À la une cette semaine : la tête de Maure soupçonnée de racisme
et cette pauvre Anne Hidalgo à la rue…
Twitter Maure, où est ta victoire ?
Depuis le fameux arrêté municipal de l’été 2016 interdisant le burkini sur la plage de Sisco, la Corse est sous surveillance permanente des traqueurs d’islamophobie. Hélas, parfois trop de zèle nuit… Ainsi une certaine Samira s’est-elle persuadée d’avoir déniché un nouveau scandale à ajouter au lourd dossier xénophobe des insulaires. N’écoutant que son indignation, elle a aussitôt publié ce tweet dénonciateur adressé aux plus hautes autorités : « Je viens d’apprendre avec horreur que sur le drapeau Corse c’est une tête de Maure. Autrement dit un arabe décapité ! Comment peut on laisser à un département Français une horreur pareil comme symbole ? @EmmanuelMacron @MarleneSchiappa @Place_Beauvau #Corse #racisme ».
Cette dénonciation a suscité deux types de réactions. Certains internautes charitables ou pédagogues ont signalé à Samira qu’elle soulevait là un fort mauvais lièvre… La légende du Maure décapité renvoie à une histoire bien réelle, ont-ils tenté de lui expliquer : celle des razzias des pirates sarrazins en quête d’esclaves sexuelles pour les harems des sultans. Mais beaucoup d’autres ne sont pas embarrassés d’érudition pour la charrier abondamment.
Du coup, notre « lanceuse d’alerte » islamique se plaint, toujours sur Twitter, du « flot d’insultes » qu’elle reçoit, et contre-attaque : « Nous avons commencé avec l’aide de notre asso à élaborer une pétition visant à faire interdire ce drapeau qui est insultant, raciste et violent ». M’est avis que les Corses n’ont pas fini de se payer sa tête…
Impasse Hidalgo
Rassurez-vous : aussi mégalo soit-elle, Anne Hidalgo n’a pas inauguré une rue à son propre nom dans la capitale. L’initiative de cette fausse plaque revient à des habitants de la rue Boris Vian, dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris XVIIIe. Ceux-ci, excédés par la saleté, sont las d’attendre une réhabilitation promise en vain depuis longtemps par la mairie. Ils ont donc rebaptisé sauvagement ladite rue du patronyme de la coupable présumée. Une démarche soutenue par les héritiers de l’écrivain, qui ont écrit au Conseil de Paris pour faire état de leur colère. C’est vrai que donner le nom de Boris Vian à un lieu insalubre, c’est un peu cracher sur sa tombe…
[Publié dans Valeurs actuelles]