à l’Elysée dans un an. Je me souviens de m’être livré en 2007 à la devinette suivante : « Savez-vous pourquoi je déteste à ce point Chirac ? Parce qu’à cause de lui, on a eu Sarkozy ».
Savez-vous pourquoi je déteste autant Sarkozy ? Parce que de sa faute, on va très probablement devoir se payer François Hollande…
« Au passage, on se demande comment le député de Saône et Loire pourrait se ranger derrière François Hollande à partir de l’automne. La démondialisation qu’il prône se situe aux antipodes des conceptions orthodoxes développées hier soir ».
Euh c’est très simple, Méluche aura au moins 10%, avec le retrait de Besancenot et une candidature Hollande-Khan.
Hollande président ! On est vraiment tombé bien bas ! De toute façon que ce soit l’un ou l’autre ce sont les agences de notation qui nous gouvernent. Le président est à leurs bottes. Tout ceci n’est que du grand guignol. Ce qui nous attend, c’est la Grèce !
DSK = Hollande = Aubry = Sarkozy ! Ils vendront tout, avec le sourire et grâce à l’UE : ils mangent américain, ils votent américain, ils pensent américain : ils sont américains !
Pour eux la France est un problème et la solution c’est l’UE. Hollande le corrézien, l’homme du terroir, c’est du pipeau :
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La flûte
A Stéphane Mallarmé
Au temps du gazouillis des feuilles, en avril,
La voix du divin Pan s’avive de folie,
Et son souffle qui siffle en la flûte polie
Eveille les désirs du renouveau viril.
Comme un appel strident de naïade en péril
L’hymne vibre en le vert de la forêt pâlie
D’où répond, note à note, écho qui se délie,
L’ironique pipeau d’un sylvain puéril.
Le fol effroi des vents avec des frous-frous frêles
Se propage en remous criblés de rayons grêles
Du smaragdin de l’herbe au plus glauque des bois :
Et de tes trous, Syrinx, jaillissent les surprises
Du grave et de l’aigu, du fifre et du hautbois,
Et le rire et le rire et le rire des brises.
(Stuart Merrill – Poète américain)
Je suis assez d’accord avec vous cher Antidote : je pense qu’HOLLANDE peut sortir du chapeau car il faut pas oublier qu’il a longtemps été Premier Secrétaire du Parti Socialiste. Il le connait ce parti, ces militants. Il sait glisser le petit mot à l’adhérent de base. Il m’apparait beaucoup plus en phase avec la Parti que DSK.
Autrement au niveau de la ligne politique, rien de surprenant. Vous, tout comme moi, savons bien qu’il y aura peu de différence entre les programmes du candidat P.S. et U.M.P..
Au plaisir de vous revoir en ligne ou en terrasse.
C’est plus facile et jouable pour Nicolas Sarkozy d’être, éventuellement, face à François Hollande plutôt que DSK d’où l’engouement artificiel actuel de certains ump. Ils ne tarissent pas d’éloge sur l’arpentage de la France de FH et sa bonne connaissance du terrain mais c’est de la manipulation d’opinion dont le but est de le faire monter dans les primaires socialistes.
Régime GOUDA en 2012 ou COMTé avec NDA ?
pour moi le choix du bon et du meilleur est déja fait….
@ Eric
Ce n’est pas parce que Besancenot ne se présentera pas à titre personnel que le NPA n’aura pas de candidat et le vote utile dès le premier tour vont jouer fortement contre JLM…
@Eric
Les choses ne se passent pas automatiquement comme cela. Le retrait de Besancenot ne fera pas aller automatiquement ses électeurs vers le Front de Gauche de JLM. Il n’y a pas nécessairement de vases communicants !
Et puis, il y aura le vote utile en faveur du candidat socialiste (quelque soit l’heureux élu au sortie des primaires) qui va jouer à plein et Mélenchon s’en fera piquer comme s’en sont fait piquer Besancenot, Buffet, Laguiller, Bové et Voynet en 2007 par Ségolène Royal ! Le spectre d’un 21 avril est toujours vivant !
@ Lejeun
Hollande malgré aucune fonction ministérielle rassure de plus en plus d’électeurs de gauche et aussi d’élus locaux de gauche comme de droite d’ailleurs même si rien ne bougera fondammentalement lorsqu’il mettra en oeuvre sa politique s’il est élu. Comme les autres candidats socialistes mais aussi de gauche (à l’exception de Chevènement), il est pieds et mains liés à l’Union Européenne et à l’Euro !
Décevant effectivement. Et pas impossible qu’il soit le prochain, par contre pour la majorité à l’AN, ça va être sport !
@ robespiere
Bien vu. Scénario catastrophique probable. Hollande élu, déjà. En soi c’est pas follichon.
Hollande c’est un aligné, sans le savoir, bavant, comme Walls sur la thèse déoulée de la gouvernance mondiale » par sieur Attila.
Nous avons bien compris que la spirale de l’endettement des locaux par le placement dr micro-crédits ça vous remplume une chic planète. Quelques dégâts collatéraux pour ceux qui y laissent des plumes : suicide pour se sauver du deshonneur.
Même trempe, certains par filouterie « De tous les gouvernements que j’ai servi » , d’autres par. ……
Venir nous dire après cela que le pouvoir fu Président de la République est affaibli et qu’il faut restituer de la démocratie c’est vraiment nous prendre pour des cons. Ce mec je le vomis, il me débecque. Et ça parade et ça vient nous asséner des vérités tripatouillés pour faire fructifier le business devant quelques connards
en train de lui sucer le gland d’or. Insoutenable !. Stop au cynisme. E’vie de m’asseoir sur le pot.
Effectivement, quand on voit l’exaspération ambiante
et montante, les abstentionnistes, le rapport de force droite/gauche (entrée à l’A.N. de députés FN (une partie de l’opinion publique – enfin -représentée dans son vote (c’est ça la démocratie, faut avoir un sacré toupet pour s’en gargariser),
cohabitation en vue au moment où la France a besoin de cohésion, de se rassembler et d’agir de concert. Catastropique.
Et qui est à l’origine de la cohabitation pour plomber
notre destin ?
Pour certains c’est le pot, pour d’autres les oubliettes en guise d’os à ronger.
Rectf. : débecte débecte débecte
Régime malmené ? Une perle !
Excusez moi, je me suis laissée aller sur la vulgaritê mais l’autre piniouf m’exaspère à faire le paon. J’imagine qu’assis à côté de Valls (Face aix français) intérieurement il devait jubiler l’entraînant sur le terrain qu’il souhaitait pour dérouler son allégeance à la mondialisation. Valls qui récite son couplet sur les bienfaits
de la Nation et opine du chef devant le « génie », sans bouillir Heureusement que le ridicule ne tue pas.
Je viens seulement de lire votre papier de Pjanvier sur Hollande de janvier.
Vous savez ce qui m’a mis la puce à l’oreille pour Hollande ? Un proche familial, de l’ump, un pur et dur qui veut voter pour lui et m’en a fait des louanges. Là je me suis dit instinctivement y’a bicorneau sous roche d’où mon billet précéden ce a quoi j’ai rétorqué instantanément que les socialistes étaient les idiots utiles de l’ump. Ca se confirme.
Et l’argument désicif a porté sur le régime. Boudiou je me suis dit bonne mère, argument de poids. Un homme politique qui fait un régime a forcément du poids pour être Président de la République.
Aligot, les bruyères corréziennes, Bernadette devait se morfondre à Paris. Elle a décidée de sortir Sumette à son corps défendant.
Ou ca va pas se nicher ! C’est ça la France, enfin tu penses (je me marre).