Pendant deux jours, les hésitations de Bernard Kouchner ont amusé la galerie médiatique. Lundi, il confiait combien son cœur balançait entre la liste UMP conduite par ses collègues Barnier-Dati et celle du PS menée par Harlem Désir. On a vu alors un déferlement de commentaires et de déclarations qui ont squatté le débat légitime sur les enjeux de cette élection.

Dans un jeu de rôles parfaitement réalisé, porte-flingues de l’UMP et du Parti Socialiste se sont relayés pour fustiger l’hésitant, au mieux, le traître, au pire. Pourtant, même pour un ministre de la République, convenez qu’il doit être difficile de choisir entre deux listes qui soutiennent le Traité de Lisbonne[1. Constitution européenne refusée par les Français en mai 2005, puis maquillée comme une voiture volée et approuvée par les parlementaires UMP, PS, Modem et Verts.]. Hier, il a finalement annoncé que son choix se porterait sur la liste de la majorité à laquelle il appartient en toute logique puisqu’il appartient au gouvernement. Soulagement d’un côté, cries d’orfraies de l’autre.

Pendant ce temps, on ne parle pas des vrais sujets. On escamote un débat nécessaire sur ce fameux traité de Lisbonne, véritable viol de la démocratie et vol de la victoire des nonistes ; on escamote le débat nécessaire sur les ravages du libre-échange à l’échelle mondiale ; on escamote le débat sur la prégnance du droit européen dans notre vie quotidienne.

Pendant ce temps, on ne parle pas d’hésitations, davantage politiques que cosmétiques, d’un autre membre du gouvernement. Il semble que l’information de Luc Ferry sur Rama Yade, que j’ai relayée ici, n’ait pas beaucoup intéressé la presse française. On s’étonne que Kouchner, que jamais une feuille de papier à cigarette n’a séparé de Nicolas Sarkozy sur les affaires internationales et européennes, vote UMP après avoir hésité avec son ancien parti. Mais on passe sous silence le fait que le membre le plus populaire du gouvernement[2. Rama Yade supplante Bernard Kouchner dans le fameux classement.] ait quelques accointances souverainistes. Et si les médias commençaient, vraiment, à faire leur boulot ?

4 commentaires

  1. Finalement, Kouchner, tout le monde s’en tape ?
    OK, je ne parlerai plus de ce monsieur.
    😉

  2. Non, David, on s’en tape pas de Kouchner.

    Son problème c’est sa biographie pas toujours très reluisante. Demadez au fondateur du SAMU SOCIAL, ce qu’il en pense.

    Toutefois, le rapprochement du OUI et du NON sur les listes PS et UMP font que l’on va tous bouffer notre chapeau et que la Pauvre RAMA a eu raison de ne pas y aller.

  3. Si, Monsieur Eureka, on doit s’en foutre de celui-là.
    Ce petit môssieur n’aurait jamais dû sortir du parfait anonymat que méritait ses qualités.
    La preuve, vous parlez vous-même d’une biographie « peu reluisante »
    Je vous êtes très, très indulgent.
    Amicalement.

  4. allons du calme,messieurs?
    dans ce gouvernement,ces messieurs sont a l »image du patron
    dans le temps,il y avait,
    ces messieurs les ronds de cuirs?
    a ce jours,il y a,,
    ces messieurs les faux-culs
    et le nombre augmente a chaque remaniment
    quand la pauvre RAMA,
    elle en fait partie,,,,
    triste,mais vrais

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