Le fils de Lévêque
Tout et son contraire (France Info) : j’écoute en podcast l’humoriste Christophe Alévêque, qui m’amuse une fois sur vingt. Il est en promo pour son spectacle. La meilleure blague, de loin, c’est ce dialogue avec son fils de 20 ans :
Q. : Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?
R. : À quelle heure ?
Le hic, c’est que ça n’est pas une blague, mais une histoire authentique, comme il le confie à Philippe Vandel. Sûr que c’est dommage… Mais surtout, faut-il être con pour l’avouer !
Inter minable
Entendu au 13 heures de France Inter « Après Dieudonné et Soral, Michel Onfray lance sa webtélé. » Les faits, rien que les faits !
Plume qui vole…
Vous connaissez l’écrivain hongrois Dezső Kosztolányi ? Moi, c’est l’ami Bruno Maillé qui me l’a fait découvrir, c’est vous dire s’il est fêlé (l’écrivain, pas mon ami Bruno, quoique). Bref dans Le Traducteur cleptomane, une de ses nouvelles, il raconte l’histoire d’un traducteur tout à fait compétent, n’était son péché mignon : quand on lui confie, par exemple, un texte original décrivant une grande table dressée avec douze candélabres, après traduction il n’en reste plus que neuf.
Bien sûr, l’œuvre de Kosztolányi comporte aussi de nombreux romans et poèmes empreints de tendresse et de mélancolie, mais c’est cette nouvelle-là que m’a recommandée Bruno. Il me connaît, le bougre.
Sèche tes larmes, dindonneau !
Dans une interview au Figaro, Michel Polnareff déclare à propos de sa tournée : « J’ai de la peine pour ceux qui ne viendront pas me voir. »
Sex-Toys’r’us
« Il n’y en a pas deux comme Elle » est une émission quotidienne sponsorisée par le magazine du même pronom. Et pourtant peu de gens le savent, comme disait Vince Taylor, tant il est vrai qu’un jeu de mots écrit peut parfois mal passer à l’oral, surtout lorsqu’il se résume au remplacement d’une minuscule par une majuscule.
Plus fréquent est le cas inverse, où un calembour invisible à l’œil nu s’entend dès la première écoute.
Ainsi moi par exemple, en ai-je fait l’amusante expérience avec certains pseudonymes de Jalons. Passant inaperçus à la lecture, ils prenaient soudain leur sens à l’épreuve du « gueuloir » flaubertien. Je pense entre autres à Yves Remord, Agathe de Blouze et Ivan Dressamer.
Mais où en étais-je ? Ah oui ! Entourée d’une chouette bande de copines, par ailleurs journalistes à Elle, une certaine Marion Ruggieri anime donc cette « tranche » thématique et genrée. Le dossier, ce jour-là, était consacré aux sex-toys féminins. Avant de zapper sur Fréquence protestante, j’ai eu le temps de saisir au vol l’info suivante : « Le premier sex-toy était un cornet de papyrus rempli d’abeilles ! » On comprendra qu’il m’ait paru souhaitable de partager ce scoop avec mes lecteurs égyptologues, agriculteurs, écologistes et nymphoman-E-s.
Foire of Thrônes
N’ayant jamais vu un épisode de Game of Thrones en entier, je n’ai aucune critique sérieuse à formuler. Juste une question : pourquoi aller inventer un Moyen Âge de pacotille, avec continents, royaumes et dynasties du même métal, alors qu’il en a existé un vrai? Un Moyen Âge largement négligé par l’école comme par la fiction, et presque inconnu de nos contemporains – qui n’y voient ordinairement qu’un long tunnel de mille ans avec, tout au bout, la lumière blanche de la Renaissance …
Pourquoi avoir une fois encore préféré la fiction à l’Histoire – pourtant riche elle aussi en affaires de sexe, de pouvoir, de violence et en rebondissements sanglants ? C’est, me souffle-t-on, qu’il y aurait manqué encore une pincée de « fantastique » autant à la mode aujourd’hui que dans la mythologie médiévale. Pour garantir le succès de la série, il fallait y intégrer quelques créatures chimériques, dragons, sorcières et autres zombis surgelés.
Bref, ça marche ! L’engouement populaire pour Game of Thrones s’amplifie de saison en saison, et la critique intello lui découvre même de riches « sous-textes » philosophiques et religieux. Pour certains, les dilemmes et passions vécus par les héros les rapprochent de telle ou telle divinité grecque ; selon d’autres, Daenerys Targaryen serait une fieffée kantienne, et Tyrion Lannister un sacré spinoziste…
À ce niveau de profondeur, et face à une telle unanimité, à quoi bon lutter ? Plutôt retirer mes critiques que de perdre mes derniers amis pour une série à la con.
[Article publié dans Causeur papier n°35]
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