On croyait que le débat était clos depuis que, grâce à la Commission Stasi, la loi sur les signes religieux avait permis à l’Ecole de ne plus accepter le voile islamique en son sein. Très efficace, cette loi avait donné aux jeunes filles un argument massue en direction de leurs familles : »Non, Papa, je ne peux plus, je n’ai plus le droit de le mettre à l’Ecole ».

Lorsque s’était posé le problème en 1989, les opposants à l’interdiction faisaient valoir que cette dernière pourrait isoler davantage les jeunes filles et les détourner de l’école publique. Lorsqu’avec quinze ans de retard, le législateur[1. Malgré la farouche  guérilla parlementaire des députés proches du ministre de l’Intérieur de l’époque] a cessé de croire à cette fable, elles y sont venues la tête nue, et pour l’écrasante majorité d’entre elles, soulagées.

Or, dans le débat sur l’interdiction du port de la burqa et du niqab qui vient d’être initié par la demande de commission d’enquête d’une soixantaine de députés emmenés par André Gérin[2. Jérôme Leroy insiste pour que je rappelle que Dédé Gérin, député-maire de Vénissieux, fait partie de la branche « vieux monde » du PCF], on assiste aux mêmes genres de réactions. Ainsi, madame Martine Aubry déclare : »si une loi interdit la burqa, ces femmes auront toujours la burqa mais elles resteront chez elle et on ne les verra plus[…] ». Le même refrain, vous dis-je. Le ministre de l’identité nationale a souligné que la France était déjà allée »très loin » dans ce domaine. Très loin ? Trop loin, Monsieur Besson ? Il n’est pas très étonnant qu’un jospiniste passé au sarkozysme tienne ce genre de discours. Les anciens adversaires de législation sur le voile à l’Ecole ne souhaitent pas perdre le match retour sur le terrain de la burqa.

Et pourtant, ainsi que l’écrit fort bien Elisabeth Lévy, affirmer son identité en se couvrant de la tête aux pieds, visage compris, « heurte la décence commune et donc la culture commune ». Et la décence fait aujourd’hui l’objet de réglementations. Ainsi, Corinne Lepage a rappelé que la loi interdisait que l’on se promène dans les rues en monokini. La liberté vestimentaire est donc déjà encadrée. De plus, il n’est pour l’heure demandé que l’ouverture d’une commission d’enquête. Que craignent Monsieur Besson et Madame Aubry ? Qu’elle aboutisse à des conclusions qui démonteraient leurs propres arguments ?

Il faut donc absolument ouvrir cette commission d’enquête et la laisser travailler. Ainsi, cette fois, nous ne perdrons pas quinze ans.

9 commentaires

  1. Camarade/Compagnon David, peux-tu rappeler à tes lecteurs gaullistes auldescoule l’étiquette de Dédé Gerin, dit le Flingueur, dit Le Brejnevien, dit « Gorby était une tafiole ».

  2. il y en a marre de tout ces faux-culs genre besson-aubry
    ces gens peuvent choisir car ils ont la double nationalité
    aimer la france et ses lois ou coutume?
    ou quitter la?
    ces fanatiques salafites essaye de nous imposer cela,
    l »état est laïque,point barre,

  3. Je ne crois pas que Martine AUBRY craigne une commission d’enquête, car le débat sur l’interdiction du port de la burqa initié par l’ex rénovateur et maintenant marxiste orthodoxe GERIN est quelque chose qui la dépasse totalement. Sa façon de penser est à mille lieux des valeurs que veulent défendre GERIN et les députés qui se sont associés à sa démarche républicaine.

    La recomposition politique, de plus en plus nécessaire, est toujours dès plus improbable.

  4. « Idiot inutile » est un pseudo magnifiquement mérité.
    « heurte la décence commune et donc la culture commune ». Il me semble que beaucoup de pays européens acceptent la burqa.
    J’attends avec un peu d’intérêt ce que va dire Sarkozy concernant ce problème dans son discours de Versailles. Il doit être en opposition avec son électorat. Comme la solution est simple, s’il est pour, cela devrait choquer, cela ne sera pas bon pour lui non plus s’il temporise. Je crois qu’il fait une erreur en abordant ce sujet dans un discours important.

  5. @JL

    Bien sûr, je rajoute une note de renvoi mais tout le monde connaît Dédé maintenant !

    @Bous

    Idiot inutile a profité de vingt-quatre heures dans mon Jura natal mais il est désormais indésirable ici.

  6. Rappelez aussi qu’André Gérin a longtemps été surnommé « l’imam rouge » par ses détracteurs, car porté et maintenu au pouvoir par le militantisme musulman.

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